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EAN : 9782259205276
234 pages
Plon (08/08/2007)
2.92/5   6 notes
Résumé :

Infirmière secrète et pudique, elle a toujours vécu dans le contrôle de soi et le sacrifice. Jusqu'à ce jour où, subjuguée par un photographe de passage, elle se laisse outrager. Le plaisir charnel qu'elle découvre libère en elle des forces qui l'exaltent, mais réveillent aussi dangereusement sa culpabilité et sa haine.Bientôt, malgré la confusion de ses sentiments et l'abîme qui la s&#... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
ETHER
Franck Resplandy
7.5/10

Une angoisse envahissante, comme une blessure qui vient doucement, une bonne expérience.

Elle est infirmière au pays des corons. Sa vie déroule sans surprise, c'est morne. Elle aime son dur métier d'infirmière elle sait faire des sacrifices et continuera à en faire. Elle reste souvent la dernière personne qui donne la main aux mourrants. Elle acompagne les personnes en fin de vie. Tout le monde sait qu'il en faut un fort caractère pour exercer ce métier. Et pourtant lui le photopgraphe viendra tout pertuber, il la prendra fort. Elle connaît parfaitement toutes les pathologies des patients de son couloir à l'hopital. Elle lui dit tout ça à lui, le photographe, elle lui dit tous les maux dont eux souffrent. Lui qui vient tout chambouler dans cette existense d'infirmière. Eux souffrent sans que plus personne ne puissent faire quelque chose pour les aider, phase terminale. Elle peut, elle leur donne la main. Elle a maintenant ce rapport avec la mort absolument différent du commun des mortels.
Et lui ? Lui est photographe il est totalement étranger de son univers quotidien et ses préocupations sont si lointaines des siennes. Mais il parvient à lui faire l'amour. Il l'étreint, elle jouit si bien avec lui. Elle tombe amoureuse, une autre histoire pleine de dangers commence. Lui il est là pour les anciennes mines, il souhaite photographier ces lieux oubliès où tant d'hommes ont souffert. Elle, son propre père travaillait à la mine, il était même le héros de la mine.
Ether se lit vite, l'angoisse ou une atmosphère que l'auteur seul sait diffuser pousse à terminer cette histoire rapidement. Ensuite reste un souvenir de souffrance, la souffrance des personnages. C'est un bon souvenir et un roman réussit qui sous des apparences banales parle du fondamental, la vie, la mort.
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N°360– Août 2009
ÉTHERFranck RESPLANDY - Plon.

Tout s'articule autour de deux personnages sans nom. Elle est infirmière dans un hôpital d'un ancien secteur minier du Nord, dans un service de soins palliatifs et vit seule dans une maison vouée à démolition. Elle est en instance de divorce, catholique, d'origine polonaise et fille unique d'un mineur emporté par la silicose. Lui est photographe, parisien, simplement de passage parce qu'il s'intéresse aux vestiges des puits de mine qu'il souhaite photographier. Par hasard, ils se rencontrent dans l'hôpital où elle travaille parce qu'il vient y faire soigner une blessure superficielle. Elle n'est pas insensible à son charme, il lui confie son projet et elle lui propose de lui montrer des vieilles photos qu'elle possède. C'est le départ de cette intrigue passionnante où toutes les convenances sont balayées.

