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C'est un livre que m'a donné une amie pour occuper un long voyage en avion. Je l'ai beaucoup aimé, pas tant pour l'intrigue policière que pour ce qu'on y apprend sur la société chinoise sous la houlette de Deng Xiaoping. L'ensemble est très plaisant à lire il m'en reste un très agréable moment passé en compagnie de cet auteur dont je n'avais jamais entendu parler. Je n'ai pas l'habitude de garder les livres et je lai donc « prêté » à deux autres personnes qui l'ont également apprécié. le livre va sûrement continuer son chemin passant de main en main, contribuant ainsi à la réputation d'un auteur que je relirai volontiers.
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Première plongée pour moi dans l'univers de l'inspecteur Chen , héros récurent de Qui Xiaolong.
Cet inspecteur de police, qui est aussi poète et traducteur de romans policiers, enquête sur le meurtre d'une jeune femme qui était une " travailleuse modèle de la nation". Pour cette affaire, il sera secondé par son adjoint, l'inspecteur Yu.
L'intrigue policière avance doucement, car elle sert surtout de prétexte à l'auteur pour nous emmener dans une formidable ballade dans la Chine des années 90 et plus principalement à Shanghai.
Les différents aspects socio-economico, culturels et politiques de cette époque sont vraiment bien abordés et donnent beaucoup d'authenticité à ce roman. de plus, ils m'ont permis de réaliser la difficulté qu'il pouvait y avoir à l'époque pour mener à bien une enquête policière.
L'inspecteur Chen, poète dans l'âme, est un homme attachant, tenace dans ses objectifs de faire aboutir l'enquête ( qui n'est d'ailleurs pas tres compliquée, on découvre assez vite qui est coupable ) et surtout essayant de rester honnête et intègre dans une société en plein bouleversement.
J'ai beaucoup aimé les différentes étapes gastronomiques et plus que typiques qui ont émaillé la lecture de ce livre.

Challenge ABC 2014/2015
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Très plaisant roman policier qui permet de découvrir la Chine "de l'intérieur". L'auteur, exilé aux Etats-Unis, est lui-même natif de Shangaï.
On apprend à connaître ce pays (qui depuis à certainement encore changé) par l'intermédiaire d'une intrigue dans laquelle le pouvoir joue un rôle important et tisse des rapports très étonnants entre les personnages. Les rouages politiques semblent inextricables et broient quiconque tente d'y faire obstacle.
Le lecteur découvre également différentes couches sociales et toutes les difficultés que connaissent les Chinois pour se nourrir, se loger...
L'intrigue policière n'est finalement pas très originale mais l'intérêt du livre est avant tout à trouver dans cette peinture si fine de la Chine des années 90 et des personnages, notamment les policiers qui doivent oeuvrer avec délicatesse et intelligence.
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Voici un policier chinois aussi original que réjouissant… et, comme j'écris ce commentaire quelques jours après avoir terminé ma lecture (ce n'est pas mon habitude, mais ainsi vont les aléas de la vie), je me rends compte que ce livre se présente de plus en plus comme un réel coup de coeur dans mon souvenir !
Il faut toutefois prévenir d'emblée : il risque de rebuter les lecteurs avides d'action, ou qui ne s'intéressent pas trop à la Chine – ou auraient un a priori très négatif à l'encontre de ce pays ! Car cette enquête, sans être lente comme c'est le cas (ai-je trouvé) dans les polars islandais que j'ai découverts récemment, est quand même aussi un prétexte à une narration qui va bien au-delà d'un polar, nous présentant une description immersive de la Chine du début des années 1990, et pourtant elle reste une véritable obsession pour notre inspecteur principal.
C'est une Chine qui s'accroche à son Parti unique, à son pouvoir et tout ce qui en découle (en népotisme, les privilèges pour les « cadres supérieurs » et leurs enfants, le rejet de la « bourgeoisie occidentale »… et la pauvreté assurée pour le peuple), mais les événements de la place Tian'anmen sont passés par là, et le régime de Deng Xiaoping a eu l'intelligence d'en tenir compte au moins un peu, en ouvrant très progressivement le pays à l'étranger et à une certaine forme de capitalisme : les marchés privés sont désormais autorisés à côtoyer les marchés d'état, et la libre entreprise prend lentement son envol, notamment dans les villes du Sud, comme Canton par où passera notre protagoniste, tellement proche de Hong Kong – qui, en cette année 1990 où a lieu l'histoire, n'est pas encore retourné dans le giron de la Chine.

