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3,8

sur 170 notes
En ces périodes de fêtes qui approchent comment ne pas parler du « Journal de Frankie Pratt », le ravissant livre de l'américaine Caroline Preston! Sa beauté, son originalité, son raffinement, la dextérité et le soin avec lesquels il a été conçu en font un livre que l'on a envie de partager, d'offrir, de feuilleter encore et encore !

Qu'avons-nous entre les mains ? Eh bien nous avons un superbe roman graphique sous forme de scrapbook, ces albums photos illustrés, agrémentés de toutes sortes de détails et d'éléments découpés, agencés et collés. Certains sont si richement embellis, si parfaitement confectionnés qu'ils ne sont plus simplement des cahiers-souvenirs mais de véritables compositions artistiques.
C'est le cas de ce « Journal de Frankie Pratt », dont l'esthétisme, le stylisme raffiné, le design rétro en font en premier lieu un très bel objet-livre.
Plus de 600 pièces chinées chez les brocanteurs, les antiquaires, sur Internet ou dans les vieilles affaires de famille, ont été nécessaires à Caroline Preston pour élaborer cet ouvrage impeccablement apprêté, qui nous propulse, au côté de sa jeune et attachante héroïne Frankie Pratt, dans le tourbillon des années folles.

Il est bien agréable de plonger dans le tumulte de ces années 1920 en découvrant au fil des pages toutes une collection d'objets d'époque : des photos, des cartes postales et des cartes de jeux, des vieux billets de banque, des itinéraires de chemin de fer, des plans et des extraits de guides de villes, des tickets de métro, des réclames, des bibelots, des programmes de théâtre et de cinéma…
Art, littérature, musique, mode, décoration, règles de vie…Le temps d'avant s'anime et défile sous nos yeux en un vaste et réjouissant catalogue : la mode des chapeaux cloches et des coupes au carré, les bracelets en bakélite qu'on superpose sur le poignet, les robes de Chanel et de Patou, le gramophone Victrola, le savon Palmolive, le dentifrice Pebeco, le jambon Devil Ham, les cigarettes Chesterfield ou Fatima…un répertoire ahurissant des produits en usage révélant le mode de vie de ces années-là, avec ses nouveautés, ses tendances, ses objets à la mode, ses évolutions et ses orientations.
Avec ceci, les personnalités et les évènements de l'époque sont également recensés avec grande attention : Joyce alors en pleine écriture de son « Ulysse », Maurice Chevalier en chanteur de charme, Joséphine Baker en star des Folies-Bergères, les débuts chaotiques du journal The New-Yorker, l'exploit de la traversée de l'Atlantique par l'aviateur Charles Lindberg, les débuts du cinéma parlant ou encore Fitzgerald, Hemingway, Willa Cather, Gloria Swanson, la liste est longue de tous les petits détails et clins d'oeil parsemant ce luxuriant album qui fait montre d'un bien beau sentiment de prodigalité.

Mais au-delà de la reconstitution minutieuse d'une époque, l'originalité du « Journal de Frankie Pratt » est de se servir du support du scrapbook pour raconter une histoire, celle de Frances Pratt, surnommée Frankie, une jeune fille enjouée, indépendante, dynamique, qui rêve de devenir écrivain. Jeune américaine issue d'une famille modeste du New Hampshire, son histoire va débuter le jour où sa mère lui offre un journal intime pour fêter l'obtention de son diplôme d'études secondaires et où elle déniche, dans la cave de la ferme familiale, la vieille machine à écrire Corona de son père décédé.
Dès lors Frankie, avec l'enthousiasme de sa jeunesse, va consigner sur près de dix ans l'aventure de sa vie, de la jeune fille de 18 ans rêveuse et candide quittant le cocon familial pour rejoindre l'université de Vassar, à ses années new-Yorkaises aux rythmes des nuits endiablées de Greenwich Village, de son départ pour la France à bord du paquebot Mauretania à son séjour parisien avec les autres « Expats » du quartier Montparnasse…Frankie se raconte, grandit, apprend, relate ses expériences de travail dans les magazines en vogue de l'époque, partage ses coups et ses peines de coeur…La jeune fille devient femme ; une jeune femme libre, pleine d'esprit, autonome, en parfait accord avec l'esprit de son temps qui voit la gent féminine s'émanciper de plus en plus.

