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EAN : 9782363391155
330 pages
Finitude (02/05/2019)
4.38/5   4 notes
Résumé :
Bennie J. était un petit blanc pauvre d’Alabama. Premier de sa génération à sortir de la cabane familiale au fond des marais, il est un mélange détonnant de gentillesse du sud et de sans-gêne parvenu. Aujourd’hui, il est l’homme le plus puissant du Comté, sa femme est la plus belle, sa maison la plus grande et ses enfants les plus populaires de la région. Il s’est débrouillé pour tenir au creux de sa main le cœur, l’âme et le portefeuille de ses concitoyens en deven... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Eté 1970, Alabama, « le Coeur du Coeur de Dixie ». le comté de Sumpter, à la frontière du Tennessee, est un dry county, comme il en existe d'autres dans le Sud. Il est interdit d'y vendre de l'alcool. Ce n'est pas un problème pour Bennie J. Reynolds qui, issu d'une lignée d'habitants des bois et des marais versés dans le trafic, la corruption et la démerde, est devenu l'homme le plus puissant du comté. [S]a femme est la plus belle, sa maison la plus grande et ses enfants les plus populaires de la région. Grâce à son formidable sens des affaires, il s'est débrouillé pour tenir au creux de sa main le coeur, l'âme et le portefeuille de ses concitoyens en devenant le seul pourvoyeur d'alcool de la ville, la Cité de la soif comme il se plaît à l'appeler. Mélange détonnant de gentillesse du Sud et de sans-gêne parvenu, la famille Reynolds est un peu clinquante, certes, mais qu'importe. Ici on est dans le Sud, et dans le Sud on aime la réussite et on s'arrange avec le reste, du moment qu'on respecte les traditions, les chiens, l'élection de Miss Coton et la Fête du Raton Laveur. Pourtant, cet été 1970 pourrait bien ébranler toutes les confortables certitudes de Bennie J. Des changements s'annoncent avec le départ pour l'université de ses enfants, sa fille Winn et surtout son fils, Wright.

Le roman de Morris ouvre les portes d'une galerie de portraits, tous plus pittoresques les uns que les autres. Evidemment le clan Reynolds y prend la plus large place : Bennie J. le père, travailleur acharné, viscéralement attaché à sa famille et sa terre, à certaines traditions, adepte aussi du « My way » (et tant pis pour la casse) ; Maman Cordelle, la mère, entre frivolité et autorité ; Winn et Wright, les enfants ; Hannah, la cousine ave laquelle Wright a une liaison ; Mae Emma l'employée de maison noire considérée comme la « cousine » (parce que les conventions chez les Reynolds, on s'assoit parfois dessus) ; Jerry Lee, l'homme de main de Bennie J. qui a fricoté par le passé avec Coleen, la soeur de Maman Cordelle et mère d'Hannah ; Mamma Dog Midnight, enfin, la chienne de race Coonhound (chien de chasse adapté pour le raton laveur, d'où son nom), fierté de son maître. Autour d'eux, en admiration pour leurs personnes et leurs gestes, la bonne société du comté, les riches héritiers, les petits notables et les ruraux, pas tous rusés, dont Morris se fait fort de souligner les qualités et surtout les défauts, trop humains, avec un effet hilarant certain.

Bennie J. prend la vie avec son éthique, sudiste mais aussi bien à lui. « Quoi que tu fasses en ce bas monde, fais-le avec dignité et élégance » inculque-t-il à son fils. Cela signifie bosser comme un forcené de l'aube au crépuscule, dans ses échoppes ou bien en organisant une expédition à la dernière minute dans le Tennessee voisin pour abreuver les participants de la Fête du Raton laveur, ramasser les biftons et confier à ses enfants de les apporter en sachets à la banque, envoyer balader ceux qui l'ennuient, quel que soit leur statut, enterrer son chien avec pompe quand celui-ci meurt. C'est un père inquiet pour l'avenir de sa famille et de tout ce qu'il a construit. L'immense tendresse que l'homme d'affaires matois a pour les siens est touchante. Et sa philosophie de vie de redneck chauvin mal dessalé, tantôt bornée, tantôt easygoing, fait naître aisément le sourire :

