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EAN : 9782260032274
192 pages
Julliard (03/01/2019)
3.88/5   56 notes
Résumé :
Ils sonnent à l’interphone, s’annoncent, entrent, ouvrent leur casier fermé à clef, y déposent leurs sacs, leurs manteaux, se lavent soigneusement les mains au savon, pendant plusieurs secondes, chacun leur tour, sans parler, sèchent leurs mains avec du papier puis les passent sous une pompe géante de solution hydro-alcoolique, se les frictionnent longtemps, sèchent leurs mains avec du papier, enfilent chacun une blouse jaune transparente, Vincent attache celle d’Al... >Voir plus
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Je remercie chaleureusement Les Editions Julliard pour l'envoi, via net galley, du roman "À nous regarder, ils s'habitueront" de Elsa Flageul.
Alice est enceinte de sept mois.. Tout va bien mais soudain elle perd les eaux.
L'enfant arrive, mais rien n'est prêt que ce soit dans l'appartement ou ... dans la tête des futurs parents !
L'enfant va arriver en avance et chambouler profondément la vie d'Alice et Vincent.
"À nous regarder, ils s'habitueront" nous présente de nouveaux parents, mais surtout Alice, la maman. Sa surprise en comprenant qu'elle perd les eaux, son angoisse en comprenant que le bébé arrive vraiment. Elle prévient enfin Vincent, qui lui aussi ne s'attendait pas du tout à ça, si tôt.
Il y a ensuite la naissance et l'angoisse à l'arrivée de ce petit prématuré, né à sept mois de grossesse.
L'inquiétude surtout : ils arrivent à l'hôpital voir leur bébé mais celui-ci est t'il encore bien vivant ??
Ce roman est emprunt de sensibilité et très touchant. Il y a beaucoup de non-dits dans ce couple qui n'était pas prêt pour être parent à cet instant là. le ton d'Alice est criant de vérité et parle à la maman que je suis, même si mon fils n'est plus du tout un bébé et que plus de vingt ans se sont passés depuis sa naissance. Mais les sentiments de cette jeune femme me parle évidemment, ils résonnent et font écho à ce que des amies ont vécues en mettant au monde un enfant prématuré.
Ce court roman est bien écrit, j'ai apprécié la plume d'Elsa Flageul et il me plairait de la relire.
Pas de coup de coeur mais un joli moment de lecture en ce dimanche après midi.
Je mets quatre étoiles :)
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Pour son cinquième roman Elsa Flageul a choisi de mettre en scène un couple dont l'enfant arrive prématurément, à sept mois. Un événement qui va bouleverser toute leur vie.

