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EAN : 9782070495047
155 pages
Gallimard (31/10/1995)
4.02/5   24 notes
Résumé :
Hélène, elle s'appelle Hélène ! Celle du feuilleton, vous savez, je la voyais en pull tricoté cœur, pas en petite culotte de galuchat synthétique, et surtout pas à deux heures du matin, chez nous, aux Blattes, où c'est rien qu'abrutis vulgaires et béton.
J'essaie donc d'en faire ma pelote, d'Hélène, c'est moi qui l'ai trouvée, mais ils rappliquent tous. Et j'ai beau être consensuel, et français, moi, catholique de souche, et poli, ils n'ont pas de respect. Pa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Quand c'est Hevé Prudon, le routard du polar qui tient la barre
et qui donne le ton, on sent qu'on va se faire un sang d'encre.
Sa Langue chienne m'a déja retourné le palais, Ze big slip, le caleçon
et Banquise, rendu complétement loup-phoque.
Alors qu'elle effet va me faire Nadine Mouque ?
Sans bouée de sauvetage, on atterrît en pleine banlieue,
dans la cité des Blattes, une sorte de gros cafard n'a hommes...
"où c'est rien qu'abrutis vulgaires et béton".
Là, dans la famille Piquette, on choisit Paul au physique ingrat,
le fils en fin de droits qui revient vivre chez sa maman
et qui n'a qu'une obsession, vivre avec Hélène,
celle de la série des années 90 mais bien sûr sans les garçons...
Tel Ulysse, Paul compte remonter le fil jusqu'à sa Pénélope,
quitte à retourner la moindre parcelle de la cité, mêmes les poubelles ...
Mais pour cela, il doit aussi affronter ses propres démons de la boisson
et toutes les racailles de bas et hauts étages,
Autant dire qu'il ya du monde qui l'attend aux balcons
et que l'heureuse élue est attendue...
Je ne vais pas faire durer le suspens, surtout en pleine Banquise,
et qu'en ce moment, il neige un beau tapis blanc qui vire bouillasse.
Nadine Mouque, elle m'a cloué le bec !
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Voilà.
Hervé Prudon, par Nadine Mouque, vient d'entrer dans mon collectif d'auteurs du Noir français.
Ce numéro 2401 de la Série Noire, est arrivé dans ma bibliothèque, après que je l'acquit dans la librairie d'un de mes Emmaüs favoris. Hop! dans la caisse translucide des sombres Gallimard.
Me voilà parti en visite guidée aux Blattes, avec le fils Piquette qui en fait de belles: Maman tire sa révérence, et le fiston perd une partie de ses repères.
Le sauvetage en poubelle d'une accidentée en moto, va entraîner Paul Piquette dans la déglingue aggravée par l'abus des boissons alcoolisées.
Hervé Prudon, même s'il écrit sans concession, ne se départi pas d'un humour qui tient le langage.Ses descriptions de ces nouvelles savanes de béton et leurs catacombes labyrinthiques son savoureuses autant que le portraits des saints, des barbares et des populations blattiennes sont détaillées et pittoresques.
À défaut de religion catholique, le cathodique sert de toile de fond, avec cette irruption d' Hélène alias Nadine Mouque dans la savane sus nommée.
Cela vaudra même à Paul, une petite visite (mortelle) dans le Paris huppé si loin des Blattes... histoire de prendre un peu l'air.
Voilà.
Un roman bien noir du milieu des années 90 d'un siècle qui finissait. Une sorte d'hymne déjanté à cette banlieue, une ode à ces cités abandonnées mais foisonnantes de vie, de mort et d'un danger toujours présent.
Un livre qui vaut la visite et ces cinq étoiles.
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Le style de Hervé Prudon n'est pas simple lorsqu'on entre dans son roman: très proche de l'écriture automatique, des mots, des phrases se suivent, parfois une idée en amène une autre et finalement le lecteur apprend à apprivoiser l'histoire. Paul vit avec sa mère " M'man" dans un appartement d'une banlieue sinistre . Il avance dans la vie une bouteille de " Côtes" à la main. La quarantaine, mal dans sa peau. Une description sans pitié de la vie quotidienne dans les " Blattes" ( c'est le nom du quartier). Il va sans dire que ni le voisinage, ni les rencontres qu'il va faire ne l'aideront sur le chemin qu'il ne choisit pas. La présentation de Sylvie Péju , en début d'ouvrage, est intéressante.
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"J'écris des romans noirs qui posent toujours la même question : "Est-ce ainsi que les hommes vivent ?" Mes personnages sont des pauvres types qui vivent dans un monde brutal, mais cherchent, avec un regard poétique, des traces de douceur et de bonté." Hervé Prudon.