Où est-ce que Kathy Lee va faire ses études déjà ? demanda-t-il en prenant le chiot sur ses genoux.
A Rutgers, dans le New Jersey répondit Wright.
J'sais pas pourquoi ils tiennent à envoyer leurs gamins dans une ribambelle d'écoles jusqu'à ce qu'ils aient trente ans. Envoyer Kathy Lee dans le Nord, merde alors.
B. J. , elle est allée au lycée de Sumpter. Et comme Lou Ann, elle continuera sans doute jusqu'à ce quelle obtienne un diplôme à Rutgers.
Rutgers ? On dirait le nom d'une école où on apprend à fabriquer des armes. J'sais pas pourquoi les Thomas se sentent obligés de fréquenter des écoles bizarres. Ouais si Bennie J. était jeune, y ‘a qu'un endroit où il voudrait aller : l'Université d'Alabama à Tuscaloosa. Et j'ferais des études de karaté. C'est quelque chose que personne peut t'enlever.
Winn (le contraire de Lose) voyage en Europe pour les vacances. La vie universitaire va l'éloigner à nouveau du comté et elle est à l'heure des choix, cela serre le coeur de Bennie J. « Dès que cette chère Winn apparaît, c'est la fête » est un mantra chez les Reynolds. Wright (le contraire de Wrong), beau et charismatique, auquel tout le monde prédit une carrière politique nationale, s'angoisse de quitter son monde et d'assumer sa relation avec sa cousine, renâcle à l'idée de travailler aussi dur que son père, veut régler quelques comptes avec les membres de la riche micro-société locale. C'est un adulte désormais. Enfin, sous le même toit, Hannah sombre dans la mélancolie, persuadée de mourir bientôt. Si Bennie J. a tiré sa propre force et sa propre morale à patauger dans les eaux turbides du marécage et de la contrebande (il sait d'où il vient et ne cesse de conter ses propres aventures comme celles de ses aïeuls), ses enfants, dosés en douce au gin-soda et grisés par la vitesse et la vie facile, lui apportent bien des tracas.

Le texte de P. Q Morris révèle la fine connaissance de son sujet, le Sud avec ses traditions et coutumes et ses habitants, et la maîtrise d'un art, saisir le sens d'un lieu et d'un moment et donner une consistance à ses personnages. Mais peut-être devrais-je me contenter de dire que ce roman est une sacrée bonne histoire, qui pétille de vie, suinte de raide et de sensualité et frise le barjo, pour notre plus grand plaisir. Si quelqu'un pouvait dire à Phillip Queen Morris que nous n'en avons pas eu assez, il en serait remercié.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
La guerre de Sécession
avait été une bonne chose
pour Cordelle Remington Reynolds

Quand Wendell Laves tendit les bras vers le ciel, Cordelle leva les yeux, comme s’il lui indiquait quelque chose là-haut. De toute l’assemblée, elle fut la seule à le faire. Tous les autres, soit une quarantaine d’hommes, avaient le regard rivé sur elle, ou sur Wendell, ou sur le cercueil de Jenny – mais surtout sur elle.

— Jenny était une sacrée chienne ! hurla Wendell Laves sur un ton apocalyptique, tandis que les six porteurs descendaient le petit cercueil dans la tombe.

Cordelle fixait toujours le ciel en pensant à sa fille, Winn, qui venait de terminer son année à l’Université de Louisiane. Elle rentrerait bientôt à la maison pour deux semaines, avant de partir en Europe avec sa colocataire jusqu’à la fin de l’été. Cordelle voulait que ces deux semaines à Big House soient exceptionnelles.

