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Citations sur Volkswagen Blues (49)

En novembre 1864, dit-elle, un chef des Cheyennes, Black Kettle, accepte de faire la paix avec les Blancs et il amène les siens et un petit groupe d’Arapahos à Sand Creek. C’est un ruisseau qui se trouve à 70 kilomètres du fort Lyon, dans le Colorado. A l’aube du 29 novembre, un groupe de six à sept cents militaires à cheval, qui ont quitté le fort pendant la nuit et se sont abreuvés de whisky pour se réchauffer, se lancent à l’assaut du campement indien. Ils sont dirigés par le colonel Chivington qui leur a donné l’ordre suivant : « Tuez-les et scalpez-les tous, petits et grands. » Il y a 500 Indiens et la plupart sont des femmes et des enfants. Le chef Black Kettle hisse un drapeau américain qui lui a été donné par le président Lincoln. Il voit que les soldats poursuivent leur attaque, alors il hisse également un drapeau blanc. Mais les soldats de Chivington continuent de tirer et ils tirent sur tout le monde. Ils tirent sur les femmes et sur les enfants. Ils tirent avec des fusils, des pistolets et des canons. Une quarantaine de femmes se réfugient dans une grotte. En signe de paix, elles envoient une fillette de six ans avec un drapeau blanc, mais les soldats tirent sur la petite fille aussitôt qu’ils la voient ; ensuite ils délogent les femmes, ils les tuent et les scalpent. Ils attrapent des enfants et leur fracassent le crâne sur des troncs d’arbre. Une femme est enceinte, alors ils la tuent, l’éventrent et posent le fœtus par terre à côté d’elle. Lorsque le massacre prend fin, une centaine de femmes et d’enfants ont été tués, et aussi 25 hommes. Les cadavres ont été scalpés et parfois taillés en pièces. Le chef Black Kettle est parvenu à s’enfuir et sa femme n’est pas morte en dépit des neuf balles qu’elle a reçues. Voilà ce qui est arrivé à Sand Creek.
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-C'est vrai, dit-elle. En plus, je me suis rappelé une phrase d'un autre cher indien. Le grand chef Joseph. Il disait : "Mes jeunes gens ne travailleront jamais, les hommes qui travaillent ne peuvent rêver, et la sagesse nous vient des rêves.
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-Etes-vous professeur ? demanda Jack
-Etudiant, dit le Pinkerton.Ca peut paraître étonnant à cause de mon âge, mais c'est comme ça. Je ne me suis pas aperçu que le temps passait, alors j'ai étudié toute ma vie.
- Vous intéressez-vous à l'histoire ?
-Il faut connaître l'histoire si on veut être un bon philosophe...(p. 76 / Actes Sud- collection Babel, 2020 )
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-Quand vous parlez des découvreurs et des explorateurs de l'Amérique...Moi, je n'ai rien en commun avec les gens qui sont venus chercher de l'or et des épices et un passage vers l'Orient. Je suis du côté de ceux qui se font fait voler leurs terres et leur façon de vivre. (...) [p. 29 / actes Sud, Babel, 2020 ]
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Avant de quitter Chicago, vers dix-sept heures, ils se rendirent dans une bibliothèque parce que la Grande Sauterelle voulait "emprunter" un livre.

Jack trouva un Petit Robert des noms propres et, dans la notice biographique de Saul Bellow, il lut cet extrait des " Aventures d'Augie March:

"Je suis une sorte de Colomb pour tous ceux qui sont à portée de la main et je crois fermement qu'on peut les rejoindre dans cette terra incognita immédiate qui s'étend devant chaque regard." (...)

-Ca fait une drôle d'impression, dit-elle.
-Comment ça ? demanda-t-il. (...)
-On a l'impression que Saul Bellow nous dit qu'on est sur la bonne route et qu'il nous souhaite bonne chance, dit-elle. [Babel, novembre 2020 ]
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- Le bison, dit la fille en s’animant, fournissait aux Indiens tout ce dont ils avaient besoin. C’est pour ça que l’extermination des bisons signifiait la disparition des Indiens qui vivaient dans les Plaines.
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-J'ai eu quarante ans la semaine dernière et... Il secoua la tête.
-Mais non, c'est pas une question d'âge... Il y a des jours, où vous avez l'impression que tout s'écroule... en vous et autour de vous, dit-il en cherchant ses mots. Alors vous vous demandez à quoi vous allez pouvoir vous raccrocher... J'ai pensé à mon frère. C'était mon plus grand chum autrefois.
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Sur la route de terre qu'ils devaient suivre pour retrouver la 26, ils se retournèrent pour jeter un dernier regard à Chimney Rock. Plus tard, en fouillant dans ses livres, la fille retrouva les mots suivants dans une nouvelle de Carson McCullers:" Sa propre vie lui apparut dérisoire, solitaire, fragile colonne dressée parmi les décombres des années perdues."
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Il fut réveillé par le miaulement d'un chat.

