AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,04

sur 916 notes

Critiques filtrées sur 1 étoiles  
Je suis très mitigée par cette lecture. Je pense que le fait que l'auteur s'est inspirée de Cendrillon m'a déplu, malgré qu'elle y ait apporté sa touche personnelle. Certes, le résumé y faisait penser mais je ne m'attendais pas à ce qu'elle l'exploite à ce point là...
Je ne me suis pas attachée aux personnages principaux parce que, que ce soit Benedict ou Sophie, j'ai trouvé qu'à certains passages ils se comportaient vraiment en parfaits imbéciles... Et ce secret qu'il ne faut pas dévoiler, ça devenait lassant...
Bref, une petite déception pour moi, concernant ce tome. Mais comme j'ai apprécié les tomes 01, 02 et 04 je n'en tiendrais pas rigueur et je lirais les autres. Ça ne m'empêche pas non plus de continuer à apprécier l'auteur.
Commenter  J’apprécie          40
Comme la plupart des gens, j'ai découvert Bridgerton avec la série Netflix de Shonda Rimes. Je n'ai pas beaucoup apprécié la série (acteurs qui manquaient de justesse, dialogues pauvres…) mais, lorsque j'ai vu le roman à la médiathèque de ma ville, j'ai décidé de lui donner une chance, et de voir si, comme c'est souvent le cas, le livre était meilleur que l'adaptation. Je peux d'ores et déjà vous donner la réponse : non. Pour une fois, je dirai même que la série est meilleure que le livre, parce qu'elle est très moderne.

En fait, j'ai commencé par le tome rassemblant le 3 et le 4, tout simplement parce que le 1 et le 2 n'étaient pas disponibles à ce moment-là, et que je me suis dit qu'ayant déjà vu l'adaptation du premier roman, je connaissais déjà l'univers et n'allait pas être perdue. Je n'ai effectivement pas été perdue, mais par contre déçue. J'ai sans doute commencé par le pire tome(à en croire un article anglais qui a classé les 8 tomes du pire au meilleur : https://atthecooltable.com/ranking-bridgerton/), le plus bâclé, à peine au niveau d'un Milady Romance et je ne me permettrai pas d'émettre un avis sur toute la saga. Cela fait déjà deux bonnes semaines que j'ai terminé ma lecture. Je me dépêche donc d'écrire cet avis avant d'oublier (inutile de dire que la qualité du roman est telle qu'il ne me laissera pas un souvenir impérissable).

Je vais commencer par les points positifs (rassure toi ami lecteur, il y en a tout de même quelques-uns) :

-l'écriture est correcte et fluide, les pages se tournent donc rapidement, ce qui est toujours agréable.

-l'idée de base, de faire un tome par frère et soeur, et de se concentrer sur une famille, les Bridgerton est bienvenue (on a même un petit arbre généalogique au début, au cas où l'on s'y perdrait) et le concept du « Whistledown » est rafraichissant.

-le schéma narratif, bien que très banal (originalité : 1/10 pour les motifs que j'expose ci-après), fonctionne plutôt bien

Hélas, les points négatifs sont nombreux : le roman se concentre donc sur Benedict, le deuxième frère Bridgerton, et Sophie, sa future femme (ce qui n'est pas vraiment un spoiler puisque nous savons déjà comment le roman va se terminer à peine l'histoire commencée). Sophie est la fille illégitime du comte de Penwood, qui l'a accueillie sous son toit en tant que pupille (sa mère est morte à sa naissance). Sophie grandit et devient une jolie jeune fille aux cheveux blonds cendrés- une précision inutile pour moi, qui me l'imaginait déjà comme blonde- puisque toutes les Sophies que je connaisse, dans ma vie ou dans la littérature/cinéma (de la Comtesse de Ségur et ses malheurs de Sophie jusqu'à Meryl Streep dans le Choix de Sophie) sont blondes-.

La vie de Sophie est en fait un remake du conte de fées Cendrillon avec quelques variantes : la jeune femme ne perd pas un soulier au bal mais un gant, et sa marraine la bonne fée est en fait une domestique. A part ça, on retrouve la belle-mère acariâtre sous les traits d'Araminta (le nom en lui-même veut tout dire, quoique, à en croire Wikipédia, « Araminta is a rare feminine given name, a cross between Aminta and Arabella meaning prayer and protection ». Protection, vraiment ? On voit que l'auteure ne s'est pas penché plus que ça sur la symbolique des noms mais bon, tout le monde ne peut pas s'appeler Thomas Hardy...) et les deux soeurs, l'ainée étant une affreuse peste du nom de Rosamund (Javotte donc) et la cadette, Posy étant un peu plus douce et gentille (Anastasie).

