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3,78

sur 511 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est l'histoire de trois soeurs qui ont tué leur père. C'est l'histoire des violences intra familiales en Russie. La Russie, ce pays où Laura Poggioli a vécu sa première relation de couple. Ce pays où elle est devenue adulte, où elle s'est trouvée, ce pays qu'elle garde dans son coeur malgré les violences vécues de la part de son petit ami, malgré l'écart entre l'égalité apparente des femmes avec les hommes dans la société et l'acceptation des violences domestiques par tous, malgré leur récente dépénalisation. Il s'agit bien sûr de suivre le parcours qui a mené à ce meurtre et surtout au retentissement de cette affaire des trois soeurs dans la société russe. Il s'agit aussi de l'écho de ce questionnement dans l'histoire familiale et amoureuse de l'autrice, abordé avec beaucoup de justesse et de pudeur.
Ce livre est fort, parfois violent, mais nous donne à mieux comprendre ce qui sépare l'occident de la Russie sur la question des droits des femmes. Avec un angle très personnel et touchant.
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Voilà bientôt une quinzaine de jours que j'ai achevé la lecture de ce livre. Depuis, les yeux de cette couverture me hantent. Ces yeux, ce sont ceux de Krestina, Angelina et Maria Khatchatourian. 

Elles ont 17, 18 et 19 ans. Elles sont soeurs et sont assises à côté du cadavre de l'homme qu'elles viennent de tuer. Cet homme, c'est leur père. Elles iront en prison mais elles sont sorties de l'enfer. 

Cet homme les battait, les insultait et les violait. Presque au vu et au su de tout le monde. Les voisins, les professeurs, les médecins, la police, l'Eglise, tous savaient. Certains ont tenté de les protéger, ont voulu dénoncer cet homme violent et arrogant, en vain.

Ce récit, plus qu'un roman, mêle l'histoire des soeurs Khatchatourian et l'histoire personnelle de l'autrice autour du thème principal de la violence faite aux femmes. Ne dit-on pas « Biot - znatchit lioubit » - s'il te bat, c'est qu'il t'aime ». 

Mais, et c'est une grande réussite de ce récit, tout est présenté de façon objective, journalistique, presque clinique. A nous d'appréhender, de saisir comment les russes en sont arrivés là : des années de promiscuité à vivre les uns sur les autres dans ces appartements soviétiques, où tous se surveillaient, sont passées par là.

Ce livre interroge sur le phénomène de l'emprise, sur l'absence de réaction des autorités mais aussi de l'Eglise qui au-delà d'un passéisme notoire en devient même complice. La vague #metoo s'est arrêtée a la frontière russe. Enfin pas tout à fait ! Car cette histoire ébranle ce qui se passe dans l'intimité des foyers russes et que certains voudraient maintenir enfoui (il ne faudrait pas que le monde croie que les russes ont les mêmes deviances que les occidentaux !). D'ailleurs en 2017, les députés russes, sous la pression de l'Eglise orthodoxe et du gouvernement, ont dépénalisé les violences domestiques pour ne pas « détruire la structure familiale ». 
 
Laura Poggioli, qui à défaut d'être russophile est profondément amoureuse de la culture et de langue russe, tisse des liens entre l'histoire de ces trois soeurs et la sienne (de l'importance de la langue comme phénomène de distanciation). C'est tout à la fois insoutenable, révoltant et passionnant.

