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Cette pièce de théâtre revisite le conte de cendrillon, malheureusement, j'ai arrêté ma lecture au bout de très peu de pages.

Ce qui m'a le plus freiné dans cette lecture est le langage vulgaire utilisé dans cette adaptation. de plus, nous sommes pour moi sur un schéma malsain de manipulation avec un personnage en détresse mentale.

En effet, le père de famille et papa de Sandra (Cendrillon) est manipulé par sa nouvelle compagne. Cette dernière, veut exercer une emprise sur les deux nouveaux arrivants et être maîtresse de leur moindre fait et gestes jusqu'à dicter, voir imposer ce qui a le droit d'être dit ou non. En l'occurrence, on penchera principalement pour le 'non', car la jeune fille n'a pas le droit de parler de sa maman décédée, ni de garder de souvenir d'elle. le père étant manipulé par la belle-mère, celui-ci laisse faire et décidé même d'aller en son sens, alors même que sa fille se retrouve à devoir dormir à la cave...

Quant à la jeune fille, elle est réellement en détresse psychologique. Cette dernière a réussi à se convaincre que si elle ne pensait pas à sa défunte mère toutes les 5 minutes celle-ci finirait pas s'effacer, à disparaître complètement de la surface de la terre/ciel.

Au niveau du schéma et en me basant sur l'adaptation de Disney (n'ayant pas lu le conte originel), nous retrouvons bien la méchante belle mère ainsi que ses deux filles et une maison en verre qui selon moi est un clin d'oeil aux chaussures de la future princesse dans l'animé.

En bref, un texte qui m'a laissé perplexe et mis mal à l'aise.
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Souvent revisité, le conte "Cendrillon" fait ici l'objet d'une adaptation théâtrale moderne mêlant habilement drame et comédie. Adressée prioritairement à un jeune public, plutôt adolescent, elle est destinée à toucher également les adultes. Les rapports entre les personnages sont assez violents car Pommerat réécrit l'histoire de Cendrillon sous l'angle du deuil et de la culpabilité : "C'est la question de la mort qui m'a donné envie de parler de cette histoire, non pas pour effaroucher les enfants, mais parce que je trouvais que cet angle de vue éclairait les choses d'une nouvelle lumière. Pas seulement une histoire d'ascension sociale conditionnée par une bonne moralité qui fait triompher de toutes les épreuves ou une histoire d'amour idéalisée. Mais plutôt une histoire qui parle du désir au sens large : le désir de vie, opposé à son absence. C'est peut-être aussi parce que comme enfant j'aurais aimé qu'on me parle de la mort qu'aujourd'hui je trouve intéressant d'essayer d'en parler aux enfants."

Sous des apparences simples, la pièce de Pommerat a l'art soulever des questions existentielles complexes et universelles. Sandra, l'héroïne, n'arrive pas à surmonter la perte de sa mère. Elle s'interdit de vivre et d'être heureuse : elle fait sonner sa montre toutes les cinq minutes pour s'obliger à penser à sa mère. le prince aussi vit dans le souvenir de sa mère disparue et pense sans cesse à elle : il croit qu'elle ne rentre pas à la maison (depuis dix ans) parce qu'elle est coincée dans les embouteillages. Mensonge des adultes, évidemment. Prince et princesse s'aideront mutuellement à avancer dans la vie.

Car rassurez-vous, l'histoire n'est pas si noire qu'elle en a l'air : c'est un conte, et l'on sait comment finissent les contes de fées. Et puis on rit beaucoup. Jeux de mots et décalages parodiques sont incessants. La fée contribue grandement à détendre l'atmosphère par son franc-parler et son refus d'utiliser ses pouvoirs pour faire de la magie. Alors elle s'entraîne à faire des tours comme une vraie magicienne. le problème est qu'elle les rate systématiquement... Drôle de fée ! Mais elle a plus d'un tour dans son sac. Fée ratée mais un peu psy sur les bords, elle guidera Sandra vers l'acceptation de la mort de sa mère. Et je passe sous silence le père de Sandra, complètement soumis à son acariâtre épouse, ainsi que la belle-famille tortionnaire, dans la plus pure tradition du conte merveilleux. On assiste à des scènes de conflits familiaux aux accents ultra-contemporains.