Bien-sûr la qualité littéraire n'est ici pas forcément de mise, l'histoire de Frankie se déroulant au gré des petites notes qu'elle écrit sur sa vieille machine Corona et qu'elle épingle sur les feuillets de son journal au même titre que les rubriques, les photos et les cartes disséminées le long des pages.
Néanmoins l'on participe à un vrai destin romanesque et l'on éprouve un plaisir entier à compulser ce bel ouvrage dans lequel l'on sent tout le coeur et l'ardeur qu'a mis son auteur à le confectionner.
Pour les amoureux d'Art Nouveau, les amateurs d'illustrations d'époque, les esprits collectionneurs, les aficionados d'albums photos, les nostalgiques et les curieux, ou tout simplement pour les adeptes de belles choses, voici un joli cadeau à offrir, « 100% vintage » et 100% original, divertissant et très rafraîchissant et aussi très…féminin.

Et pour un petit aperçu du scrapbook de Frankie n'hésitez pas à aller faire un tour ici :
www.youtube.com/watch?v=¤££¤46De Greenwich Village51¤££¤74
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En 2011, sortit ce roman graphique qui fut pour moi, un coup de foudre ; en 2020, c'est mes filles qui le lisent , une "impulsion" très fortement " suggérée" par votre "serviteuse"... Et je dois dire qu'il n'a pas pris une ride, toujours aussi amusant, désuet, attendrissant et superbe sur le plan esthétique...
Pour créer ce petit bijou, il a fallu près de 600 vendeurs sur E-Bay , pour que l'auteure dispose d'un matériau conséquent sur les années 20. (Illustrations, photographies , cartes postales, tickets, pages de magasines, vieilles publicités, bouts de tissus... ). Armée de colle, d'une paire de ciseaux , Caroline Preston a "bricolé" une histoire qui tient la route , car elle y incorpore des petits bouts de texte explicatifs , que l'on dirait tout droit sortis d'une vieille machine à écrire Corona ...
Frankie Pratt , 18 ans en 1920, décide d'entamer un journal (graphique ) intime. de son baccalauréat, en passant par un petit job, des études à Vassar, suivis d'une traversée transatlantique, Frankie nous raconte sa vie , son espoir de devenir écrivaine et ses amours.
C'est frais, ludique, et cela nous plonge divinement bien dans ces années folles, de la campagne américaine à New-York, en passant par Paris.
Un très bel objet et un roman délicieux ....

Challenge Multi- défis.
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Le Journal de Frankie Pratt de Caroline Preston est un journal intime réalisé selon la technique du scrapbooking, une façon de mettre en scène ses souvenirs à travers un savant mélange de photos, d'images et de mots. Il est incontestable que c'est ce qui fait son intérêt premier.

Tout commence donc par un journal offert par sa mère et une Corona, non pas la bière, mais la vieille machine à écrire de son père retrouvée dans la cave. Frankie va donc s'employer à collecter photos de famille, photos de magazines, de journaux, qui nous en apprennent plus sur ses lectures, ses opinions politiques, son époque, sa vie. Enfin, ses annotations personnelles complètent le tout.

Frankie nait quasiment avec le siècle. Elle commence son journal en 1920 à Cornish, jolie petite bourgade du New Hampshire, quand débutent les années folles, années d'insouciances marquées par la légèreté, la mode et ses frivolités, ses chapeaux uniques, ses parfums d'un autre temps, les publicités pleines d'un charme suranné mais savoureux. Frankie vient d'obtenir son diplôme de fin d'études et est acceptée à l'université de Vassar. Nous la suivons donc durant ses années universitaires. Années surtout marquées par les amitiés, les rivalités, les premières histoires de coeur. le destin qui semble tracé de certaines et les ambitions plus audacieuses d'autres telles que Frankie m'a beaucoup fait penser au film avec Julia Roberts et Kristen Dunst « le Sourire de Mona Lisa » dans lequel une jeune enseignante veut ouvrir l'esprit de ces jeunes étudiantes afin qu'elles ne se résignent pas à suivre un chemin tout tracé de bonnes épouses et gentilles femmes au foyer que semblent vouloir leur imposer leurs familles.

Les années passent. Frankie, elle, a une ambition : devenir un « vrai écrivain ». Ses premières expériences dans le journalisme dans diverses publications feront de New York une étape décisive pour son avenir. Elle s'intéresse aux poèmes de TS Elliot, Ezra Pound et aux romans de Fitzgerald.