A la mort de son père, la pauvre Sophie se retrouve à la charge de sa belle-mère, qui accepte de continuer à l'entretenir pour la bonne raison que feu son mari lui a promis une rente plus importante si elle reste à sa charge. Malheureusement pour Sophie, elle se retrouve à faire le ménage, récurer l'argenterie, repasser les robes de ses demi-soeurs, etc. Sounds familiar ?

La situation initiale étant posée (je ressors mes cours de français de 6ème), l'élément perturbateur arrive sous la forme d'un bal donné par les Bridgerton, auquel sont conviées les 3 femmes Reiling. Sophie est obligée de rester à la maison, sa robe ayant été détruite par Araminta. Apparaissent alors les adjuvants, domestiques de la maisonnée, qui compatissent avec la situation de Sophie et l'aide à se préparer pour le bal masqué (elle ne sera donc pas reconnue) : une vieille (mais jolie) robe est sortie d'une malle, et un véhicule est amené devant le porche pour conduire la jeune femme doublement méconnaissable ( par sa tenue mais aussi son loup qui cache une partie de son visage) au bal. Jusque-là, à part reprocher un plagiat complètement assumé à l'auteure, je n'émettrai pas d'autres critiques.

Mon gros souci avec ce livre commence au bal : les héros se voient, et sont fascinés l'un par l'autre, si bien que Benedict attire Sophie sur une terrasse (en oubliant la politesse qu'il doit à ses invités mais cet homme se révélant être un rustre de la pire espèce par la suite, ce passage ne fait qu'annoncer la couleur) et commence à discuter avec elle, pour tenter d'en apprendre plus sur cette belle inconnue. Les héros finissent pas s'embrasser après que Sophie ait vu « sa propre âme dans les yeux de Benedict ». Vous l'avez compris, l'écriture commence à se gâter à ce moment-là. Je suis parfaitement consciente d'être en train de lire une romance mais quand même, épargnez-moi ce genre de descriptions. Je n'ai pas retenu tous les passages de ce genre, mais disons qu'il y en avait un certain nombre, du style, « Sophie sut à cet instant que sa vie ne serait plus jamais la même ». Bon, passons. L'héroïne s'enfuit sous les douze coups de minuit avant d'avoir révélé son nom au pauvre Benedict, qui devient obsédé par l'idée de la retrouver. Familiar much ? Il décide de faire le tour des maisons de bonne famille pour retrouver la femme la plus magnifique qu'il ait jamais vue. Pas de chance pour Sophie, Araminta a deviné (les souliers qu'elle lui avaient emprunté sont légèrement rayés) qu'elle était la belle inconnue dont tout le monde, y compris le Whistledown, parle. Elle décide donc de l'enfermer dans son placard, ce qui l'empêche de voir Benedict. Elle est ensuite chassée par sa jalouse belle-mère du domicile familial.

L'auteure nous offre alors une ellipse temporelle bienvenue. le lecteur se retrouve donc quelques années plus tard, dans la résidence d'un jeune aristocrate qui profite du départ de ses parents pour organiser une fête débauchée, à forts renforts d'alcool, de femmes de petite vertu et de jeux de carte impliquant des sommes d'argent conséquentes. Sophie y travaille comme domestique, c'est là qu'elle a trouvé refuge après avoir été contrainte de quitter sa maison quelques années plus tôt (elle a décidé de quitter Londres pour éviter de rencontrer Benedict ou de se retrouver nez à nez avec sa belle-famille). Benedict est invité à la soirée mais s'ennuie ferme. Il décide donc de rentrer, quand tout à coup il entend du bruit dans le jardin : c'est une domestique (Sophie, qu'il ne reconnait pas et ne reconnaitrait pas avant cette fameuse partie de colin-maillard chez les Bridgeton) qui s'apprête à être violée par son maitre et ses amis. En preux chevalier, il s'élance à son secours, bien décidé à occire le premier venu qui voudrait s'approcher trop près d'elle. Sophie, lasse des mauvaises intentions du jeune maitre de maison, de toute façon s'apprêtait à quitter sa place dans cette maisonnée. Elle part avec Benedict, qui lui propose de lui trouver une place chez sa mère. En attendant, une pluie drue commence à tomber ce qui oblige nos héros à trouver refuge dans le cottage de Benedict (qui s'appelle "Mon cottage", ça vous montre à quel point ce type a de l'imagination) non loin de là. le couple de domestiques qui s'occupent habituellement de l'entretien du cottage sont absents. Sophie se retrouve donc seul avec Benedict, qui tombe malade et trouve en Sophie une garde-malade très agréable, à tel point qu'il reste un peu plus que nécessaire alité. Remis sur pied, il décide d'aller piquer une tête dans le lac de sa propriété. Evidemment, Sophie, sans le savoir, décide d'aller se promener non loin, et l'aperçoit « dans le plus simple appareil ». ça ne vous rappelle pas un peu la série de 1995 de la BBC « Orgueil et Préjugés » ? Moi si. Après Charles Perrault, l'auteur fait un clin d'oeil appuyé à Jane Austen. A ce stade du développement, vous devez avoir compris pourquoi ce roman est sans doute un des moins originaux qu'il m'a été donné de lire (et Dieu sait que j'en ai lus).