Olan Massey et Red Stinett se tenaient un peu à l’écart, vêtus quasiment de la même façon : pantalon kaki soigneusement repassé, chemise à col ouvert et brodequins. Depuis que le monde était monde, ni l’un ni l’autre n’avaient jamais porté de costume, pas même aux enterrements. Tous deux étaient persuadés que les choses ne tournaient plus tout à fait rond depuis le jour où Armstrong avait fait ce grand pas pour l’humanité, et ils ne voulaient porter ni veste ni cravate quand on viendrait les chercher pour le Jugement Dernier. Comme personne ne savait combien de temps il faudrait à Dieu pour juger chaque homme, chaque femme et chaque enfant ayant vécu sur cette terre, un col amidonné pouvait se révéler inconfortable.

Olan jeta un coup d’œil en direction de Cordelle, avant de chuchoter à Red, en prenant bien garde que personne ne l’entende :

— C’est toujours la femme de Bennie J. qui vient aux enterrements.

— Faut bien que quelqu’un amène Mama Dog Midnight, la Reine des Coonhounds1.

— Puisque Bennie J. est trop occupé, ça serait plutôt à son fils d’amener Mama Dog, nan ?

— Le jeune Wright ? Il est bien trop je-m’en-foutiste pour venir à un enterrement. Et sa sœur, pareil. Alors bordel, la femme de Bennie J. est bien obligée d’amener Mama Dog elle-même.

— J’me sens nerveux. Une femme aux obsèques d’un chien de chasse...

— Elle est née Républicaine et a été élevée en Républicaine, enchaîna Red comme si ceci expliquait cela.

— Naaan ! s’exclama Olan qui n’en croyait pas ses oreilles. Et moi qui connais Bennie J. depuis toutes ces années !

— Ouais. Elle est du comté de Campbell.

— Pas étonnant qu’leurs mômes soient pas comme les autres. Ça crée de drôles de trucs dans la descendance, les mélanges comme ça. Si l’sang est pas pur, ça peut donner des trucs bizarres, comme chez les chiens de chasse.
— Un jour, la pureté du sang s’ra devenue une denrée rare, conclut Red satisfait d’avoir résumé la situation.


La famille de Cordelle vivait déjà en Alabama avant la guerre de Sécession, à Campbell, un comté à une centaine de kilomètres de Sumpter. C’était un coin rocailleux et sablonneux, où le coton ne poussait pas, et où il n’y avait jamais eu d’esclaves. Quand le Sud était entré en sécession, le comté de Campbell s’était déclaré indépendant de l’Alabama ; il était devenu Républicain2 et avait formé son propre gouvernement. On y produisait beaucoup de bois, on y récoltait un peu de maïs, et on y distillait pas mal de gnôle. Cette position unique durant la guerre lui avait permis de n’être au service d’aucun camp, tout en vendant du whisky aux deux. Le comté de Campbell était toujours resté Républicain, et jusqu’à ce jour de 1970, c’était l’unique localité du Sud qui ne fut pas Démocrate.

Cordelle était née en 1925 mais à la différence de tous ceux qui, comme elle, ne faisaient pas partie de l’aristocratie, elle n’avait pas connu la misère durant la Grande Dépression. Mécanicien dans une région où l’industrie automobile naissante ne s’était pas encore bien implantée, son père Lucius Remington était devenu l’un des premiers constructeurs de moteurs du Sud. La Dépression, tout comme la guerre de Sécession, fut plutôt une bonne chose pour elle. Lucius avait décrété qu’il enverrait Cordelle et Coleen, sa cadette de cinq ans, au Pensionnat de jeunes filles du comté de Sumpter. Quand Cordelle eut seize ans, ce fut chose faite. Cette école, fondée en 1802, avait été épargnée par la guerre : alors que les troupes nordistes de Sherman, incendiant tout sur leur passage, s’approchaient de leur école, les élèves s’étaient postées avec détermination sous la galerie du bâtiment principal. La directrice s’était ensuite entretenue avec le colonel pour lui demander d’épargner son institution, dont la seule vocation était l’enseignement aux jeunes filles. Le colonel avait suspendu l’assaut avant d’envoyer un mot à Lincoln en personne, et le Président avait garanti la sauvegarde de l’établissement.