Puis vient l'étape parisienne qui, par certains aspects, m'a rappelée ma lecture de « Paris est une fête » d'Hemingway, son évocation du Paris de l'époque, lieu de villégiature par excellence de tous ces auteurs de l'époque sous la coupe bienveillante de la grande Gertrude Stein. Sa rencontre avec Sylvia Beach de la célèbre librairie « Shakespeare & compagnie », avec James Joyce et bien d'autres encore donne véritablement corps au récit.

En effet, toutes ces évocations de personnalités de l'époque donnent un peu d'épaisseur et de crédit à l'histoire, ce qui n'est pas négligeable car s'il est bien un reproche qu'on peut faire à Caroline Preston, c'est d'avoir réalisé un travail formidable, d'avoir créé un magnifique objet mais dont l'histoire par elle-même est plutôt gentillette et cousue de fil blanc. Ce qui, je dois bien le reconnaître à quelque peu modéré mon enthousiasme envers ce que je considère comme une totale réussite du scrapbooking, un très beau « roman graphique » mais comme un objet littéraire un peu léger.

En dépit de ce demi-regret, je ne boude jamais mon plaisir, vous le savez et si l'auteure réitère l'expérience avec un autre ouvrage du même type, il est fort probable que je me laisse tenter.

Le Journal de Frankie Pratt, roman graphique abouti ou roman photo de luxe ? A vous de juger !

Lien : http://bouquins-de-poches-en..
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Incroyable, ce que l'on arrive à faire avec une vieille machine à écrire, une tonne d'archives des années 20, de l'habileté et beaucoup d'imagination !

« Feuilletez-moi ! » semble dire l'ouvrage pimpant et coloré de Caroline Preston. Avant même d'en connaître l'histoire, ce "roman graphique" attire en tant qu'objet et c'est certainement ce qui explique son succès. Vieilles photos, plans et cartes postales, extraits de lettres, de presse et de poèmes, anciennes publicités et illustrations de mode… Quel bonheur, c'est vrai, de flâner parmi les fragments de souvenirs et les menus objets (bracelets en bakélite, breloques, tickets de spectacle...) collés dans ce journal intime à l'aspect "vintage" !

D'origine modeste, Frances Pratt, dite Frankie, nourrit l'ambition de devenir écrivain. Une bourse doublée d'un coup de chance lui permettra d'entrer à l'université de Vassar, réservée aux filles. Commencé en 1920, le jour de ses 18 ans, son journal s'étale sur 8 années et elle y consigne ses études, ses rencontres, ses aventures sentimentales et ses débuts dans la vie active. Entre New York et Paris, auprès de Joyce ou d'Hemingway, pointe l'effervescence des années folles. Coupes à la garçonne, chapeaux cloches, hommes cravatés à la coiffure impeccable, voitures décapotables, clubs, alcool, jazz et fox-trot : la jeunesse dorée que fréquente Frankie est digne des romans de Francis Scott Fitzgerald, d'ailleurs cité à plusieurs reprises.

En s'inspirant des souvenirs de sa mère et de la marraine de celle-ci, Sylvia Beach, libraire mythique à Saint-Germain-des-Prés, Caroline Preston signe avec "Le journal de Frankie Pratt" un roman d'apprentissage très attachant. Les images remplaçant avantageusement les descriptions, la narration a la simplicité d'un roman-photo. le texte, tapé à la machine, est réduit à l'essentiel ; les dialogues sont frais et teintés d'humour. Certes, l'intrigue amoureuse est quelque peu prévisible, mais ce côté « happy end » s'accorde parfaitement à l'esthétisme de l'ouvrage. Et n'est-ce pas réjouissant ?

P.S. : À quand l'album en 3D avec des petits mots à déplier et des cachettes secrètes à soulever ?
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Frankie Pratt une femme libérée !

Le journal de Caroline Preston, un florilège vintage.

Ce journal, Un régal.

Pourquoi ? Parce que tout simplement il m'a ramené à mon adolescence. de la même façon que Frankie, j'ai écrit un journal qui m'a suivit partout en France, à l'étranger et comme Frankie à Paname mais 60 ans plus tard.

Comme elle, mon journal était sous forme de scrapbooking. J'y collais tous mes souvenirs : tickets cinémas, métro, photos, poèmes, citations, cartes postales, articles journaux, des mots et des maux. de plus il supportait mes humeurs, mes colères, mes joies et mes peines. Mon défouloir, mieux qu'un psy, beaucoup moins cher. Pauvre Freud, avec moi, il serait devenu fou !

