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Troisième tome des enquêtes de l'inspecteur Chen, qui nous plonge une nouvelle fois dans la complexité politique de la Chine des années 1990, entre attache au communisme passé et début d'un capitalisme forcené. J'ai beaucoup aimé le fait que ce tome soit davantage centré sur Yu, l'adjoint de Chen, et sur sa femme Peiqin, intelligente et érudite . C'est vraiment une série que j'apprécie
beaucoup et à chaque fois que je referme un tome, j'ai hâte de commencer le suivant!
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Nouvelle enquête de l'inspecteur Chen, même si cette fois-ci c'est plutôt l'inspecteur Yu, son subordonné, qui est en charge de l'affaire. Et pour cause : Chen a pris deux semaines de congé, non pas pour se reposer, ô industrieuse Chine, mais pour traduire en anglais le dossier du projet immobilier de monsieur Gu, un monsieur Gros-sou, dans la Shanghai des années 1990 en pleine crise du logement. Néanmoins l'inspecteur Yu peut compter sur le support de son chef adoré, et aussi de son épouse, bien plus renarde que lui, pour retrouver l'assassin d'une écrivaine dissidente.

Crime politique ou pas ? L'enquête sera une fois de plus particulièrement sensible et suivie de près par le secrétaire du Parti Li, car en Chine le Parti n'est jamais très loin de la police et des affaires intérieures. Et ce à tous les niveaux. Ainsi le vieux Liang, le surveillant du quartier, a pour mission de recueillir des infos sur chaque habitant et de les transmettre à la section locale du Parti. D'ailleurs il n'hésite pas à fouiller les domiciles de sa propre initiative, ce qui est particulièrement choquant pour un lecteur occidental.

Qiu a un vrai sens du suspens et des métaphores, disséminées tout au long du roman, comme ce laconique « à quoi bon être un grillon, victorieux ou pas, si l'on finit toujours par se faire happer par une main d'enfant et être condamné à tourner en rond dans un petit pot de terre ? ».

C'est aussi, à travers ce roman policier, l'occasion de se replonger dans l'histoire contemporaine de la Chine et de visiter Shanghai et son architecture traditionnelle, avec ses shikumen, constructions typiques à un étage, avec un encadrement de porte en pierre et une petite cour, conçues pour une famille mais abritant désormais au moins une dizaine de famille, créant ainsi des liens de voisinage très étroits.

Et puis (et surtout) c'est l'occasion de nourrir son âme de poésie chinoise ancienne parsemée tout au long du roman (il faut dire que l'inspecteur Chen en est un fervent admirateur) et aussi de se régaler de cuisine chinoise : gésiers de moineaux frits et croustillants à souhait, anguille fumée ou frite aux pousses d'oignon et au sésame, soupe aux légumes marinés et aux lamelles de porc, nouilles recouvertes de tripes braisées à la sauce soja, …

Une lecture qui creuse l'appétit et donne envie d'en savoir toujours plus sur cette fascinante, et tout aussi inquiétante, Chine.
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Une jeune femme est retrouvée assassinée chez elle, et cela sera le point de départ de cette nouvelle enquête de l'inspecteur Chen Cao, la troisième de la série.
Nous y retrouverons des personnages déjà rencontrés dans les enquêtes précédentes et j'aime bien cet aspect de la série, qui nous offre des personnages récurrents et attachants.
Cette enquête policière sera un prétexte pour nous faire découvrir le milieu littéraire chinois, et la vie en Chine dans les années 90.
Mais ce roman, de même que tous les autres de cette série, nous permet de voir l'évolution de la société chinoise, depuis la révolution culturelle et ce, d'un point de vue politique, sociologique, architectural, gastronomique, etc…et c'est toujours passionnant.
L'évolution des relations sentimentales sera également un des points abordés dans ce volume, car pendant la révolution culturelle, avoir une relation amoureuse affichée était très mal vu et cela pouvait faire l'objet d'une très sévère condamnation, allant jusqu'à la mort.
L'auteur ayant étudié l'anglais et la littérature, ces deux thèmes sont également toujours présents dans chacun des romans.
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Une ex-garde-rouge, désavouée par le Parti pour avoir écrit un livre qui en fait la critique, est retrouvée assassinée. Chen ayant pris un congé, c'est son adjoint l'inspecteur Yu qui est chargé d'une enquête que la hiérarchie voudrait étouffer.