Des années durant, le pensionnat de Sumpter avait été ouvert aux Libéraux, aux Républicains, et à toutes les jeunes filles brillantes dont les familles étaient suffisamment aisées pour assumer les frais de scolarité. Son patrimoine historique unique était exhibé à la moindre occasion : la lettre de Lincoln était exposée dans le bureau de la directrice, ainsi qu’un buste du Président. Jusqu’au jour où Bennie J. le pulvérisa avec un fusil de chasse calibre douze à double canon scié.

Voilà comment cela arriva : après sa première année de pension, la famille de Cordelle rencontra de sérieuses difficultés financières. Durant son absence, Lucius avait sombré dans l’alcool et perdu toute sa fortune au jeu. Son épouse Ana, la seule personne capable de le ramener dans le droit chemin, était morte d’une pneumonie quand Cordelle était en quatrième. Lucius avait pensé que l’internat pourrait, chez ses filles, combler le vide laissé par la disparition de leur mère.

Cordelle, évidemment, fut contrainte de quitter le pensionnat, mais elle resta à Sumpter où elle loua une chambre et décrocha un emploi à la banque, tout en gardant l’espoir de reprendre ses études un jour. Même si Lucius avait diminué sa consommation d’alcool et sa fréquentation des salles de jeux, presque tout ce qu’elle gagnait servait à rembourser les dettes de son père. Elle réussissait tout de même à sauver quelques dollars sur son maigre salaire, économisant sous après sous pour payer ses futurs frais de scolarité. Chaque centime comptait, mais il fallait aussi envoyer de l’argent à Coleen pour qu’elle puisse continuer à s’offrir les jolis vêtements auxquels elle était habituée.

Cordelle rencontra Bennie J. Reynolds à la banque où elle travaillait — il était un de ses clients les plus importants et les plus singuliers. Un an plus tard, ils se mariaient. Par une chaude nuit d’été, assis sous le porche de leur maison, alors qu’ils discutaient de leur vie et de leurs futurs enfants, Bennie J. lui avait affirmé, avec un plaisir mêlé de fierté, qu’ils feraient de bonnes études. Il avait longuement évoqué les nombreuses façons dont les biens matériels pouvaient être dilapidés, en insistant sur le fait que leurs connaissances universitaires étaient une chose que personne ne pourrait jamais leur prendre. Après un moment de silence, durant lequel Bennie J. avait ressassé ses plans d’avenir avec jubilation, Cordelle avait exprimé ses regrets de ne pas avoir terminé ses études. Il avait alors réalisé avec inquiétude que s’il lui arrivait quelque chose, sa femme n’aurait pas la sécurité d’un diplôme pour s’en sortir. « Tu vas reprendre tes études au Lycée pour filles de Sumpter », lui avait-il dit ; ce à quoi elle avait répondu que seules les filles célibataires de moins de vingt-cinq ans pouvaient intégrer cette institution.

Un mois plus tard, Bennie J. avait confié à Greer Yarborough : « J’ai essayé différentes approches cordiales. Et bordel, j’ai été vraiment gentil. J’en ai fait des courbettes au président de cette foutue école, en lui expliquant bien les choses et les circonstances. Il a pas eu l’air de comprendre. » Alors le lendemain, Bennie J. était entré dans le bureau du président avec un sac rempli de billets de vingt dollars et un fusil de chasse calibre douze à double canon scié. Il s’était dirigé vers le type installé derrière sa table et avait jeté le sac devant lui :

— Il y a assez de cash là-dedans pour payer les trois ans de frais de scolarité de Cordelle Remington Reynolds. Et elle ne sera même pas interne dans votre pensionnat. Dans deux ans, sa sœur s’inscrira à son tour. Je vous apporterai de nouveau de l’argent à ce moment-là.

Le président l’avait regardé comme s’il était gravement dérangé, sans remarquer le fusil de chasse ni même jeter un œil au sac de billets.

— Monsieur Reynolds, j’ai bien peur que nous n’ayons déjà discuté longuement de tout ça. Vous n’avez apparemment pas saisi...

