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EAN : 9782866458607
242 pages
Le Félin (14/09/2017)
3.62/5   4 notes
Résumé :
Immédiatement après sa libération, les chairs encore meurtries et les souvenirs brûlants, Jean Puissant couche sur papier le témoignage glaçant de ses 14 mois d’horreur durant lesquels il fut incarcéré au bloc des invalides du petit camp de Buchenwald, en compagnie notamment de Jacques Lusseyran.

On assiste à la lente désagrégation du courage de ces malheureux, épuisés par la peur, les coups, la faim, le froid, la fatigue, la maladie, le désespoir et ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Je remercie Babelio et les Editions du Félin pour l'envoi du livre de Jean Puissant "la colline sans oiseaux", publié en 1945.Belle initiative que cette réédition.
En couverture,un dessin de l'auteur qui représente le schéma du camp de Buchenwald.
En juin 1945, de retour du camp de concentration de Buchenwald (après 14 mois), Jean Puissant écrit ce livre pour raconter ce qu'il a vécu et mettre fin au cauchemar.
Son arrestation en octobre 1943, la prison d'Auxerre où il se souvient du jeune Raymond Pesant, 20 ans (torturé chaque nuit puis fusillé) : ce passage m'a beaucoup ému.
En janvier 1944, le convoi pour Compiègne avant la déportation en Allemagne au camp de Buchenwald.
Une préface nous présente cet instituteur instruit, curieux (dessin, peinture, théâtre,...) passionné de folklore régional. Grièvement blessé en 1940, invalide (il doit s'appuyer sur des cannes) résistant , membre du réseau Libération-Nord, il est arrêté dans sa classe, devant ses élèves.
"La colline sans oiseaux " est un témoignage fort et sincère, l'auteur décrit ce qu'il vit, ce qu'il perçoit, ce qu'il ressent. Il ne cache rien des rivalités entre nationalités.
Il fait partie du block des invalides "une sinistre écurie", "nous étions six cents, tous infirmes, malades ou vieillards : 400 Russes, 200 Français".
Cependant, " par cette classification j'échappais à tout travail", car Buchenwald est aussi un camp de travail avec une main d'oeuvre gratuite qui participe bien malgré elle à faire tourner la machine de guerre (les usines, les travaux de terrassement, la grande carrière : "l'enfer") .
La mort est partout, les coups tuent brutalement , quand la fatigue, le froid, la maladie tuent lentement.
Jean Puissant décrit l'horreur quotidienne, la lente dégradation physique et morale de ses compagnons : le désespoir tue.
Il doit sa survie, entre autre, à sa volonté, à sa curiosité intellectuelle, ses échanges philosophiques. Il récite des poèmes, puise dans le répertoire des chansons populaires, il écrit, "j'écrivais avec un crayon qu'un Russe m'avait cédé pour une tartine de pain. le papier ? un papier à margarine dégraissé."
"J'étais persuadé, écrit-il, que le moral avait ici une importance extraordinaire, et que celui qui, de toutes ses forces, ne voulait pas mourir, conjurait le sort ."
Je pense qu'il est important de lire ce témoignage bouleversant, hommage à tous ceux qui ne sont pas revenus "car, ici, il ne s'agit pas seulement des faits, il s'agit des valeurs, il s'agit du sacrifice rendu aux mots pour qu'ils gardent leur sens - liberté, honneur, démocratie, France, humanité..."
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La colline sans oiseaux est le témoignage de Jean Puissant sur ses « 14 mois à Buchenwald ». Il y relate, avec minutie et impartialité, les évènements qu'il a vu et vécu dans ce camp de concentration.
Son statut d'invalide lui a évité les travaux forcés et les longues attentes de l'appel quotidien mais il en a été le témoin et se fait la voix de tous ceux qui n'en sont pas revenus.
Il a connu la faim, le froid, la promiscuité, la barbarie des gardes et des SS, la maladie mais a tenu à garder sa dignité afin de garder sa condition humaine.
Un livre, à l'écriture limpide, à conseiller pour ne pas oublier.
La préface est un peu longue mais permet de tracer le portrait de Jean Puissant avant son arrestation et sa déportation. Les extraits de correspondance, en annexe, clarifient sa vision sur les Juifs et donnent un droit de réponse.
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C'est toujours bizarre de dire ça, mais tout ce qui concerne la seconde guerre mondiale me passionne. Alors quand j'ai vu que ce roman traitant des camps de concentrations, en l'occurrence celui de Buchenwald ici, je n'est pas hésité une seconde pour essayer d'obtenir ce roman. Et j'en remercie Babelio et les éditons du Felin pour l'envoi de ce bouquin.


J'ai beaucoup aimé ma lecture malgré que l'auteur y dépeint toute l'horreur vécut dans ce camp de concentration. La colline sans oiseaux, c'est l'histoire de Jean Puissant, résistant, qui fut arrêté avec ses amis et transporté à Buchenwald. Il nous y raconte son quotidien fait de privations et d'horreurs.


