Au moins, il n'y a pas de mensonge, ou presque. La quatrième de couverture promet une « chronique facétieuse d'un règne », celui d'
Emmanuel Macron. Avec un peu d'espoir, on s'attend à une satire, mais non, et de toute façon, ce n'est pas exactement ce qui nous était promis. Alors, au final, c'est sans grand étonnement qu'on constate une bienveillance assez pénible pour le chef de l'État, là où il y aurait eu de la place pour une critique acerbe et autrement plus drôle. D'ailleurs, les plaisanteries annoncées se limitent rapidement aux sobriquets que l'auteur donne à chacun des acteurs de la vie politique : le Prince pour
Emmanuel Macron, Mlle de Montretout pour
Marine le Pen, le duc de Sablé pour François Fillon, Nicolas-le-Fripon pour
Nicolas Sarkozy, le baron de la Méluche pour
Jean-Luc Mélenchon, etc.
Reprenant la vie de l'actuel président, de sa jeunesse dans un établissement jésuite jusqu'à ses premières difficultés à la tête de la France (préfigurant la contestation des Gilets Jaunes), il est cependant difficile d'en apprendre davantage que ce qui était déjà de notoriété publique. Au final, on peut s'interroger sur l'utilité du livre, si ce n'est d'être un rappel léger d'une ascension. D'autant plus léger qu'on ne compte pas vraiment de saillie au cours des différents chapitres qui s'enchaînent avec une certaine platitude et un manque total d'analyse... Un manque d'analyse qui fait de
Donald Trump un « pachyderme » et un « analphabète » ; qui fait des islamistes des « crétins », des « têtes molles », des « cinglés », des « débiles », etc. Toute la complicité qu'on peut ressentir pour ces jugements aussi consensuels que gratuits, ne dispense pas d'un fond.
Si un second volet est déjà prévu pour la suite du quinquennat (ce qui viendra compléter non seulement ce premier opus mais une collection de chroniques du même genre amorcée bien plus tôt), on peut souhaiter à
Patrick Rambaud de s'engager franchement sur le boulevard que lui ouvrent les ridicules et les aberrations de l'époque, sans plus souffrir des facilités ou des complaisances qu'il s'est malheureusement trop accordées ici.