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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le Norvégien Askild Erikkson, ingénieur cubiste, ivrogne, contrebandier et survivant des camps de concentration, domine sa famille qu'il tyrannise pendant de longues années. En nous racontant son histoire, son petit-fils nous entraîne page après page dans une fresque extravagante, débordante d'énergie où les anecdotes se répandent, hors de contrôle, pleines de coeur de chiens fous, de vilains garçons, de parents étranges et de secrets. Elles révèlent la vraie fortune de cette famille "tuyau de poêle": la survie entre dysfonctionnement profond et persistance l'amour.
Ramsland capture magistralement une litanie zigzagante de souvenirs à travers les trois générations d'une smala scandinave pour nous offrir un roman drôle et touchant où l'on ne s'ennuie jamais. C'est parfois sombre, même brutal, grossier et dérangeant par endroits, surtout quand il aborde les thèmes des camps de concentration, de la maltraitance envers les enfants, de l'alcoolisme, et du viol mais c'est le plus souvent très drôle, chaleureux et émouvant. Une jolie découverte.
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Celui qui a été toute sa jeunesse terrorisé par des têtes de chien nous raconte l'histoire de sa famille.
Nous nous perdrons avec lui en rencontrant ses arrière grand parents … Ses grands parents … Ses parents … ses oncles et tantes … ses cousins et cousines … les prénoms s'enchaînent Niels, Thorsten, Ellen, Askild, Anne Katrine, Line, Stine … et encore j'ai du en oublier … il y a tant de personnages que parfois on s'y perd un peu surtout que la chronologie n'est pas toujours respectée … un récit d'aujourd'hui et des sauts dans le temps !
Il faut être attentif car c'est une famille où il se passe beaucoup de choses.
C'est passionnant, on y croise la route de Folke Bernadotte (1), l'homme qui a réalisé l'opération de sauvetage « les bus blancs » sans laquelle l'histoire de la famille n'aurait pu être écrite.
Le style est plaisant, l'humour et la dérision toujours au rendez-vous. Une lecture agréable pour commencer l'année.
Il ne me reste plus qu'à rechercher « l'oeuf » l'autre roman traduit de cet auteur.

(1)
Folke Bernadotte est un diplomate suédois né le 2 janvier 1895. Il est connu pour avoir négocié la libération de 15 000 prisonniers des camps de concentration durant la seconde guerre mondiale. Il est mort assassiné le 17 septembre 1948 a Jérusalem, par des membres du groupe terroriste juif sioniste Lehi.
Avant la guerre, il joue un rôle important dans le scoutisme suédois.
En 1945, alors vice-président de la Croix-Rouge suédoise, Bernadotte essaya de négocier un armistice entre l'Allemagne et les Alliés. À la toute fin de la guerre, il reçut l'offre faite par Heinrich Himmler d'une reddition complète de l'Allemagne vis-à-vis de la Grande-Bretagne et des États-Unis, à la condition que l'Allemagne soit autorisée à poursuivre la résistance contre l'union soviétique. Cette offre fut refusée par le Royaume-Uni et les États-Unis.
Peu avant la fin de la seconde guerre mondiale, Bernadotte organisa l'opération de sauvetage Bus blancs pour évacuer des déportés, notamment norvégiens et danois, dans des hôpitaux suédois, ainsi que des déportés francophones du Cap Arcona. Il libéra ainsi 15 000 personnes de l'enfer des camps de concentration, et acquit une immense popularité. Cette opération résulte de l'intervention de plusieurs personnes, en particulier en Allemagne, et le rôle de Folke Bernadotte fut moins central - tant sur le plan des décisions à obtenir du côté de l'administration allemande dirigée par Himmler que sur le plan de l'organisation pratique des transports et de l'évacuation des déportés - que ce qu'il a pu être dit et écrit, par lui-même en particulier ou dans la Suède d'après-guerre.
Cependant, des travaux historiques récents1 indiquent que cette opération avait un coût moral, longtemps occulté : pour permettre la libération des prisonniers scandinaves, quelque 2 000 autres prisonniers, malades ou mourants « principalement français, mais aussi russes et polonais », furent sortis du camp nazi de Neuengamme et transférés vers d'autres camps nazis. le transfert fut effectué dans les mêmes « bus blancs », conduits par des chauffeurs suédois, qui servirent à l'évacuation des Scandinaves.
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Bon, allons-y gaîment : ce livre n'est ni plus ni moins qu'un petit bijou capable, me semble-t-il, d'atteindre chacun dans son petit coeur. Si vous aimez les destins pas ordinaires racontés avec brio… foncez !
Lien : http://lemondeselonpickwick...
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Tête de chien, c'est le surnom du narrateur (Asger, de son vrai nom) qui raconte l'histoire de sa famille, transbahutée entre la Norvège et le Danemark.