Sans ce contexte politico-social omniprésent, l'enquête aurait peut-être même paru un peu plate. Un pêcheur trouve par hasard le corps d'une jeune femme, emballée dans un grand sac plastique, dans un méandre désaffecté d'une rivière à l'extérieur de Shanghai. C'est la brigade spéciale qui est appelée pour résoudre ce crime à première vue insoluble. Mais voilà : il s'avère que la victime était une « travailleuse modèle de la Nation », que ses parents avaient en plus prénommée de cet idéogramme qui signifie « héroïne rouge » ; membre du Parti, modèle de vertu communiste pour tout un chacun, à la vie apparemment sans tache, et à la vie privée à première vue très vide, elle émeut les enquêteurs. En parallèle les soupçons de la police vont très vite se tourner vers Wu Xiaoming, l'un de ces enfants extrêmement privilégiés de cadres supérieurs, jouissant d'un confort de vie ahurissant, et bien entendu de tremplins phénoménaux pour se construire une carrière bien loin de ce peuple qui était pourtant si cher à Mao ; cet individu qui suscite l'antipathie du lecteur, brigue alors un poste de vice-ministre… Cette enquête prend ainsi, douloureusement, une tournure politique dangereuse, qui va quelque peu bousculer notre protagoniste, l'inspecteur principal Chen Cao.

Ce Chen Cao ressemble étrangement à l'auteur… Féru de langue anglaise qu'il a apprise en partie en autodidacte, et de littérature américaine (en particulier T.S. Eliot, mais pas que) dont il traduit désormais des romans notamment policiers, mais aussi épris de poésie classique chinoise, lui-même poète à ses heures (et publié s'il-vous-plaît !), Chen s'est retrouvé à ce poste par les hasards de la vie, et surtout des révolutions et contre-révolutions qui ont bouleversé la Chine plusieurs fois en très peu de temps au cours du XXe sicèle, l'empêchant de poursuivre la carrière littéraire dont il rêvait.
La similitude s'arrête là… Tandis que l'auteur, parti étudier aux États-Unis en 1988, y est resté à la suite de Tian'anmen, Chen Cao est quant à lui bien ancré dans son pays et dans son temps. Membre du Parti par choix, et apprécié en tant que jeune cadre montant, tout empreint de pensée confucianiste que lui a transmise son père, il est surtout animé d'un profond désir de justice, à la limite de la naïveté dans sa confiance aveugle en son Parti, dont il déchante quelque peu tout en lui restant fidèle envers et contre tout, mais en se permettant quelques petits écarts très humains, car il reste convaincu de vouloir (et pouvoir ?) arriver au bout de son enquête et d'établir la vérité, au-delà de toutes les formes de discrimination liées au pouvoir abusif des cadres supérieurs.

Avec lui, on se promène dans les rues de Shanghai, où l'on découvre un mode de vie dont on perçoit parfois des bribes depuis notre lointain occident, ces images de Chine ravivées ces derniers mois à cause du covid (originaire de Chine, après tout) ou des Jeux olympiques d'hiver. Mais, là où la presse internationale non-chinoise décrit un pays qu'elle ne manque jamais de fustiger au moins un peu, dans ce livre on est tout simplement « à l'intérieur », en immersion aux côtés d'un penseur-rêveur qui évolue dans sa société telle qu'elle est, qui adhère aux valeurs de ce Parti omniprésent, mais qui continue de croire à un avenir meilleur pour tout son peuple. C'est une Chine proche du peuple, où ce policier devenu cadre un peu trop vite, mais attaché à ses racines simples, respecte les petites gens, et notamment les aînés, dans cette attitude que l'on pourrait croire stéréotypée mais qui semble naturelle dans ce livre, tout simplement. On apprend toute une série de choses, qui rejoignent parfois les clichés que l'on peut se faire de ce pays, parfois moins.