Mon avis sur ce roman va faire écho et être à l'opposé de ce que je disais plus haut sur Ce que savait la Nuit: ici le contexte chinois est très développé et permet vraiment de s'immerger dans l'intrigue. En parallèle à une enquête bien ficelée, on est plongé-e-s dans la Chine post-Tien-An-Men, avec ce que ça implique de répression politique et de défaillances du système. On apprend énormément de choses sur la Révolution culturelle, sur la littérature chinoise, sur le semblant d'ouverture à l'Occident que connaît le pays à cette époque, mais également sur le quotidien des Chinois et les conséquences des évènements sur leur vie.

J'ai beaucoup aimé ce tome, je trouve que la série s'améliore avec chaque titre. Les longueurs du 1er opus et les maladresses du second disparaissent. Ce n'est pas parfait, mais on est vraiment dépaysés et on apprend énormément de choses sans que l'intrigue en pâtisse.

Je recommande chaudement, en particulier si le contexte chinois vous intéresse. A lire plutôt dans l'ordre: les enquêtes sont indépendantes, mais les personnages et leurs situations évoluent au fil des tomes et il est souvent fait référence aux rencontres ou évènements des précédentes histoires.
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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Encres de Chine est le troisième tome de la série policière consacrée par Qiu Xiaolong à l'inspecteur en chef Chen Cao de la police de Shangai.
Une ancienne garde rouge, repentie et même devenue non-fréquentable pour le Parti, car elle a publié un récit de la mort dans un camp de réeducation de son amant, professeur d'anglais, est découverte morte dans le shikumen qu'elle habitait. Un shikumen est une de ces demeures traditionnelles de Shangai s'ouvrant depuis une ruelle par un porche, avec une cour intérieure et peu d'étages. Des bâtiments des anciennes concessions coloniales où s'entassent des familles dans toutes les pièces de nos jours du fait de la pénurie de logement. La victime a été tuée tôt le matin. Les soupçons s'orientent donc plutôt sur les habitants de la demeure. le pouvoir politique veut que l'enquête soit rapidement bouclée, car ce décès fait ressurgir le souvenir de la Révolution culturelle, de la chasse aux droitiers et aux intellectuels, menée par des jeunes incultes fanatisés, dont la morte alors garde rouge.
L'enquête aurait donc du échoir à Chen, mais celui-ci est déjà pris, car, sur ses congés, il procède à une traduction en anglais d'un projet d'immobilier commercial demandée par un de ces nouveaux riches accoquinés aux triades. Une traduction grassement payée. Ce projet veut d'ailleurs réintroduire dans un ensemble commercial des shikumens, pour faire plus « authentique ». C'est donc l'adjoint de Chen, Yu, qui se retrouve à devoir contacter le comité de quartier, interroger les voisins et tenter de déterminer qui pouvait en vouloir à une simple retraitée. Vengeance politique, mesquineries de voisinage, peur de la publication d'un nouvel ouvrage ?