Tout commence par le grand-père Askild, échappé d'un camp de concentration en Allemagne, en échange de la vie d'un autre. Un passé dont ce grand-père, alcoolique notoire et peintre cubiste à ses heures, ne se remettra jamais et engendrera une descendance haute en couleurs. de sa rencontre avec (Grand-mère) Bjork, qui, à l'époque avait pour marque de fabrique d'avoir les gencives qui saignent, naîtra Niels Junior, autrement nommé Feuille de chou (à cause d'une paire d'oreilles digne de Jumbo l'Elphant), tête de turcs des autres gamins jusqu'au jour où son cousin Tête de Pomme lui montre comment décocher des coups de pieds à l'endroit sensible masculin pour se faire respecter et dont la voix - imaginaire - de la Dent Dure lui révèle comment faire fortune au port de Bergen grâce à la chasse aux crabes géants. Feuille de Chou est le frère aîné d'Anne Katrine l'attardée mentale, dite La Merdeuse (qui deviendra une grosse tata au quintal gélatineux, moquée par Tête de chien, son neveu, et sa nièce, Stinne, qui passe leur temps à la traiter de "grosse tomate". Anne Katrine est la grande soeur de Knut, le petit frère qui a mis les voiles pour la mer le jour de ses 14 ans en lui promettant de revenir la chercher pour l'emmener avec lui en voyage en bateau où elle pourra boire des jus de fruits à longeur de journée.

Car fiche le camp est une spécialité des enfants de cette famille : Feuille de chou disparaît dans la forêt ensorcelée du Nordland, habitée par des personnages et animaux fantastiques. Il y entre adolescent boutonneux pour en ressortir une semaine plus tard, homme, ayant rencontré 2 jeunes filles féériques, une blonde et une brune ! Seulement voilà, il aurait mangé des champignons hallucinogènes...

Le cousin Tête de Pomme a pris le large à bord d'un bateau pour fuir ses responsabilités vis-à-vis d'une jeune fille. Mais c'est pour mieux revenir, transformé en héros des temps modernes, en mec, en vrai, tatoué et tout (je ne vous dirai pas où!) aux yeux de Knut qui suivra son exemple.

Tête de chien à son tour, fuit à Amsterdam pour ses études de peinture.

Des personnages qui passent leur temps à fuir une réalité économique et familiale un peu difficile : Askild se fait virer chez tous les employeurs à cause de son alcoolisme, les affaires de Tête de chou adulte péréclitent, les grand-parents sont trop envahissants. Etre ailleurs pour être "comme des coqs en pâte", selon l'expression d'Askild. Voici donc un petit aperçu de cette famille pas tout à fait comme les autres.

Un roman dense, très drôle et bourré de tendresse, parfois triste aussi. Un saga familiale danoise que je lâche difficilement. J'espère qu'un jour Morten Ramsland écrira la suite car franchement, c'est génial. Une narration vive et franche où un chat s'appelle un chat, sans fioriture, mais d'où la poésie n'est cependant pas absente.

