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232 pages
Coresi Verlag (31/12/1984)
4/5   1 notes
Résumé :
Ce livre s'adresse à ceux et celles qui attachent quelque importance aux façons de se vêtir et accordent un regard intéressé ou amusé sur l'apparence des autres.
Ici, les autres sont des hommes et des femmes vivant en Roumanie, dans des villages blottis au flanc des Carpates ou le long des affluents du Danube. Pour eux « s'habiller » veut dire communiquer avec les siens, exprimer sa joie ou sa peine, montrer son talent, sa chance ou sa fortune.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Je peux me targuer d'avoir constitué au fil des ans une riche bibliothèque de traductions du roumain et de livres en marge de la culture roumaine. J'ai ainsi comptabilisé 321 traductions du roumain (dont beaucoup, hélas, introuvables aujourd'hui) et plus de 1000 titres en roumain où dans d'autres langues, dont le sujet est la Roumanie ou la littérature roumaine. Rassurez-vous, à l'exception des traductions qui sont mon défi (permanent) de lecture, je ne vais plus « encombrer » la base babelio de nouveaux titres en roumain. Je vais déjà tâcher de chroniquer (il me faudra un bon bout de temps pour cela) ceux déjà présents ici. J'ai donc « écumé » les derniers titres dignes de figurer sur ce site (qui m'est si cher), et je suis tombée sur cette sérieuse étude éthologique sur le vêtement en Roumanie, qui n'y était pas encore.

Elle fut publiée, dans des conditions assez obscures, en Allemagne en 1984. Toutefois, bon nombre des traditions décrites, telles que celle du « mărțișor » (cf. ma citation) ont perduré et subsistent toujours. C'est en cela que le livre est digne d'intérêt.

Tout d'abord il y a une pertinente introduction intitulée « se vêtir ou s'habiller : une question de langage » où sont éclairés certains termes récurrents comme vêtement, costume, traditions, folklorique ou villageois.

Je juge souvent un livre à son incipit. En l'occurrence, je le trouve très entraînant : « Se vêtir n'est pas toujours conçu ni perçu de la même manière par tous les peuples de la terre. Les milieux naturels diversifiés imposent aux êtres humains des comportements différents en matière de protection corporelle. Malgré le grand dénouement du petit des hommes à sa naissance, protéger son corps en le couvrant n'est pas une nécessité vitale universelle. Chez certaines ethnies, ce geste procède impérativement de la permanence de leurs besoins. Chez d'autres, se parer le corps de décor peint, de tatouage et de quelques objets de parure est la seule préoccupation du groupe, à tous les âges de la vie. »

Cette étude, je le rappelle, pointilleuse (publiée avec le concours du CNRS), est structurée en trois parties :

1) Tisser, coudre, broder aborde successivement les outils des femmes, le métier à tisser, les techniques de tissage encore en vigueur, les outils des hommes, le rôle des broderies sur les costumes traditionnels, des explications à propos des motifs décoratifs et les dénominations populaires des graphisme pour finir sur une note sur l'évolution de leurs ornementations.

2) le port du costume avec les différentes fonctions signifiantes (de différenciation, d'appartenance et d'identité, esthétique, érotique, cérémonielle et rituelle).

3) le rôle vestimentaire dans les rites de passage : à la naissance, à la puberté (entrée dans la « hora » [ronde]), lors du mariage, à la mort, pour le culte des défunts, les fonctions magiques attribuées à certaines pièces du costume.

Après une transition assez « coquine » (pourquoi se déshabiller ?) qui évoque la nudité ou bien le fait de mettre ses vêtements à l'envers on peut lire une conclusion sur l'évolution des fonctions du costume. À la fois le rôle du profane dans le maintien du costume et le rôle du sacré dans l'évolution de ses fonctions.

Une abondante iconographie est constituée de photographies aussi bien en couleurs mais surtout en noir et blanc que Denise Pop-Câmpeanu a prises elle-même durant ses séjours en Roumanie en 1976, 1977, 1979 et respectivement 1981.

C'est écrit dans un style rigoureux et précis, parfois savoureux et cela se termine sur ces mots : « La mode, cette déesse toute-puissante et rassurante, reconnue par tous les milieux et vénérée de tous, est vécue par les populations rurales de Roumanie comme rationalisation des conduites individuelles passéistes et des spiritualités réprouvées dans le contexte politique de cette fin de vingtième siècle. »

J'ai commencé par une longue digression et je finirais par un court conseil : si vous croisez la route de ce livre, ne le pilonnez surtout pas !



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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Nous savons qu'au village, les nouveau-nés sont emmaillotés dans des tissus blancs, quelque soit leur sexe. C'est la « moașa », la sage-femme, qui les emmaillote pour la première fois. Mais en plus de cette couverture corporelle complète, ils reçoivent la protection magique d'un petit élément de couleur rouge qui peut être un accessoire de laine : pompon, gland ou un ruban noué, soit une bande de motifs décoratifs brodés au point de croix avec un fil de coton rouge. Il était de pratique courante que la sage-femme mette au poignet droit du nouveau-né un simple fil de coton, tourné trois fois, ou trois brins de fils rouges tressés. Le bébé gardait ce bracelet, selon les coutumes, trois, neuf ou quarante jours, pendant le temps jugé dangereux où les fées lui tissaient son avenir. Il fallait donc aider l'enfant à recevoir le meilleur lot et essayer d'attirer le plus de chance de son côté. La couleur rouge est dotée d'un pouvoir magique censé donner la force, la santé et la chance à celui qui en porte.
[...]
L'association « fil rouge/fil blanc » se rencontre aussi dans la charmante coutume des souhaits du 1er mars. Autrefois, les parents mettaient au cou de leurs enfants, le matin du 1er mars, une pièce d'or ou d'argent attachée par un fil rouge, ou par des fils tordus rouges et blancs pour leur porter chance et santé durant toute l'année. Il fallait faire attention qu'une femme enceinte ne soit pas présente au moment où les enfants recevaient ce cadeau nommé « mărțișor » (littéralement : petit mars) car l'effet aurait été contraire.
[...]
Aujourd'hui, cette coutume s'est étendue à tous les âges de la vie. Entre amis, entre membres d'une même famille, de la main à la main ou par lettre, les « mărțișori » sont offerts ou envoyés sous la forme d'une petite amulette suspendue à un nœud confectionné avec deux brins de fil, rouge et blanc.

(pp. 121-122)
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