Certains romans vous touchent parce qu'ils font résonner en vous de fortes émotions, parce que vous retrouvez dans votre lecture des situations qui ont touché le plus intime de votre être. C'est le cas avec ce roman sensible et délicat qui m'a rappelé l'épisode le plus douloureux de ma vie, la perte d'un enfant deux jours après sa naissance. J'avoue avoir mis longtemps à me décider à le lire et si je vous en parle aujourd'hui, c'est parce qu'il m'a aidé. Et s'il est impossible de se préparer à un tel drame, il est essentiel de savoir que d'autres ont vécu des situations similaires et qu'ils s'en sont sortis.
Alice et Vincent se préparent à cet «heureux événement», imaginent leur rôle de parent, cherchent un prénom, pensent à l'aménagement de leur appartement. Se réjouissent. Jusqu'au jour où le drame survient, où Alice part aux urgences, deux mois avant le terme prévu de sa grossesse.
Avec beaucoup de pudeur, Elsa Flageul raconte la violence de la course contre la montre qui s'engage. Parce que les parents se retrouvent démunis, parce que le système hospitalier leur «prend» leur enfant, parce que dès lors il faut vivre l'angoisse au ventre. Parce qu'à partir de ce moment, leur vie a basculé. Pour toujours. Finie la vie d'avant, celle où ils étaient seuls, celle où ils n'avaient pas peur. Car «la peur, c'est comme le froid, ça vous glisse sous la peau, ça vous rentre sous les ongles, ça vous glace le sang, ça vous gèle les os, c'est tout le corps alors qui se met à trembler, à claquer des dents, et même quand l'atmosphère se réchauffe, le corps garde en lui le souvenir du tremblement, de l'effroi, comme une empreinte.»
La romancière montre aussi fort bien que si ce drame touche le père et le mère, chacun ne réagit pas de la même manière. L'histoire, le vécu est individuel. À tel point que l'on ne comprend plus son mari et sa femme, à tel point qu'il arrive souvent que le couple ne résiste pas à une telle déflagration. «On a beau faire, imaginer, préparer les mouchoirs, envisager les chutes, quand il [le malheur] vous tombe dessus, il est toujours plus lourd que ce que vous avez jamais pu porter.»
De belles pages racontent aussi combien l'entourage peut-être un facteur aggravant, souvent par maladresse. Parce que la famille, les amis ne savent pas non plus que faire, comment réagir. de ce point de vue aussi, ce roman éclaire les choses:
« Certains sont conscients de la situation, s'inquiètent, demandent à être rappelés, n'importe quand, même la nuit, formidables on vous dit. D'autres sont complètement à côté de la plaque, ils n'ont tout bonnement pas compris ou pas mesuré, un bébé est un bébé, on ne va pas chipoter non plus. Alors ils demandent à voir l'enfant, la merveille, la beauté, débitent sans s'en rendre compte ces mots banals que l'on dit lorsque l'enfant paraît et qui, sans le vouloir, sont si cruels aujourd'hui, si à côté : c'est que du bonheur, profitez bien, baisers à vous trois (eh oui maintenant vous êtes trois!!), plein de bisous à la jolie famille, il est magnifique c'est certain. Et des coeurs, et des fleurs. Certains réclament des photos que je ne leur envoie pas, ce n'est pas le bébé dragon, sondé et perfusé, qu'ils attendent. »
Les jours et les semaines qui suivent ne feront pas retomber la pression, bien au contraire. Maintenant, quand leur histoire est connue, qu'elle circule, ils doivent affronter la condescendance, la fausse solidarité, voire la curiosité morbide. Se débattre avec ces histoires censées rassurer et qui ne font que montrer le gouffre qui sépare ceux qui sont extérieurs à ce drame et ceux qui y sont plongés et que Alice décrit parfaitement: «Ce n'est pas maintenant. Ce n'est pas moi. La Vie n'est qu'une histoire de cas particuliers. Rien ne fait sens. Rien n'est juste. Rien ne se ressemble? Une vie, ça ne se mesure pas. Une vie, ça ne se compare pas.»


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Alice perd les eaux à 33 semaines de grossesse. Elle se retrouve aux Urgences mais il est impossible de retarder la naissance. Elle va accoucher d'un petit César qui va être transféré en néonatalogie pendant quelques semaines. Avec son compagnon Vincent, Alice fait la connaissance de ce "bébé dragon" si petit, fragile et de toutes les machines qui l'entourent et le surveillent. Alice éprouve toute une gamme de sentiments : angoisse, amour exclusif pour son enfant, sentiment d'être dépossédée de soi, besoin de solitude… César grandit, il change d'hôpital puis revient à la maison mais il aura changé à jamais la vie de ses parents.

