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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Nouvelle enquête de l'inspecteur Chen, même si cette fois-ci c'est plutôt l'inspecteur Yu, son subordonné, qui est en charge de l'affaire. Et pour cause : Chen a pris deux semaines de congé, non pas pour se reposer, ô industrieuse Chine, mais pour traduire en anglais le dossier du projet immobilier de monsieur Gu, un monsieur Gros-sou, dans la Shanghai des années 1990 en pleine crise du logement. Néanmoins l'inspecteur Yu peut compter sur le support de son chef adoré, et aussi de son épouse, bien plus renarde que lui, pour retrouver l'assassin d'une écrivaine dissidente.

Crime politique ou pas ? L'enquête sera une fois de plus particulièrement sensible et suivie de près par le secrétaire du Parti Li, car en Chine le Parti n'est jamais très loin de la police et des affaires intérieures. Et ce à tous les niveaux. Ainsi le vieux Liang, le surveillant du quartier, a pour mission de recueillir des infos sur chaque habitant et de les transmettre à la section locale du Parti. D'ailleurs il n'hésite pas à fouiller les domiciles de sa propre initiative, ce qui est particulièrement choquant pour un lecteur occidental.

Qiu a un vrai sens du suspens et des métaphores, disséminées tout au long du roman, comme ce laconique « à quoi bon être un grillon, victorieux ou pas, si l'on finit toujours par se faire happer par une main d'enfant et être condamné à tourner en rond dans un petit pot de terre ? ».

C'est aussi, à travers ce roman policier, l'occasion de se replonger dans l'histoire contemporaine de la Chine et de visiter Shanghai et son architecture traditionnelle, avec ses shikumen, constructions typiques à un étage, avec un encadrement de porte en pierre et une petite cour, conçues pour une famille mais abritant désormais au moins une dizaine de famille, créant ainsi des liens de voisinage très étroits.

Et puis (et surtout) c'est l'occasion de nourrir son âme de poésie chinoise ancienne parsemée tout au long du roman (il faut dire que l'inspecteur Chen en est un fervent admirateur) et aussi de se régaler de cuisine chinoise : gésiers de moineaux frits et croustillants à souhait, anguille fumée ou frite aux pousses d'oignon et au sésame, soupe aux légumes marinés et aux lamelles de porc, nouilles recouvertes de tripes braisées à la sauce soja, …

Une lecture qui creuse l'appétit et donne envie d'en savoir toujours plus sur cette fascinante, et tout aussi inquiétante, Chine.
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L'inspecteur Chen étant en congés, ( non pour se reposer d'ailleurs mais pour faire une traduction pour un richissime homme d'affaires ) , ce sera son adjoint, Yu, qui va être amené à enquêter sur le meurtre d'une ancienne garde-rouge, Yue.
Yu, va donc se plonger dans une enquête qui n' d'ailleurs rien d'extraordinaire. C'est pluton l'evocation du passé, avec cette Révolution Culturelle et tous les impacts qu'elle aura eu sur les protagonistes qui est intéressante à découvrir.
En effet, la victime, qui a écrit a une époque un livre assez décrié, a eu une histoire de vie assez triste, mais de la à comprendre les motifs du meurtrier, cela parait plutôt difficile.
On suivra Yu dans son enquête jusqu'à la conclusion finale. Il est le prototype du parfait flic, têtu, pugnace, ne se laissant pas impressionner par la pression de la hiérarchie. Meme si Chen apparait de temps et temps et donne son avis à Yu, c'est véritablement ce dernier qui est l'enquêteur de cette histoire.
Une fois de plus, j'ai aimé cette plongée dans Shanghai, avec ses ruelles surpeuplées et ses spécialités culinaires absolument incroyables. Certaines donnent envie, mais...pas toutes , il faut le reconnaitre, mes papilles d'occidentales sont quelquefois pleines d'à priori...

Challenge ABC 2016/2017
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Quel dommage que cet auteur soit si peu mis en évidence dans les librairies: Qiu Xialong reste bien trop souvent dissimulé à l'ombre des Thilliez, Vargas ou Connelly... Dommage car au-delà des enquêtes policières, c'est un véritable voyage au coeur de la Chine d'après Mao que nous propose cet auteur.