Parmi ces nouveautés, j'ai bien été un peu choquée que le Parti intervienne jusque dans le choix du conjoint ! Certes, il n'y a apparemment pas d'intervention directe, il ne s'agit pas de mariages arrangés, mais Chen sait qu'il ne peut pas épouser n'importe qui (sous peine de voir sa carrière évoluer bien moins vite, voire capoter), et son idylle avec une jeune journaliste est plutôt mal vue, car cette dernière est déjà mariée. Pourtant, on croit comprendre assez vite que le mariage de Wang Fen s'est fait uniquement sur le papier, sans être jamais consommé, car son conjoint s'est enfui au Japon – trahison envers l'état chinois qui, bien entendu, rejaillit sur la journaliste bien malgré elle, et dès lors aussi sur Chen tant qu'il la fréquente. C'est là aussi qu'une certaine indépendance de Chen se marque : il est certes conscient que se rapprocher de Wang Fen n'est pas idéal pour lui, mais il ose se permettre de privilégier ses sentiments, tout conscient qu'il soit que son cher Parti n'approuvera pas.
Dans le même état d'esprit, on apprend que le régime est très strict quant à la vertu des citoyens : par exemple, l'adultère semble un délit très grave, et il est interdit de prendre une chambre double dans un hôtel sans présenter un certificat de mariage ! Ou bien, au détour de l'intrigue, on apprend que le mot « intimité » n'existe pas dans la langue chinoise, si bien que, quand il apparaît dans cette littérature américaine que Chen traduit, il doit trouver (difficilement) des périphrases pour rendre cet esprit typiquement occidental.

Mais surtout, dans ce livre, on mange beaucoup et tout le temps ! Chen semble un fin gourmet, qui nous entraîne avec lui de ces gargotes de rue, parfois juste un réchaud où un quelconque citoyen vend un plat unique tout à coup très savoureux (ou pas), à des restaurants plus luxueux, tout au long des pages. Il décrit les choses – oh ! en quelques lignes à peine ! on n'est pas dans un traité de cuisine – de façon tellement réaliste et visuelle qu'on a envie de partager ces différents plats avec lui ! même (presque) quand il s'agit du « Combat du tigre et du dragon », car en Chine aussi on donne des noms ronflants aux plats sur les menus ! mais on apprend très vite que (végétariens et autres végans s'abstenir) « D'après la serveuse, c'était un gigantesque assortiment de viande de serpent et de chat. » Eh oui ! cela prouve aussi, à mes yeux, que l'auteur s'est attaché à rendre l'esprit de la Chine telle qu'elle est, sans s'embarrasser le moins du monde d'une certaine bienséance toute occidentale, pour laquelle manger du chat reste à la limite du tabou – et ce n'est qu'un petit exemple parmi tous les plats rencontrés dans cette balade culinaire chinoise, mais indéniablement le plus potentiellement choquant pour un occidental. (Rassurez-vous : je n'ai aucune envie de manger du chat ! mais j'ai apprécié cette façon de l'auteur de visiter la cuisine de son pays sans faux semblants.)