Ce court roman de 170 pages parle de prématurité et évoque la difficile expérience de jeunes parents confrontés à un premier enfant né trop tôt, à 7 mois de grossesse. J'ai rarement lu de livres sur ce thème mais je le trouvais intéressant et instructif, d'autant plus que j'y ai été confrontée à une époque.
J'ai été un peu étonnée et déçue par le récit en lui-même qui m'a semblé parfois plus littéraire que vraisemblable. Par exemple, il n'est jamais évoqué le poids ni la taille du bébé alors qu'à mon avis, c'est une des premières choses dont on parle dans ces cas-là. L'auteur se focalise aussi surtout sur les sentiments de la maman face à son bébé et moins sur des choses concrètes, des détails qui auraient rendu le récit plus vraisemblable, j'ai trouvé ça étonnant aussi.
Je pensais aussi éprouver plus d'empathie pour ce couple, être plus touchée par ce qu'ils vivent et finalement, je suis restée un peu à la surface, malgré le thème qui aurait dû vraiment m'atteindre.
Par contre, j'ai trouvé que les difficultés du couple sonnent très juste. Déjà qu'avoir un enfant apporte des changements considérables dans la vie d'un couple, alors quand il s'agit d'un enfant différent ou d'une naissance difficile, c'est encore plus vrai et cette partie là m'a paru très vraie.
Concernant le livre en lui-même, je trouve la couverture représentant un personnage féminin en train de flotter sur l'eau étrange, je ne vois pas le rapport avec le livre, ou alors la métaphore est à chercher très loin. Idem pour le titre qui me paraît énigmatique et s'il s'explique par la citation de René Char, je trouve que le rapport entre les deux est obscur et pas assez développé. Je trouve que cette couverture et ce titre représentent mal ce récit, ils ne lui rendent pas service, à mon avis personnel.
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Ce très beau titre inspiré de la célèbre citation de René Char annonce le ton : celui de la lutte, du combat et de la victoire.

Ni Vincent ni Alice ne le savent encore : ils vont être parents pour la première fois, ils sont encore gavés de sommeil, repus de liberté , leur visage encore gonflé de jeunesse, leur coeur tranquille. Ils sont encore, eux aussi, des bébés.
C'est l'histoire d'un enfant qui arrive au monde beaucoup trop tôt, et de celle de ses parents qui n'étaient pas prêts. L'histoire d'un combat que l'on mène à deux, dans la chaleur étouffante d'un service de néonat. C'est aussi le combat d'une vie nouvelle, la force inconsidérée d'un être minuscule, même quand son coeur oublie parfois de battre et son estomac d'avoir faim. C'est l'histoire de la peur de la mort qui rôde, et chaque jour de plus est une bataille gagnée contre sa menace.

Mon bébé ne réclame jamais. Mon bébé ne dit rien. Mon bébé dort toute la journée, épuisé par ce monde trop grand pour lui, trop sonore, trop tranchant. Jamais il ne pleure, même pas besoin de tétine, n'est-il pas parfait ce bébé-là ?
Dans ce roman autour de la prématurité, chaque mère ou chaque parent s'y retrouvera. Car d'un bébé prématuré à qui l'on consacre toute son énergie à un autre nourrisson fragile ou non, il n'y a qu'un pas à transposer à son propre vécu. D'un cas particulier, on glisse vers l'universalité. Que reste-t-il d'une mère et d'un couple après une maternité épuisante et les premiers mois d'un nouveau-né ? Que reste-il des corps, de la liberté et de l'insouciance d'avant ? Comme dans ce passage où Alice, au bout d'un an, se rend à une fête avec Vincent; dans la rue elle a l'impression de « glisser sur le sol, tout lui semble irréel, bruyant et si facile ». le retour à l'indivualité après une naissance est d'une violence sans nom. Se resociabiliser, trouver des sujets de conversation, rire et danser, Alice a besoin d'une rééducation.

C'est avant tout une histoire moderne, ce petit César a un père présent, et aimant. Alice est infiniment reconnaissante envers Vincent, admirative de son optimisme, envahie par son amour et son soutien, face à la détresse ils seront deux, toujours. C'est l'histoire d'un combat solidaire, d'un couple uni. Mais c'est aussi l'histoire de deux personnalités qui s'épuisent, du désir qui s'amenuise et des conversations vides. Que restera-t-il du couple après le combat ?

