Un livre d'horreur chez Gallmeister ? Non, un livre d'horreurs, nuance !
Dans
True Story traduit par
Jacques Mailhos,
Kate Reed Petty nous plonge dans le quotidien de la jeunesse américaine insouciante, à l'image de la vie du jeune Nick : la fin du lycée et l'attente des acceptations en universités ; l'équipe de crosse, sport d'équipe aux valeurs mâles et collectives ; les fêtes régulières, et l'alcool, et les joints, et les filles…
Et un soir, une énième beuverie, un retour en voiture avec Alice, jeune fille ivre morte à moitié inconsciente sur la banquette arrière à côté de Richard tandis que Max conduit. Un geste de plus, un geste de trop. Une blague de garçons ? Un viol caractérisé.
« …Tout simplement un samedi soir sur la terre » aurait dit Cabrel, mais un acte nié dont les conséquences n'ont pas fini de hanter la vie d'Alice et de son amie Haley qui va vouloir en raconter l'histoire. Mais aussi à d'autres niveaux celle de Nick, de Max ou de Richard.
Ce livre est un livre d'horreurs, une plongée au coeur de la portée de nos actes et de la mesure différenciée de leurs conséquences, avec tout ce que cela comporte de courage ou de lâcheté, de compromission ou d'acceptation, de simples remords ou de réel pardon.
Mais si je l'ai aimé, je suis pourtant resté un peu spectateur de ce livre qui m'a parfois paru un peu confus, peut-être à l'image de la tempête incessante qui occupe la tête d'Alice ou à un autre niveau, celle de Nick. le style, mélange de récit choral, de mails et de théâtre, a probablement contribué à cette confusion, comme l'arrivée d'un twist final faisant basculer le livre dans un genre dont il aurait pu se passer.
Reste cependant une belle approche de la négation de l'évidence et de ce fossé qui sépare, encore, le regard des garçons et des filles sur la portée d'un même acte. L'horreur aurait-elle un sexe ?