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3,61

sur 451 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un roman malin et énervant.
Ca commence comme dans un film pour ados américain, avec la petite ville et son lycée, ses joueurs de la crosse qui se prennent pour des cadors, leurs hormones en folie, leurs fêtes alcoolisées... et les filles qui trinquent. Et puis, on suit quelques personnages à des périodes différentes, en se demandant "où veut en venir l'auteur ?".

Car Kate Reed Petty mélange les genres (mystère, autobiographie, horreur...) et formats (scenarii, brouillons de lettres, mails...) pour fabriquer un roman insaisissable, constitué d'un amas de pièces de puzzle qui ne s'imbriquent les unes dans les autres que dans les toutes dernières pages. Même si j'ai admiré l'audace de tels découpage et montage, je suis parfois restée perplexe devant leur utilité narrative.
Toutefois, j'ai apprécié la façon dont l'auteur aborde la "culture du viol" répandue dans les lycées américains, en dépassant les clichés des garçons-qui-sont-tous-des-violeurs et des filles-qui-l'ont-bien-cherché. L'intrigue sur laquelle repose son récit est bien plus subtile et pertinente que cela. Mais c'est également à ce niveau que le roman m'a semblé manquer de cohérence dans sa structure, Reed Petty s'éloignant parfois de son sujet pour nous égarer dans d'autres directions -et cela a fini par m'agacer. Car dans cette histoire, il est essentiellement question de mensonges, de manipulations et de mises en abîme, et les lecteurs ne sont pas épargnés.

C'est donc un roman intelligent, ambitieux, bien maîtrisé, et on sent que l'auteur l'a soigné et s'est fait plaisir en l'écrivant. Mais si ma lecture fut agréable, je n'ai pas apprécié d'avoir été "baladée" une fois le livre refermé ; ce qui démontre néanmoins le talent de Reed Petty.
(Et aussi mon degré de susceptibilité).
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Un livre d'horreur chez Gallmeister ? Non, un livre d'horreurs, nuance !

Dans True Story traduit par Jacques Mailhos, Kate Reed Petty nous plonge dans le quotidien de la jeunesse américaine insouciante, à l'image de la vie du jeune Nick : la fin du lycée et l'attente des acceptations en universités ; l'équipe de crosse, sport d'équipe aux valeurs mâles et collectives ; les fêtes régulières, et l'alcool, et les joints, et les filles…

Et un soir, une énième beuverie, un retour en voiture avec Alice, jeune fille ivre morte à moitié inconsciente sur la banquette arrière à côté de Richard tandis que Max conduit. Un geste de plus, un geste de trop. Une blague de garçons ? Un viol caractérisé.

« …Tout simplement un samedi soir sur la terre » aurait dit Cabrel, mais un acte nié dont les conséquences n'ont pas fini de hanter la vie d'Alice et de son amie Haley qui va vouloir en raconter l'histoire. Mais aussi à d'autres niveaux celle de Nick, de Max ou de Richard.

Ce livre est un livre d'horreurs, une plongée au coeur de la portée de nos actes et de la mesure différenciée de leurs conséquences, avec tout ce que cela comporte de courage ou de lâcheté, de compromission ou d'acceptation, de simples remords ou de réel pardon.

Mais si je l'ai aimé, je suis pourtant resté un peu spectateur de ce livre qui m'a parfois paru un peu confus, peut-être à l'image de la tempête incessante qui occupe la tête d'Alice ou à un autre niveau, celle de Nick. le style, mélange de récit choral, de mails et de théâtre, a probablement contribué à cette confusion, comme l'arrivée d'un twist final faisant basculer le livre dans un genre dont il aurait pu se passer.

Reste cependant une belle approche de la négation de l'évidence et de ce fossé qui sépare, encore, le regard des garçons et des filles sur la portée d'un même acte. L'horreur aurait-elle un sexe ?
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1995. Raccompagnée chez elle par deux lycéens au sortir d'une fête trop arrosée, Alice s'endort sur la banquette arrière. elle ne se souviendra de rien. Quelques heures après, les garçons ricanent, en présence d'Haley, amie d'Alice, du bon moment passé avec cette dernière sur la banquette arrière. Haley parle.
2015. de tous ces protagonistes, aucun n'a échappé à la rumeur qui a enflé. Où qu'ils soient dans leur vie, tous sont restés sur cette banquette.