Si la pièce est savoureuse à lire, c'est qu'elle est rédigée de façon un peu particulière, au fil des répétitions. Joël Pommerat a pour habitude de monter ses propres pièces et de les écrire en compagnie des acteurs, au fur et à mesure qu'ils jouent et que le travail de mise en scène avance. Il en résulte une langue oralisée, à la fois spontanée et moderne. C'est agréable à lire, encore plus à voir, évidemment ! Si jamais vous avez l'occasion de vous procurer la mise en scène de Pommerat lui-même, n'hésitez pas.
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Le thème de la pièce est extrêmement porteur. Les personnages sont structurés et avec du caractère. Cependant, les liens et cohérences ne sont pas des plus claires selon moi. Cela est probablement du à une écriture que j'ai trouvé fluctuante (notamment dans le type de vocabulaire utilisé)
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Ici, Cendrillon s'appelle Sandra ou Cendrier, c'est le Prince qui lui donne une chaussure, la Fée fume clopes sur clopes et essaie de réaliser des tours de magie sans utiliser ses dons, mais comme les prestidigitateurs à la télé. Ici, on s'adresse au Roi comme à un copain, les oiseaux s'écrasent sur la maison entièrement en verre de la belle-mère de Cendrillon...Comme on le voit, J. Pommerat s'empare du célèbre conte des Frères Grimm et en dynamite la narration, maintient les enjeux mais inverse les rôles des protagonistes, modernise le propos avec jubilation, dynamite les dialogues. J'ai vu la pièce de théâtre 2 fois et lire le texte m'a procuré aussi beaucoup de plaisir. Jouissif.
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Cette pièce présentée aux premiers abords, par une narratrice, comme un conte fée , mais qui rapidement devient beaucoup plus complexe notamment par ses personnages nuancés mais aussi par une introduction brillamment réussie de thèmes douloureux et très délicats comme le deuil (et la difficulté à le faire) , la solitude , l'adolescence ou encore des thèmes beaucoup plus d'actualités comme les familles recomposées .
C'est une oeuvre sublime et très bien revisitée par Joël Pommerat, loin de celle de Perrault ou encore de Disney, Elle est beaucoup moins féérique et plus rationnelle, elle associe magnifiquement la continuité et les caractéristiques classiques du conte (chaussure , robe , belle-famille, heure/montre …) avec la modernité par les caractères des personnages ou des lieux ( maison en verre , fête au lieu d'un bal…) ce qui fait tout son charme. de plus, en tant qu'adolescent, je trouve que ce roman nous est plus adapté par sa modernité appropriée avec splendeur, cela est agréable. Ensuite le dramaturge réussi à introduire cette aspect avec une grande finesse avec ses personnages comme les soeurs qui sont toujours sur leur téléphone ou la mère qui veut se faire toujours plus belle et plus jeune qu'elle ne l'est déjà , c'est un très bon parallèle avec les « jeunes » de nos jours réalisé aussi par le langage familier utilisé : « débile » , « dégeulasses » qui devient parfois vulgaire avec la fée qui apparait en disant « merde de merde » c'est le personnage le plus drôle racontant sa vie apparemment très ennuyeuse d'une manière peu commune et amusante , elle rate même la plus part de ses tours de magicienne. C'est un livre très bien réussi dans lequel on peut se voir en tant que nouvelle génération, il se lit facilement avec une fin plus réaliste que l'original et des passages plus amusants.





























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Mon tout premier Joël Pommerat, dont j'entends parler depuis des années via mes ami.e.s théatreuxses !
Cela peut sembler étrange de lire du théâtre, notamment lorsqu'il s'agit d'une pièce contemporaine. La mise en scène et le jeu des acteurices est si important... Mais dans le même temps, j'apprécie pouvoir prendre mon temps pour découvrir le texte, écrit lors du travail des artistes (ce qui rend les répliques si vivantes et familières !) avec leur metteur en scène et l'analyser.
Amateurices de réécritures de mythes, contes et légendes : vous voilà servis ! Joël Pommerat et toute sa troupe proposent ici une relecture toute particulière du conte de Cendrillon en interprétant certains non dits du récit originel. Qu'en est-il du deuil que Cendrillon fait de sa mère ? Comment son père a-t-il pu la laisser subir les atrocités de sa belle famille ? Qu'est-ce qui a poussé sa belle-mère, ses belles-soeurs à la traiter ainsi ? Pourquoi l'a-t-elle accepté, au lieu de se révolter ?
Finalement, l'histoire d'amour se transforme, devient plus que secondaire (si ce n'est quasi inexistante) pour devenir l'histoire d'un deuil : celui d'une enfant un peu perdue, qui ne sait comment aller de l'avant.
A lire et à voir : ça vaut le coup !
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Une pièce de théâtre que j'avais envie de lire car elle est parfois étudiée (au collège ? au lycée?). Une relecture du conte décapante et assez déroutante, dont je pense qu'il faudrait la voir sur scène, car l'auteur / metteur en scène l'a pensée comme un spectacle assez visuel apparemment. le texte brut demeure intéressant, centré sur le deuil de Cendrillon et la difficulté de s'en émanciper, sur la culpabilité des orphelins, leur lente reconstruction. Des éléments comiques, un contexte actuel (la montre qui sonne), des clins d'oeil à Perrault, (notamment liés aux chaussures), un personnage de fée pas piqué des vers et un prince falot. Amusant, mais sans plus…
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Joël Pommerat offre dans cette pièce une interprétation originale et très moderne de la personnalité de Cendrillon. Je l'ai trouvée passionnante et bien plus réaliste que l'image donnée habituellement par les contes et leurs diverses adaptations. le père, dépassé à l'idée de vivre et d'élever sa fille seul, une autre famille (royale celle-ci) sous le coup d'un énorme tabou qui l'empêche de vivre normalement… Autant de personnages déboussolés et écrasés sous le poids des incompréhensions et des secrets, faisant d'eux des victimes idéales pour les égocentriques et les tyrans. J'ai adoré ce texte dans lequel j'ai retrouvé ce qui m'a tant plu dans la pièce « Contes et légendes » : une langue directe qui ne cherche pas les effets de style et qui bouscule, des situations bouleversantes désamorcées par un élément comique ou incongru (la fée est assez déjantée et pathétique), une humanité déchirante des personnages et une énergie communicative : tout ça est conciliable chez Pommerat.
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La très belle histoire de la très jeune fille
Il y a les contes pour enfants et les histoires que (se) racontent les grands. Il y a les paroles qu'on dit et celles qu'on entend. Il y a la magie des fées et les mots - les maux - de l'enfance.
Pour sa Cendrillon, Pommerat joue la carte de la figure manquante et place la mère de la très jeune fille, sa vraie mère, au début et à la fin du conte. Au coeur et dans la tête des acteurs de la fable. Imprégnée des dernières paroles captées au chevet de sa mère mourante, Cendrillon se tisse une ligne de conduite où la pensée tient le fil qui évite le gouffre aux défunts. Pour les vivants, Pommerat s'attaque aux préjugés et aux apparences : tendre, humaine et imagée, sa vision enchante et actualise, couve et étire le conte, entre quotidien et poésie, courage et docilité. Enfance et modernité.
Sur scène tous les arts réunis le sont avec brio, sens et sans effet gratuit : la voix off nous dit l'enfant étranger au monde appelé à être l'artisan de celui de demain, avec ses erreurs et ses tatonnements. le mime avec ses mains pose des mots dans le ciel, interroge ce qui est vrai, ce qui est faux. le décor, né de rien, du noir et de l'obscurité après chaque scène, ouvre et plante les lieux du conte comme dans un livre ouvert, un écran souple, jusqu'à cette maison de verre qui piège les oiseaux... Les acteurs - la plupart avec deux rôles et tous parfaits - jonglent et se faufilent entre avers et revers, rêve et réalité, vérité et faux-semblant : et si le bal du roi sortait de l'esprit de la famille recomposée ? La musique - celle des mots de Pommerat à elle seule est un délice - porte celle du conte et du vrai monde où l'écho du récit demeurera toujours. le chant, la danse...
Spectacle total et captivant, à la scénographie magique et au plateau royal, Cendrillon triomphe chaque soir avec une salle comble et c'est justice. Comme la rencontre de la très jeune fille et du prince qui vécurent... heureux comme on l'est après ce spectacle éblouissant pour les petits comme pour les grands.

