Correspondant local

CLP, Correspondant Local de Presse ; le soutier de la presse quotidienne régionale. Ils sont plusieurs milliers en France et sans eux, votre quotidien ou hebdomadaire local préféré n'aurait pas le même contenu. L'absence de carte de presse ne les fait pas journalistes et la plupart ont un autre métier. Pourtant, à eux les petits faits divers locaux, les fêtes de village, les événements associatifs. À défaut de reconnaissance, ils ont au moins l'avantage de tisser un maillage relationnel local à nul autre pareil.

C'est le cas d'Alexandre Loyla. À Castelnau, au coeur du Sud-Ouest profond, tout le monde le connaît à force de le croiser, multipliant les papiers pour le grand quotidien régional. Dans ce canton rural bien tranquille, il ne se passe généralement pas grand-chose. Jusqu'à ce qu'une jeune femme soit subitement retrouvée morte, tandis qu'une autre disparaît peu après…

Dans le même temps, Alexandre se retrouve destinataire d'une vieille cassette vidéo, porno amateur où une jeune fille apeurée ressemble étrangement à l'une des disparues. Peu à peu, les langues se délient et le passé remonte à la surface, mêlant quelques notables locaux aux fesses pas toujours très propres et un tueur bien pressé d'effacer ces traces compromettantes.

Polar à l'ambiance Chabrolienne, Correspondant local de Laurent Queyssi vaut surtout pour son atmosphère provinciale et rurale particulièrement bien restituée. Les relations présentes ou passées de ce microcosme local qui se fréquente depuis les bancs de l'école mais une fois devenu adulte voudrait bien en oublier la part sombre, sont délicieuses. Loyla forme un personnage crédible, que ses relations saines avec les autres rendent rapidement attachant, tandis que le début de sa liaison avec Noémie, la gendarmette, laisse augurer une suite possible à cet opus réussi. À suivre donc…

Bonjour,

Voici un polar marmandais : "Correspondant Local" de Laurent Queyssi aux éditions Filatures.

J'avais acheté ce livre pendant la pandémie, j'ai eu la dédicace l'année suivante lors d'un festival de l'imaginaire dont Laurent était le parrain.

Alexandre Lolya est correspondant local à Castelnau, petite bourgade du sud-ouest ressemblant étrangement à Marmande. Un jour alors qu'il regarde le Tour de France à la télé, sa voisine Huguette l'appelle, elle est tombée et s'est gravement fait mal. Alexandre se rend chez elle pour l'aider, et innocemment, met la vieille casette VHS, que tenait à la main Huguette, dans sa poche. La vieille dame succombe à ses blessures quelques jours plus tard. Avec son pote Vincent, ils vont tous les deux regarder la vidéo et c'est à partir de là que leurs ennuis commencent

J'ai bien aimé ce polar aux couleurs locales. Les rues, les endroits, certains villages péri-urbains sont reconnaissables entre mille pour les gens du coin. J'ai trouvé l'auteur très acerbe sur la ville qui se meurt, certes, mais étrangement la restitution d'un passé que j'ai moi-même connu m'a transportée dans le souvenir d'un temps glorieux. Les différents lieux de la ville sont bien restitués, seuls les noms changent. Je me suis bien amusé à deviner les endroits évoqués.

Le personnage d'Alexandre est bien sympathique, agréable et curieux de tout. Son chien Monk joue même un petit rôle, c'est sympa. Sa relation naissance avec Noémie est plaisante, la gendarmette a du tempérament. Les anciennes relations d'antan, le charme de ces villages où tout le monde se connaît depuis la plus tendre enfance, amènent son lot de secrets enfouis, de vieilles histoires du passé qui sortent du placard à balai où elles avaient pris la poussière.

Un bon petit polar qui flaire bon la campagne de chez nous et dans lequel je me suis laissée emporter comme la brise de l'été qui rafraichit et transporte les odeurs des champs loin de la vie tumultueuse des grandes villes bétonnées. Bref, comme on dit dans notre coin avec l'accent du sud-ouest bien marqué, à lire "tranquille" !

Bonne lecture amis Lecteurs !
Je remercie chaleureusement Laurent pour sa belle dédicace.

Un correspondant local, c'est cette personne qui, sans être journaliste, travaille pour la presse régionale en couvrant l'actualité locale. Celui qui est de toutes les rencontres sportives, de toutes les fêtes, de toutes les cérémonies. Celui qui connaît toutes les personnalités de sa ville, qui en maîtrise tous les rouages… le personnage idéal, en fait, pour se retrouver au coeur d'une intrigue policière.
L'auteur a donc choisi de faire se dérouler son action dans un petit village du Sud-Ouest, figé par la chaleur dans des habitudes tranquilles qu'un meurtre viendra bousculer. C'est dans ce contexte que le correspondant local, Alexandre Lolya, se retrouvera, plus ou moins malgré lui, à mener sa propre enquête.

