Encore un livre trouvé à Domfront ! J'étais content !
Ce livre narre la première période du Duc Guillaume : de sa naissance (1027 ou 1035?) à son couronnement comme roi d'Angleterre à Westminster cathedral(ou plutôt "abbey") le 25 décembre 1066.
Robert le Diable, 6e duc, a un fils, Guillaume avec la belle lavandière Arlette (paysanne), à Falaise, puis meurt en croisade.
Les barons normands ne veulent pas d'un bâtard comme duc. Il est caché comme garçon de ferme.
Henri 1er, roi de France doit l'adouber comme chevalier, mais il lui prend Falaise ! Guillaume lui reprend, et va se faire adouber en Angleterre par le roi Edouard, semi-normand grâce à une ancêtre Emma. Edouard, qui n'a pas de fils, veut Guillaume comme successeur.
1047 : Val es Dunes : Guillaume, grâce au perfide roi Henri 1er, reconquiert la Normandie que les barons lui contestent.
Guillaume est amoureux de Guenièvre, mais sa mère la fait assassiner, et place la fille du duc picard, Mathilde, sur le chemin de Guillaume.
1050 : mariage à Rouen avec Mathilde.
1060 : pour la 3ème fois, Henri 1er s'attaque à Guillaume, mais celui-ci le repousse encore, à Varaville.
Le vieil Edouard d'Angleterre envoie Harold en Normandie prévenir qu'il veut Guillaume comme successeur.
Serment de Bayeux : Guillaume oblige Harold à délivrer son message devant tous les barons.
1066 : le roi Edouard meurt. L'archevêque de Cantorbury annonce que sa volonté est qu'Harold soit proclamé roi d'Angleterre. le fidèle Gollet rapporte cette traîtrise à Guillaume.
1066 : Guillaume, avec l'appui du pape, soulève une armée.
De son côté, Mathilde contacte le roi Harada du Dannemark, un de ses cousins. Il débarque à York.
Harold le tue, puis retourne vite dans le sud, mais Guillaume a déjà débarqué, à Pevensey, et il a tout le temps de disposer ses troupes pour la bataille de Hastings. Harold y meurt, blessé à l'oeil, puis tué.
Guillaume va se faire couronner à Westminster.
J'ai été fasciné par la vie fabuleuse de notre chevaleresque ancêtre.
Il aura, par la suite, vingt ans pour stabiliser le royaume d'Angleterre, tout en surveillant son duché de Normandie. Il fera ainsi maints aller et retour de l'un à l'autre.
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Difficile de faire la part du vrai et du faux dans ce roman historique un peu trop hagiographique de la vie de Guillaume à la conquête de sa gloire au dépend de ses amours. On reste donc un peu sur sa faim, l'histoire étant trop belle pour être crédible. Mais ça se lit facilement sans déplaisir.
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Par ce chaud jour de printemps finissant, va de par une forêt silencieuse en ce midi, une troupe de cavaliers. A leur tête chevauche Robert, le fils puîné du défunt duc de Normandie. A la mort du noble duc, l'aîné de la maison a été élu par les barons duc et protecteur de Normandie et Robert a reçu en apanage l'Hiémois, aux vertes collines. Or Robert chevauche vers Falaise avec toute sa mesnie car son jeune coeur est gonflé de colère. Depuis longtemps déjà il avait ouï dire à la cour de son père que des bourgeois de Falaise, qui tous sont de la corporation des pelletiers, braconnent dans les domaines ducaux, sans prendre souci du droit seigneurial; ainsi dépeuplent-ils les forêts de leurs bêtes à fourrure afin d'alimenter leur commerce. Maintenant qu'il tient en fief ces forêts, il a hâte de se rendre à Falaise afin de châtier ces marchands dont l'audace et l'impudence sont si longtemps demeurées impunies de par négligence et grande débonnaireté du défunt duc.
