Contre coeur

Lu en anglais, une version française existe sous le titre : Contre Coeur (encore une fois ???)
Emouvant, sans tricherie, vrai. le trait incisif comme le scalpel, Anna Quindlen nous dissèque le comportement d'une famille en un moment très particulier. Attention, il en faut du courage; mais bon, c'est la vie !

Il y a un point de basculement dans la vie : le moment imprécis où l'ordre naturel s'inverse, là où les enfants doivent prendre en charge leurs parents et plus l'inverse. Moment pénible s'il en est pour toutes et tous. Dans toute famille, il y a tant de tu. Unis mais singuliers ! Tant à dire et tant et plus de non-dits. Et lorsque, lentement, la mère se retire, minée par une longue maladie, ... laissant peu à peu place à une insondable étendue de sable, qu'en vain, l'on essayerait de retenir...

Bleus à bleus, le déchirement, l'éloignement, chacune, chacun déjà seul. le cancer s'étend au-delà du corps mourant. Pour une fille, c'est peut-être plus terrible encore, tant d'attentes chez le père, tant d'interrogations chez les frères...

Un livre juste, un livre vrai, écrit sans fioritures inutiles, sans effets de style apparent. Juste un livre dur et réaliste mais aussi sensible et tellement humain. Un livre qui donne une voix aux non-dits, c'est suffisamment rare pour attirer votre regard. Un livre qui aurait pu s'arrêter abruptement sur la première partie, laissant le lecteur sur une émotion plus forte encore, seul face à son propre champ d'interrogation. Mais en le refermant, je me dis que la seconde partie permet l'apaisement et l'épilogue nous embarque sur la construction d'une vie, une nouvelle mère en devenir.

Simplement beau.

J'ai tout simplement adoré ce livre, empli d'émotions, de douleur mais aussi de tellement de tendresse et d'amour ! L'auteure aborde un sujet particulièrement douloureux : l'accompagnement d'un être cher dans la maladie puis dans une lente agonie, jusqu'à la mort. Mais c'est loin d'être tout !
J'avoue que j'ai dévoré ce roman ; pas pour rompre le suspens car soyons honnêtes, l'issue de ce livre est évidente et les pages qui s'enchaînent ne laissent aucun doute sur l'évolution de cette terrible maladie qui ronge Kate, la mère d'Ellen mais aussi de Jeff et de Brian, et l'épouse de Georges. Et pourtant, la fin est surprenante et inattendue !
Car ce livre se décompose en 2 parties : la première (la plus longue) s'attache surtout à raconter l'évolution de la relation entre Kate et Ellen, la découverte de cette mère dont Ellen a toujours cru tout savoir et sur laquelle elle ne s'est jamais interrogée (voire intéressée ?). Elle évoque l'amour d'une fille pour sa mère, et pas seulement dans la maladie... Elle décrit également le lent mais inéluctable déclin de Kate, la douleur et la difficulté d'accepter pour ses proches, de perdre la personne qu'ils aiment, de la voir peu à peu devenir une ombre alors qu'ils l'avaient connues si lumineuse ! C'est un livre magnifiquement écrit avec pudeur mais justesse, sans excès de sentiments, mais sans mensonge ni faux-semblant.
La seconde partie raconte comment ensuite, Ellen va être accusée d'avoir empoisonnée sa mère, par lassitude, par fatigue, mais aussi par amour. Et va donc aborder la question de l'euthanasie, avec simplicité et sans jugement.
Bref, ce fut pour moi une très belle lecture, qui m'a émue et m'a amenée à beaucoup de réflexion... Et n'est-ce pas ce qu'on attend d'un livre ?

Ce très beau livre est le premier traduit en français de cette auteur à succès. C'est une histoire bouleversante et attachante d'une fille qui est accusée (à tort...) d'avoir tué sa mère, cancéreuse.
Ce roman a différents degrés de lecture :
- la maladie : sa mère malade tient une place importante dans cette histoire. le cancer et ce qu'il suppose pour la famille est décrit très justement,
- la déchéance de l'être aimé : ma mère de plus en plus malade devient l'ombre d'elle-même. Elle ne peut plus se nourrir toute seule, elle n'est autonome pour rien. Elle, si active, devient léthargique dans son lit.
- les relations mère/fille devant ce cancer : sa fille la soigne du mieux qu'elle peut. Elle sacrifie sa vie sociale pour s'occuper exclusivement de sa mère. Celle-ci souffre et devient méchante et agressive. Cette personne là, sa fille ne l'aime pas et a envie qu'elle meure. Avant tout, c'est sa mère.
- les réactions brutales et inhumaine d'une société qui ne comprend pas, qui juge sans avoir vécu cette expérience traumatisante mais vivifiante.
Ce livre est bien écrit. Il est réaliste et ne fait aucune concession. Il n'y a pas de pleurnicheries mais simplement de l'amour, de l'humanité et de la tendresse.
Sa mère meurt et sa fille finit par refaire sa vie, sans rien n'oublier.

Une belle histoire mais difficile à lire tellement c'est triste et très réaliste.
Ne pas lire si on ne va pas très bien ou si on a un proche atteint de cancer...