Quelques bons jeux de mots, mais dans l'ensemble c'est bavard, presque saoulant. On sourit parfois, on s'ennuie beaucoup. le dernier chapitre fait 8 pages, en une seule phrase, un extrait qui résume tout... "...comme un mauvais rêve où tout fait sens mais où rien ne concorde, une putain de schizophrénie en noir et blanc, je me parle, je me conseille, je me regarde,je me juge, je ne peux pas m'en empêcher, et ça m'avance à quoi, je me saoule de paroles..." voilà.
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Un polar dit noir de Pouy c'est avant tout de l'humour, quelquefois à deux balles, mais souvent quand même assez fin, pouvant dérider un lecteur plutôt exigeant en la matière. le fond de l'histoire importe finalement peu, surtout le dénouement dont on pouvait attendre mieux, ce sont les anecdotes, les multiples références poétiques, cinématographiques, géographiques et culturelles qui tissent l'étoffe du roman. Le thème de la ZAD est plutôt d'actualité en 2018, mais il ne faut pas compter sur ce livre pour entrer dans le détail du comportement et des motivations des zadistes. Globalement bien écrit avec quelquefois utilité du dictionnaire pour certains mots, c'est un polar sans prétention qui se lit aisément , plutôt gris que noir.
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Du Pouy dans le texte, le fond et la forme. Les aficionados aimeront sûrement. le seul bémol, forcément subjectif je le concède, c'est cette propension de JBP à placer bcp trop de citations et de références littéraires dans les pensées et dialogues de ses personnages. C'est inutile et ça casse le rythme narratif... mais bon, on va pas critiquer JBP là dessus, c'est lui qui écrit et donc lui qui décide ;-)
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ZAD.
Zoo A Déblayer, selon les forces de l'ordre.
Zorro A Devenir, selon les manifestants.
Zone A Défendre, selon Wiki, qui précise : « néologisme militant utilisé pour désigner une forme de squat à vocation politique, la plupart du temps à l'air libre, et généralement destinée à s'opposer à un projet d'aménagement ».
La ZAD où oeuvre le généreux Camille vise à bloquer un projet de 'plateforme multimodale', soit « trente kilomètres carrés de béton, au bord du canal, où aboutiraient voies ferrées et autoroutes, pour 'dispatcher', c'était le terme officiel, la masse incommensurable de conteneurs venant du port de Dunkerque et arrivés jusque-là en péniches XXL. [...] Tout le monde savait que ça voulait dire la mort bétonnée d'autant de zones humides avec leurs milliers de salamandres, de crapauds et de mignonnes petites fleurs des champs. Sans parler de la destruction de fermes et de familles de fermiers installés depuis trois siècles sur le site. »
Camille aide comme il peut les militants installés sur ce site de Zavenghem, donne des fruits et légumes, du matos de récup', et prête à qui veut la grande baraque dont il a hérité. La plupart des zadistes sont des écolos pacifistes, mais arrivent parfois des activistes plus 'durs' - Black Bloc & No Border. Et des opposants d'autres extrêmes...
Bonne poire, Camille est parfois le dindon de la farce...
Je ne suis pas fana des intrigues de JB Pouy, mais j'adore ses ambiances, ses personnages doux-dingues et leurs échanges. Ça ne fonctionne pas à tous les coups - ici ça n'a pas pris. Côté entubage mafieux politico-commercio-industriel, on n'en apprend pas plus qu'avec le 4e opus des Vieux Fourneaux. Les dialogues savoureux se font trop rares, au profit de jeux de mots éculés, et de divagations cinéphiles, poétiques, philosophiques d'un 'vieux' (!?) de 44 ans déprimé, revenu de tout mais paradoxalement assez naïf.
Lecture plutôt ennuyeuse, malgré les petits détours amusants en Bretagne et les clins d'oeil gentiment moqueurs aux gens du coin.
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