Le titre français, Encres de Chine, est joliment choisi pour ce roman consacré en partie à ce qui peut (ou pas) être publié dans la Chine d'aujourd'hui, et qui, comme tous les ouvrages de Qiu, contient de nombreuses citations de poèmes ou d'oeuvres chinoises.
Les parties sur la vie dans un shikumen, la promiscuité qui y règne, contrastent avec l'image de modernité que la Chine veut aujourd'hui montrer, notamment dans son habitat. Celles sur la Révolution culturelle, la folie des gardes rouges, la rééducation des intellectuels, font froid dans le dos. Aucune repentance de la part du Parti communiste et des acteurs, qui, des années plus tard, sont parfois déboussolés. Certains ont cru naïvement croire contribuer à l'uniformisation de la société chinoise; d'autres ont vu leurs proches ou eux-même souffrir, voir mourir, juste parce qu'ils avaient fait des études ou étaient capables de comprendre l'anglais (donc forcément étaient des espions). La Chine d'aujourd'hui oublie tout et laisse les riches s'enrichir.
Qiu Xialong émaille son récit de poèmes chinois traditionnels et de descriptions de repas, qui mettent l'eau à la bouche.
Ce polar vaut cependant surtout par toute la partie « historique », qui doit faire écho à l'histoire familiale de Qui Xiaolong, dont le père a été une des victimes des gardes rouges.
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C'est le troisième titre de la série policière de Xiaolong Qiu mettant en scène le commissaire Chen Cao et son adjoint Yu. Dans cet épisode Chen est un peu en retrait de l'enquête. le policier poète fait une traduction qui lui apporte argent et avantages comme une “petite secrétaire”.
Le roman est centré sur les problèmes de logement. C'est le sujet de la traduction du commissaire, un promoteur ayant un projet de réhabilitation des shikumen. Les shikumen, typiques de Shanghai, abritaient autrefois une famille élargie tandis qu'aujourd'hui ils sont partagée entre des inconnus qui vivent dans une proximité plus grande que de simple voisins. Par ailleurs Yu qui vit avec sa femme Peiqin et son fils Quinqin dans une seule pièce se voit refuser l'appartement qui lui avait été promis. L'attribution de logement se faisant par unité de travail. Enfin c'est dans son minuscule appartement d'un shikumen qu'une femme est retrouvée morte.
Cette femme autrefois Garde Rouge a écrit un livre plus ou moins autobiographique Mort d‘un professeur chinois, qui met le Parti mal à l'aise. Il faut donc trouver rapidement un coupable mais pas question pour Yu de bâcler l'enquête.
Le principal intérêt des intrigues que créé Qiu c'est de décrire la Chine des années 90. Chaque opus met l'accent sur un aspect, sans compter la gastronomie et la poésie dont Chen est spécialiste.


Challenge ABC 2019-2020


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L'inspecteur Yu enquête sur l'assassinat de Yue Lige, une ancienne garde rouge devenue dissidente. Il est aidé à distance par son chef l'inspecteur Chen, en congé pour rédiger une lucrative traduction. Qiu Xiaolong signe un roman policier plaisant et instructif sur la Chine de la fin du XXe siècle. le rythme est plutôt lent, loin des thrillers modernes survitaminés.
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Troisième tome des enquêtes de l'inspecteur Chen et de son adjoint Yu et toujours aussi réussi même si j'ai trouvé qu'il y avait quelques longueurs dans l'enquête.

Encore une fois, le dépaysement est total et c'est une vraie plongée au coeur de la Chine, et de Shanghai plus précisément, dans les années 1990. C'est un régal d'informations sur l'histoire de ce pays, jamais ennuyeux, au contraire on apprend avec plaisir. Ici c'est tout un pan de la révolution culturelle qui nous est dévoilé. le pays est aussi en pleine mutation et la population oscille entre tradition et modernité. C'est un bon début pour comprendre le pays même si il en faudrait bien plus pour saisir la complexité de son histoire.

C'est toujours plaisant également de retrouver des personnages chers à votre coeur. C'est le cas de l'inspecteur Chen que j'apprécie énormément ainsi que son adjoint Yu et sa famille. Il me tarde de découvrir la suite de leurs aventures mais en même temps je ne veux pas aller trop vite et je savoure chaque roman avec plaisir.