Et Alice de dire à Vincent : « Souviens-toi que dans chaque bataille, il y a des moments de calme où le silence se fait, où les regards se posent, où les corps se fatiguent, où l'on ne saurait dire si c'est perdu, si c'est gagné, si c'est fini. les échecs et les victoires ont si souvent le même visage ». En gagnant une bataille, on en perd souvent une autre…

Une plume superbe, un rythme intense, un roman sensible et contemporain, d'une grande finesse, aux nuances très belles autour de la naissance, de la souffrance et de l'espoir. D'un très grand réalisme aussi.

Un pari risqué d'écrire sur ce sujet, et réussi haut la main. Coup de coeur !
Lien : https://agathethebook.com/20..
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Un roman qui relate les premiers jours de la vie de César, jeune prématuré né à 33 semaines de grossesse. On découvre dans ce court récit les répercussions de cette naissance avant terme dans la vie de ses parents, la difficulté à se sentir mère quand l'enfant n'est pas là, la peur de le perdre, la vie après la maternité. Une lecture juste au plus près de la réalité.
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Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
César se met à courir dans les couloirs de l'hôpital, indifférent à cet environnement, ignorant quels bonheurs, quels chagrins, quelles angoisses se cachent derrière ces murs, derrière ces portes, ne sachant pas que ses cris de joie, de vie, peuvent être si cruels pour ceux qui vivent alors dans l'effroi que leur enfant ne puisse jamais pousser les mêmes, un jour.
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" Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque.
À te regarder, ils s'habitueront. "