Vous souhaitez en savoir plus, mettre un visage derrière ces yeux, allez voir la page Instagram consacrée aux soeurs Khatchatourian @hachaturyan_sister
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Un vieux proverbe russe dit : «Biot - znatchit loubit - s'il te bat, c'est qu'il t'aime»
Laura Poggioli a choisi d'apprendre le russe en langue vivante plutôt que l'italien, choix qui semblait plus facile car ce sont ses origines. J'avais choisi l'italien plutôt que le russe, par passion uniquement, de l'Italie et des italiens. Et malgré ma passion des auteurs russes dont Tchekhov. "Dès le début de la médiatisation de l'affaire, l'usage régulier du titre « Trois soeurs » a fait écho, dans l'imaginaire collectif, à la pièce d'Anton Tchekhov « Les trois soeurs ». La similitude s'arrête là.
Une auto fiction qui m'a beaucoup interpellée. A commencer par le contexte dans lequel Laura se passionne pour cette affaire de parricide, car elle même a vécu en Russie et s'est laissé maltraiter par un russe Mitia au nom de l'amour.
Par l'alerte sur les violences domestiques qui restent impunies dans cette Russie, marquée par le communisme, et où pourtant les femmes se font moins agressées dans la rue que dans d'autres pays.
Cette histoire de violence est fascinante pour comprendre la Russie et les relations hommes-femmes de l'intérieur.
Le récit alterne l'histoire de ce fait divers, des premières violences que subissent Kristina, Angelina, Maria qui mènent au meurtre. Et l'histoire personnelle de l'auteure.
Ce livre lui a permis de se libérer aussi et de dévoiler de sales secrets de famille où la parole était difficile, où les actes sont répréhensibles et, comme l'écrit Laura : « Cette affaire a également été cathartique pour moi, tant elle me guérissait de mon rapport aux hommes. »
« le vieux proverbe russe on ne l'avait pas mis de côté, ni pendant le temps soviétique, ni après. »
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Violence domestique , inceste, torture psychologique, patriarcat , âme russe, voici le contenu de ce roman biographique romancée aussi bien pour l'auteur de ce livre qui analyse son vécu face aux homme que pour les trois soeurs, assassines de leur père en Russie en 2018.
Laura Poggioli nous livre ici un récit glaçant sur la violence faite aux femmes que ce soit en Russie mais aussi en Italie et en France à travers son vécu personnel. Une excellente analyse écrite sous forme d'une étude sociologique, je me répète c'est glaçant .
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Coucou tout le monde !
Je continue dans m'a lancée avec ce troisième livre de la rentrée littéraire Trois soeurs de Laura poggioli chez l'iconoclaste.

Un roman fort, puissant, engagé !

Laura Poggioli retrace et imagine la vie de ses trois soeurs russes, Krestina, Maria et Angelina, Khatchatourian, qui ont vécu l'enfer, Qui les a menées jusqu'au crime. Celle d'assassiner leur père, ce bourreau. Elles mettent fin à des années de violences, d'humiliations et d'abus sexuels.

Un premier roman percutant, révoltant, qui s'exprime sans faux semblant.
Une alternance de passage, l'auteure y mêle sa propre vie, son expérience personnelle, elle nous partage son rapport à ce pays, sa culture, l'amour qu'elle lui porte. Des passages qui font écho avec l'histoire de ses soeurs.

Un livre nous ouvre un regard, intéressant, sur le procès de la violence domestique en Russie. Qui nous interroge sur le patriarcat de nos jours, sur la place de la femme dans la société. Un roman pour libérer et exprimer la parole, les libertés individuelles. C'est également une plongée glaciale dans le terrible quotidien des soeurs Koutchatourian, alors âgées à peine de dix-sept ans.
Un fait divers qui a fortement divisé la société russe, lui renvoyant l'image d'une violence domestique ancrée dans les moeurs et impunie.

Car comme le dit le proverbe russe,
« S'il te bat, c'est qu'il t'aime »…

En lisant ce livre, cela m'a fait penser à une citation de Simone de Beauvoir
"N'oubliez jamais qu'il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant."


Un premier roman coup de poing !
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#RentréeLittéraire
TROIS SOeURS
de Laura Poggioli @laurapoggioli_
@ed_iconoclaste .

Kristina, Angelina, Maria .
Trois Soeurs Tabassées Violentées Violées Humiliées .


[ Quand la Police de Moscou est arrivé, les trois soeurs étaient assises le long du mur à côté du cadavre de leur père … Depuis des années, il s'en

prenait à elles … Alors les trois soeurs l'ont tué … ]

« La prison vaut mieux que de vivre avec lui »

Et Laura, qui ouvre ses souvenirs d'un amour toxique et dangereux . Laura Poggioni a vécu à Moscou, elle aimait tout … Elle a rencontré le grand amour. Quelquefois il lui donnait des coups, mais elle pensait que c'était de sa faute!.



« S'il te bat, c'est qu'il t'aime !. »

