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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Voici un roman- monde, touffu et dense , fiévreux: les premières pages sont ardues—-les phrases très longues——pétries de digressions qui freinent la compréhension .
Il ne faut pas être distrait , j'y ai passé une grande partie de ma nuit , me demandant si j'allais continuer ..

J'avais lu déjà en 2006 «  Le temps ou nous-chantions » du même auteur.

L'écriture est fouillée, un souffle brûlant , une maîtrise absolue d'Histoires et d'Enquêtes ,dans l'Histoire : une construction incroyable !

Richard Kraft est interne en chirurgie pédiatrique au Carver Hospital à Los Angeles .
Au coeur de cette mégalopole animée et grouillante il sera soutenu par sa collègue thérapeute Linda.
Ses mains clampent, tranchent, cautérisent .
Tous deux sont exténués , dévoués à l'extrême , par la charge de travail colossale , inhumaine de l'hôpital, où l'atmosphère est explosive , déterminés à lutter pour sauver une bande d'enfants au destin tragique : «  Une fillette trop petite pour ses 12 ans , qui tangue encore après des mois passés sur la tôle ondulée qui l'a portée pendant 950 kms en mer de Chine méridionale » ....

Lui vit sous pression , travaille dur , plongé dans le bain sans fond des sévices corporels , soigne les corps d'enfants malades , souvent atteints de cancers mais aussi victimes de l'Etat de la Société américaine, blessés par balles lors de tueries et de règlements de comptes , bains de sang inutiles et mortifères , enfants fauchés lors d'événements qui dépassent l'entendement : Crimes proprement américains ....

Powers décrit les maux de l'Amérique, la violence , la masse abrutie et dénaturée par les chaînes d’info en continu, mais aussi, en parallèle , les douleurs de ceux qui émigrent d’Afrique ou d’Asie vers les US , ce paradis trompeur ..et JOY, petite réfugiée cambodgienne surdouée ...

Lorsqu'il dissèque les comptes - rendus de fusillade , il donne des détails atroces à propos du mal fait aux enfants , un attentat dans une école en même temps que le quotidien perturbé d' enfants malades , souvent très pauvres !
Ainsi que la construction d'une école dans le sud- Est asiatique .

C'est perturbant , ambitieux , l'auteur véhicule l'horreur et le désespoir , une vision déroutante et cauchemardesque ...
Il ne cherche pas à rendre son roman plaisant .

Powers dépeint les errances métaphysiques de l'âme de Kraft, ses fulgurances et ses tourments , ses obsessions..

L'humour grinçant figure aussi dans ce roman multiple et foisonnant,pétri d'empathie pour les enfants ,difficile à évoquer , vaste fresque romanesque qui interpelle —- presque post - apocalyptique——- et fait réfléchir à propos des failles les plus noires de l'Amérique !

On n'en sort pas indemne .
Il y aurait eu encore beaucoup de choses à dire. ....
Cet ouvrage a été publié aux États - Unis en 1994 , resté inédit en France jusqu'au mois d'août 2019 .
Pourquoi ? Je ne sais pas ...
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Dans un service pédiatrique qui regroupe beaucoup d'incurables, les enfants montent une pièce de théâtre avec le soutien d'une soignante "d'un optimisme maladif".
On découvre l'environnement tragique d'un hôpital public, dépourvu de moyens, et c'est la population la plus démunie de Los Angeles qui envoie ici ses enfants : victimes de sévices, de violences, d'armes à feu. Les parents en sont très absents, à l'exception du père de Joy : ce sont des réfugiés laotiens, des "boat people". L'enfant, rongée par la maladie, fait preuve d'une intelligence lumineuse.
L'autre personnage féminin (la kiné), solaire, est très proche de la Thassa de "générosité".
Le personnage masculin (le chirurgien) est dépressif, opaque, un "lépreux de l'affectif". Ressurgissent, au fil du récit, les souvenirs de son enfance voyageuse où, tel le Bouddha, il a pris conscience de la misère du monde. C'est par lui que commence le récit, alors qu'il est bloqué dans un gigantesque embouteillage... symbole de la paralysie de la société américaine? du monde entier?
L'intrigue est mise en parallèle, de façon énigmatique, avec de nombreux épisodes, historiques ou culturels : Peter Pan côtoie le joueur de flûte de Hamelin, la Croisade des enfants au 13è siècle fait écho à la photo, prise par Nick Ut, de l'enfant vietnamienne courant nue, brûlée au napalm.
L'écriture (ou bien la traduction de Jean-Yves Pellegrin ?) semble au départ un peu poussive : chaque élément de l'intrigue entraîne une longue digression emplie de références (qui auraient sans doute mérité quelques notes en fin de volume).
C'est le quatrième roman de Richard Powers : clairement son style s'est affûté, pour parvenir aux chefs-d'oeuvre que sont le Temps où nous chantions, Orfeo et L'Arbre-Monde. Pour ma part le nombre d'étoiles a augmenté dans mon esprit au fil de la lecture : difficulté au début, intérêt au milieu et très grande émotion vers la fin.

