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(01/01/1960)
3.38/5   4 notes
Résumé :
Jean-Joseph Rabearivelo (1901-1937) est un des principaux poètes malgaches du début du siècle dernier. Présent (après sa mort) dans l'anthologie que Léopold Sédar Senghor a consacrée aux poètes «nègres et malgaches», il fut de son vivant un lecteur boulimique, un commentateur très fin de la littérature et un véritable polygraphe : poésie, théâtre et roman étaient à son registre, sans oublier les nombreux articles qu'il a écrits - en français et en malgache. Les deux... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
"Et quand il me regarda, quand il explora les monts et les plaines
dans le creux de mes mains,
quand son regard éteint croisa le mien
et y devina une flamme pacifique,
je crois encore que sa jeunesse s'y débattait,
s'y débattait en pure perte !" tiré du poème le bon vieux
J'ai apprécié le recueil de poème au style parfois varié, présenté parfois sous forme de fable
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Je ne suis pas une grande lectrice de poésies mais il faut bien de temps en temps sortir de son confort . Comme plusieurs lecteurs et lectrices du challenge globe-trotteurs ont lu de la poésie ce recueil m'a tentée. Bien m'en a pris , les poèmes sont tout simplement beaux. La tournure, les images évoquées, m'ont plue . Après avoir pris connaissance de la vie de ce poète je suis encore plus impressionnée par la qualité de ses écrits. Je ne suis pas certaine de savoir bien en parler mais je n'ai aucun regret d'avoir tenter la poésie .
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Ta flûte,
tu l’as taillée dans un tibia de taureau puissant,
et tu l’as polie sur les collines arides
flagellées de soleil ;
sa flûte,
il l’a taillée dans un roseau tremblotant de brise,
et il l’a perforée au bord d’une eau courante
ivre de songes lunaires.
Vous en jouez ensemble au fond du soir,
comme pour retenir la pirogue sphérique
qui chavire aux rives du ciel ;
comme pour la délivrer
de son sort ;
mais vos plaintives incantations
sont-elles entendues des dieux du vent,
et de la terre, et de la forêt,
et du sable ?

Ta flûte
tire un accent où se perçoit la marche d’un taureau furieux
qui court vers le désert
et en revient en courant,
brûlé de soif et de faim,
mais abattu par la fatigue
au pied d’un arbre sans ombre,
ni fruit, ni feuilles.
Sa flûte
est comme un roseau qui se plie
sous le poids d’un oiseau de passage –non d’un oiseau pris par un enfant
et dont les plumes se dressent,
mais d’un oiseau séparé des siens
qui regarde sa propre ombre, pour se consoler,
sur l’eau courante.

Ta flûte
et la sienne –
elles regrettent leurs origines
dans les chants de vos peines
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Un Clin D’œil.


Les yeux s’ouvrent, les yeux se ferment,
— on ne sait s’il peut frapper aux portes du ciel,
pendant ce temps l’éclair le plus rapide.
Les yeux s’ouvrent, les yeux se ferment,
— arrivent-il à franchir ce qui forme l’univers pour une fourmi,
le pas hésitant d’un enfant?

Les yeux s’ouvrent, les yeux se ferment:
tes songes deviendront des cauchemars
si tu penses trop à ce qui peut mystérieusement se passer
pendant ce temps!

Quelles rides, que de rides secrètes
plissent alors le front de la terre,
et les joues de ta bien-aimée,
et celles des femmes que tu désires,
et celles des autres que tu ne connais même pas!
Quelles ébauches de fils blancs
s’apprêtent à coudre la jeunesse
et tressent le linceul qui enveloppera
les personnes qui ont trop vécu!

Les yeux s’ouvrent, les yeux se ferment —
Si tu vas à ces fenêtres
Ouvertes sur le monde,
n’y dénombre pas les fleurs qui viennent de naître
sur la tombe de celles qui sont déjà tombées;
ne cherche pas à y trouver les stèles commémoratives
de ce qui n’est plus
ou de ce qui a changé dans le silence du Sort ;
— ces stèles écroulées aussitôt érigées
au cimetière qui s’étend derrière les yeux.
N’y contemple que cette jeunesse éternelle
qui s’offre à toi,
en un clin d’œil,
et qui est fille des vieux mondes successifs.
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...Ta flûte
et la sienne –
elles regrettent leurs origines
dans les chants de vos peines.
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Forêt bruissant de silence,
Forêt où s’est évadé l’oiseau à prendre au piège,
l’oiseau à prendre au piège qu’on fera chanter
ou qu’on fera pleurer.
À qui l’on fera chanter, à qui l’on fera pleurer
le lieu de son éclosion.
Forêt. Oiseau.
Forêt secrète, oiseau caché
dans vos mains
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Presques songes
Danses



Extrait 3

Ce ne sont ni plaintes, ni chants
qui fleurissent son visage :
des larmes l’imprègnent seules
au souvenir de tous les morts…



Se souvenir… Comme une pleine lune
  près de chavirer et de n’être plus visible,
  voici le printemps qui s’effeuille
  et n’est plus qu’un tombeau de feuilles mortes…



Et les doigts se rencontrent :
  les doigts frêles de la femme-enfant,
  et les doigts inertes de la vieille femme,
  doigts pareillement translucides –


se rencontrent et forment comme une passerelle
  qui relie le crépuscule
  déjà éclos sur les collines
  avec le jour qu’annonce le coq !
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Videos de Jean-Joseph Rabearivelo (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Joseph Rabearivelo
Le poème, Jean-Joseph Rabearivelo lu par Gaston Dubois
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