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Citations sur Les annales du Disque-Monde, tome 30 : Timbré (67)

Moite se prit la tête dans les mains.
Je me demande si c'est pareil pour les alpinistes, songea-t-il. On escalade des montagnes de plus en plus hautes, et on sait qu'un jour il s'en trouvera une qui sera un tout petit peu trop à pic. Mais on continue quand même, parce que c'est tellement bon de respirer l'air de là-haut. Et on sait qu'on mourra d'une chute.
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"Je suis venu voir monsieur Liard, expliqua Moite d'une petite voix tandis que le patient bafouillait et se tirait les draps par-dessus la tête.
- Tout à fait impossible ! Je suis la surveillante générale, jeune homme, et j'insiste pour que vous partiez tout de suite ! Monsieur Liard est dans un état extrêmement précaire.
- A moi, il me paraît bien", dit Moite.
Il ne pouvait qu'admirer le regard que la surveillante générale lui jeta. Il laissait entendre qu'elle venait de trouver l'intrus collé à la semelle de sa chaussure. Il lui en renvoya un bien froid de son cru.
"Jeune homme, son état est extrêmement critique ! répliqua-t-elle sèchement. Je refuse de le relaxer !
- Madame, la maladie n'est pas un crime ! dit Moite. On ne relaxe pas les gens de l'hôpital, on les renvoie contre une décharge !"
La surveillante se redressa et se regonfla pour lacer à Moite un regard de triomphe. "C'hest justement ça, jeune homme, qui nous fait peur !"
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Il éprouvait cette vieille sensation électrique, celle qu'on ressentait au fond de soi quand on se tenait devant un banquier qui examinait de près un spécimen du meilleur travail dont on était capable. L'univers retenait son souffle, puis l'homme souriait et lâchait : "Très bien, monsieur Machin-chose, je vais demander à mon secrétaire de vous apporter de suite l'argent." C'était l'émotion non pas de la chasse mais de l'immobilité, de l'obligation de rester calme, si posé et si sincère qu'on pouvait, juste le temps nécessaire, duper le monde et le faire tourner au bout de son doigt. C'était pour ces instants-là que Moite vivait, quand il se sentait vraiment vivant, que ses pensées défilaient comme du vif-argent et que l'air ambiant se chargeait d'étincelles. Plus tard, cetet sensation présenterait sa facture. Mais, pour l'instant, il volait.
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A Ankh-Morpork, des pigeons nichaient sur chaque gouttière, chaque corniche et chaque statue. Même les gargouilles résidentes n'arrivaient pas à les en empêcher. [...]
C'étaient des oiseaux sauvages, citadins, qui vivaient de ce qu'ils trouvaient dans les rues. Les rues d'Ankh-Morpork, en plus. Autant avaler un hamburger à la merde de chien arrosé d'un grand verre de fosse septique.
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"Vous me connaissez à peine et vous m'avez proposé un rendez-vous, dit mademoiselle Chercœur. Pourquoi ?"
Parce que vous m'avez traité de charlatan, songea Moite. Vous m'avez carrément percé à jour. Parce que vous ne m'avez pas cloué la tête à la porte avec votre arbalète. Parce que vous ne vous perdez pas en menus propos. Parce que j'aimerais arriver à mieux vous connaître, même si ça revenait à bécoter un cendrier. Parce que je me demande si vous pourriez mettre dans chaque activité de votre existence la passion que vous mettez à fumer une cigarette. Histoire de narguer à mademoiselle Maccalariat, j'aimerais faire frotti-frotta avec vous, mademoiselle Adora Belle Chercœur... Enfin, peut-être d'abord le frotta avant de faire le frotti une fois qu'on se connaîtrait mieux. J'aimerais en savoir aussi long sur votre âme que vous sur la mienne...
Il répondit donc : "Parce que je vous connais à peine."
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"Vous allez mettre une éternité à les distribuer, vous savez, dit mademoiselle Chercœur qui se tourna pour partir.
- Oui, je sais, reconnut Moite.
- Mais les golems ont une particularité", ajouta la jeune femme en s'arrêtant à la porte. La lumière éclairait curieusement son visage. "L'éternité ne leur fait pas peur. Rien ne leur fait peur."
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Liard avait un air déchiré entre l'exultation et le désespoir. "Mais on a qu'une bande de vieux, monsieur ! Ils sont drôlement alertes, je vous l'accorde, mais... ben, faut d'abord apprendre à marcher avant de vouloir courir monsieur !
- Non !" Le poing de Moite s'abattit avec un bruit sourd sur la table. "Ne dites jamais ça, Tollivier ! Jamais ! Courez avant de marcher ! Volez avant de ramper ! Allez toujours de l'avant ! Vous croyez qu'on devrait créer un service postal correct en ville ! Moi, je crois qu'on devrait envoyer des lettres partout dans le monde ! Parce que, si on échoue, je préfère que ce soit sur une grande échelle. Tout ou rien, monsieur Liard !"
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Devant un tel décor, s’il avait eu des éperons, Moite aurait éperonné Boris, lequel l’aurait sûrement jeté à terre, piétiné puis boulotté, histoire de lui faire comprendre sa douleur*.

* Qui aurait été atroce.
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Ecoute, dit-il à son imagination, si tu continues dans cette voie, je ne t’emmène plus avec moi.
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On parvient parfois à la vérité en additionnant tous les petits mensonges puis en les retranchant de la somme de ce qu’on sait.
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