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Citations sur Exercices de style (149)

Définitionnel


 Dans un grand véhicule automobile public de
transport urbain désigné par la dix-neuvième
lettre de l'alphabet, un jeune excentrique portant
un surnom donné à Paris en 1942, ayant la partie
du corps qui joint la tête aux épaules s'étendant
sur une certaine distance et portant sur l'extré-
mité supérieure du corps une coiffure de forme
variable entourée d'un ruban épais entrelacé
en forme de natte — ce jeune excentrique donc
imputant à un individu allant d'un lieu à un
autre la faute consistant à déplacer ses pieds
l'un après l'autre sur les siens, se mit en route
pour se mettre sur un meuble disposé pour qu'on
puisse s'y asseoir, meuble devenu non occupé.
 Cent vingt secondes plus tard, je le vis de
nouveau devant l'ensemble des bâtiments et des
voies d'un chemin de fer où se font le dépôt
des marchandises et l'embarquement ou le
débarquement des voyageurs. Un autre jeune
excentrique portant un surnom donné à Paris
en 1942 lui procurait des avis sur ce qu'il convient
de faire à propos d'un cercle de métal, de corne,
de bois, etc., couvert ou non d'étoffe, servant à
attacher les vêtements, en l'occurrence un vête-
ment masculin qu'on porte par-dessus les autres.

p.105-106
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Nous étions quelques-uns à nous déplacer de conserve. Un jeune homme, qui n'avait pas l'air très intelligent, parla quelques instants avec un monsieur qui se trouvait à côté de lui, puis il alla s'asseoir. Deux heures plus tard, je le rencontrai de nouveau ; il était en compagnie d'un camarade et parlait chiffons.
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Syncopes


 Je mtai ds aubus plein dvyageurs. Je rarquai
un jhomme au coublebleluirafe et au chapaltrés.
Il se mit en colcautre vyageur car il lui rechait
de lui marpier. Puis il ocpa une pce denue lbre.
 En fant le mêmin en sinverse, je l'açus à Cou-
rome qui prait une lon d'égance àjet d'un bton.

p.56
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IMPUISSANT

Comment dire l'impression que produit le contact de dix corps pressés sur la plate-forme arrière d'un autobus S un jour vers midi du côté de la rue de Lisbonne ? Comment exprimer l'impression que vous fait la vue d'un personnage au cou difformément long et au chapeau dont le ruban est remplacé, on ne sait pourquoi, par un bout de ficelle ? Comment rendre l'impression que donne une querelle entre un voyageur placide injustement accusé de marcher volontairement sur les pieds de quelqu'un et ce grotesque quelqu'un en l'occurrence le personnage ci-dessus décrit ? Comment traduire l'impression que provoque la fuite de ce dernier, déguisant sa lâcheté du veule prétexte de profiter d'une place assise ?
Enfin comment formuler l'impression que cause la réapparition de ce sire devant la gare Saint-Lazare deux heures plus tard en compagnie d'un ami élégant qui lui suggérait des améliorations vestimentaires ?
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APOSTROPHE

Ô stylographe à la plume de platine, que ta course rapide et sans heurt trace sur le papier au dos satiné les glyphes alphabétiques qui transmettront aux hommes aux lunettes étincelantes le récit narcissique d'une double rencontre à la cause autobusilistique. Fier coursier de mes rêves, fidèle chameau de mes exploits littéraires, svelte fontaine de mots comptés, pesés et choisis, décris les courbes lexicographiques et syntaxiques qui formeront graphiquement la narration futile et dérisoire des faits et gestes de ce jeune homme qui prit un jour l'autobus S sans se douter qu'il deviendrait le héros immortel de mes laborieux travaux d'écrivain. Freluquet au long cou surplombé d'un chapeau cerné d'un galon tressé, roquet rageur, rouspéteur et sans courage qui, fuyant la bagarre, alla poser ton derrière moissonneur de coups de pieds au cul sur une banquette au bois durci, soupçonnais-tu cette destinée rhétorique lorsque, devant la gare Saint-Lazare, tu écoutais d'une oreille exaltée les conseils de tailleur d'un personnage qu'inspirait le bouton supérieur de ton pardessus ?
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C'est en écrivant qu'on devient écriveron.
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Contre-petteries


 Un mour vers jidi, sur la fate-plorme autière
d'un arrobus, je his un vomme au fou lort cong
et à l'entapeau chouré d'une tricelle fessée. Tou-
dain, ce sype verpelle un intoisin qui lui parchait
sur les mieds. Cuis il pourut vers une vlace pibre.
 Heux pleures tus dard, je le devis revant la sare
Laint-Gazare en crain d'étouter les donseils d'un
candy.

p.130
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Logo-rallye (Dot, baïonnette, ennemi, chapelle, atmosphère, Bastille, correspondance.)

Un jour, je me trouvai sur la plate-forme d'un autobus qui devait sans doute faire partie de la dot de la fille de M. Mariage, qui présida aux destinées de la T. C. R. P. Il y avait là un jeune homme assez ridicule, non parce qu'il ne portait pas de baïonnette, mais parce qu'il avait l'air d'en porter une tout en n'en portant pas. Tout d'un coup ce jeune homme s'attaque à son ennemi : un monsieur placé derrière lui. Il l'accuse notamment de ne pas se comporter aussi poliment que dans une chapelle. Ayant ainsi tendu l'atmosphère, le foutriquet va s'asseoir.

Deux heures plus tard, je le rencontre à deux ou trois kilomètres de la bastille avec un camarade qui lui conseillait de faire ajouter un bouton à son pardessus, avis qu'il aurait très bien pu lui donner par correspondance.
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Il y a quelque chose qui permet de changer sans cesse et de rester le même à travers les changements, c’est moi.
Dictionnaire amoureux de Jean d'Ormesson.
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Injurieux

Après une attente infecte sous un soleil ignoble, je finis par monter dans un autobus immonde, où se serrait une bande de cons.Le plus con d'entre ces cons était un boutonneux au sifflet démesuré qui exhibait un galurin grotesque. Ce prétentiard se mit à râler parce qu'un vieux con lui piétinait les panards avec une fureur sénile (...)
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