Benedict décide alors de faire de Sophie sa maitresse, ce qu'elle commence par refuser catégoriquement. Face à un tel refus, après avoir insisté (le gars n'est visiblement pas habitué à ce qu'on lui refuse quelque chose) Benedict, offusqué, décide de soumettre Sophie à un chantage : soit elle rentre avec lui à Londres et devient sa maitresse, soit il la dénonce pour vol d'argenterie (une accusation fausse mais qui vaudrait à Sophie d'être emprisonnée voire pire). Problematic much ? Apparemment pas pour la jeune jouvencelle qui considère qu' « elle n'a aucune raison d'être en colère contre lui. Certes, il n'aurait pas dû l'amener à Londres contre sa volonté ; mais pouvait-elle lui reprocher d'espérer faire d'elle sa maitresse ? ». Personnellement, j'ai surtout été choquée par l'attitude de Sophie que par celle de Benedict. Révolte toi ma grande voyons.

Bon, à un moment du roman, rentrés à Londres, les héros finissent par coucher ensemble dans l'appartement de célibataire que loue Benedict. Les scènes érotiques (au nombre de 2 ou 3) sont assez problématiques, puisque Benedict impose complètement sa volonté à la jeune femme et est tellement sûr de lui que, même si Sophie, en bonne jeune vierge effarouchée, « ne sait pas ce qu'elle veut », lui si ! S'il est si expérimenté que ça, comme l'auteure l'écrit, ne devrait-il pas savoir que chaque femme est différente et qu'il est quelque peu présomptueux de prétendre connaitre les désirs/préférences sexuelles d'une femme avant de la connaitre ?

Un peu plus loin, notre gentleman (le roman s'intitule en anglais « an offer from a gentleman », même si j'ai du mal à voir en quoi Benedict Bridgerton est un gentleman. Si vous y parvenez, n'hésitez pas à m'écrire sur mon mur personnel de commentaires et à m'éclairer sur la question) « déclare d'une voix rauque : si tu veux que j'arrête, c'est tout de suite qu'il faut le dire. Pas dans dix minutes, ni même dans une seule. C'est maintenant, ou il sera trop tard ». Et le consentement dans tout ça ? Et qu'on ne vienne pas me brandir l'argument, parfois valable de « oh mais c'était une autre époque ». le roman est tellement improbable in so many ways que l'auteure aurait également pu se montrer un peu plus « moderne » dans sa vision des relations sexuelles. Surtout que la scène est ridiculeusement convenue. Un classicisime que l'on retrouve dans beaucoup de romans érotico-romantiques. le livre a été écrit en 2002, soit 20 ans auparavant. Période pré Metoo donc. Mais quand même. L'auteure est une femme pardi ! Elle est consciente que son roman se dirige à un public essentiellement féminin, parmi lequel des jeunes adolescentes. Vaya modèle pour se construire que celui où l'héroïne à laquelle on s'identifie se plie à la volonté et aux désirs d'un homme peu recommandable (on se rapproche dangereusement de 50 Nuances de Grey). le pire, c'est que je suis persuadée que j'aurais adoré le roman si j'avais eu 13 ans (une romance interdite entre deux jeunes gens de classe sociale différente, is usually a great romance material).

