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Fear Agent tome 2 sur 6
EAN : 9782355740183
126 pages
Akileos (05/06/2008)
3.44/5   9 notes
Résumé :

Perdu, tabassé, et prisonnier dans le passé, Heath Huston doit faire face aux démons de son inévitable futur quand il se retrouve face à face avec le régime robotique responsable de la perte de tous ceux qui lui étaient chers. En sachant que les Mangeurs se rapprochent chaque instant un peu plus de la Terre, Heath pourra-t-il exercer à temps sa vengeance sur l'empire robotique et sauver sa planète natale du fl&... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Re-Ignition (épisodes 1 à 4) qu'il faut avoir lu avant. Il contient les épisodes 5 à 10, initialement parus en 2006/2007, écrits par Rick Remender, dessinés et encrés par Jerome Opeña, mis en couleurs par Michelle Madsen. Il s'agit du deuxième tome d'une histoire complète en 6 tomes, et indépendante de toute autre. Elle a bénéficié d'une réédition intégrale soignée en 2 tomes : Fear agent, Intégrale tome 1 & Fear Agent, Intégrale tome 2.

À la fin du tome précédent, Heath Huston (un chasseur d'extraterrestres, appartenant à l'organisation des Fear Agent) était resté dans une situation mettant en péril sa vie : un gros robot avec des semelles hérissées de pointe lui avait défoncé la cage thoracique en lui marchant dessus. Il trouve en lui les ressources nécessaires pour s'enfuir et choit dans une grande étendue d'eau où il est récupéré par des représentants d'une race extraterrestre qui l'amène devant une cervelle géante, encore une autre race qu'il a déjà rencontrée dans le premier tome.

Pendant ce temps-là, les choses n'évoluent pas pour le mieux en surface. Jens le chef des astorgiens vient voir Mara Epernoza pour constater l'avancement des réparations du vaisseau du Fear Agent. Ket (l'un des astorgiens partis avec Heath Huston pour détruire les tetaldiens, les gros robots avec une cervelle organique) revient pour rendre compte de la déroute, et de la mort probable d'Heath Huston. À partir de là, les choses commencent vraiment à empirer, et la situation se dégrade pour aller de mal en pis.

Le premier tome plongeait le lecteur dans un récit de science-fiction utilisant des codes un peu datés, avec un individu mâle et blanc, se sortant de toutes les situations par la force et le courage (la témérité même), abattant des extraterrestres pour les exterminer, avec un entrain ne connaissant pas de remords. Comme tout homme d'action viril et ayant un peu vécu, Heath Huston a développé une couche de cynisme protecteur et anesthésie son dégout existentiel par une consommation conséquente d'alcool. Il entretient une relation platonique avec Annie (l'intelligence artificielle de son vaisseau) et regrette sa femme et son enfant perdus.

Le lecteur s'attend donc à trouver la suite d'une histoire d'aventures se lisant à un rythme soutenu. de ce point de vue, il n'est pas déçu. le scénariste continue de manier les dispositifs narratifs de l'aventure, avec adresse. Chaque épisode se termine sur une scène pleine de suspense (un cliffhanger) plaçant le lecteur dans une situation où il est incapable de se retenir de tourner la page pour savoir ce qui passe juste après. Rick Remender mène son récit avec un rythme implacable, une science consommée de la scène haletante, et des rebondissements qui prennent le lecteur au dépourvu. Il utilise les paradoxes temporels avec parcimonie, et avec une grande intelligence, jouant avec la capacité du lecteur à en anticiper les conséquences, à commencer par l'immuabilité du déroulement des événements ou au contraire l'éventualité de la possibilité de modifier l'avenir. Alors que le lecteur a acquis la certitude d'avoir compris le fonctionnement du mécanisme des paradoxes, le scénariste lui réserve une surprise qui s'intègre pourtant dans la logique établie précédemment.

Ce récit s'inscrit donc dans le genre littéraire de la science-fiction. Il y a des fusées et des vaisseaux spatiaux, il y a des races extraterrestres belliqueuses et impérialistes. Il y a des pistolets laser et des jetpacks, directement hérités des aventures de Buck Rogers. Il y a des voyages dans l'espace, et donc une utilisation précautionneuse et ponctuelle des voyages dans le temps. Rick Remender utilise les conventions spécifiques à ce genre de récit, sans prétention d'anticipation. Tout ce petit monde parle la même langue, quelle que soit la race extraterrestre considérée. Il n'y a pas de problème d'atmosphère respirable, tous les organismes respirant le même air, sans nécessité d'appareillage pour s'adapter à une physiologie ou à une autre, sans problématique de force gravité différente d'une planète à l'autre.

Dès le départ, le récit est construit sur le personnage principal, ses actions d'éclat, son caractère très entier et ses méthodes basiques : foncer dans le tas, exterminer le plus possible de vermine, prendre tous les risques possibles, et aller toujours plus loin. Il lui faut un peu plus de temps pour que ces dames succombent à sa virilité, mais ce cliché finit également par être visité. Sa propension à l'autodestruction reste plus élevée qu'un simple cynisme de façade, avec une consommation d'alcool top élevée, et même le recours à un produit psychotrope trop puissant. Rick Remender étoffe son personnage et lui donne plus de crédibilité en évoquant son père Charles, sa femme Charlotte et leur fils Kent. Il sait aussi bien jouer sur le comportement macho des 2 hommes (une séquence irrésistible dans les toilettes d'un bar, au son d'une chanson de Hank Williams), que sur les émotions d'Heath Huston. Il n'hésite pas non plus à écorner son personnage quand il se retrouve devant des Fear Agents plus compétents que lui (un grand moment de dérision).

