Les impatients

Ironique, tendre et enlevé, le ton de Maria Pourchet surprend et séduit.
Elle s'amuse avec ses personnages, le narrateur et nous-mêmes. Et c'est plaisant.
Un style détonnant qui part à toute vitesse, se saisit de nous, pour ne plus nous lâcher.

La vie et l'oeuvre de Reine, "business woman", qui va plus vite que son ombre nous est décortiquée par le menu, avec un ton caustique mais tendre.

Mais cette droguée de travail et succès, à qui tout réussit, n'est-elle pas en train de rater sa vie ?
C'est cette question, simple et actuelle, qui sera le fil rouge de ce roman hors des sentiers battus de la narration.

« Reine était devenue ravissante. Un visage, une chevelure, une allure à boire à l'oeil dans tous les bars de métropoles. Encore qu'elle en ait peu profité, elle n'est pas sortie de ces six dernières années. Il faut savoir ce que l'on veut. »

Le portrait d'une "workaholic" de la cosmétique – elle travaille dans une entreprise de parfumerie et de soins esthétiques – en dit long sur de nombreuses vacuités de notre société.
Une impatiente, parmi tant d'autres, qui n'a plus le temps de vivre.

Un livre frais et dynamique qui ne manque pas de sel... En parlant de sel justement, Reine renaîtra-t-elle de ses cendres dans les algues, qui semblent aussi être la voie royale pour les cosmétiques ?

Malheureusement, et c'est un gros regret, le style Pourchet a pour moi fait long feu, finissant par me lasser. La magie n'opérait plus, malgré tous les tours ingénieux que l'auteure pouvait mettre en place. Son ton décalé n'agissait plus.

Merci aux éditions Gallimard pour la découverte de cette auteure atypique !

Reine, une jeune femme diplômée d'HEC et avide de succès crée un institut de beauté fondé sur l'exploitation des algues. Va-t-elle réussir cette entreprise, et, si possible, sa vie ? ● Ce livre vaut surtout par son style, très travaillé, sec, très vif, très typé, constamment ironique mais malheureusement assez vite lassant par son systématisme, malgré des pointes d'humour bienvenues. Les ellipses rendent parfois le propos obscur. Les fautes de français abondent (voir la critique de Melieetleslivres). Ce style mordant à l'image de l'avidité de ceux dont il sert à raconter l'histoire, m'a rappelé certains films des années 70-80 comme le Sucre ou le Paltoquet. Il est d'un modernisme déjà daté. ● L'entreprise créée par Reine fait très « vieux monde » ; pour que le récit soit plus convaincant, il aurait fallu à mon avis mettre en scène la création d'une start-up digitale. Quelques autres faux-pas montrent que l'auteure ne connaît son sujet que d'un point de vue de sociologue et n'évite aucun cliché.

Chassés croisés d'une poignée de jeunes gens encore vibrants, ambitieux et idéalistes que le tournant de la trentaine jette dans des affres contraires. Il y a Reine, la parfaite cadre sup' surdiplômée, à qui tout réussi. Etienne parti de presque rien qui ronge son frein tant bien que mal et puis Marin, un chercheur aussi séduisant qu'une possibilité d'ailleurs…
Cette impatience à vivre enfin sa vie, et surtout ses rêves, avant de s'embourber dans une existence d'adulte toujours trop terne s'exprime littéralement par un style haché, rapide, à l'instar d'un monde voué à l'immédiateté. Ce dispositif fonctionne avec une certaine efficacité dans les premiers chapitres. Mine de rien, cette petite musique donne à entendre comme un début de désenchantement, le blues de jeunes gens brillants qui pensaient pouvoir conquérir et changer le monde. Cependant, le manque de profondeur psychologique et la fragilité de l'intrigue démontrent aussi les limites de cet exercice littéraire.

Le parcours professionnel et sentimental d'une jeune femme aux dents longues, diplômée d'école de commerce, pressée de réussir, impatiente comme le suggère le titre du roman. Style incisif, moderne, un oeil ironique voire cynique, implacable, qui décortique les travers de la société et des comportements actuels. Un Monde où tout s'accélère, y compris le style de l'auteur, pas toujours facile, car les phrases sont courtes, les idées fusent et se chevauchent, c'est parfois hâché. La fluidité n'est pas toujours au rendez-vous. Les personnages ne sont pas tous sympathiques, à commencer par l'héroïne, agaçante dans son arrivisme, voire sa condescendance. Mais l'auteure impose sa griffe, indéniablement.

J'ai lu "Les impatients" (2019) après "Western" (2023), après mon enthousiasme pour "Western". Malgré mes réserves pour ce roman-ci, je reconnais que l'auteure ne laisse pas indifférent, a un style percutant, et un talent indéniable. J'apprécie son ironie, son humour, son sens de l'observation, mais ce style heurté ne me correspond pas. Je préfère un humour plus léché à la David Lodge ou à la Jean Echenoz. D'ailleurs Je suis sûr que l'auteure a un faible pour le style Jean Echenoz et s'en est un peu inspiré pour construire le sien.

Reine, 33 ans, décroche enfin le poste haut placé auquel elle aspire depuis des années. Et c'est précisément là qu'elle décide de tout arrêter. Elle se lance alors dans un projet d'envergure, à coup d'investisseurs conséquents. Et il y a ce mari avocat, et cette rencontre loin de tout ça...
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Je dois avouer que c'est typiquement le genre de thème qui ne m'attire pas.
Pour autant, j'ai découvert le style de Maria Pouchet, que je ne connaissais pas du tout, et ce fut une bonne surprise. C'est une écriture très particulière, je dois dire que je ne l'ai pas forcément appréciée en continu, mais j'ai aimé son mordant, sa façon de mettre le lecteur dans la peau d'un personnage, ses descriptions simples mais efficaces, et cet humour qui grince un peu.
Pour ce qui est de l'histoire, je n'ai pas été embarquée. Je crois que ça ne s'explique pas, je n'ai juste pas été touchée, les personnages sont restés lointains (peut-être à dessein), caricaturaux et antipathiques, et le sujet m'a laissée de marbre. Je n'ai pas vu la causticité attendue, tout m'a paru un peu facile.
Une lecture qui ne m'a pas ravie donc, mais j'aimerais lire un autre titre de cette auteure, pour voir si elle m'embarque sur un autre sujet.

Tres décue par ce roman, plein de clichés. certes la plume est belle mais je ne crois pas une seconde à cette histoire, ni au personnage principal.