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Un matin de janvier, Bondy. Un matin ordinaire. le lycée va ouvrir ses portes. Candice, la professeure de Français, file le long du canal de l' Ourcq sur son vélo. Paul, poète, vient pour animer des ateliers d'écriture. Mo, 16 ans, gentil élève, est amoureux en secret de Sara, élève brillante qui ne rêve que de partir de ces quartiers où règnent trafics et misère. Mais ce jour-là, Mo va prendre une photo qui va mettre le feu aux poudres et entrainer le lycée dans une spirale de violence, qui changera le destin de tous...

La construction du roman est intéressante : chaque chapitre correspond à une heure précise de cette journée si particulière et les points de vue des différents personnages sont évoqués, ce qui donne plus de force à l'intrigue. La tension devient de plus en forte au fil des pages et c'est seulement dans les dernières pages que le point de non-retour est franchi. Sans dévoiler la fin, disons que le roman se termine quand même sur quelques lueurs d'espoir , même si le constat reste amer.
C'est justement ce constat et cette peinture de la réalité qui me font mettre un avis mitigé : ce n'est pas la faute de l'auteur, mais ce qu'il décrit m'a (trop) souvent renvoyé à un quotidien que j'ai connu, jeune prof' et que connaissent certains de mes amis toujours en exercice en banlieue parisienne. Et je préfère lire des romans qui me transportent dans un autre univers que celui que je connais …
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Le grand secours de Thomas B. Reverdy

Le nouveau roman de Reverdy retrace une journée en temps réel de 7h30 à 17h ,à Bondy au sein d'un établissement scolaire, entre les élèves ,leur prof de français Candice et Paul ,l'écrivain à qui elle a fait appel pour venir animer un atelier d'écriture.
Mais aux abords du lycée ,une tension monte après une altercation. Bientôt se sera l'effondrement…


Bienvenue dans un monde qui résonne avec le nôtre ;ce roman social se lit comme un thriller et où l'espoir demeure « tant que la poésie n'a pas quitté les lieux. »
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Pour incarner la fracture sociale entre Paris intramuros et Bondy, l'auteur choisit comme décor un établissement scolaire. Un lycée public, de l'académie des 21 points, là où personne ne veut aller et d'où il est difficile de partir, où de jeunes enseignant(e)s sans expérience sont parachuté(e)s dans un climat de violence sourde et d'abandon généralisé. Son protagoniste est, classiquement, un intrus dans ce milieu par les yeux duquel nous pouvons découvrir la réalité de la vie du lycée sur une journée. Au-delà de l'intrigue particulière qui vient créer une tension croissante, les meilleures pages du livre sont sans doute celles qui se contentent humblement mais avec finesse et une forme de jubilation littéraire évidente, de restituer au plus près la réalité d'une heure de cours. La leçon sur La Princesse de Clèves, avec le descriptif détaillé de son exercice de lecture à voix haute, est particulièrement épatante de vérité en même temps que de plaisir de lecture. On croit les entendre, les voix de ces différent(e)s élèves, celle qui s'applique, celui qui se renfrogne, leurs incompréhensions, leurs fragilités, leurs points de vue sur un texte que l'enseignante tente de faire résonner avec leur propre réalité.

Candice est une sorte de prof idéale, de celles qu'on aurait aimé avoir en cours pour transmettre sa passion de la littérature, perçue comme un miroir de la vie, une façon de creuser le réel par les mots, pour en extirper le sens qui parfois fait défaut en surface. Une prof qui ne souhaite rien tant qu'accompagner ses élèves vers l'esprit critique, l'indépendance, la liberté. Et qu'y aurait-il comme plus beau cadeau que la liberté pour ses jeunes que le déterminisme social semble enfermer dans un choix contraint entre la précarité, la délinquance ou la fuite ?

