Mission sur terre

Il y avait quelques bonnes idées, avec l’extraterrestre qui se met dans la peau d’un champion de boxe, cette mission sur terre pour retrouver ses congénères échoués accidentellement, et le personnage est assez attachant. Les combats de boxe ajoutent de l’intérêt au récit. Mais l’ensemble souffre sérieusement de cohérence, pour ce qui est de la volonté de discrétion, faire passer le personnage dans la peau d’un grand champion n’est sans doute pas très logique. les retournements de situations et les solutions trouvées par l’auteur pour sortir notre héros des mauvais pas sont franchement bâclées, avec par exemple cette histoire de boulettes de gaz soporifique. Et surtout, la vision politique, éthique est à la limite nauséabonde, les écologistes sont des terroristes, les méchants sont communistes (forcément), les démocrates américains sont de fichus racistes (???) et utiliser le mot “nègre” est parfois courant dans de vieux romans, mais on est tout de même en 1981 !
La bonne idée de situer un récit de science fiction dans l’univers de la boxe, même traité de façon assez caricaturale est sans doute le point fort, ce qui m’a principalement plu dans ce roman, ce qui sauve ce qu'il reste à sauver. Il y a de l’action, du mouvement, disons que ça se laisse lire. Mais dans l’ensemble, ce roman semble tout de même avoir été bâclé et ne vole vraiment pas très haut.

Comme le dit JamiK : " Mouais... disons que ça se laisse lire." Car même si, comme son paternel dans la série "Les ancêtres" que je viens juste de finir, l'auteur a décidé de nous raconter son histoire à la 1ere personne du présent, il s'en sort quand même mieux. mais pas au point de me faire aimer ce style narratif, faut pas abuser.

Surtout au service d'une histoire peu captivante à mon goût. Elle m'a même un peu emmouscaillé (car oui j'ai au moins appris un mot grâce à cette lecture, je n'aurai pas tout perdu). Bon pour être franc, elle se laisse lire, mais elle manque d'originalité et de cohérence. Même le côté boxe, qui pourtant n'est pas courant dans l'univers de la SF et qui aurait donc du être rafraichissant, est loupé, pas assez poussé. Les combats sont bâclés, trop vite expédiés. Dommage !

Le personnage principal ne m'a pas plus convaincu que ça. Il avait pourtant une bonne base : un extraterrestre qui a une antenne pour lire dans les pensées et dont le peuple, à ce que j'ai cru comprendre, ne ressent pas ou peu d'émotions se retrouve envoyé dans le corps d'un humain, perdant par de la même son antenne et le pouvoir lui étant lié, mais y gagnant des émotions à la place. Malheureusement tout cela n'est que trop superficiellement exploité. En même temps on ne peut pas beaucoup approfondir en à peine 130 pages.

Et puis y a les fameuses boules vertes, je ne sais pas combien de fois il les cite en une quinzaine de pages, mais je suis sûr qu'il bat un record dans la répétition. le pire c'est que c'est même pas un création de lui, mais juste une réadaptation plus perfectionnée d'une arme inventée et déjà trop utilisée par son père dans le dernier tome des Ancêtres.

Enfin y a la vision des écolos qui est quand même très caricaturale, je vous renvois à la citation que j'ai mise, et le mot nègre qui revient deux à trois fois de trop pour un roman des année 80.

Conclusion : cette semaine, pour la 1ere fois on a photographier le centre d'un trou noir et, ho surprise ! il ressemble à ce roman. Bref passer votre chemin avant d'être aspiré dans un monde parallèle où la littérature est maltraitée.