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EAN : 9791022600408
12 pages
Editions Métailié (17/10/2013)
3.25/5   2 notes
Résumé :
Dans ces récits solidement construits, l'inquiétante étrangeté de chaque détail, l'horreur toute simple ? donc absolue ? et le réalisme alimentent un fantastique aussi spectaculaire qu'ambigu ; fantastique parfois drôle, plausible et cependant opaque comme peuvent l'être la monstruosité de l'enfance, la force tonnante d'un fleuve en crue, l'inclémence de la forêt vierge et des midis tropicaux ou le délire de l'homme, délire de l'amour ou folie de mort.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Un grand frisson vous parcourt l'échine à mesure que s'avance la colonne de fourmis tueuses (aussi appelées fourmis légionnaires et de telles invasions sont souvent désignées en Amérique hispanophone sous le terme de " marabunta ").

On sent très vite que Benincasa, un jeune comptable citadin, a eu une mauvaise idée de vouloir faire le dur et de venir en forêt subtropicale émoustiller sa virilité cachée. Il a pourtant mis de belles bottes toutes neuves, il a pourtant pris une carabine avec lui mais le plus dangereux, dans la forêt, ce sont rarement les très grosses bêtes…

La forêt a ses codes, ses pièges, ses endroits à éviter, exactement comme la ville, avec cette nuance encore que les dangers de la ville proviennent généralement des hommes et que nous sommes donc logiquement armés pour en comprendre et décoder les traquenards. Avec la forêt, c'est un peu différent ; il faut un peu d'intuition, un peu de chance et surtout, surtout, beaucoup d'expérience…

Je vous laisse dans la forêt, en compagnie de Benincasa, aller essayer de récolter le miel sylvestre… Elles n'ont pas l'air bien terrible ces abeilles, elles n'ont même pas de dard… Prudence Benincasa, prudence ! Et comme disait Régis Laspalès dans l'un de ses premiers sketchs : « Y en a qu'ont essayé… Y-z-ont eu des problèmes ! »

Encore un exemplaire du remarquable savoir-faire de nouvelliste d'Horacio Quiroga. En soi, l'histoire m'a moyennement plu mais je reste réellement admirative de son style d'écriture qui, même en traduction, est une pure merveille, de fluidité, de simplicité et d'efficacité. Mais plutôt que de m'étendre dans un avis trop sirupeux ou trop âpre, le mieux sera toujours que vous alliez vous faire votre propre opinion par vous-même car ce que je peux penser ou écrire ne signifie pas grand-chose.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
— Eh, roupilleur ! Lève-toi ! Elles vont te manger tout cru.
Benincasa s'assit brusquement sur son lit, ébloui par la lumière des trois lampes tempête qui remuaient d'un bout à l'autre de la pièce. Son parrain et deux péons aspergeaient le sol.
— Qu'est-ce que c'est ? Qu'est-ce que c'est ?, demanda-t-il en sautant à terre.
— Rien… Attention à tes pieds… La " correction ".
Benincasa avait déjà entendu parler de ces curieuses fourmis que nous appelons " correction ". Elles sont petites, brillantes, et marchent rapidement en formant une colonne plus ou moins large. Elles sont essentiellement carnivores. Elles avancent en dévorant tout ce qu'elles rencontrent sur leur passage : araignées, grillons, crapauds, vipères, et tous les êtres qui ne peuvent leur résister. Il n'est pas d'animal, pour grand et fort qu'il soit, qui ne fuie devant elles. Leur entrée dans une maison suppose l'extermination absolue de tout être vivant, car il n'est pas de recoin ou de trou, si profond soit-il, où le fleuve dévorateur ne se précipite. Les chiens aboient, les bœufs mugissent, et l'on est forcé de leur abandonner la maison sous peine d'être rongé jusqu'au squelette en dix heures. Elles restent au même endroit un, deux et même cinq jours, selon sa richesse en insectes, en chair ou en graisse. Quand tout est dévoré, elles s'en vont.
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Video de Horacio Quiroga (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Horacio Quiroga
« […] « La poésie est parole dans le temps », Machado (1875-1939) n'a pas cessé de l'affirmer. Encore fallait-il que le temps ne se résumât pas à la pression immobile du passé sur la circonstance, ni la parole au simple ressassement de l'irrémédiable. Certes Machado […] a éprouvé une manière d'attirance étrange devant la négativité et la noirceur du destin de l'Espagne. Il ne s'y est point abandonné. Ou plutôt, avec une véhémence souvent proche du désespoir, une tendresse mêlée de répulsion et de haine, il a tenté, longuement, d'en sonder les abîmes. […] La poésie - Machado, seul de sa génération, s'en persuade - n'a plus pour tâche de répertorier pieusement les ruines ; elle se doit d'inventer le futur, cette dimension héroïque de la durée que les Espagnols ont désappris dans leur coeur, dans leur chair, dans leur langue depuis les siècles révolus de la Reconquête. […] […] Nostalgique de l'Inaltérable, à la poursuite du mouvant… Par son inachèvement même, dans son échec à s'identifier à l'Autre, la poésie d'Antonio Machado atteste, et plus fortement que certaines oeuvres mieux accomplies, la permanence et la précarité d'un chemin. Hantée par le néant, elle se refuse au constat de l'accord impossible. Prisonnière du doute et de la dispersion, elle prononce les mots d'une reconnaissance. Elle déclare la tâche indéfinie de l'homme, la même soif à partager. » (Claude Esteban.)
« […] “À combien estimez-vous ce que vous offrez en échange de notre sympathie et de nos éloges ? » Je répondrai brièvement. En valeur absolue, mon oeuvre doit en avoir bien peu, en admettant qu'elle en ait ; mais je crois - et c'est en cela que consiste sa valeur relative - avoir contribué avec elle, et en même temps que d'autres poètes de ma génération, à l'émondage de branches superflues dans l'arbre de la lyrique espagnole, et avoir travaillé avec un amour sincère pour de futurs et plus robustes printemps. » (Antonio Machado, Pour « Pages choisies », Baeza, 20 avril 1917.)
« Mystérieux, silencieux, sans cesse il allait et venait. Son regard était si profond qu'on le pouvait à peine voir. Quand il parlait, il avait un accent timide et hautain. Et l'on voyait presque toujours brûler le feu de ses pensées. Il était lumineux, profond, car il était de bonne foi. Il aurait pu être berger de mille lions et d'agneaux à la fois. Il eût gouverné les tempêtes ou porté un rayon de miel. Il chantait en des vers profonds, dont il possédait le secret, les merveilles de la vie ou de l'amour ou du plaisir. Monté sur un Pégase étrange il partit un jour en quête d'impossible. Je prie mes dieux pour Antonio, qu'ils le gardent toujours. Amen. » (Rubén Darío, Oraison pour Antonio Machado)
0:00 - Titre 0:06 - Solitudes, VI 3:52 - du chemin, XXII 4:38 - Chanson, XLI 5:39 - Humour, fantaisies, notes, LIX 7:06 - Galeries, LXXVIII 7:54 - Varia, XCV, Couplets mondains 9:38 - Champs de Castille, CXXXVI, Proverbes et chansons, XXIX 10:14 - Champs de Castille, idem, XLIII 10:29 - Prologues. Art poétique. Pour « Champs de Castille » 12:17 - Générique
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