Sans attendre la fin de sa phrase, Bennie J. avait levé son arme et tiré sur le buste de Lincoln. Une fois le bruit de la déflagration évanoui et les débris retombés, il avait dit, dans l’odeur de la poudre :

— Merde, pas facile de manquer sa cible quand elle est si proche. Mais regardez, j’ai un autre canon à gauche.

C’est ainsi que Cordelle put réintégrer le Lycée pour filles de Sumpter. Bennie J. n’était pas particulièrement enclin à la violence, pourtant il savait se montrer intraitable quand il s’agissait d’obtenir ce qu’il voulait.
À cette époque, toute la famille de Cordelle commençait à s’en sortir, même si Lucius s’était un peu remis à boire et à jouer. Certains cultivaient du maïs et se livraient au trafic de whisky de contrebande. Après la Seconde Guerre Mondiale, tout l’Alabama était devenu prospère sauf le comté de Campbell, autoproclamé « État libre » et resté indépendant. Puis les choses avaient brutalement changé : alors que les trois oncles de Cordelle dirigeaient le comté depuis des années — ce qui n’avait aucune valeur en-dehors de ses frontières —, un de leurs voisins, Big Jim Folsum, avait décidé de devenir gouverneur de l
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Découvrez l'émission intégrale ici : https://www.web-tv-culture.com/emission/fanny-wallendorf-jusqu-au-prodige-53573.html Du plus loin qu'elle s'en souvienne, Fanny Wallendorf a toujours eu le goût de l'écriture. Dès 7 ans, elle garde en mémoire les courts textes qu'elle produisait. Mais c'est bien par la lecture qu'elle prend le chemin de ce qui fera d'elle une romancière. Fascinée par l'écriture et le personnage du poète et écrivain américian Neal Cassady, compagnon de route de Jack Kerouac, elle traduit ses correspondances et frappe à la porte des éditions Finitude qui s'enthousiasment pour son projet. Nous sommes en 2014. Dès lors, Fanny Wallendord traduit pour cette maison plusieurs textes de Raymond Carver et Phillip Quinn Morris. Mais Fanny Wallendorf n'oublie pas la gamine qu'elle a été et les propres histoires qu'elle a envie de raconter. Elle concrétise son rêve en 2019 avec « L'appel » puis en 2021 avec « Les grands chevaux » qui révèlent une écriture sensible, poétique mais rigoureuse et exigeante. Janvier 2023, voilà le 3ème titre de Fanny Wallendorf, « Jusqu'au prodige ». Nous sommes dans les années 40, la guerre n'est pas finie mais la Résistance est en marche. Thérèse a dû fuir, la mère est morte, le père est au combat, son frère, Jean, a été d'elle. La jeune Thérèse devait trouver refuge dans une ferme du Vercors mais la femme qui devait l'accueillir étant morte, c'est le fils de la ferme qui l'a reçue et en a fait son objet, l'a enfermée. Il est le chasseur. Quatre ans plus tard, au hasard d'une inattention de son geôlier, la jeune fille parvient à s'échapper. Mais là voilà seule dans l'immensité de la forêt, sans savoir où aller, cherchant à échapper aux menaces réelles ou fantasmées. Seule le souvenir de ses proches permet à Thérèse de garder l'espoir et d'envisager un avenir en retrouvant son frère Jean. Trois jours, trois nuits dans cette forêt. le doute, la peur, l'incertitude, le désespoir… jusqu'au prodige. Le texte est écrit à la première personne du singulier, c'est bien Thérèse qui nous parle et nous entraine dans cette aventure, ce chemin parsemé de ronces qui mène vers l'âge adulte. Le roman de Fanny Wallendorf est une réussite tant par l'originalité du sujet, la construction de l'histoire et la qualité de l'écriture, belle et sensible, presqu'onirique, qui rappelle que le moindre soupçon d'espoir peut aider à se relever de toutes les épreuves. « Jusqu'au prodige » de Fanny Wallendorf est publié aux éditions Finitude.
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