A travers ce roman graphique, nous allons suivre Frankie durant huit belles années de sa vie. Elle démarre ses écrits en 1920 à Cornish, joli petit canton dans le New Hampshire, sa ville natale, pendant la période de la prohibition, et du cinéma muet. Elle a 18 ans devient bachelière et de chrysalide nous la verrons devenir papillon. Une femme épanouie et indépendante.

Durant ces années, elle nous livrera ses états d'âmes et ses peines de coeur. Issue de famille modeste, elle poursuivra ses études afin de devenir écrivain avec les soucis financiers que cela engendre. Elle obtiendra son premier poste de journaliste dans le grand journal « True Story ».
Nous verrons les difficultés, en ce début du siècle, de la femme qui est seulement prédisposée à devenir une bonne épouse et une bonne mère.

Nous la suivrons dans le Paris littéraire et artistique durant ces années d'après guerre : Les Années folles. L'époque de Coco Chanel symbole de l'élégance française et des cheveux courts à la garçonne. de Picasso en plein surréalisme. Dali débarque dans la capitale et Cocteau se choute aux romans, théâtres et à la poésie.
Frankie nous invitera dans les music halls où Maurice Chevalier chantera «Dans la vie faut pas s'en faire….. » :
http://www.youtube.com/watch?v=m-zwNB7L_GI

La meneuse de revue Joséphine Baker fera scandale dans le tout Paris :
http://www.youtube.com/watch?v=m-zwNB7L_GI

Dans les cabarets nous swinguerons au son du charleston et du jazz de Duke Ellington :
http://www.youtube.com/watch?v=CDVZdZMCc0w&playnext=1&list=PLC2A12C57C444021B

Toute cette effervescence qui fait de Paris : LA VILLE LUMIERE.

Par ses collages publicitaires, cartes postales rétro et les photos d'antan, nous découvrirons l'évolution vestimentaire et musicale du moment, les coupes de cheveux, chapeaux et parfums en vogue, mais aussi l'architecture et décorations intérieures. le cinéma muet de Sir Charles Spencer Chaplin deviendra parlant. On voudra lire le fameux Roman interdit en 1926, censuré aux U.S.A, «ulysseS» de James Joyce et sur les quais Parisien les bouquinistes, si cher à mon coeur, nous enivreront avec leurs pépites littéraires.
Frankie devra faire des choix sentimentaux et professionnels qu'elle assumera afin d'être tout simplement heureuse. En somme, les mêmes choix que toute femme a eu à faire que ce soit au siècle dernier ou aujourd'hui au 21ème siècle.

Frankie est une femme moderne et avant-gardiste pour son époque. Elle saute les barrières, n'a pas froid aux yeux et j'aime ça !
Ce journal est un nouveau genre littéraire qui nous en met plein la vue !

J'ai beaucoup appris sur cette période d'après guerre, que je connaissais peu finalement.
Les Années Folles ou l'Art de s'amuser !

Frankie Pratt,
Une histoire d'hier, une histoire d'aujourd'hui, une histoire de demain.

A découvrir, à lire et relire !

Merci pour le prêt de ton «blog, sweet blog», pour ta gomme bienveillante, ton soutien, tes sourires et pour ce cadeau magnifique, un roman plaisir des yeux, plaisir du coeur !
Bon choix une fois de plus !

En 1924, 85% des diplômées déclaraient que leur ambition professionnelle était de devenir «épouse et mère». En 2013 les petites filles de Frankie Pratt, votent, manifestent, portent la culotte, prennent la pilule, font des bébés toutes seules, boivent la bière au goulot, ont des postes à responsabilités, draguent dans les bars et vendent leurs ventres.

Il m'arrive parfois, je dis bien PARFOIS, d'avoir la nostalgie de cette mère qui m'attendait à la maison, me préparait mon gouter, me lisait des contes et avait le temps de me câliner… En un siècle la condition féminine a changé de «RIEN à TOUT»…Trop vite peut être ? Quand sera-t-il dans un siècle ?