Cependant vaste est la forêt et dense est la plante des arbres. Robert qui tient sur son poing son gerfaut au regard aigu, suivi de ses chiens à la course rapide, a couru un grand cerf sans parvenir à le forcer, et voici qu'il s'est égaré avec quelques-uns de ses valets. En vain recherche-t-il le chemin dont il s'est imprudemment éloigné lorsqu'en une clairière il voit un homme au plus fort de son âge qui cependant va seul et à pied, tenant en sa main le bourdon du pèlerin.
- Vavasseur, fait sire Robert en retenant son palefroi, êtes-vous de ce pays et en quel lieu vous rendez-vous, l'escarcelle au côté ?
Le voyageur s'est arrêté : il lève son regard vers le jeune comte :
- Beau sire, dit-il, si vous voulez savoir quelle route je veux suivre, sachez que c'est celle de Compostelle, car je désire y prier mon seigneur saint Jacques, afin que mon âme soit sauvée du feu de l'enfer, car j'ai failli.
- En quoi, sire, avez-vous failli, car je crois voir sur votre front une belle sérénité que pourraient envier bien de saints prud'hommes.
- Cette sérénité est pour moi chose nouvelle, fait le pèlerin. Je ne veux vous celer la raison pour laquelle je me rends outre-Pyrénées car il convient que tous ceux qui m'oient sachent comment le Seigneur Christ, qui pour nous périt sur la croix, a porté sa lumière en mon âme.
- Je veux bien vous entendre, sire, mais je vous prie d'être bref, car j'ai hâte d'être à Falaise dont j'ai perdu la route, en forçant quelque cerf.
- Vous la retrouverez sans mal si vous empruntez cette sente. Elle conduit à une grande trouée par laquelle vous atteindrez un large chemin qui vous mènera droit à Falaise. Et maintenant, beau sire, sachez que j'avais un frère qui était mon aîné de deux années. Il possédait de grands biens dont partie provenait de l'héritage paternel. Moi-même j'avais eu ma part des richesses laissées par notre père, mais j'avais eu tôt fait de tout dilapider dans les tavernes et les bourdeaux, au milieu des plus méchantes gens que l'enfer ait vomies, gente folle et faillie de toute vertu. Or il advint que mon frère eut débat avec la mon et celle-ci lui répliqua si vivement qu'en fin de compte elle l'emporta. Mon frère laissait une veuve et deux enfants en bas âge, et moi je fus chargé de la tutelle des deux varlets. J'avais dissipé mon héritage et le démon me souffla à l'oreille de saisir pareille occasion pour regarnir mon logis. C'est ainsi que j'ai réussi à gruger ceux que j'aurais dû protéger et je les abandonnai au seuil de la misère tandis que j'allais par les rues de notre ville en riche équipage. Mais si je fus suffisamment habile pour que les hommes m'en tinssent quitte, il n'en fut pas pareillement pour ma conscience et dès lors j'ai vécu l'âme partagée entre l'inquiétude de perdre ces biens indignement acquis et le remords d'avoir trahi la foi qu'en moi a placée mon défunt père. Alors que j'aurais dû prendre de l'embonpoint et aller le front haut dans le respect que portent les nommes à ceux qui ont su prendre dans leurs rets dame fortune, je ne cessais de perdre du poids et je penchais mon front lourd de soucis, l'âme rongée de la crainte du châtiment de Dieu que je savais ne pas être de mon côté. Cependant, je restais à demeure à ce carrefour des vices et des vertus sans oser m'engager décidément sur la voie gauche ni cependant prendre audacieusement la voie droite. Je n'osais me rendre au moutier afin d'y confesser mes méfaits autant par grand orgueil que par crainte de me voir mis en demeure de rendre les biens que je m'étais injustement appropriés; mais je redoutais à tout instant de trépasser et de devoir comparaître devant Celui qui trônera dans la lumière au jour du grand jugement, l'âme toute noircie de si mortel péché.
Conférence Cercle Ernest Renan - Orphée, orphisme et christianisme par Guy RACHET