Challenge Globe-trotter (États-Unis)
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Los Angeles. Richard Kraft est chirurgien pédiatre au Carver Hospital. Il va décider de s'occuper d'un groupe d'enfants malades auprès de sa collègue thérapeute, Linda. le contact avec ces enfants sera l'occasion pour nos deux protagonistes de sonder l'âme humaine et aboutir à bien des questionnements.

J'aime autant vous prévenir d'emblée. Ce roman est d'une densité incroyable et il vous faudra être actif pendant votre lecture pour ne pas vous perdre et rester concentrés. En effet, dès les premières pages, j'ai eu un aperçu de ce qui m'attendait tout au fil du roman. C'est sûrement ce schéma narratif qui m'aura empêchée d'apprécier incontestablement ce roman.

Et pourtant, ce récit m'a plu à bien des égards. La densité accompagnera la dimension émotionnelle du texte, parce que je dois le reconnaître, ma sensibilité a été mise à rude épreuve et a été à fleur de peau pendant tout le roman. La grande noirceur qui se dégage de ce récit est bien rendue, de manière très réaliste et j'ai été bouleversée.

J'ai eu parfois du mal avec le personnage de Kraft, que j'ai souvent trouvé froid, même s'il se protège sous sa carapace pour supporter tous les malheurs auxquels il voit ces enfants confrontés. J'ai nettement préféré celui de Linda, bien nuancée et sensible. J'ai totalement accroché à elle, et j'ai eu tendance à trouver qu'elle portait presque mieux l'histoire que Kraft.

La plume est vraiment très belle. Cependant, je n'ai pas accroché au schéma narratif. Effectivement, Richard Powers nous livre son texte avec des chapitres longs, voire beaucoup trop longs. D'autre part, beaucoup de digressions ont à maintes reprises coupé mon rythme de lecture. C'est dommage au vu de la qualité de la plume de l'auteur.

Au final, cela a été une belle découverte qui a réussi à me donner un aperçu de la plume de Richard Powers, que je découvre avec ce roman. Malgré tout, quelques éléments ont fait que je n'ai pas été en mesure de totalement apprécier cette lecture, notamment à cause de toute la noirceur qui émane du récit et les diverses digressions qui parsèment les pages. À découvrir ne serait-ce que pour la belle plume de Richard Powers et la dimension émotionnelle qui ressort de ce roman.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
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Le commentaire de Lynda :

Un roman dans lequel ça m'aura pris un certain temps à embarquer. Je ne connaissais pas cet auteur, et il a une façon d'écrire assez particulière. Des chapitres longs, et pour tout comprendre nous devons rester vraiment concentré. Beaucoup de détails dans l'ensemble qui fait que si nous décrochons, il est difficile de s'y replonger.
Mais par contre la base de l'histoire est belle et émouvante, nous sommes dans un hôpital de Los Angeles, section pédiatrique, mais Richard Kraft et sa collège Linda qui est thérapeute, vont sonder profondément le coeur et l'âme de ses petits malades, tout en essayant de soulager la douleur qui les habitent à cause de leurs maladies ou encore de leurs blessures, des enfants condamnés à mourir à court ou long termes. Des enfants avec des blessures fatales reçues bien souvent dans des fusillades, ou encore des maladies fatales comme le cancer.
Mais ces enfants vont montrer la voie, vont révéler leurs âmes et par le fait même des vérités sur l'Amérique, mais qui montre cet Amérique vraiment pas comme un paradis, mais un Amérique noir.
En fait, moi, j'ai compris que les enfants représentent l'Amérique, leurs maladies, ce sont les maux qui rongent l'Amérique, des maladies incurables dont celle-ci ne se relèvera pas nécessairement.
C'est un roman noir, étrange, mais aussi cinglant par l'humour noir de l'auteur. C'est un roman qui ne peut pas faire autrement que de vous faire réfléchir et la réflexion n'apportera pas qu'une vision idéale de cet Amérique, en nous montrant le côté noir et fatidique.
Les personnages sont assez spéciaux, Richard Kraft est difficile à cerner, il semble froid à première vue, mais au fil des pages, on se rend compte que c'est une carapace qu'il endosse pour se protéger des sentiments qu'il ressent avec les enfants. Linda, de son côté, je l'ai trouvé plus humaine, plus ouverte, ce qui fait un beau duo à l'attitude différente et contrastante.
Bref, le roman est intéressant, il apporte une certaine émotivité sur cette histoire, mais surtout au niveau de la réflexion, et pour moi, cette lecture m'aura touché. Si vous aimez les romans profonds, qui frappent fort, alors je vous recommande ce roman, prévoyez par contre des moments tranquilles pour cette lecture !
Lien : http://lesmilleetunlivreslm...
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