Que l'on soit clair, l'intrigue, à mes yeux, ne présente rien de bien original: la découverte d une femme assassinée dans le vieux Shanghai amène deux inspecteurs à enquêter dans le milieu littéraire chinois des années 90. Bref, on cherche un coupable et un mobile. Même si Qiu Xiaolong parvient à nous tenir en haleine jusqu'au bout, l'enquête en soi n'est pas le plus attractif dans ce roman. En effet, celui-ci nous offre davantage une belle opportunité d'appréhender l'architecture de Shangai, la gastronomie chinoise, la littérature du pays mais surtout la lente reconstruction collective et individuelle dans cette Chine post révolution culturelle. L'auteur émaille le récit de personnages pittoresques qui tentent d'oublier les difficiles années Mao et les tragédies traversées. L'Histoire sombre de la Chine et les souvenirs des gardes rouges, de la répression et de la propagande maoïste sont encore à la porte des shikumen et dans tous les esprits, et l'ombre de Mao Tsé Toung peine à s'effacer des mémoires.
Entre politiquement correct et dissidence, Qiu Xiaolong évoque son pays et sa culture avec passion mais également pudeur et peut-être une certaine nostalgie d'avoir quitté sa Chine natale. Il lui tient vraisemblablement à coeur de partager la culture du pays certes mais aussi d'ouvrir les yeux de l'Occident sur les traumatismes encore bien présents et les difficultés de la population à se reconstruire, à trouver sa place entre le faste du monde occidental qui prend pied dans le pays et la douloureuse réalité économique et sociale qui maintient la grande majorité dans la misère.

Ce roman pousse réellement à découvrir davantage cet auteur, tant la lecture est enrichissante sur la culture et l'histoire récente de la Chine.

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Une jeune femme est retrouvée assassinée chez elle, et cela sera le point de départ de cette nouvelle enquête de l'inspecteur Chen Cao, la troisième de la série.
Nous y retrouverons des personnages déjà rencontrés dans les enquêtes précédentes et j'aime bien cet aspect de la série, qui nous offre des personnages récurrents et attachants.
Cette enquête policière sera un prétexte pour nous faire découvrir le milieu littéraire chinois, et la vie en Chine dans les années 90.
Mais ce roman, de même que tous les autres de cette série, nous permet de voir l'évolution de la société chinoise, depuis la révolution culturelle et ce, d'un point de vue politique, sociologique, architectural, gastronomique, etc…et c'est toujours passionnant.
L'évolution des relations sentimentales sera également un des points abordés dans ce volume, car pendant la révolution culturelle, avoir une relation amoureuse affichée était très mal vu et cela pouvait faire l'objet d'une très sévère condamnation, allant jusqu'à la mort.
L'auteur ayant étudié l'anglais et la littérature, ces deux thèmes sont également toujours présents dans chacun des romans.
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Encres de Chine est le troisième tome de la série policière consacrée par Qiu Xiaolong à l'inspecteur en chef Chen Cao de la police de Shangai.
Une ancienne garde rouge, repentie et même devenue non-fréquentable pour le Parti, car elle a publié un récit de la mort dans un camp de réeducation de son amant, professeur d'anglais, est découverte morte dans le shikumen qu'elle habitait. Un shikumen est une de ces demeures traditionnelles de Shangai s'ouvrant depuis une ruelle par un porche, avec une cour intérieure et peu d'étages. Des bâtiments des anciennes concessions coloniales où s'entassent des familles dans toutes les pièces de nos jours du fait de la pénurie de logement. La victime a été tuée tôt le matin. Les soupçons s'orientent donc plutôt sur les habitants de la demeure. le pouvoir politique veut que l'enquête soit rapidement bouclée, car ce décès fait ressurgir le souvenir de la Révolution culturelle, de la chasse aux droitiers et aux intellectuels, menée par des jeunes incultes fanatisés, dont la morte alors garde rouge.
L'enquête aurait donc du échoir à Chen, mais celui-ci est déjà pris, car, sur ses congés, il procède à une traduction en anglais d'un projet d'immobilier commercial demandée par un de ces nouveaux riches accoquinés aux triades. Une traduction grassement payée. Ce projet veut d'ailleurs réintroduire dans un ensemble commercial des shikumens, pour faire plus « authentique ». C'est donc l'adjoint de Chen, Yu, qui se retrouve à devoir contacter le comité de quartier, interroger les voisins et tenter de déterminer qui pouvait en vouloir à une simple retraitée. Vengeance politique, mesquineries de voisinage, peur de la publication d'un nouvel ouvrage ?