René Char
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En vérité, je voudrais qu’on nous foute la paix. C’est impossible de penser ça, impossible de le ressentir mais c’est pourtant le cas. Je ne supporte plus les anecdotes qui se veulent rassurantes : untel est né prématuré, il a aujourd’hui dix-huit ans et entre à Sciences Po, unetelle ne pesait qu’un kilo à la naissance et c’est aujourd’hui une grande fillette de dix ans qui fait du handball. Je m’en fous. Ce n’est pas notre histoire. Ce n’est pas César. Ce n’est pas maintenant. Ce n’est pas moi. La Vie n’est qu’une histoire de cas particuliers. Rien ne fait sens. Rien n’est juste. Rien ne se ressemble? Une vie, ça ne se mesure pas. Une vie, ça ne se compare pas. p. 128
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Journal d'Alice
J'ai appelé un taxi. Entre mes jambes ça coule, ça n'arrête pas de couler. J'ai mis un pantalon large pour que ça ne se voie pas et j'ai emporté une serviette de toilette pour mettre sous mes fesses, dans le taxi. Pour que le chauffeur ne s'aperçoive pas que j'ai perdu les eaux et que je peux accoucher à tout moment, ou presque. On m'a toujours raconté que les taxis refusaient de prendre les femmes enceintes qui étaient sur le point d'accoucher, pour des raisons d'assurance, à moins que ce ne soit plus simplement pour des questions de propreté, je ne sais plus. Je n'ai jamais su si c'était vrai mais je tente quand même de faire bonne figure devant ce chauffeur, pour qu'il ne sache pas combien l'heure est grave, qu'il ne me pose pas de questions, et que cette situation ne devienne pas réelle, tangible, concrète : je vais accoucher, mais je ne suis enceinte que de sept mois, je vais accoucher et mon bébé est trop petit, trop fragile. Je vais accoucher et c'est beaucoup trop tôt. De ça, je ne veux pas parler, je ne veux même pas l'envisager. J'en suis de toute façon incapable. Alors je fais bonne figure, je glisse discrètement la serviette sous mes fesses, il me parle de ce quartier, comme il a changé n'est-ce pas, avant c'était un vrai coupe-gorge ici, ces jolies maisons fleuries étaient des maisons d'ouvriers, il dit ouvrier avec un dégoût à peine dissimulé, cela me choque mais je ne dis rien, je n'ai pas la force de parler des bobos qui ont inondé ce quartier et dont je fais sans doute partie, ni du monde dans lequel on vit, le monde n'existe plus, les bobos n'existent plus, on est vendredi il est dix-neuf heures et le bébé que j'attends ne va peut-être jamais vivre. Pendant que le taxi traverse la Seine, je pleure en silence en observant tous ces gens qui vont quelque part, chez eux, au cinéma, au restaurant, à des dîners, une bouteille sous le bras, des gâteaux soigneusement emballés dans un carton avec une ficelle dorée, j'envie leur légèreté, moi qui semble être subitement passée de l'autre côté. Mais de quel côté s'agit-il ? Celui des gens qui ont un accident de voiture un samedi soir en rentrant d'un dîner entre amis un peu trop arrosé, des gens à qui l'on dit lors d'une banale visite médicale qu'il faut faire un scanner, une IRM, des analyses de sang plus poussées parce qu'il y a quelque chose qui cloche, mais qui cloche vraiment, celui des gens dont l'enfant en grandissant ne fixe jamais le regard et tout de même ce bébé ne tient pas sa tête, à plus de six mois. Le mauvais côté, l’autre pays, l’autre rive.
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INCIPIT
Alice et Vincent entrent dans l'enceinte de l'hôpital. Le gardien à l'entrée fouille le sac d'Alice du bout des doigts, sans trop y croire, puis les laisse passer. Ils marchent côte à côte sans se parler, longent la pelouse famélique, la cafétéria de l'hôpital qui est si triste certains jours, si gaie aujourd'hui, on se demande bien pourquoi. Alice trouve même qu'il y a une bonne ambiance. Quelle drôle d'idée vraiment. Ils entrent dans le bâtiment principal, la maternité, il y a des familles et des enfants un peu partout. Un petit garçon en pyjama dort sur des chaises en plastique, sa mère parle très fort au téléphone en agitant les mains, ses bagues font un léger bruit métallique qu'Alice remarque. Ils prennent un premier ascenseur, puis un deuxième. Une femme enceinte entre avec eux en se dandinant péniblement, un homme la soutient par le bras, elle semble énorme et souffle en gémissant. Alice remarque que la fermeture Éclair de ses bottines n'est pas fermée parce que ses pieds sont trop gonflés. Elle a presque envie de dire bon courage à la femme enceinte mais elle n'ose pas. On ne dit pas ça aux femmes enceintes. On ne leur dit d'ailleurs rien de ce qui les attend, des mensonges oui, des belles images certainement, des sentiments faciles d'accord. Rien de la violence, rien de la peur, rien de la fatigue. Rien du combat. Alice et Vincent descendent au troisième étage, laissant la femme enceinte aux pieds d'éléphant à ses rêves de délivrance et de bébé dodu. Ils arrivent devant la porte du service de néonatalogie : ils sonnent à l'interphone, s'annoncent, entrent, ouvrent leur casier fermé à clef, y déposent leurs sacs, leurs manteaux, se lavent soigneusement les mains au savon, pendant plusieurs secondes, chacun leur tour, sans parler, sèchent leurs mains avec du papier puis les passent sous une pompe géante de solution hydroalcoolique, se les frictionnent longtemps, sèchent à nouveau leurs mains avec du papier, enfilent chacun une blouse jaune transparente, Vincent attache celle d'Alice dans le dos, Alice attache celle de Vincent dans le dos.
Et ils ouvrent la porte qui sépare leur bébé du reste du monde. Chaque matin, après avoir accompli tout cela, Alice met la main sur la poignée de la porte, chaque matin elle prend une grande inspiration, ferme les yeux et dit tout bas : j'espère que la nuit s'est bien passée. Chaque matin.
En réalité, chaque matin elle se demande: mon bébé est-il mort?
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Vidéo de Elsa Flageul
Elsa Flageul vous présente son ouvrage "A nous regarder, ils s'habitueront" aux éditions Julliard. Rentrée Littéraire janvier 2019.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2283151/elsa-flageul-a-nous-regarder-ils-s-habitueront Notes de musique : Free Music Archive
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