Correspondant local est un polar classique, à l'intrigue efficace et maîtrisée. L'histoire est trouble, sinistre, mais est également parfaitement ancrée dans la réalité décrite par l'auteur. En effet, ce roman charme surtout par son atmosphère. L'auteur parvient parfaitement à nous plonger dans cette ambiance feutrée et enveloppante propre aux petites localités paisibles. Ce genre d'endroit où tout le monde se connaît ou presque, et dans lequel, lorsqu'un fait sortant des habitudes surgit, les vieilles histoires… les vieux secrets jaillissent subitement du placard.
Alexandre Lolya est donc le protagoniste rêvé pour dévoiler les passés troubles de ses concitoyens, de par sa forte implication dans la vie locale. Son côté très ordinaire en fait un héros particulièrement crédible, éminemment sympathique, et on prend un plaisir certain à le voir se faire entraîner dans tout ça.

Sans révolutionner le genre, Laurent Queyssi arrive donc à se démarquer de certaines tendances actuelles allant vers des polars de plus en plus violents et des héros de plus en plus invulnérables, pour revenir à l'essentiel de ce qui fait un bon roman : l'authenticité d'une région, qu'on a réellement l'impression de parcourir au fil des pages, la crédibilité d'une intrigue, qui la rend d'autant plus captivante, et la franche humanité d'un héros ordinaire, pour lequel l'empathie est immédiate.

Alexandre Lolya est correspondant local pour un journal du Sud Ouest. Au début du roman, on apprend qu'il n'a plus de famille, et qu'il considère Huguette, sa voisine, comme "grand-mère de substitution". Tous les deux s'apprécient beaucoup, et Alex ne rechigne jamais à lui rendre service. C'est alors qu'elle l'appelle pour lui dire qu'elle est tombée chez elle. Il accourt. Avant de partir à l'hôpital avec les pompiers, elle lui donne une mystérieuse cassette, trouvée au grenier quelques instants auparavant. Malheureusement, Huguette décède quelques heures plus tard, et il ne reste plus qu'à Alex cet enregistrement porno amateur. Comment a-t-il bien pu atterrir dans le grenier de la vieille dame ? le début d'une enquête...

Tout d'abord, je cultivais une certaine méfiance quant à la lecture de ce roman, intriguant par le contenu du résumé, me paraissant loufoque.
Au fil des pages, j'ai eu l'impression que l'histoire partait dans tous les sens, pour ensuite s'essouffler et se terminer par une chute décevante. D'habitude, j'attends des enquêtes qu'elles proposent plein de rebondissements, de surprises, et malheureusement, ce n'était pas le cas.
Par ailleurs, des redondances sont à noter dans le fil de l'histoire (les combats lors desquels le protagoniste a tout le loisir de montrer son habileté grâce à sa pratique régulière des arts martiaux, les "zooms" sur les fesses ou les seins des femmes).
Enfin, le manque de crédibilité du duo formé par Alex et son meilleur ami, un professeur, qui se comportent comme des héros face à des personnages qui ont l'air bien plus virulents qu'eux, physiquement et socialement, m'a également laissé perplexe.

Merci aux éditions Dargaud et à Babelio pour l'envoi de ce roman dans le cadre de l'opération Masse Critique !

Mouillé jusqu'au cou !

Ma Chère Lectrice, Mon Cher Lecteur, je poursuis ma découverte des auteurs rencontrés au Beaupuy se livre du mois de juin dernier. Laurent Queyssi est véritablement une découverte pour moi et franchement, je ne m'attendais pas du tout à ça ! le Bibou quant à lui été déjà acquis à sa cause ! Une belle découverte 😉

Alexandre Lolya est le correspondant local. Il n'est pas journaliste, mais fait le même travail. Ce qui change ? le salaire bien sûr. Il vit dans le Sud-Ouest, dans le Lot-et-Garonne ;) où le temps passe tranquillement, au gré de la chaleur et des rencontres, manifestations et autres joyeusetés. Alors qu'il s'est endormi sur son canapé devant le tour de France, Huguette sa voisine l'appelle. Elle est mal tombé et ne peut se relever. Alexandre va alors la rejoindre mais cela ne suffira pas. Une cassette vidéo attire l'attention de notre héros et celle-ci va déclencher une tourbillon dans sa vie.

Qui aurait pu croire que dans un endroit aussi paisible, couve un feu explosif ? C'est bel et bien à cette situation que va faire face Lolya ! La cassette est en réalité une sextape. Des choses étranges se sont déroulées dans le passé et resurgissent désormais. Une jeune fille est retrouvé assassinée sur les berges de Garonne et une autre disparaît. Les personnalités commencent à trembler, les langues à se délier et le boomerang fait son effet, dévastateur...

Les Loulous, Laurent Queyssi nous emporte dans un polar fleuve. Dans une atmosphère tendue et douce à la fois. Dans une enquête où le suspense est de mise, mais où l'environnement est paisible. Un parallèle étonnant et charmeur. Un héros ordinaire, crédible et simple. Lolya est un personnage attachant et touchant. Il ne fait rien de bien particulier, mais on se prend d'affection pour lui. Il veut juste une vie simple dans un endroit qu'il connaît. C'est d'ailleurs LA personne qu'il fallait pour cette histoire. Bien sûr, il nous est rendu encore plus attractif parce qu'on le découvre, on évolue dans son histoire personnelle et sa rencontre avec Noémie...

Une plume simple, propre et efficace ! Un polar bien mené, une atmosphère plaisante, où on dépose les armes du quotidien, on met le cerveau sur off, on enfile les pantoufles et on déguste. On voyage au coeur même du Lot-et-Garonne, on enfile la tenue de soleil et de chaleur, on se laisse emporter...
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