Le titre français, Encres de Chine, est joliment choisi pour ce roman consacré en partie à ce qui peut (ou pas) être publié dans la Chine d'aujourd'hui, et qui, comme tous les ouvrages de Qiu, contient de nombreuses citations de poèmes ou d'oeuvres chinoises.
Les parties sur la vie dans un shikumen, la promiscuité qui y règne, contrastent avec l'image de modernité que la Chine veut aujourd'hui montrer, notamment dans son habitat. Celles sur la Révolution culturelle, la folie des gardes rouges, la rééducation des intellectuels, font froid dans le dos. Aucune repentance de la part du Parti communiste et des acteurs, qui, des années plus tard, sont parfois déboussolés. Certains ont cru naïvement croire contribuer à l'uniformisation de la société chinoise; d'autres ont vu leurs proches ou eux-même souffrir, voir mourir, juste parce qu'ils avaient fait des études ou étaient capables de comprendre l'anglais (donc forcément étaient des espions). La Chine d'aujourd'hui oublie tout et laisse les riches s'enrichir.
Qiu Xialong émaille son récit de poèmes chinois traditionnels et de descriptions de repas, qui mettent l'eau à la bouche.
Ce polar vaut cependant surtout par toute la partie « historique », qui doit faire écho à l'histoire familiale de Qui Xiaolong, dont le père a été une des victimes des gardes rouges.
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Le cadavre d'une femme est retrouvée dans un Shikumen* de Shanghaï. La victime est une ancienne garde rouge devenue dissidente en raison d'une liaison avec un poète aux idées politiques non conformes au Parti, et d'un livre qu'elle a écrit dénonçant la Révolution Culturelle. En toute logique, le service politique de la police criminelle est chargée de l'affaire.

Encres de Chine est le troisième tome de la série des enquêtes de l'inspecteur principal Chen. En réalité, il s'agit plutôt d'une enquête de l'inspecteur Yu, son fidèle adjoint, puisque Chen Cao a pris un congé pour se consacrer pleinement à une traduction. C'est donc Yu qui mêne seul l'enquête, Chen se contentant de se tenir au courant de son avancée et de suggérer quelques pistes. J'ai apprécié de voir Yu mis plus en avant, et suivre ses états d'âme et ses doutes quant à sa vocation. Yu et sa femme son vraiment des personnages attachants.

En dehors de cela, la dynamique de la série n'est pas bouleversée. En marge de l'enquête, Qiu Xaolong continue de nous faire découvrir la Chine des années 90, sa politique, sa culture et son mode de vie. Au delà des enquêtes, déjà intéressantes en soi, c'est surtout cette immersion dans une culture étrangère qui me plait énormément dans la série. Même si le roman parle beaucoup de politique, on reste à l'échelle des individus. C'est avant tout de rapports humains dont il est question.

Un bon roman, dans la lignée des volumes précédents.



* Shikumen : Lotissement urbain construit à partir du milieu du XIXe s. à Shanghaï. C'est un ensemble de résidences à l'intérieur d'une enceinte que dessert un porche en pierre (note de l'auteur).
Lien : http://lenainloki2.canalblog..
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Encres de chine est le troisième volume de la série Chen Cao. Nous sommes immergés dans Shanghai avec sa crise démographique, ses problèmes de logement, ses restaurants, et le libéralisme intensif qui fait grincer des dents. Après la révolution culturelle menée par les gardes rouges dont chacun essaye de s'en remettre, ou d'oublier. L'inspecteur Yu va mener l'enquête concernant la mort de Yue une ancienne garde rouge devenue dissidente.

Est ce un crime politique ? le secrétaire du Parti LI va vouloir à tout prix désamorcer un scandale. L'inspecteur Chen est en congé, il a accepté (discrètement) de faire des traductions pour M Gu, un homme d'homme d'affaires lié aux triades en échange d'un certain confort.

Chen se fait il acheter par M Gu Gros sous, Corruption ou libéralisme ? En tout cas échange de service … Nous retrouvons les mêmes personnages que dans les précédents volume Yu, Peiqin, Li. L'enquête mené par Yu a de nombreux suspect et des rebondissements. Malgré l'intégrité de Yu, celle-ci est plus ou moins sous contrôle politique et Chen apportera son aide au moment opportun.

« Encres de Chine » est, entre autres un ravissement des papilles (Anguille frite aux pousses d'oignon et au sésame, sur du riz blanc cuit à la vapeur), bercé de poésie et de proverbes. Nous apprenons également sur l'architecture, les shikumen (immeuble traditionnel datant de l'époque des Concessions).

