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EAN : 9782070700462
320 pages
Gallimard (22/02/1984)
3.5/5   4 notes
Résumé :
On ne connaît pas la date de naissance de la France ni, d'ailleurs, celle d'Hugues Capet. Pourtant c'est dans cette deuxième moitié du Xe siècle, l'une des périodes les plus sombres de l'histoire occidentale, que s'est joué l'un des actes majeurs du destin français. Après l'époque glorieuse et bientôt légendaire de l'Empire carolingien, les invasions normandes et musulmanes, les querelles intestines, l'effondrement culturel conduisent à la division. La partie occide... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
En 1987, Laurent Theis créa l'événement avec cet Avènement de Hugues Capet pour le millénaire de l'installation de la dynastie capétienne sur le trône de France ( le terme royaume de France n'apparaîtra réellement que sous le règne de Philippe II Auguste, signe d'une greffe réussie).
Ce qui est au centre du débat, c'est la question autour des conditions de la prise du pouvoir par Hugues Capet. On a longtemps parlé d'un coup de force fait par d'autres pour écarter les Carolingiens et pousser en avant un homme à la solde des Ottoniens de Germanie, mais est-ce bien tout à fait le cas ? Après tout, Hugues Capet n'est pas seulement un membre de la lignée des Robertiens, il est aussi, de par sa grand-mère paternelle, un descendant de la lignée de Charlemagne. Et puis, en 960, en jouant le jeu et en aidant Louis IV d'Outremer à coiffer la couronne, il a gagné le titre de duc des Francs. Cela ne signifie certes pas grand-chose en soi, car Hugues n'est pas le plus influent des candidats, mais il a repris de l'importance en forçant, aux environs de Soissons, les troupes d'Otton II à battre en retraite alors qu'elles se dirigeaient vers Paris dans le courant du mois de novembre 978.
Son attitude ambigüe avec Lothaire qu'il ne suivit pas dans sa volonté de reprendre la Lorraine, contre l'avis des Ottoniens, laissa l'impression qu'il pouvait n'être qu'un homme dont ces derniers pouvaient faire ce qu'ils voulaient.
Mais en réalité, il jouait maintenant sa propre carte, et il s'appuya sur deux membres éminents du clergé français, Adalbéron, archevêque de Reims, et l'écolâtre Gerbert d'Aurillac (le futur pape Sylvestre II), qui penchaient pour les Ottoniens mais rêvaient en croyant manipuler Hugues et en espérant faire de lui un agent d'exécution dans les mains de l'Empereur de Germanie, pour prendre la couronne de roi des Francs. Adalbéron et Gerbert ne virent pas que, loin de se contenter de ce rôle subalterne, Hugues Capet allait, en écartant le dernier des prétendants carolingiens, Charles de Lorraine, s'émanciper de tout le monde. Son couronnement eut lieu entre juin et juillet 987, soit à Noyon soit à Reims (les sources ne permettent pas de clarifier ce point).
Laurent Theis avait, au moment de la publication de son ouvrage, été invité à l'émission : Les lundis de l'Histoire, sur France Culture, moment mémorable.
François Sarindar, auteur de : Lawrence d'Arabie. Thomas Edward, cet inconnu (2010)




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C'est une plongée dans un monde parallèle : les villes sont Laon, Noyon, Montreuil, Senlis, Metz, Reims, Angers, Troyes, Sens... Melun... les seigneurs Eudes de Chartres, Robert le Fort, Herbert de Troyes, Raoul de Bourgogne, Lothaire, Otton, Thierry de Metz, Arnoul de Flandres, Rénier de Hainaut, Herbert de Vermandois... les femmes se prénomment Adélaïde, Berthe, Emma ; les prélats Adalbéron, Géraud, Gerbert... tout un monde qui tourne autour de la possession de la Lorraine, d'une ville, d'un évêché... d'un héritage...

Le style est dynamique et vif, les phrases enthousiasmantes et engageantes et il m'a été plus amusant de suivre toutes ces histoires avec un esprit d'émerveillement qu'en traçant à la ligne les relations entre tous ces personnages qui ne cessent de guerroyer, de s'allier et de se trahir... et qui par surcroît portent le même nom de père en fils, voire au sein de leur milieu comme une forme de reconnaissance, ce qui est loin de faciliter leur identification spontanée ! (mais combien y a-t-il d'"Eudes" dans cette histoire ?...)

Il reste de ce récit une énigme, un mystère, un vide, à savoir la réalité matérielle de cette vérité historique, comme si tout n'était qu'événements, mouvements, relations, et ne se laissait plus appréhender, chose étonnante dans notre monde d'images, à la manière des choses. Tout a trop changé ; pas question de songer à soutenir son imagination par la visite d'une église, une balade sur un rempart, la perspective d'un palais, d'une abbaye : tout a été démoli et rebâti, il n'en reste rien - et puis l'auteur nous le dit : de cette époque, nous n'avons pas de descriptions, pas de témoignages, pas de reproductions des visages, pas de récit de la vie quotidienne... toute la substance s'est envolée de ce temps qui se voulait animé par l'esprit saint et dont il ne reste que des supputations et faits d'armes, des mouvements, des avancées et des contournements : une histoire à raconter, une histoire de chevaliers, légère et évanescente, comme un souffle...
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
... comment expliquer que la race glorieuse de Charlemagne ait été dépossédée du royaume franc, alors qu'un de ses représentants vivait encore, au profit du duc des Francs ?
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C'est au XVIè siècle que le 3 juillet 987 devient journée fondatrice de la France. Pendant près de cinq siècles, historiens, commentateurs et poètes, transmettant des traditions le plus souvent défavorables à Hugues Capet, ont surtout fait un sort à la chute des Carolingiens, avec lesquels il s'est agi bientôt de renouer.
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... de l'avènement d'Hugues Capet, ne snt demeurés que quelques traits sommaires : la disparition de la race de Charles, la trahison d'Ascelin, qui prend sur lui le péché de trahison et d'usurpation, le couronnement de Robert le Pieux.
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... l'unique manuscrit de Richer a disparu de France environ un siècle après sa rédaction, pour ne réapparaître qu'en 1833. Ainsi le principal historient de l'événement [l'avènement d'HC] n'a-t-il été à la source d'aucune tradition.
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La nation française, dont il serait risqué de parler avant, au plus tôt, la fin du XIVè siècle, n'est pas intéressée par ce qui s'est passé, un dimanche d'été, à Noyon.
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Video de Laurent Theis (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Laurent Theis
Laurent Theis, historien, éditeur et membre du Comité d'orientation scientifique de la Maison de l'histoire de France, évoque l'intérêt des Français pour l'histoire dans le cadre d'un reportage intitulé "L'histoire, pourquoi ça marche ?" diffusé le 3 mai 2012 dans l'émission Entrée libre sur France 5.
Dans la catégorie : Les Capétiens: 987-1328Voir plus
>France : histoire>Pouvoir royal: 987-1589>Les Capétiens: 987-1328 (9)
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