Outre ce profond ancrage dans une Chine réaliste, parfois proche, parfois plus lointaine des clichés habituels, ce roman propose toute une galerie de personnages vraiment sympathiques, ou pour le moins touchants, et toujours très humanisés. Chen Cao a bien sûr la vedette, mais notre narrateur omniscient se penche quelquefois davantage sur son adjoint : Yu Guangming. Policier par choix, ayant lui-même un père policier (jamais appelé autrement que le « Vieux Chasseur », et qui jouera un petit rôle lui aussi), il illustre avec sa famille, c'est-à-dire sa femme Peiqin et leur fils, cette Chine populaire qui se contente de ce qu'elle a et qui, sans se perdre dans des rêves à l'occidentale, espère un avenir plus radieux pour son fils. Yu a connu la déportation avec sa jeune femme, car ils étaient « jeunes instruits » (ayant juste été un peu à l'école) et ont donc dû être « rééduqués » auprès des « paysans pauvres à moyen-pauvres ». Réhabilité à Shanghai au fil des changements de pouvoir, il a pu prendre cette place dans la police, assez basse dans la hiérarchie et sans espoir de s'y élever beaucoup, mais peu à peu, notamment grâce à l'amitié naissante avec Chen, il va finir par admettre qu'il est réellement « à sa place », que c'est ça qu'il a envie de faire, car il partage, de façon parfois plus dure, l'idéal de justice de son jeune chef.
On notera aussi la mise en avant toute en douceur de son épouse Peiqin, quelque part entre un rôle féminin traditionnel (qui n'a rien à envier à notre système également patriarcal !) et une certaine modernité féministe. Mais surtout, c'est leur amour, leur union face aux difficultés de la vie, malgré quelques mini-conflits parfois, qui nous est contée – comme je disais plus haut : ils sont très humains, tout simplement. Mieux : on a l'impression d'être avec eux, dans cette ancienne maison unifamiliale dont les différentes pièces ont été divisées en autant de minuscules appartements, en raison d'une dramatique crise du logement à Shanghai – et ainsi, ils vivent à trois dans une minuscule pièce qui sert de salon, salle à manger et chambre tout à la fois, sans aucune vraie intimité (encore…).

Mention aussi au vieux Zhang, commissaire politique dans cette affaire, que l'auteur nous présente comme un personnage bien un peu ambigu, en réalité inutile dans la résolution de l'enquête, mais nommé à la « conseiller » selon les règles du Parti – et, quand l'affaire devient trop politique en effet, c'est bien lui qui va vouloir mettre la tête de Chen sur le billot. Et pourtant, on ne lui en veut pas tout à fait car, si l'auteur le présente sans réelle concession quant à ses choix dans l'enquête, il apparaît aussi, d'une certaine façon, comme une « victime » d'un système auquel il adhère, mais dont il ne comprend plus les nombreux revirements, et certainement pas les plus récents, tout ce qui concerne une certaine ouverture de la Chine. Ce n'est pas qu'il y soit opposé, en tout cas ce n'est pas ainsi que je l'ai ressenti, il est tout simplement perdu dans un système qui ne répond plus aux valeurs qu'on lui a martelées depuis tant d'années, et il fait ce qu'il croit bon, même s'il se fourvoie…

Ainsi, à travers une enquête policière bien centrale mais en réalité assez peu exploitée en tant que telle, l'auteur nous convie à une véritable découverte de la Chine du début des années 1990 : son système politique qu'il présente sans concession ni idéalisation, ses habitants (nos personnages très humains toujours touchants même quand ils sont moins sympathiques à nos yeux) dans leur quotidien, et sa cuisine omniprésente et terriblement alléchante ! C'est un plaisir de lecture, un peu lente mais tellement intéressante si on s'intéresse un minimum à ce pays millénaire, et pour moi un coup de coeur.
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Bon policier, qui a surtout le mérite de présenter en toile de fond la vie des gens des différentes couches sociales de la Chine contemporaine. le tableau de cette Chine faite d'un mélange de traditions patriarcales, d'idéologie communiste, de dictature avec son lot de compromissions et d'hypocrisie et des rêves de civilisation occidentale ou d'une vie moderne est fascinant, très bien décrit, est c'est probablement le point le plus fort de ce roman par ailleurs bien écrit et crédible.
Bien sur il y a du PD James (d'ailleurs l'auteur lui fait un clin d'oeil, j'ai apprécié) et les caractères ne sont pas d'une grande originalité mais c'est plus un essai social qu'un policier au fond et le fait de l'avoir rendu si facile à lire et a comprendre est un grand exploit de cet auteur que je viens de découvrir.
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Eh bien ! Quel livre. Pour moi, un véritable baptême, à tous les titres. Je lis rarement de policiers, si ce n'est quelques Agatha Christie ouverts et refermés il y a bien des années. La Chine ne fait généralement pas partie des pays au centre de l'intrigue de mes nombreuses lectures ; pas nécessairement par choix délibéré. Les caprices de ma liste de livres à lire longue comme le bras, plutôt !