Un bon moment de détente qui est offert, plongé dans cette Chine moderne. le tout accompagné de personnages attachants que ce soit Yu, Peiqin, Li, Gu ou nuage blanc.
Lien : https://nounours36.wordpress..
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Quand le riche homme d'affaires Monsieur Gu demande à Chen d'effectuer une traduction très bien payée et assortie d'avantages en nature, le camarade inspecteur principal fait taire ses scrupules, se met en congé de la police et accepte la juteuse proposition.
Alors quand Yue Lige est retrouvée assassinée dans la petite chambre de son shikumen, c'est son adjoint, l'inspecteur Yu, qui est chargé de l'enquête. Cette affaire embarrasse le Parti car la victime était une ancienne garde rouge devenue dissidente après la parution d'un livre autobiographique traitant de la révolution culturelle. Une dissidente assassinée et le Parti est montré du doigt, un coupable doit donc être trouvé dans les plus brefs délais.


Encore une fois je ressors enchantée par ma lecture des aventures de l'inspecteur Chen et de son adjoint Yu. En enquêtant sur le meurtre d'une dissidente, Yu va se replonger -et nous avec lui- dans les affres de la révolution culturelle de Mao, lorsque les intellectuels étaient envoyés à la campagne pour être rééduqués. Mais la Chine actuelle n'est pas en reste: émergence du capitalisme et des "nouveaux riches", corruption, spéculation immobilière, triades....Et toujours Shangai, ses ruelles, sa gastronomie, personnage à part entière du roman. Un petit polar à la mode chinoise bien sympathique, dépaysant, avec des personnages de plus en plus attachants.
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Une ex-garde-rouge, désavouée par le Parti pour avoir écrit un livre qui en fait la critique, est retrouvée assassinée. Chen ayant pris un congé, c'est son adjoint l'inspecteur Yu qui est chargé d'une enquête que la hiérarchie voudrait étouffer.

Mon avis sur ce roman va faire écho et être à l'opposé de ce que je disais plus haut sur Ce que savait la Nuit: ici le contexte chinois est très développé et permet vraiment de s'immerger dans l'intrigue. En parallèle à une enquête bien ficelée, on est plongé-e-s dans la Chine post-Tien-An-Men, avec ce que ça implique de répression politique et de défaillances du système. On apprend énormément de choses sur la Révolution culturelle, sur la littérature chinoise, sur le semblant d'ouverture à l'Occident que connaît le pays à cette époque, mais également sur le quotidien des Chinois et les conséquences des évènements sur leur vie.

J'ai beaucoup aimé ce tome, je trouve que la série s'améliore avec chaque titre. Les longueurs du 1er opus et les maladresses du second disparaissent. Ce n'est pas parfait, mais on est vraiment dépaysés et on apprend énormément de choses sans que l'intrigue en pâtisse.

Je recommande chaudement, en particulier si le contexte chinois vous intéresse. A lire plutôt dans l'ordre: les enquêtes sont indépendantes, mais les personnages et leurs situations évoluent au fil des tomes et il est souvent fait référence aux rencontres ou évènements des précédentes histoires.
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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C'est le troisième titre de la série policière de Xiaolong Qiu mettant en scène le commissaire Chen Cao et son adjoint Yu. Dans cet épisode Chen est un peu en retrait de l'enquête. le policier poète fait une traduction qui lui apporte argent et avantages comme une “petite secrétaire”.
Le roman est centré sur les problèmes de logement. C'est le sujet de la traduction du commissaire, un promoteur ayant un projet de réhabilitation des shikumen. Les shikumen, typiques de Shanghai, abritaient autrefois une famille élargie tandis qu'aujourd'hui ils sont partagée entre des inconnus qui vivent dans une proximité plus grande que de simple voisins. Par ailleurs Yu qui vit avec sa femme Peiqin et son fils Quinqin dans une seule pièce se voit refuser l'appartement qui lui avait été promis. L'attribution de logement se faisant par unité de travail. Enfin c'est dans son minuscule appartement d'un shikumen qu'une femme est retrouvée morte.
Cette femme autrefois Garde Rouge a écrit un livre plus ou moins autobiographique Mort d‘un professeur chinois, qui met le Parti mal à l'aise. Il faut donc trouver rapidement un coupable mais pas question pour Yu de bâcler l'enquête.
Le principal intérêt des intrigues que créé Qiu c'est de décrire la Chine des années 90. Chaque opus met l'accent sur un aspect, sans compter la gastronomie et la poésie dont Chen est spécialiste.


Challenge ABC 2019-2020


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