CENDRILLON

Une création théâtrale de Joël Pommerat

Avec la collaboration de la @Compagnie Louis Brouillard

Avec Alfredo Cañavate (en alternance avec Jean Ruimi ; le père de la très jeune fille
Noémie Carcaud ; la fée, la soeur
Caroline Donnelly ; la seconde soeur, le prince
Catherine Mestoussis ; la belle-mère
Léa Millet (et Déborah Rouach les 5, 6 et 7 juillet) ; la très jeune fille
Damien Ricau ; le narrateur et Marcella Carrara, la voix du narrateur
Julien Desmet
Le rôle de la très jeune fille a été créé par Déborah Rouach
Scénographie et lumière Eric Soyer
Costumes Isabelle Deffin
Son François Leymarie
Vidéo Renaud Rubiano
Musique originale Antonin Leymarie
Collaborateur artistique Philippe Carbonneaux
Assistant mise en scène à la création Pierre-Yves le Borgne

A la mort de sa mère, une très jeune fille se fait la promesse de ne jamais cesser de penser à elle plus de cinq minutes... Elle suit son père dans une maison de verre où les attend une nouvelle famille. Cette Cendrillon nous parle du deuil, du désir de vivre, du pouvoir de l'imagination et des mensonges des adultes. Avec une délicatesse qui n'exclut pas l'humour, Joël Pommerat aborde encore une fois les questions graves et vitales de toute enfance.

Paris, Théâtre de la Porte Saint-Martin / Petit Saint-Martin, soirée du 24 juin 2022
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Cette réécriture théâtrale du conte de Cendrillon réalisée par Pommerat en 2011 est une véritable réussite !

Sandra est une jeune fille qui n'accepte pas la mort de sa mère mais surtout, qui interprète mal ses dernières paroles.

Elle se force alors à penser à elle toutes les 5 minutes et se punit si elle oublie. D'ailleurs, son quotidien n'est pas simple, sa marâtre de belle-mère (superficielle et n'acceptant pas de vieillir) lui rend son quotidien bien difficile et la bonne fée est déchue depuis un bon moment...

Pourtant un jour, elle va rencontrer le prince et lui permettra d'accepter sa réalité ... Ce qui l'aidera elle aussi.

Sans tout vous spoiler, cette pièce traite de sujets actuels et fait vraiment écho dans la société. Surtout, elle questionne sur la perception du deuil. Elle se lit rapidement et est une réécriture très moderne du conte, ce que j'ai beaucoup apprécié.
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Cendrillon (pièce de théâtre de Joël Pommerat)

Dans quel type de maison habitent la belle-mère de Sandra et ses deux filles ?

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Thème : Cendrillon de Joël PommeratCréer un quiz sur ce livre

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