Une belle découverte avec cet écrivain danois dont j'ignorais jusqu'à l'existence il y a peu.

Je remercie les Editions Gallimard et Babellio pour l'envoi du livre.
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le 5 mars 1944, à l'aube, le grand-père du narrateur s'échappe du camp de concentration de Sachsenhausen avec un camarade, rattrapé par deux soldats, on lui a offert, ignoblement, de sauver sa vie en prenant celle de son compagnon, à coups de poings.
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Survivre à l'horreur, redevenir quelqu'un, fonder une famille, croître et multiplier malgré ce cauchemar de toutes les nuits, c'est donc le point de départ de ce roman familial que reconstitue le plus jeune : il tente de comprendre pourquoi son clan est aussi compliqué, pourquoi il n'est jamais parvenu à se fixer sans céder au vertige de la fuite (librairie Mollat)...
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Askild, le grand-père, peintre cubiste, père de famille alcoolique, hante alors les bars clandestins, son perroquet sur l'épaule, son incapacité à se fixer oblige sa famille à la suivre dans ses pérégrinations à travers la Scandinavie.
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Bjørk, la grand-mère, petite femme effacée, passionnée pour les romans sentimentaux mettant en scène des médecins, aillant d'ailleurs succombé au charme de Thor, son ancien amoureux médecin, la seule qui finalement aurait pu changer le destin de la famille, mais chut, je ne peux en dévoilée plus pour ne pas vous gacher votre lecture...
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Asger, le narrateur, leur petit fils nous conte son histoire et celle de leurs enfants pour terminer sur sa propre histoire... un roman de grandes espérances, saturé de poignantes désillusion... la honte et le remords
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Une famille en figures hautes en couleurs mais reste dominée par le couple que forment les grands-parents et la promesse qu'«on sera comme des coqs en pâte» et le désenchantement, quand «ça se gâte». Un voyage à travers la scandinavie ou plutôt une fuite, comme le lit l'auteur par cette phrase : «de toute évidence, dans cette famille, on a la manie de ficher le camp» (p.434)
Lien : http://mazel-livres.blogspot..
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Yann Queffélec n'est pas fils unique. Il est le "mal placé" d'une fratrie de quatre : le troisième, précédé d'un frère aîné -le préféré- et d'une soeur, et suivi d'un petit dernier. Celui dont l'accouchement fut le plus douloureux. le ton est rapidement donné : petit, il s'entend dire par son père qu'il a dû se tromper de famille. Il se sent le mal aimé d'un foyer dont les autres membres semblent bénéficier d'une attention et d'une affection paternelles qui lui sont refusées.

Henri Queffélec est un homme intelligent et cultivé, exigent, au sarcasme facile, et un père, du moins pour le petit Yann, distant et abrupt, d'une condescendance dédaigneuse confinant parfois au mépris..
Une bonne partie de l'existence de l'auteur semble n'être qu'une succession de vaines tentatives pour plaire à celui à qui il voue une inconditionnelle admiration. L'aura, le prestige qui entourent cet écrivain reconnu par ses pairs comme le grand romancier maritime français du XXème siècle, son assurance et l'étendue de son savoir, renvoient son fils à un sentiment d'infériorité, provoquant chez lui le besoin constant de se montrer -sans succès- à la hauteur. En faisant de son père un modèle, l'enfant goguenard aux résultats scolaires médiocres -ainsi qu'il se décrit- a fixé la barre trop haut...

Mais le véritable et plus grand drame de Yann Queffélec, l'évidence la plus poignante qui émane du récit, est l'incapacité dans laquelle il se trouve à communiquer avec son père, même devenu adulte. Ses tentatives pour lui exprimer ses émotions et la souffrance qu'a imprimé en lui le rejet paternel, finissent systématiquement par avorter, lui laissant un sentiment toujours plus grand d'impuissance et de frustration.