Se redressant dans son sac de couchage, il écarta le rideau qui obstruait la fenêtre arrière du minibus Volkswagen : il vit une grande fille maigre qui était vêtue d'une robe de nuit blanche et marchait pieds nus dans l'herbe en dépit du froid; un petit chat noir courait derrière elle.

Il tapota la vitre sans faire trop de bruit et le chat s'arrêta net, une patte en l'air, puis se remit à courir. Les cheveux de la fille étaient noirs comme du charbon et nattés en une longue tresse qui lui descendait au milieu du dos.

En allongeant le cou, l'homme put voir qu'elle se dirigeait vers la section du terrain de camping qui était réservée aux tentes. Il quitta son sac de couchage, mit ses jeans et un gros chandail de laine parce qu'il était frileux, puis il ouvrit tous les rideaux du vieux Volks. Le soleil se levait et il y avait des bancs de brume sur la baie de Gaspé.

Il alla se laver et se raser dans les toilettes. Lorsqu'il revint il n'y avait plus personne dans la section des tentes; la fille avait disparu. Il ouvrit la porte à glissière du minibus et transporta sur la table à pique-nique son réchaud à gaz, sa bonbonne de propane et sa vaisselle en plastique. Il se prépara un jus d'orange, du corn flakes, des toasts et il fit bouillir de l'eau en quantité suffisante pour le café et la vaisselle. Quand il fut rendu au café, il se leva de la table tout à coup et alla chercher, dans le coffre à gants du Volks, la vieille carte postale de son frère Théo. Il posa la carte contre le pot de marmelade et but son café à petites gorgées.

Lorsqu'il leva les yeux, l'homme vit que la brume s'était dissipée et que la baie de Gaspé était inondée de lumière. Il lava sa vaisselle, puis il remit toutes ses affaires dans le minibus et rabaissa le toit. Avant de partir, il fit les trois vérifications habituelles : la glace dans le frigo, l'huile du moteur et la courroie du ventilateur. Tout était normal. Il donna machinalement un coup de pied au pneu avant, du côté du chauffeur, puis il s'installa au volant. En quittant le terrain de camping, il tourna à gauche : la ville de Gaspé se trouvait à une distance d'environ cinq kilomètres.

Une côte assez raide l'obligea à rétrograder en troisième, puis en deuxième, lorsqu'il arriva au sommet, il aperçut la grande fille maigre qui marchait au bord de la route. Elle était en partie dissimulée par un énorme havresac à montants tubulaires, mais il la reconnut tout de suite à ses cheveux très noirs et à ses pieds nus. Il fit exprès de rester en deuxième vitesse plus longtemps qu’il n’était nécessaire et, au grondement du moteur, la fille leva le pouce de la main gauche sans se retourner. Il la dépassa, immobilisa le Volks sur l’accotement de la route et fit clignoter ses feux d’urgence.

La fille ouvrit la portière.
Elle avait un visage osseux, le teint foncé, les yeux très noirs et légèrement bridés. Elle portait une robe blanche en coton.
- Bonjour ! dit-elle.
- Je vais à Gaspé, dit l’homme. C’est pas loin, mais…
Il lui fit signe de monter.

Elle se défit de son havresac et le hissa sur le siège du passager. Le petit chat noir sortit d’une de ses poches, s’étira et grimpa sur le dossier du siège. Il était tout noir avec le poil court, et il avait les yeux bleus. Il se mit à explorer le minibus. L’homme plaça le havresac entre les deux sièges. La fille monta dans le Volks, mais elle laissa la portière ouverte. Elle observait le chat et attendait qu’il eût terminé son exploration. Finalement, il vint de coucher sur ses genoux.

- Ça va, dit-elle, et elle ferma la portière.
Après un coup d’œil au rétroviseur, l’homme démarra. Le Volks était très vieux et envahi par la rouille, mais le moteur tournait bien. C’était un moteur rénové. La fille était jeune. L’homme régla le chauffage pour qu’elle eût un peu d’air chaud sur les pieds. C’était le début de mai.
- Allez-vous loin ? demanda-t-il.
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C'était la question classique et il n'avait jamais réussi à trouver une réponse satisfaisante. Combien y avait-il de sortes de romans ? Dans quelle catégorie fallait-il mettre les siens ? Pour répondre à ces questions , il aurait d'abord fallu qu'il fût en mesure de dire quel était le sujet principal de ses romans... Or, il en était incapable pour la simple raison que l'écriture était pour lui non pas un moyen d'expression ou de communication , mais plutôt une forme d'exploration. Chacun de ses romans avait été écrit de la façon suivante : dans un certain décor, il avait mis deux personnages en présence l'un de l'autre et il les avait regardés vivre en intervenant le moins possible. (p. 99 /Actes Sud- Babel, 2020)
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