Pour cette deuxième partie, Tony Moore a laissé la place à un nouveau dessinateur : Jerome Opeña. Ce dernier assure une continuité graphique impeccable avec son prédécesseur, au point qu'il faille faire l'effort de chercher les différences pour les distinguer. Dans un premier temps, le lecteur remarque que les dessins sont un peu moins goguenards, moins dans la dérision, sans pour autant être dépourvu d'humour. Les expressions d'Heath Huston attestent toujours de sn caractère entier et de son incapacité à masquer sa surprise. Les moues légères apparaissant sur le visage de Mara Epernoza attestent de sa condescendance vis-à-vis de ce cowboy qui fonce trop facilement dans le tas. le langage corporel de Charlotte Huston est irrésistible au regard de ses relations interpersonnelles avec Heath.

Opeña est tout aussi compétent que Moore pour représenter les éléments de science-fiction. La fusée pilotée par Annie présente toujours une apparence un peu antique, avec sa forme renvoyant à la SF des années 1950. La forme des races extraterrestres est reproduites à l'identique de leur apparence dans le premier tome, sans exagération qui évoquerait des acteurs déguisés avec des costumes en caoutchouc. Les différents lieux sont représentés avec conviction, avec une technologie d'anticipation rappelant qu'il s'agit d'un récit de science-fiction. L'artiste ne fait pas preuve d'une grande inventivité dans la conception de cette technologie ou dans l'aménagement des lieux. Il est beaucoup plus à l'aise pour dessiner l'intérieur du saloon et ses toilettes, avec un découpage irrésistible pour cet acte provocateur devant les urinoirs (accompagnant une leçon sur l'étiquette à respecter dans ce lieu).

Comme Tony Moore, Jerome Opeña s'inspire de la narration visuelle des EC Comics pour raconter l'histoire, et plus particulièrement pour mettre en scène les séquences d'action. Il y a donc ces pistolets laser et ces jetpacks. Il y a une forme de dramatisation de la représentation qui joue sur une domination physique des extraterrestres pour renforcer leur altérité et leur agressivité, donc le danger qu'ils représentent pour tout être humain, et pour l'humanité en général. le dessinateur n'hésite pas à renforcer les expressions se succédant sur le visage d'Heath Huston pour montrer à quel point il peut être sauvage et brutal (par exemple lorsqu'il massacre un compagnon de cellule en prison). Il transcrit à merveille à quel point Heath Huston et son père son cool après leur bagarre de bar. Il apporte le même soin pour montrer que les 2 principaux rôles féminins ne s'en laissent pas conter, et qu'elles ne sont aucunement sous la domination d'Heath Huston. La maîtrise du jeu d'acteurs atteint des sommets, alors qu'Heath Huston se retrouve entouré de Fear Agents plus compétents que lui. Elle devient épatante quand il se retrouve confronté à un rival amoureux, plus jeune, plus maître de lui, plus performant et plus sérieux. le lecteur prend Heath Huston en pitié tellement il est surclassé par son rival.

Ce deuxième tome constitue la suite logique du premier tome, en se situant dans sa lignée, en reprenant tous les thèmes et l'intrigue avec une cohérence visuelle parfaite, malgré le changement de dessinateur. le lecteur constate que le scénariste bâtit son intrigue sur la base des fondations qu'il a posées dans le premier tome, avec des rebondissements et des retournements de situation qui trouvent leurs prémisses dans les épisodes précédents. le personnage d'Heath Huston s'étoffe peu à peu, et il est loin d'être un héros lisse et propre sur lui. La narration visuelle reste de qualité, avec des nuances réelles, sans acquérir une dimension grand spectacle digne d'un blockbuster. 5 étoiles pour un récit d'aventures dans un environnement de science-fiction, comprenant des moments intenses, et des nuances inattendues.
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Après la mise en place de cette aventure spatio-temporelle déjantée, Rick Remender nous entraîne dans le vif du sujet.

Dès les premières pages, on prend plaisir à retrouver Heath Huston, ce mercenaire désinvolte et grossier qui retrouve un nouveau corps et par la même occasion, un nouveau foie, ce qui est fort pratique quand on est un alcoolique invétéré. Alignant des répliques percutantes et des citations de Samuel Langhorne Clemens, alias Mark Twain (Les aventures de Tom Sawyer et de Huckleberry Finn), qui font mouche, ce caractère provocateur a tout pour plaire et insuffle beaucoup d'humour au récit.

De plus, le scénario de Rick Remender n'est pas en reste. Les rebondissements s'enchaînent, le récit se complexifie et le rythme s'intensifie. Clones multiples, alcool, drogues, voyages dans le temps, paradoxes temporels, trahisons, sexe, guerre extra-terrestre, robots et monstres en tous genres : le scénariste ne recule devant aucun sacrifice pour divertir ses lecteurs et pour proposer une série B de qualité. Et au passage, il parvient même à revenir sur le passé de son baroudeur de l'espace.

Au niveau du graphisme, Tony Moore ("Walking Dead", "Les Exterminateurs") passe le témoin à Jerome Opeña et se contente de dessiner les couvertures. A l'instar de la saga "Walking Dead", la retraite anticipée de Moore n'a pas d'influence négative sur la mise en image. Malgré un trait plus fin et légèrement moins caricatural, la transition graphique entre les deux styles est impeccable.

Amateurs de SF, de séries B, d'autodérision, d'humour et de rebondissements intergalactiques : cette série est un must !
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