Niveau enquête, j'ai trouvé qu'elle était mise au second plan, que cette investigation était plus un prétexte pour dévoiler le contexte politique et historique du pays. C'était déjà le cas dans les précédents tomes mais sans doute pas autant. En tout cas Chen brille toujours par son esprit incapable de laisser la place au moindre doute. Yu s'affirme aussi ici pour le plus grand plaisir du lecteur.

Enfin, l'écriture est toujours aussi plaisante, le style est magnifique et les expressions chinoises sont exquises. J'aime les extraits de poésie qui jalonne le récit, jamais pompeux, il apporte au contraire plus de fluidité et nous font découvrir l'étendue de la littérature et de la poésie chinoise.
Lien : https://missmolko1.blogspot...
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Le cadavre d'une femme est retrouvée dans un Shikumen* de Shanghaï. La victime est une ancienne garde rouge devenue dissidente en raison d'une liaison avec un poète aux idées politiques non conformes au Parti, et d'un livre qu'elle a écrit dénonçant la Révolution Culturelle. En toute logique, le service politique de la police criminelle est chargée de l'affaire.

Encres de Chine est le troisième tome de la série des enquêtes de l'inspecteur principal Chen. En réalité, il s'agit plutôt d'une enquête de l'inspecteur Yu, son fidèle adjoint, puisque Chen Cao a pris un congé pour se consacrer pleinement à une traduction. C'est donc Yu qui mêne seul l'enquête, Chen se contentant de se tenir au courant de son avancée et de suggérer quelques pistes. J'ai apprécié de voir Yu mis plus en avant, et suivre ses états d'âme et ses doutes quant à sa vocation. Yu et sa femme son vraiment des personnages attachants.

En dehors de cela, la dynamique de la série n'est pas bouleversée. En marge de l'enquête, Qiu Xaolong continue de nous faire découvrir la Chine des années 90, sa politique, sa culture et son mode de vie. Au delà des enquêtes, déjà intéressantes en soi, c'est surtout cette immersion dans une culture étrangère qui me plait énormément dans la série. Même si le roman parle beaucoup de politique, on reste à l'échelle des individus. C'est avant tout de rapports humains dont il est question.

Un bon roman, dans la lignée des volumes précédents.



* Shikumen : Lotissement urbain construit à partir du milieu du XIXe s. à Shanghaï. C'est un ensemble de résidences à l'intérieur d'une enceinte que dessert un porche en pierre (note de l'auteur).
Lien : http://lenainloki2.canalblog..
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Première rencontre avec l'inspecteur principal Chen et son adjoint Yu
Yue a été assassinée. Ancienne garde rouge désavouée par Mao, elle avait écrit un roman sur ses amours avec Yang, un universitaire lui aussi considéré comme ennemi du Parti. Cette affaire est particulièrement sensible, les autorités craignant d'être accusées de l'assassinat de l'auteur dissident.
Yu va devoir mener l'enquête seul, son chef ayant pris des vacances afin de traduire en anglais un important projet immobilier de luxe.
C'est un polar particulièrement intéressant parce qu'il décrit une Chine tiraillée entre modernité et tradition, communisme et capitalisme. Une Chine tout en contraste et contradictions où des mondes cohabitent, se côtoient, s'accommodent tant bien que mal. Les écarts se creusent, les inégalités sont criantes et la tension est perceptible.
Les 2 protagonistes incarnent parfaitement ceci : Yu qui travaille dur comme policier, dont les faibles revenus ne lui permettent pas d'offrir un logement décent à sa famille, prioritaire sur les listes officielles mais qui ne possède pas les appuis suffisants pour faire valoir ses droits ; Chen qui jouit d'une meilleure situation mais qui n'a pas fait famille et est écartelé entre les valeurs de l'ancien et du nouveau monde.
Une jolie découverte, une traduction de qualité, une enquête rondement menée.

Challenge ABC – 2018/2019
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