Je n'aurais jamais cru qu'on puisse raconter avec une telle constance, pages après pages, et elles sont nombreuses, une histoire avec poésie. Chaque paragraphe ou presque est narré d'une plume qui vous fait voyager, rêver, relire une nouvelle fois la phrase pour en ressentir une nouvelle fois l'émotion. Pour moi l'auteur est le barde, son histoire, le dit de Stefan.
Cette poésie des mots aussi belle soit elle, est exigeante. J'ai plus de mal à lire en ce moment donc j'ai lu à petits pas, la lecture n'étant pas compatible avec l'esprit qui divague. J'ai aussi trouvé, comme les habitants de la grande gabarre que l'histoire n'avançait que trop peu. On n'est pas allé très loin avec nos navigateurs et l'histoire de Manesh aurait mérité je pense de se terminer olus vite. Surtout les dernières deux cent pages où l'issue semble être déjà dessinée, je reprenais avec peine ma lecture, redoutant le moment où il faudrait sans doute se séparer de certains personnages. le lecteur s'attache et trouve cruel de lambiner avant d'être fixé sur leur sort, quand pour certains celui-ci semble, après toute ces pages irréfléchi et incompréhensible. L'auteur le dit si bien dans cet épilogue cynique : "Entre l'enfant des fées et nous, une sorte de pacte aurait pu naître : provisoire, peut-être, mais sincère, comme le sont tous ceux qui sont perdus ensemble sur le seuil d'un monde terrifiant."
Lenteur, langueur, beauté, cruauté et magie.
Ça fait beaucoup pour un seul livre et pourtant il est beaucoup plus que cela.
Lisez les sentiers des astres ai-je lu, et vous cesserez de me parler de
Tolkien. Je ne suis pas d'accord. Lisez ce livre et c'est un voyage d'aventures et de mots merveilleux mais
Tolkien et ses références de contes et cultures apparaissent partout. Dans la quête, ici incertaine, nébuleuse et pas forcément juste, des personnages pour sauver leur monde, des peuplades anciennes sur le déclin, aux germes de géants ou peuples elfes. Les racines sont les mêmes, le conteur est différent.
J'ai découvert, suivant un conseil,
Stefan Platteau avec les nouvelles du
dévoreur et du roi cornu, l'une étant une prequel des sentiers des astres. Je n'avais pas aimé la première trop lente, ni la seconde que j'avais trouvé mieux écrite mais peu originale. Lisez ce barde-plume, mais je vous recommande de commencer par Manesh sans prendre des détours inutiles qui risquent de vous perdre et retarder le moment où vous ouvrirez ce livre.