Cette année, les Editions Gallimard ont décidé de relancer leur collection "La Noire" avec trois livres-étendards dont "Nadine Mouque" d'Hervé Prudon, décédé il y a peu. Ce livre a été publié en Série Noire en 1995.

C'est un bien bel et étrange ouvrage que ce livre-ci. La page de garde est imprimé de logos faits par l'auteur, et à la fin, une quinzaine de pages de dessins écrits, un genre d'"art brut".

Ça commence comme ça :

"Lundi ça commence, lundi matin, "je finis ça fissa, dit M'man, et j'y vais", elle finit son fourbi et elle sort, "et m'attrape pas du mal", que je lui lance encore sur le seuil, et je l'entends qui croise un voyou, qui lui dit "Nadine Mouque" et M'man répond "jour mon petit", M'man s'appelle pas Nadine Mouque, mais Madame Piquette, et ça n'écorcherait pas la bouche des voyous de dire "bonjour madame Piquette, comment vont vos jambes, votre dos, votre ulcère, votre paresse intestinale" mais ici, aux Blattes, Nadine Mouque ça va pour tout le monde et toutes les religions, c'est un mot de passe pour vous gâcher le jour, vous dire la haine et l'irrespect de la personne humaine, tout le monde s'appelle Nadine Mouque."

Le narrateur c'est Paul, quarantenaire gros et vraiment pas beau, il est revenu habiter chez sa mère dans la cité des Blattes, c'est le début des années 90, il est en fin de droits, et une seule chose le passionne, Hélène. Oui, il regarde Hélène et les garçons, Hélène c'est son fantasme. Sa mère revient de courses, fatiguée, elle s'endort sur le canapé, elle a une blessure : elle a été prise au milieu d'un rêglement de comptes devant le Franprix, et s'est pris une balle. Paul est perdu, il ne sait que faire, il pense, il pense en racontant sa vie, ce qu'il est, et décide de boire. Un max. il avait arrêté. Et il garde M'man, faut qu'il s'habitue. Il la traine jusqu'à sa chambre, elle est installée dans son lit comme si elle dormait, et Paul va se coucher dans sa chambre à lui. Bourré. La nuit même il se retrouve en pyjama dehors, il a entendu des glapissements de renard, en fait dans la grande benne à ordures, il y a une fille tombée dedans. Et elle ressemble vraiment à Hélène. Comme il la cogne en la sortant de la benne, il la ramène chez lui. Et là, il est heureux. Il la couve des yeux, il l'adore, mais un nombre incalculable de gens sonnent pour un oui pour un non, et il ne peut pas cacher longtemps cette Hélène qui dit s'appeler Wanda et qui traine à moitié à poil. Et cette rencontre, le corps de sa mère qui commence à sentir, et les hommes qui rentrent ça fait un peu beaucoup....

Avec un style inédit pour moi, l'auteur enfile les mots comme des perles sur un collier, par assonnances, dissonnances, synonymes, les mots s'entrechoquent et rebondissent avec vitalité, des phrases longues comme des pages pour décrire ses sentiments égarés, sa vie sans vie à la Cité des Blattes, la violence, les accidents, les morts, les blattes, les vraies, accumulées partout dans l'appartement, les grossièretés en veux-tu en voilà, les familles de toutes nationnalités qui cohabitent avec plus ou moins de heurts, les cris, la saleté.. la vie dans les grandes barres de cités, sans clichés, la vie d'un pauvre type déjà foutu, emmêlé dans une galère bien plus grosse que lui.

