Lignes de fuite

Triste Sire D Sup/TD inf ; 250 mètres
Au printemps 2007, la France vote. L'élection présidentielle. Il s'agit de choisir un remplaçant à Jacques Chirac. Le 22 avril, j'avais effectué mon devoir civique pour le premier tour et nous avions, avec Daniel Cabanel et Laurent Raulle, trouvé un cheminement sympa au cœur de la pointe secondaire au Cap d'Aou. Du calcaire, des cannelures et quelques jardins botaniques pour bien se rappeler qu'on est au cap d'Aou, au printemps. Et puis des discussions... Avec du recul, nous avions baptisé cette voie « sombre dimanche ». Un candidat, pas de notre goût, ni de notre bord, était arrivé en tête du premier tour, qualifié pour le second avec l'ex-compagne du futur président, celle du « changement, c'est maintenant ». Quelques jours plus tard, il transforme l'essai et lamine Ségolène. Le « triste sire » est élu, pour cinq ans. Cinq années au cours desquelles il tisse sa toile, installe ses copains et instaure magouilles en tous genres. Des casseroles.
Je l'ai déjà évoqué au début de cet ouvrage. Le nom de baptême de cette voie dont je suis fier (pas de la voie, du nom!) coule comme une logique aux autres itinéraires de l'époque (la mémoire courte, écoliers vos papiers, No Raffaran, matin brun...). J'aime la politique, ses écarts, les petites phrases et raffole de la mauvaise foi de nos dirigeants, du tous bords s'entend. Aujourd'hui, après avoir juré de ne plus revenir sur le devant de la scène, zorro triste sire reprend du service, élu président de l'UMP, rebaptisée les Républicains. Et oui, eux, ils sont Républicains. Ce nom de voie n'avait pas fait l'unanimité ; il y aurait des grimpeurs de droite. Où sont les varappeurs chevelus en salopettes de couleurs écolos et anarchistes ? Un internaute à l’affût de la moindre nouveauté me reprochait de mélanger politique et escalade. Je lui conseillais d'ouvrir des voies, d'en baptiser les tracés à grands coups de «Avec Fillon tout est bon », « A l'UMP prends ton pied », « Mon petit roquet » et éventuellement de répéter la dite ligne, au demeurant jolie...
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