… Etre une femme libéré, tu sais c'est pas si facile …
Lien : http://bouquins-de-poches-en..
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Pas spécialement fan des biographies, j'ai pourtant été enthousiaste lorsque l'on m'a parlé de cet ouvrage rédigé sous forme de roman graphique. Un peu à la manière de la saga « Illuminae », le texte laisse une belle place au visuel, notamment grâce à des photos, des découpages, des objets, des cartes, etc. le rendu final est très joli ! On dirait du scrapbooking. Il fut très plaisant de plonger dans les années 20, avec toute une ribambelle d'objets de l'époque. Frankie, la narratrice et autrice du journal, est une personne attachante, drôle, rêveuse, libre et féministe. Je n'ai pas forcément eu d'attachement pour elle, mais la découvrir à travers ce beau livre-objet fut agréable.
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Une friandise très girly, sucrée et acidulée, sous la forme d'un journal intime graphique : il n'en faut pas plus pour me faire fondre.
Sur plus de 200 pages illustrées par plus de 600 documents (photos, cartes, gravures de mode, publicités, articles de presse...), Caroline Preston raconte, sur une période s'étendant de 1920 à 1928, la vie de Frankie Pratt, jeune Américaine du New Hampshire qui veut devenir écrivain. Avec elle, on découvre l'Université de Vassar, puis Greenwich Village, puis Le Quartier latin au temps des Modernes, et on croise James Joyce, Ernest Hemingway, Charles Lindbergh, et des Russes blancs. Il est question de féminisme, et surtout de conformisme.
L'histoire se résume gentiment à une bluette, mais j'ai adoré son traitement. Mon goût pour le scrapbooking et l'art journaling a été totalement comblé par cette petite merveille de créativité ; j'en ai les doigts qui me démangent et le cerveau qui pétille d'idées ! Ce n'est donc pas un roman à proprement parler -il y a plus d'images que de texte, mais j'ai pris grand plaisir à le dévorer.
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Le jour de ses 18 ans, Frankie commence son journal. Son ambition : devenir écrivain. Mais orpheline de père, sa mère ne peut payer les frais de l'université même avec une bourse. Un concours de circonstances lui permettra tout de même d'integrer une université. Et plus encore...
Ce bel ouvrage est au niveau de l'intrigue assez classique : une aspirante écrivain tient son journal durant les années 20, les folles années 20. New-York, Paris, Hemingway, la librairie Shakespear and co (qui existe toujours), les robes fluides, l'autonomiste on de la femme... Surtout Frankie remplace les mots par les images : publicités, objets, photographies,.... Donnant une vision de ce qui influençait, faisait rêver pendant ces années (tous les document présentés sont d'époque).
Un bel objet hybride, ni BD ni roman.
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Frankie Pratt a commencé à rédiger son journal, sous un format scrap booking, un peu avant de partir à l'université et va plonger le lecteur dans sa vie durant la décennie suivante.

Caroline Preston a fourni un travail remarquable pour nous livrer un objet de toute beauté. Dans l'édition Nil, la couverture rigide, renferme vraiment un journal intime. L'autrice a fouiné, chiné, acheté,... plus de 600 images et objets en lien avec les années 20 afin d'illustrer son ouvrage. Parce que les illustrations, magnifiques, n'ont pas été créées aujourd'hui à l'aide des technologies modernes mais sont bien des éléments d'époque. Entre encarts publicitaires, illustrations de magazines, photos, petits objets,... c'est toute la culture des années folles qui s'offre à nous sur un peu plus de 200 pages.

Au-delà du décor, très important pour l'immersion dans la vie de Frankie, nous avons donc le récit, décousu bien entendu, de la vie d'une jeune fille dans les années 20 aux USA et qui deviendra femme à Paris, dans le tourbillon des cabarets. le ton des écrits gagne en maturité au même rythme que celle qui tient la plume (ou plutôt qui frappe les touches de sa Corona). Grâce à l'évolution de la propriétaire de ce journal intime, le lecteur balaiera les moments forts de cette période tout en découvrant quelques détails inconnus ou oubliés (la joie d'acquérir un poste de radio sans fil qui ne pèse que 18 kilos, la fascination de contempler Paris depuis le haut de la Tour Eiffel qui est, à ce moment là, l'édifice le plus haut du monde ou ce moment où devant le premier film parlant on pense que ça n'aura pas de succès car le muet est plus romantique...).
Il faut dire que l'autrice avait comme marraine Sylvia Beach, la célèbre libraire parisienne, qui a publié la première Ulysse de James Joyce en 1922. C'est d'ailleurs dans le monde de l'édition que notre héroïne évoluera, rencontrant James Joyce bien entendu, mais aussi un certain Hemingway.
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Un journal intime bien insolite.
Des souvenirs en images. Les mots sont éparpillés au gré des pages et la vie de Frankie suit son cours, qui est loin d'être tranquille.
Une fois feuilleté, ce livre trouve sa place au fond derrière les grands coups de coeur. Un livre objet, au bout du compte.
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