Étonnant, noir, un peu glauque. Un style inoubliable, par contre.



Nadine Mouque - Hervé Prudon, ed Gallimard coll La Noire, 175 p, mars 2019, 18€
Lien : https://melieetleslivres.wor..
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Cette année, les éditions Gallimard ressuscitent « La Noire ». Un des premiers titres à renaître est Nadine Mouque d'Hervé Prudon.
Publié en 1995 dans la collection « La Noire », puis en 2004 à la « Série Noire », cette troisième édition permet à tous les amoureux de romans noirs de découvrir ou redécouvrir ce petit bijou.
Dans ce roman, on découvre avant tout une plume incroyable. Hervé Prudon a cet art de jongler avec les mots qu'on trouve rarement aussi abouti. Capable de faire des phrases de la taille d'un (gros) paragraphe pour décrire un lieu, un environnement ou un personnage, sans jamais être redondant, avec foison d'images et de métaphores, l'auteur manie les mots comme les épices d'une recette de cuisine gastronomique.
De la même façon, il joue avec ses personnages, mêlant en premier plan une guest star que, il faut l'avouer, les moins de 40 ans auront du mal à resituer.
Et ce personnage de Nadine Mouque apporte le côté amusant et léger à cette histoire très noire.
Dans ce roman, Paul, le narrateur, nous raconte sa banlieue parisienne, cette zone de non droit où règnent les petits malfrats, les dealers et où tente de survivre tous les laissés pour compte, ni parisiens, ni provinciaux, juste des âmes condamnées à vivre et mourir au milieu des tours d'immeubles.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Je crois que Dieu est notre père, mais je n'ai pas connu mon père, il a toujours été absent, eh bien Dieu c'est bien pareil, il a toujours été ailleurs, absent, il est le grand zéro, tout rond, comme notre terre est ronde, et comme nous sommes d'origine ronde, mais on nous a taillés à la truelle, on nous a bien massicotés pour rentrer dans nos caisses, bordel de merde.
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Je pense à cette petite poésie que j’ai apprise autrefois, elle disait à peu près, « c’est quelque chose, la mélancolie, ça vous explose, et ça vous ramollit », et plus loin, elle reprenait, « c’est quelque chose, la mélancolie, ça vous repose, et ça vous démolit ». Et je me sens tout chose, mélancolique, dirais-je. Il y a dans ce paysage une immobilité qui pétrifie la vie, toute trace de vie. Aucune catastrophe ne pourrait ébranler ces cubes, rien ne pourrait remplir ce vide, aucun océan, aucun raz-de-marée, aucune révolution. C’est comme ça, on meurt ici. Ce n’est pas la jungle. La jungle contient une notion de foisonnement, de grouillement, bruissements, superpositions de flores et faunes, hurlements et vagissements, silences brûlants, moites, suspendus, palpitements, palpitations, pole position du gnou devant le lion, chaleur intime, bouillonnements de sang, ici le sang gèle en été, se glace dans les veines, frissons morbides.
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C'est vraiment quelque chose, la mélancolie, ça vous expose aux pissenlits.
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Le bar tabac de la gare s'appelle l'Arsenic, à cause d'Arsène et Monique, les patrons.
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J’ai vécu l’amour, deux cents francs, c’est pas rien, c’est l’amour, que je vais faire environ une fois par mois, jamais avec la même fille, je teste, mais pas sûr, puisque je la choisis en fonction de sa robe érotique, la robe c’est ce que je préfère chez une femme, son a priori favorable, mais avec ma mauvaise vue et ma petite mémoire, c’est peut-être toujours la même pute que je m’envoie, elle change de robe chaque mois, c’est pas du luxe, comment savoir tout ça ?
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