Si Pascal Bruckner a su devenir un adulte épanoui en assumant des choix à l'encontre des espoirs paternels, Yann Queffélec a au contraire suivi les traces de celui à qui il ne rêve que de ressembler. le père et le fils partagent le même amour de la mer, et le même attrait pour l'écriture. L'approbation paternelle, voire même une certaine forme de reconnaissance -il n'oserait tout de même pas quêter son admiration-, lui sera toujours refusée. Henri Queffélec, implicitement ou non, ne manque jamais de lui rappeler qu'il est l'indétrônable écrivain qui a rendu leur nom célèbre. Et il reproche à son fils, notamment dans son premier roman, de régler ses comptes... non pas que cela paraisse le gêner personnellement. Il s'agit là, ni plus ni moins, d'une critique, qui se veut objective, du travail de Yann.
Ce dernier l'admet d'ailleurs bien volontiers : ce qu'il ne peut dire ou écrire à son père, il l'exprime, indirectement, dans ses romans, exutoires au mal-être et aux non-dits qui ont laissé en lui une amertume irrésolue.

On ressent dans "L'homme de ma vie" la profonde mélancolie qui en résulte, mais c'est aussi un récit très vivant, et même souvent cocasse. Par le truchement de ses souvenirs de jeunesse, passée entre le Paris et la Bretagne des années 50, l'auteur nous livre maintes anecdotes à l'occasion desquelles il restitue avec justesse et humour les couleurs et l'imagination de l'univers enfantin.

Un roman touchant, dont le style diffère de celui "d'Un bon fils" par une résonance plus marquée des émotions sur un style plus abrupt, plus "coloré". L'impossibilité pour Yann Queffélec de s'affranchir du joug paternel a laissé des stigmates qui se révèlent dans son écriture, mais c'est aussi ce qui la rend remarquable...
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Ce roman retrace une épopée familiale (sur 3 voire 4 générations). le narrateur, Asger Eriksson (dit Tête de Chien) est fils de Leïla et de Niels junior (Tête de Chou) et petit fils d'Askild et de Bjork. Sur un ton d'autobiographie, Tête de chien narre l'histoire de cette famille haute en couleur. J'ai adoré partager la vie de ces personnages, tous plus authentiques les uns que les autres.

Les passages sur l'enfance de Tête de Chou (fils de Bjork et Askild) restent mes préférés. Les anecdotes sont drôles ou émouvantes, mais font toujours mouche. J'ai vraiment senti en lui un personnage hors du commun (impression qui s'est confirmée à la fin du roman). Tête de Pomme (cousin de Tête de Chou) m'a, quant à lui, beaucoup amusée. Il serait intéressant de disséquer ces protagonistes abordés par l'auteur. Tous possèdent une importance capitale quant au destin de cette famille.

Les personnages sont assurément le point fort de ce roman.

(Plus sur mon blog...)
Lien : http://ulaz.vefblog.net
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Editions Gallimard 448 pages

« Nous, on aimerait vraiment savoir comment il a survécu, pour être franc, on aimerait vachement le savoir. On voudrait savoir comment il s'en est sorti, ce qui explique que moi, le plus jeune, et ma soeur Stinne, l'aînée, nous sommes venus au monde. Mais Grand-Père se referme comme une huître et descend du schnaps. Il refuse de raconter ce que les Allemands lui ont fait."La peste ou le choléra", dit-il à la place. »

Asger Eriksson finira par savoir comment son grand-père Askild a traversé la guerre, et comment il a séduit sa grand-mère Björk, malgré l'opposition des parents de la jeune fille, riches armateurs à Bergen, en Norvège.
Il nous parlera des boîtes de conserve de Björk, remplies de l'air de sa ville natale, dont elle aura besoin une fois loin de chez elle, et des grandes oreilles de son propre père Niels qui lui permettent d'entendre des choses inouïes…
Des années trente à nos jours, son récit embrasse les bonheurs et les malheurs d'une famille comptant plus d'un personnage loufoque en son sein, et entraîne le lecteur dans une saga étourdissante.
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