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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
En 1985, le siècle va doucement vers son terme, Richard Powers nous entraine avec ce premier roman magistral, dans une réflexion étourdissante de ce qu'il aura été, non pas dans le menu détail de ses évènements historiques mais dans ce qu'il représente, de fuite en avant vers l'auto destruction de l'humanité toute entière. La virtuosité du récit réside tout d'abord dans le moyen qu'il utilise pour parvenir à ses fins, puisque le point de départ de ce panoramique vertigineux est tout entier ramassé dans un cliché noir et blanc que le photographe August Sander a réalisé au bord d'un chemin boueux du Westerwald le 1 er mai 1914. En appuyant sur le déclencheur, il ajoute à son encyclopédie photographique des temps nouveaux ; « Hommes du vingtième siècle » les trois visages de ces hommes, en marche vers la fanfare au loin, promesse du bal et de ses surprises. Génial prétexte littéraire à une réflexion tourbillonnante à travers le temps : le temps qui s'arrête avant la catastrophe du premier conflit mondial, et l'auteur utilise tous les moyens d'une narration éclatée, pour en suggérer l'horreur sans jamais ou presque céder à la figuration de ce qu'elle a pu être. Les trois personnages prennent ainsi vie doucement, dans une distance qui creuse le sentiment de l'absurde, car Powers les révèle à partir d'un autre regard, d'un autre lieu, de l'autre côté de l'Atlantique, dans les années 80. le vingtième siècle prend tout son relief dans l'espace autant que dans le temps, les États Unis et l'Europe, indiciblement liés dans leur histoire, l'hommage est fort à ce que l'immigration a constitué à l'échelle de l'humanité toute entière, dans une chaîne mémorielle ininterrompue. Oui, Richard Powers nous raconte une improbable histoire mais plus encore, il prend le lecteur à témoin de ce qu'il peut être, lui lecteur, dans le regard qu'il porte sur le monde. La photographie de Sander devient donc aussi un prétexte à réflexion philosophique et cet aspect du livre n'est pas le moindre. L'écriture enfin apporte tout sa force au propos. C'est une écriture sinueuse, synaptique, dont la logique est toute entière liée aux réflexions, aux visions, aux opinions de son auteur. Ce n'est pas la narration qui mène les personnages, c'est bien la réflexion qui fonde la narration. Powers mène le jeu avec maîtrise, on le devine au détour de ses pages : scientifique, musicien, humaniste.
Alors qu'il vient de nous livrer avec « L'arbre monde » une réflexion saisissante sur l'avenir menacé de notre vieille terre, il est intéressant de se pencher sur une mise en perspective de la course à l'abime à partir d'un petit cliché en noir et blanc qui se promène entre la campagne allemande à l'aube de la guerre en 1914 et la ville de Détroit, ravagée par la crise à la fin du vingtième siècle.
Un chef d'oeuvre.
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Un livre au suspense et au contenu haletants qui ne vous lâchent jamais. On lit ce livre sans pouvoir s'arrêter comme si un contenu subliminal vous forçait à continuer. L'écriture est belle. Et c'est un regard nouveau sur la Grande Guerre. Un chef d'oeuvre.
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Le premier roman de Powers. Un regard américain sur l'aventure de l'Europe (première guerre mondiale. ). Polyphonie. Lien à faire avec l'oeuvre de Kundera, sa manière : utilisation des thèmes, de la variation et témoignage sur les paradoxes terminaux
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