Bref, j'aurais aimé que Sophie se montre plus entreprenante et surtout qu'elle résiste un tant soit peu à ce type, qui, à mon humble avis, est le pire de la fratrie Bridgerton. Mais non, elle se contente de « savourer l'exquis plaisir d'être écrasée sous le poids de son corps ». Je ne sais pas vous, mais moi, si je me retrouve écrasée sous quelqu'un, je ne trouve pas cela exquis. A dire vrai, cette citation se trouve dans le tome 4, dans une scène d'amour entre Colin et Pénélope, mais je suis presque sûre de retrouver la même phrase dans le 3 (en effet, je n'ai pu m'empêcher de remarquer que l'auteure réutilisait les mêmes tournures de phrases pour les scènes romantiques et/ou érotiques).

Bref, revenons à notre histoire. Notre héroïne se retrouve engagée dans la maisonnée Bridgerton en tant que domestique, mais se voit autoriser à prendre le thé avec les demoiselles Bridgerton (dans le genre pas du tout réaliste, voici un bel exemple. Je conseille à l'auteure de regarder Downton Abbey à ses heures perdues, ses romans n'en seront que meilleurs), avec qui elle développe une sorte d'amitié. Entre temps, elle se donne à Benedict, corps et âme, même si elle a peur de tomber enceinte (ce qui est la raison pour laquelle elle ne veut pas devenir la maitresse de Benedict, pour ne pas engendrer un bâtard, elle-même étant la fille illégitime du comte de Penwood. Personnellement, si j'avais été à sa place, j'aurais eu tout un tas d'autres raisons de ne pas accepter d'avoir des relations intimes avec Benedict Bridgerton mais soit). Sauf qu'elle s'est faite repérer par Posy, sa demi soeur, qui ne sait pas tenir sa langue et qui répète à sa mère que sa demi soeur est de retour à Londres. Araminta trouve alors le moyen de l'accuser de vol (à sa décharge, Sophie a effectivement volé une broche de chaussures en diamant pour financer sa fuite) et d'appeler la police pour que Sophie soit enfermée. La jeune femme se retrouve donc sous les verrous, mais est sauvée de la potence ou d'un sort à peine plus enviable, les colonies, grâce à l'intervention de Lady Bridgerton et de son fils Benedict.

La fin est on ne peut plus classique : ils se marient, ont des enfants vivent heureux jusqu'à la fin des temps. Ce n'est pas tant la fin qui m'a dérangée mais la façon qu'à l'auteure d'y arriver.

Un autre point qui m'a beaucoup dérangée c'est qu'il n'y a pas vraiment de complicité entre Benedict et Sophie. Il y a juste une tension sexuelle et une attirance mais il faut plus que ça pour se marier à quelqu'un, non ? Ils ne pourraient pas discuter de littérature et de poésie ? J'ai trouvé que le déroulé de l'histoire et les plats dialogues ne nous faisaient pas voir naitre l'intérêt romantique. Un scénario avec pas mal de lacunes donc et des personnages fades, à peine rattrapés par les personnages secondaires, un héros possessif et manipulateur et une héroïne molle comme un chiffon à en faire pitié parfois. Je lui souhaite bon courage pour la suite de sa vie à supporter son époux, et espère très fort qu'elle sera veuve le plus rapidement possible, parviendra à s'affirmer et que ses 3 fils ne deviendront pas aussi misogynes que leur père (one can only hope) !

Pour terminer, je suis heureuse de voir que la plupart des gens qui ont lu l'entière saga considèrent que le tome 3 est de loin le pire, ce qui est aussi mon avis (parce que oui cher lecteur, j'ai continué). Sans doute que le fait que ma dernière lecture avant ce livre, les mémoires de la journaliste et activiste féministe Gloria Steinem, ne m'a pas aidée à passer outre le caractère résolument antiféministe de ce livre. Il donne en effet une image des relations homme-femme complètement clichée, très loin de la réalité et alarmant pour un public composé d'adolescentes.

Lecteurs et lectrices qui avez eu le courage de lire cette recension jusqu'au bout, passez votre chemin. Si vous êtes tout de même déterminés à lire la saga Bridgerton, sautez au moins ce tome-ci et passez directement au tome 4 ! Vous m'en serez reconnaissants.

Sur ce, je m'en retourne relire Jane Austen, une valeur sûre en ce XXIème marqué par la pauvreté de la littérature considérée comme « romantique » !
Commenter  J’apprécie          31
Cendrillon (quasiment) avec un Bridgerton qui ne marque pas les esprits. Je ne connais que la série et j'ai été très déçue. C'est énormément fleur bleue sans aucun plus.
Le petit journal n'apporte rien, on n'apprend rien de plus. Un tome inutile donc.
Commenter  J’apprécie          20



Lecteurs (1941) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3182 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}