La casa di ringhiera

Voici un petit livre charmant, sorti en avril 2015 en Italie, et placé sous les auspices croisés du polar et du roman à la forte unité de lieu, comme l'était celui d'Alaa El Aswany, L'immeuble Yacoubian.
Dans le cadre typique d'un immeuble milanais à cour et balcons intérieurs, divers habitants mènent une vie plus ou moins paisible mais leurs destins vont s'entrecroiser par le biais du hasard, à travers deux événements apparemment dramatiques : la disparition d'un homme et la mort d'une femme. Les différents protagonistes sont d'abord Amedeo Consonni, un retraité menant une vie rangée mais fasciné par la chronique criminelle et amateur de documentation et d'enquêtes personnelles sur les cas les plus intrigants, tandis qu'il garde son petit-fils de quatre ans, Enrico, hors périodes scolaires. Puis la famille Giorgi, les parents, et les deux enfants, dont le père est un alcoolique incorrigible. Un autre retraité plus âgé, De Angelis, est obnubilé par sa vieille Opel et sa place de stationnement. Enfin un jeune couple aux mœurs mouvementées, Antonio et Erika, est devenu le voisin immédiat de Consonni.
Ce dernier consacre tout son temps à l'élucidation amateur d'un crime mystérieux, celui du Sphinx de Lentate, un modéliste passionné d'égyptologie assassiné chez lui et dont le cadavre a été disposé étrangement.
Mais voici que des coups et des cris se font entendre chez les voisins et Amedeo, découvrant le corps sans vie d'Erika, va se trouver pris dans un imbroglio et un enchaînement débridé de situations loufoques, impliquant Enrico, les enfants Giorgi, Antonio le mari violent, mais aussi le père alcoolique, qui avait disparu mystérieusement, et encore d'autres acteurs inattendus dans un vaudeville désopilant où le suspense ne faiblit pas plus que la fantaisie.

Un livre marqué par l'attention aux "anciens" et aux manies qui agrémentent leurs petites vies rangées, comme à leurs fantasmes policiers ou autres, tandis que parallèlement les enfants se révèlent des protagonistes très actifs et d'une grande maturité.

Dommage que le rythme échevelé de la seconde moitié du roman s'essouffle avant la fin. Mais dans l'ensemble, on passe un bon moment !
Lu en V.O.