"Mort d'une héroïne rouge" m'a toutefois été offert l'an dernier, pour Noël. Par une amie passionnée de... gastronomie ! Sur le moment, j'étais un peu sceptique. La Chine ? Un polar ? Et la nourriture chinoise, dont je suis loin loin loin d'être une grande fan ? Quelle idée !

Ma première tentative de lecture a été avortée. Par la vie, par les obligations, par toutes ces choses qu'on a à faire et qui nous font oublier rapidement un livre dont l'intrigue ne s'installe que très lentement.

Pourtant, c'est sur un quatre étoiles que j'achève cette seconde lecture, maintenant que je suis enfin arrivée à bout de ces quelques 500 pages d'histoire de la Chine contemporaine. Car ce livre n'est pas seulement un polar, c'est même avant tout un cours d'histoire de la Chine au début des années 1990, au lendemain des évènements de Tiananmen.

Atypique est le premier mot qui me vient à l'esprit pour décrire cette enquête, cette histoire, ce personnage principal et cette intrigue. Très peu portée sur les livres policiers, je suis en revanche une grande adepte des séries de ce genre ; et jamais, jamais, je n'avais rencontré un policier dont le métier n'avait été que le résultat de la politique d'un Parti, à un moment précis de sa prise de pouvoir ; et encore moins un inspecteur fin gourmet et ponctuant chacune de ses pensées de citations poétiques agréables !

C'est peut-être ce qui explique un rythme assez déstabilisant, presque bancal... mais toutefois charmant, et auquel on finit par s'attacher. L'auteur (dont je ne saurais jamais écrire le nom sans fautes !) brise les codes du genre, dans un style qui, sans être transcendant, est pourtant plus qu'efficace.

L'intérêt principal du bouquin est donc la découverte de la société chinoise, à l'heure où capitalisme et ouverture économique viennent mettre en danger la stabilité de son Parti communiste omnipotent. Népotisme, problèmes de logement, d'argent et de circulation routière, impunité des vieux cadres du parti, changement d'identité d'une société habituée à s'entourer de "travailleurs modèles" et à supporter les immunités de fait des ECS, fameux "Enfants de cadres supérieurs", stigmatisation de "l'influence bourgeoise occidentale"... C'est une Chine plus vraie que nature qui se dresse devant nous, entre deux repas et de nouvelles découvertes.

Finalement, le fil rouge, cette enquête sur cette héroïne rouge, n'est presque qu'un prétexte pour nous démontrer que la police chinoise, lorsqu'elle entend se montrer honnête et juste, se heurte moins à des problèmes de logistique qu'à des problèmes politiques. le meurtrier est rapidement démasqué mais il faudra des pages et des pages pour se dresser contre le spectre omniprésent du Parti et de ses intérêts ; l'occasion de se familiariser avec un paquet de personnages plus pertinents les uns que les autres.

Un très bon moment de culture générale, donc, dépaysant et sincère, comme on aime !

(5/26, challenge ABC 2014 - 2015 - lettre X)
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Un jour de mai 1990, un corps de jeune femme est découvert dans un canal près de Shanghaï. L'enquête est confiée à la brigade des affaires spéciales, dirigée par l'inspecteur principal Chen et son adjoint l'inspecteur Yu. Mais très vite les découvertes des policiers prennent un tour politique, rendant l'enquête aussi (voire plus) dangereuse pour eux que pour l'agresseur présumé…

Avertissement préalable : ce roman policier n'a rien d'un thriller. Ce n'est pas l'ouvrage qu'il faut ouvrir si vous souhaitez des rebondissements à gogo, car ici l'enquête n'est qu'un prétexte pour nous plonger dans la Chine du début des années 1990, un pays communiste qui pratique de plus en plus l'économie de marché. Ce côté « polar d'atmosphère » est très réussi : le roman initie son lecteur aussi bien à la gastronomie (dont un mémorable « combat du tigre et du dragon ») qu'à la littérature chinoise (l'inspecteur principal Chen étant un poète publié qui aime beaucoup les citations d'autres auteurs).

