L'histoire de ce roman est assez difficile à résumer. On suit 6 personnes, à 3 époques différentes :
- Un homme (dont on ignore le nom), dans les années 80, qui lors d'un passage à Detroit, découvre dans le musée une photo intitulée «
trois fermiers s'en vont au bal », datant de 1914, qui le fascine. Il se met alors en quête de l'origine de cette photo.
- Peter Mays, dans les années 70 (?), qui voit passer une rousse dans la rue et ne trouve plus le repos tant qu'il ne l'a pas retrouvée.
- Les trois fermiers de la photo, dont on suit les pérégrinations à travers l'Allemagne, les Pays-Bas et la France, en ce début de 1ere guerre mondiale.
Comme d'habitude, l'écriture de
Richard Powers est impressionante de maîtrise de la langue, de belles images et de superbes envolées. Comme «
le temps où nous chantions » qui prenait une famille de musiciens comme prétexte pour parler de physique, de musique et de la ségrégation raciale au 20e siècle, il truffe ici son histoire d'anecdotes et autres réflexions philosophiques et scientifiques sur la photographie, le capitalisme fordien et la 1ere guerre mondiale.
J'ai beaucoup apprécié ce livre, même si je l'ai trouvé très fastidieux à lire, et que les personnages sont d'un intérêt très inégal (en fait je n'ai vraiment aimé lire que les chapitres sur les fermiers). On apprend beaucoup de choses sur la 1ere guerre mondiale en Europe, du point de vue des allemands (ce qui est rare !), mais aussi sur - entre autres - Henri Ford,
Sarah Bernhardt et le photographe
August Sander (auteur de la fameuse photo).
Si les thèmes abordés vous intéressent, il vaut le coup d'être lu !