J'aime bien les romans décousus, faits de pièces éparses et disparates, l'effet est souvent réussi. Mais ici j'ai eu la sensation qu'on atteignait aux limites du creative writing avec un assemblage qui, en dépit d'une tension efficacement maintenue, tient de l'artifice. Sans doute est-ce du au fait que j'ai eu du mal à croire à cette histoire, à intégrer les codes si "young American" du récit, et à m'apitoyer encore une fois sur une jeune femme victime des hommes - ce thème qui submerge la littérature américaine récente commence à me lasser.
Bref, pas convaincue par ce roman qui m'a semblé, comment dire, atypique dans le catalogue de Gallmesiter.
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1999 : un groupe d'ados américains, les hormones dans le tapis, cherchent les invitations à des fêtes de style « open house », peu importe les prétextes invoqués. Alcool, drogue et sexe doivent impérativement être au rendez-vous, dans l'ordre ou le désordre. Quinze ans plus tard, une jeune femme présente à l'une de ces soirées vit encore avec le souvenir nébuleux d'une agression sexuelle subie par deux garçons sur le siège arrière d'une voiture lors d'un raccompagnement tardif.
Kate Reed Petty a construit son roman sous forme de patchwork, assemblage divers de témoignages, de conversations, de scénarios et de rédactions scolaires autour de l'événement traumatisant vécu par ses personnages. Les agresseurs, la victime et leurs connaissances évoluent ainsi en parallèle de cette histoire, cristallisée au fil du temps, de manière différente, dans les esprits de chacun.
J'ai été déroutée plusieurs fois par le style littéraire du roman, doté d'une écriture à plusieurs niveaux, malheureusement pas toujours égaux. Certains passages m'ont agacée par leur piètre qualité.
Dans l'ensemble, j'ai trouvé cette histoire intéressante, même si on la retrouve souvent abordée dans les trames romanesques, le thème reste encore et toujours d'actualité.
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Le thème de la rumeur, finalement peu abordé dans la littérature cache un autre fléau dans ce livre : le poids de la parole des hommes.
Ici, il est question d'un lycée, d'une équipe réputée de crosse, d'une fille d'une école privée.
Puis tout s'enchaîne lors d'une soirée : l'ivresse, la colère, la rumeur...avérée ou non ? Vient ensuite la peur. Il est intéressant de suivre le parcours des différents protagonistes, tous liés à cette rumeur.
La construction du livre est très originale mais n'en est pas moins lassante : les brouillons, les synopsis, les notes sont pour moi trop longues. En outre, la narration est assez confuse. Il est toujours intéressant de varier les points de vue dans un roman, mais cela nécessite une justification plus pertinente que celle laissée à la fin. C'est donc un premier roman ambitieux dévoilant quelques fragilités.
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Une soirée étudiante alcoolisée, la banquette arrière d'une voiture, 1 fille, 2 garçons, plusieurs versions...
Mais que s'est-il réellement passé ce soir d'été 1999? Car la rumeur enfle, une rumeur qu'on manipule au gré des intérêts des uns et des autres, une rumeur qui prend toute la place à tel point qu'elle peut bouleverser des destins.
Cette soirée nous est tout d'abord racontée par Nick, un des amis de l'équipe de Cross des 2 garçons au coeur de la rumeur, ce récit est donc tout à fait subjectif et nous laisse avec de nombreuses interrogations. Mais n'imaginez pas découvrir la vérité avant un bon moment, l'auteure va se délecter à nous promener d'un personnage à l'autre grâce à une construction vraiment très originale. Ainsi chaque partie est un peu comme une pièce d'un puzzle que vous ne pourrez admirer qu'à la toute fin.
Il m'a fallu un petit temps à la fin pour déterminer à quel point j'avais apprécié cette lecture car j'ai parfois eu le sentiment d'être perdue dans l'histoire principale alors que chaque partie m'avait pourtant vraiment tenue en haleine. le tableau final rattrape heureusement tout cela.
Pour conclure je dirai que c'est un livre surprenant, beaucoup plus que ce à quoi on pourrait s'attendre, peut-être moins par l'histoire en elle-même que la manière dont celle-ci nous est dévoilée…
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Un texte qui permettrait aux vieilles dames aigries de cracher: « de mon temps, on savait se tenir ». Car au premier abord, ce roman relate la jeunesse de lycéens américains des années 90 comme on en trouve plein: forts en sport, occupés sans motivation à se trouver une place en fac et aimant faire la fête le weekend avec beaucoup de bière, beaucoup de beuh et beaucoup de filles. Sauf que l'histoire dérape, comme deux des ados susmentionnés qui profitent de l'état d'ébriété d'une lycéenne. Ce roman qui jusqu' alors ne cassait pas de briques devient plus profond et interroge: sur le consentement, sur le mensonge, sur la justice, sur les ravages d'une simple rumeur, sur les limites d'une amitié. Dommage que le roman soit trop brouillon: ça saute trop les années, ça alterne trop les points de vue, ça varie trop les techniques narratives. A une page de la fin on comprend la motivation de l'auteur, mais ça ne console pas de la dure lutte que le lecteur a menée page après page pour suivre l'histoire. Avec un récit mieux construit ce roman aurait eu tout bon.
Lien : https://tsllangues.wordpress..
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Kate Reed Petty signe ici un roman hors norme, à la narration et à la forme particulières. Alice écrit, prête-plume de métier, scénariste à l'adolescence, elle rédige également des lettres, des mails à son amie et complice Haley. Mais voilà, Alice traîne un lourd fardeau depuis sa dernière année de lycée, la rumeur court qu'elle aurait été abusée sexuellement par deux garçons lors d'une soirée trop arrosée, ne lui reste aucun souvenir sauf ce pesant sentiment d'ignorance.
L'auteure s'en sort à merveille niveau écriture, la construction est également un point fort, certains chapitres sont passionnants, et le thème abordé est traité ingénieusement. Mais à trop vouloir nous déstabiliser, j'avais parfois la sensation d'être perdue, on passe d'un chapitre captivant à un autre totalement confus et à la fin lorsque toutes les pièces de ce curieux puzzle s'imbriquent, je me suis demandée quel était le sens de tout ça. Pas facile de vous en dire plus sans vous révéler l'intrigue, c'est une histoire que j'ai apprécié lire mais qui me laisse une regrettable impression.
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"True Story" est ce roman plutôt difficile à résumer, tant sa structure est singulière et les chapitres très différents les uns des autres, alternant plusieurs formats ou supports d'écriture et différents types de narration.