Durant ses 14 mois d'enfermements, l'auteur décrit parfaitement bien l'environnement dans lequel lui et les autres prisonniers vivent ou tentent de survivre car la malnutrition et les maladies font des ravages et les morts se comptent par milliers. Malgré toute les difficultés possibles, Jean Puissant trouve des petits moments de 'joies' en compagnie de ses amis même si pendant ces longs mois, beaucoup perdent la vie.


le texte est bouleversant et souvent dur. La réalité est là. L'auteur ne passe pas par quatre chemins pour nous dire clairement les choses. La mort fait partie intégrante du camp.


En bref, ce roman est criant de vérité. On ressent toutes les émotions en lisant ce récit. La peur, la tristesse, le dégoût mais aussi l'espoir, quand peu à peu les nouvelles se font un peu plus rassurantes concernant une éventuelle libération. La colline sans oiseaux est à lire pour les passionnés de cette époque mais pas seulement. Ce livre doit être lu de tous pour ne jamais oublier ce qu'ont étés les camps de concentrations et l'inimaginable horreur que les prisonniers ont vécus... Jean Puissant relate ici avec dignité ce que fut sa vie de déporté.
Lien : https://leslecturesdestan.bl..
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Ce livre m'a ému et révolté, pourtant, Jean Puissant raconte de manière assez laconique les conditions de détention que les Allemands leur réservaient.
Je me suis demandé comment, moi-même, j'aurais pu supporter de telles souffrances, une telle injustice. Et dire que nous avons déjà oublié les fautes d'hier et ces horreurs, encore si proches...
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Tous les prisonniers anciens qui nous avaient accueillis,guidés, douchés,habillés, tous marchaient lentement, parlaient d'une voix monocorde, avaient sur le visage cette impression désabusée, lasse, détachée de tout, qui m'avait frappé dès le début.Il semblait qu'en eux tout s'était tassé, que tout ressort était brisé, qu'ils avaient perdu leur faculté d'enthousiasme...Ils étaient mécanisés, ils ne vivaient pas, ils duraient...Ils accomplissaient machinalement les actes les plus simples que pourtant l'ardeur et la joie colorent quand on a compris le sens de l'existence.Deviendrions-nous comme eux ? Perdrions-nous le sentiment de la grandeur de la condition humaine ?
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Pauvre Raymond ! Tu as tenu ta promesse, j'en suis sûr, quand les douze fusils se sont abaissés vers toi. Tu es mort simplement, comme tu avais lutté. Mon petit compagnon, dors tranquille. Tu n'es pas une victime, tu n'es pas un martyr. Tu es un soldat, un Français comme il y en a eut tant, et c'est grâce à vous, qu'à une époque où les égoïsmes et les appétits réapparaissent sournoisement partout comme une nappe empoisonnée, nous pouvons espérer.Ton ombre, debout à la croisée des chemins, barre le passage aux lâchetés d'autrefois, et désigne aux générations nouvelles la voie de la France lumineuse.
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Nous touchions du doigt pour la première fois l'un des plus chers principes de l'odieux système de répression nazi : la dégradation de l'homme...On venait d'arracher brutalement à chacun sa personnalité, d'en faire un numéro sans nom, on l'avait confondu dans une masse pitoyable, on l'avait humilié en le revêtant de haillons sordides, on lui avait enlevé les apparences extérieures où s'accrochait sa respectabilité, on le bafouait en le rendant ridicule...Premier pas d'une entreprise d'abrutissement qui devait transformer des hommes en bêtes.Saurions-nous rester nous-mêmes ? Pourrions-nous lutter, tenir ? Pour ma part, j'y étais bien décidé.
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Une autre bonne aubaine nous arriva peu après le sénateur belge François reçu par miracle un gros paquet de livres qui lui était adressé par la Croix-Rouge de son pays, et qui passèrent au travers du sévère réseau d'interdictions et de contrôle, on ne sait pourquoi.Des livres ! Une pâture qui m'était plus nécessaire que le pain. Nous nous les arrachions. J'arrivai à lire ainsi avec une volupté indescriptible Via Mala de Knittel, Histoire de l'art français de Hourticq, Méditerranée de Siegfried et quelques autres, parmi lesquels une Anthologie poétique d'Arland que son possesseur voulut bien me confier à demeure et dont je fis mes délices . Je lisais des pages à haute voix pour Jacques Lusseyran et nous discutions avec âpreté, car nous avions tous les deux au point de vue littéraire des idées bien arrêtées, la plupart du temps d'ailleurs concordantes.
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Le temps s'écoulait ainsi...Sur fond de hurlements en russe, en tchèque, en allemand, ponctués de coups de poing - avec de longues stations prévues ou imprévues dans la neige et la bise - au rythme régulier de la grande machine répressive nazie : lever-appel, café-soupe, café-appel - se tissait lentement un lacis d'habitudes, de pensées, de camaraderies, qui allait donner à ce premier contact avec le camp de concentration, une teinte spéciale, mélange de souffrances, de rancoeurs, mais aussi de joies.
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