Mais si le roman nous fait découvrir la Chine de la fin du XXe siècle, cela se fait un peu au détriment de l'intrigue policière : le lecteur sait très vite qui est le meurtrier, et les rebondissements sont peu nombreux. Les cinq cents pages du livre comportent donc quelques longueurs. Cependant, Mort d'une héroïne rouge constitue un excellent moyen de partir découvrir Shanghaï et la civilisation chinoise sans bouger de son fauteuil. Je lirai donc prochainement le deuxième tome des aventures de l'inspecteur principal Chen.
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Voici le premier tome de la célèbre série mettant en scène l'inspecteur Chen Cao, héros de Qiu Xiaolong dont le 12ème volume vient de sortir.

C'est sans aucun doute la série de polars la plus dépaysante que j'ai pu lire. C'est à un voyage en Chine que vous convie l'auteur : cuisine, moeurs, parti communiste, strates de la société, habitats…. Qiu Xiaolong nous dit tout et ne cache rien même pas les politiques véreux, l'argent qui circule, les passe-droits….

C'est donc passionnant, les enquêtes mais aussi les rapports entre Chen Cao et ce pays qu'il connaît par coeur mais a bien du mal à apprivoiser.

Chen Cao t'attend pour une visite guidée, prêt(e) ?
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Mort d'une héroïne rouge est le premier roman qui met en scène l'Inspecteur Chen. Il n'a pas forcément le profil habituel du policier que l'on rencontre dans les romans. C'est un homme de 35 ans, attachant, célibataire et qui en parallèle de sa carrière dans la police de Shanghai, est poète.

L'histoire se déroule dans les années 90, et l'inspecteur Chen se retrouve à enquêter sur la mort d'une jeune femme, qui n'est autre qu'une célèbre travailleuse modèle de la Nation. En soi, l'enquête est assez classique avec un rythme régulier ni lent, ni rapide. Et elle sert surtout de fil rouge.

Car c'est le contexte de la Chine post révolution culturelle avec cette enquête qui risque de provoquer des troubles politiques et l'omniprésence du parti qui rend l'histoire vraiment intéressante. Ce roman permet de bien découvrir la Chine de 1990 après les évènements de Tian an Men en pleine mutation entre capitalisme et communisme. Et on découvre également Shanghai, ses rues, sa gastronomie, sa vie. C'est une balade qui dépayse et pleine de charme.

Au final, un très bon moment de lecture et j'irais avec plaisir découvrir d'autres enquêtes de l'Inspecteur Chen.

Lien : http://raconte-moi.net/2015/..
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Chine, années 90. Dans une banlieue proche de Shanghaï, le corps de Guan Hongying, très connue pour être la travailleuse modèle de la Nation est retrouvée dans un sac plongé dans un canal peu fréquenté. L'enquête est confiée à la brigade des affaires spéciales, sous la direction de l'inspecteur Chen Cao, un jeune membre du parti également poète et traducteur à ses heures de loisirs. Sa ténacité, l'appui et les conseils avisés de ses proches, permettra à Chen et son adjoint Yu de découvrir le coupable malgré des influences placées au pouvoir.
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Mon deuxième Qiu (mais pas le dernier car je suis déjà au milieu du 3ème roman). Je suis dans un état quasi euphorique, voilà vraiment la sorte de livre que j'ai plaisir à retrouver chaque jour, vous savez, c'est comme un rendez-vous secret qui donne l'eau à la bouche : une conversation amoureuse que l'on voudrait ne jamais achever.
Du même auteur j'avais précédemment lu "Dragon bleu, tigre blanc" déjà fort apprécié.
Durant mon "été chinois", je découvre la Chine sur écran (voir toutes mes séries et films sur mon blog ciné) et j'apprécie encore mieux mes lectures, je suis plus familière aux noms des personnages, à leurs conditions de vie, assez inimaginables alors que nous étions en 90. L'auteur décrit sa propre expérience, romancée, dans la langue d'adoption : l'anglais. Ceci est remarquable car le style est assez recherché, ici rien n'est superficiel, je n'ai pas été obligée de lire des passages inutiles pour "remplir" la copie. Passionnant... Un très bon moment de lecture qui dépayse en nous faisant sentir privilégiés.
Lien : http://lecturesencontrepoint..
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