Elle lui propose de la retrouver chez elle , il la viole et disparaît. Pourtant elle n'a pas résisté, ne s'est pas débattue, s'est en quelque sorte laissée faire passivement. A partir de ce moment tout le scénario se noue, elle cherche à le revoir, le retrouve et naît entre eux une sorte de complicité et, en ce qui la concerne, d'abandon complet qui lui fait aimer la jouissance qu'elle éprouve à l'acte d'amour qu'elle avait oublié depuis longtemps. Sa vie faite auparavant de pudicité, de réserve, d'abnégation, de dévouement, de quotidien sans surprise va être bouleversée par cet homme dont elle sait qu'il peut être dangereux mais à qui elle s'attache presque désespérément. Cette folle passion va faire ressurgir en elle des souvenirs douloureux de son enfance autant qu'elle va l'entraîner dans un maelström de soumissions amoureuses. Cette relation qui a commencé dans la violence devient peu à peu tendre et elle ne refuse pas l'avenir avec lui, affiche leur relation au point de vouloir la rendre publique, se projette dans un avenir commun... le lecteur devine aisément que s'il y trouve une passade, elle au contraire y redécouvre le plaisir charnel et l'antidote à sa solitude. Elle se prête à son jeu et les photos, de documentaires qu'elles devaient être au départ, se transforment en clichés érotiques d'elle-même, comme accompagnant son envie d'être autrement, de changer soudain de vie et de peau, de tirer un trait définitif sur ce passé gris qu'elle veut oublier.
Elle finit par craindre que cette histoire passionnée ne se résume qu'aux relations sexuelles qu'elle aime, certes, mais qui ne sont que ponctuelles alors qu'elle souhaiterait voir cette toquade se muer en amour durable et réciproque.
Cela ne va pas sans dérapage, sans gamberge de sa part à elle et le moindre incident, la moindre absence, le moindre contre-temps donne au récit un tour un peu pathétique. Même si certaines situations peuvent être convenues et peut-être déjà lues, la fin est à la mesure de cette ambiance patiemment tissée.

C'est cependant un roman sombre et quand même inquiétant, surtout à la fin, dérangeant parfois et la folie n'est jamais très loin. le décor des corons ajoute à cette impression d'ensemble. le titre évoque l'hôpital, la douleur qui sont son quotidien avant la rencontre mais aussi en termes poétiques il évoque le ciel, la félicité, une sorte d'état euphorique et anesthésique prêté par un liquide pharmaceutique.

Dans un style fluide, fort agréable émaillés parfois d'images érotiques mais jamais déplacées, l'auteur accompagne son lecteur passionné au bout de son voyage,sans que l'ennui s'insinue dans sa démarche.
Les citations de chansons en italien, qui me rappellent beaucoup le style un peu nostalgique de Paolo Conte, ajoutent à cet atmosphère lentement distillée par l'auteur.


Hervé GAUTIER – Août 2009.http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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Elle, elle est infirmière, affectée au service des cancéreux en soins palliatifs. Elle est efficace et discrète, toute en contrôle d'elle-même, séparée de son mari, habitante d'un coron que les autres résidents ont déserté depuis longtemps, d'origine polonaise. Et puis, elle le rencontre lui, ce photographe de la région parisienne venu immortaliser les mines désertées avant leur disparition programmée. Il est beau, il est grand, il conduit une moto, il s'intéresse étrangement à elle. Cependant aussi, il abuse d'elle, la malmène, la libère charnellement, la révèle. Entre passion insensée et relation cruelle, la folie n'aura plus qu'à se créer un passage étroit dans un univers mental tout à coup déjà en dangereux déséquilibre..

J'avais noté ce titre en 2007 suite à un billet coup de coeur de Tatiana de Rosnay sur son blog. En le lisant, j'ai compris ce qu'avait aimé l'auteure de la mémoire des murs dans ce livre. Car effectivement, il y a une certaine fascination similaire entre les deux histoires, le lecteur devient spectateur d'une descente aux enfers mentale, liée à la passion et à la libération d'un passé mis artificiellement sous cloche.
L'écriture de Franck Resplandy est belle et fluide, au service d'une atmosphère peut-être trop suffocante pour mon goût du moment, mais il n'y a rien à redire à l'efficacité des scènes, à la justesse des mots et à la surprise de la chute finale. de plus, j'ai apprécié les fausses pistes glissées ici et là, le personnage le plus inquiétant ne s'avérant pas être au final celui que l'on croit.
Une lecture de qualité en somme, mais un brin dérangeante.

Lien : http://antigonehc.canalblog...
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Video de Franck Resplandy (1) Voir plusAjouter une vidéo

Franck Resplandy : Ether
Dans une pièce de la Cité internationale universitaire de Paris dans le 14ème arrondissement, Olivier BARROT reçoit Franck RESPLANDY pour son livre "Ether", qu'il qualifie lui même de "roman sentimental".
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