Une belle lecture, Sombre, lu à bout de souffle, coeur serré. Un premier Roman révoltant, percutant, écoeurant. Des portraits croisés. Des douleurs en commun. Des souffrances identiques. Des fêlures fragiles. Comme une plongée glaçante dans la violence faite aux femmes en Russie .
un roman mêlant fiction et réalité, une autobiographie et un documentaire aussi .
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Elles sont trois. Elles ont commis un crime. Un homme est mort. Depuis des années, elles sont maltraitées : privées de liberté, battues, humiliées, insultées… violées…leur quotidien ne se résume qu'à ça ! En parallèle, l'auteure parle de sa propre histoire. Elle a vécu en Russie et elle aussi a subi les coups…
On ne va pas se mentir c'est dur… très sombre… glauque… la Russie comme on déteste la voir !!! Révoltant et bouleversant de voir, tout en étant impuissante, cette violence totalement banalisée que l'on inflige aux femmes !
Un premier roman incroyable basé sur un fait divers terrible qui n'est que tradition sordide. Les éditions iconoclastes ont encore frappé fort ! A découvrir de toute urgence !
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Trois soeurs n'est, à mes yeux, pas tout à fait un roman. La narratrice aborde « un fait divers » tragique en mettant en avant sa sensibilité personnelle. Et c'est là que réside l'intérêt essentiel de son récit. Pour avoir étudié le russe, avoir séjourné en Russie après son bac, y avoir découvert sa liberté de jeune adulte, elle a une expérience du pays et y est profondément attachée, même si elle y a fait aussi la découverte de la violence dans la relation amoureuse. Son analyse ne se veut donc pas à charge. Mais la tragédie vécue par les trois soeurs, n'est pas imputable à la seule violence du père. Elle a tout à voir avec la société russe de Poutine. C'est ce que la narratrice, parfois à son corps défendant, montre parfaitement. Les passages sur ses propres fêlures, s'ils confirment sa volonté de ne rien cacher, ne m'ont pas paru indispensables, même si l'on peut considérer qu'elles l'aident à comprendre la situation des trois jeunes filles et certaines de leurs réactions.
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"Trois soeurs" s'inspire d'un fait divers ayant eu lieu en Russie de nos jours et qui divisa le pays. Krestina, Angelina et Maria auraient tué leur père dans son sommeil après avoir subi des années de violences physiques, verbales, morales et se*uelles, mettant ainsi fin à leur calvaire. La Russie s'est déchirée à propos de ce crime, parce qu'il lui renvoie son image, celle d'une violence domestique impunie.
Laura Poggioli connait bien la Russie, car elle y a vécu. Elle y a notamment connu l'amour ou plus précisément, une relation toxique qui fut son premier amour.

"S'il te bat, c'est qu'il t'aime" (proverbe russe)

Il y a de la violence dans ce roman. de la violence dans le comportement de ce père complètement dégénéré qui fait vivre un enfer à ses enfants, de la violence dans cette relation qu'a eu l'autrice avec ce jeune homme russe et qui l'a fait souffrir, de la violence au sein même des ménages russes, une violence sourde qui se heurte à l'inaction et le silence des autorités.
L'écriture de l'autrice est brute, percutante. Les mots nous frappent en plein coeur, nous révoltent face à la situation de ces jeunes femmes. le parallèle qu'elle fait avec son histoire personnelle est vraiment très intéressant. Je suis juste un peu plus mitigée sur la partie où l'autrice remonte à son adolescence car j'ai eu l'impression que l'on s'éloignait un peu du sujet

Cette histoire est tout simplement incroyable, je l'ai lue en apnée et elle est portée par un talent d'écriture indéniable... voilà une recette pour en faire une excellente lecture !
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Laura Poggioli est tombée amoureuse de la Russie lorsqu'elle est partie faire ses études à Moscou à l'âge de 20 ans. En 2018, un fait divers plonge le pays dans la sidération, et la ramène malgré elle à ce peuple et à cette culture qui l'ont marquée durablement : suite à un appel passé par des voisins, la police découvre trois soeurs âgées de dix-sept à dix-neuf ans assises dans l'appartement familial près du corps ensanglanté de leur père qu'elles viennent de tuer. Très rapidement, l'ampleur des maltraitances qu'elles ont endurées ne fait aucun doute. C'est toute une population qui se trouve ébranlée, pour laquelle l'adage « S'il te bat, c'est qu'il t'aime » est culturellement admis.
Nous conseillons ce livre parce qu'il interroge une société sur le traitement qu'elle réserve aux femmes à une période où son gouvernement vient de dépénaliser largement les violences domestiques, et parce que l'attachement sincère de l'écrivaine pour le peuple russe l'empêche de verser dans une vision simpliste de cette population souvent caricaturée. Entrelaçant le parcours terrifiant des trois soeurs, l'histoire politique et culturelle de la Russie, et des épisodes de sa propre vie, l'écrivaine parvient à nous faire ressentir à la fois la beauté de l'âme russe, et l'ancrage problématique du patriarcat dans cette société où le désir masculin va souvent de pair avec une extrême violence, à laquelle répond malheureusement une certaine forme d'indifférence.
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