Un lycée américain, des garçons membres de l'équipe de crosse qui misent tout sur leurs résultats sportifs pour décrocher des bourses ou les meilleures facs, des parents souvent absents qui permettent aux ados d'organiser de grandes fêtes alcoolisées dans leurs villas… Non, je ne cauchemarde pas, je suis bel et bien en train de lire un Gallmeister. Passé l'étonnement de voir le tant aimé nature writing habituel chassé sans aucun scrupule, l'intrigue reprend sa place avec une rumeur, une terrible rumeur qui emporte tout sur son passage au lycée : Alice a-t-elle été abusée par Richard et Max, lors de la dernière soirée bien trop arrosée de l'équipe ?

J'ai trouvé ma lecture de ce roman assez inégale, puisque certains passages m'ont bien plu tandis que d'autres m'ont sérieusement ennuyé. Globalement, ça manque de fluidité, de linéarité dans l'enchaînement des chapitres, et l'originalité ici présentée par l'auteure a, selon moi, ses limites. La démarche n'est vraiment pas inintéressante et le sujet traité mérite de l'attention et de la visibilité, mais ça n'a tout simplement pas pris sur moi. J'ai lu ce livre sans véritable enthousiasme.

Les dernières pages donnent tout de même toute sa consistance à l'ensemble, loin d'être mal ficelé, et sont nécessaires pour apprécier l'histoire dans sa globalité.
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Voilà un roman bien étrange et pour le moins original. Dans les années 90, une soirée entre lycéens organisée par l'équipe de crosse, cherchant du sexe au moyen de l'alcool. Deux d'entre eux raccompagnent une fille totalement ivre chez elle puis se vantent de l'avoir agressée sexuellement. Aveu ou fanfaronnade, la rumeur fait l'histoire. Des bourreaux comme de la victime. Elle devient fondatrice, son ascendance est expérimentée sur les quinze années suivantes. Qu'en reste-t-il ? Un poison tenace pour chaque protagoniste et un bordel monstre dans la vie d'Alice, la victime d'un acte dont elle ne connaît pas les contours.

Ce bordel se traduit par une construction narrative inventive, comme un puzzle fait de longs récits (de témoins ou d'Alice), de scripts écrits dans l'enfance avec sa meilleure amie, de rédactions d'entrée à l'université, de mails… au lecteur de s'y perdre pour éprouver les fragiles fondements d'Alice, apercevoir les ramifications d'un passé omniprésent, mesurer l'inaccessibilité de la vérité d'hier et combien elle crée pourtant celle d'aujourd'hui.

Ce premier roman est intéressant. Il cherche une voie nouvelle pour aborder la culture du viol chez des lycéens sportifs décérébrés, mesurer le poids intime de la rumeur et la puissance sourde de la violence performative, celle de ces vérités qui nous construisent indépendamment de leur consistance matérielle. Il m'a suffisamment intrigué pour ne pas le lâcher, quand bien même je me suis demandé ce que j'étais en train de lire durant toute la première moitié… il m'a finalement cueilli, en basculant peu à peu vers une sorte de thriller, qui permet de rassembler une à une les pièces dispersées. Me reste tout de même le sentiment d'avoir été confronté à un exercice littéraire qui pique certes la curiosité mais dont l'efficacité est finalement discutable : l'histoire était bonne et se suffisait à elle-même, sans certains « gadgets ».
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