Politiquement, le texte est travaillé par des oppositions entre différents courants de gauche, plusieurs visions de ce que serait un service public tel que l'éducation dans un tel milieu, qui s'expriment à travers la voix des professeurs, mais aussi par ce personnage de flic violent incarnant une radicalisation largement nourrie par la politique de chiffres de l'institution. Une analyse qui ne devrait pas plaire à tout le monde, mais dont les rouages et la diversité des points de vue offrent sans doute plus de justesse que la plupart des oeuvres récentes dites « de banlieue ».

Au milieu du marasme, des efforts individuels pour lutter contre l'échauffement collectif des esprits, l'auteur n'a rien perdu de son goût pour les grands sentiments. La poésie infuse partout, dans la nuance d'un rouge à lèvres ou le vol des pigeons, dans la sincérité d'un adolescent qui cherche son identité dans ou hors du groupe, dans la tendresse, la curiosité, l'ouverture à l'autre, la sensation soudain d'un possible qui peuvent surgir à l'improviste et dans les circonstances les plus improbables, venant contredire et contrarier l'impression prégnante de fatalité.

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Tristement d'actualité (au moment où je l'ai lu en juillet mais ça l'est finalement malheureusement tout le temps), ce roman aux différents points de vue nous plonge dans un Bondy qu'une seule étincelle (en l'occurrence une cigarette) peut faire exploser. Un poète intervenant dans un collège/lycée du 93, une prof de français dans ce même établissement qui aime le théâtre, un élève timide secrètement amoureux d'une camarade et témoin d'une altercation... Et puis quelques autres encore. de cette altercation naît une bagarre qui va, plus tard dans la journée, je le dévoile mais on s'en doute, c'est comme ça que ça se passe en général, générer une émeute.
On navigue, dans ce roman, entre réalité grise, maussade, et violente de la cité : les profs désabusés, sous-payés, non remplacés, les élèves démotivés, les murs gris, l'autoroute, le carrefour, la casse, les sacs plastiques qui s'envolent, les esprits qui s'échauffent et qui se mobilisent via les réseaux sociaux... et puis il y a une toute petite lueur d'espoir avec des profs qui y croient encore un peu, ces élèves poètes comme le sont certains rappeurs de génie, et des rencontres qui se font.
Ça ne remonte pas le moral, même si en vrai je m'attendais à un final sanglant, quelque chose de percutant, d'irrémédiable... alors que non, en fait il y a bien une toute petite lueur d'espoir...
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Quelle plume a donc piqué l'auteur d'une telle gabegie à prétention littéraire ? Décousu et foutrailleur, il nous trimballe dans sa vision à la lorgnette, petite, de son univers étriqué d'une école sans queue ni tête dans un environnement foutraque.
On lui laisse, et qu'il marine dans son entre soi rance.
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J'ai lu Le grand secours – le nouveau Thomas B. Reverdy – au pire moment. Si vous me connaissez, vous devez savoir que c'est un des grands talents. Un crash d'avion quand je suis dans un avion, un roman sur l'épidémie de polio aux États-Unis au début du premier confinement, etc.

Et j'ai encore fait fort en me lançant dans la lecture du Grand secours en plein pendant les émeutes de juin. Le grand secours est l'histoire d'un mécontentement qui gronde et enfle jusqu'à ce qu'il éclate. Autant vous dire que je vais me souvenir de cette lecture, tout comme celle de Rêves mortels de Peter James et de Némésis de Philip Roth.
Le grand secours c'est une journée dans la vie d'un établissement scolaire de la banlieue parisienne, à Bondy.
Au milieu des profs un peu désabusés, totalement désengagés, il y a Candice. Candice, c'est une prof de français qui n' a pas lâché. Elle veut accompagner, intéresser ses élèves, leur transmettre son amour de la littérature, malgré les programmes de moins en moins pertinents – c'est d'ailleurs assez drôle parce que je connais cette prof, enfin une prof comme Candice qui exerce dans un lycée et accompagne ses élèves en essayant de n'en laisser aucun sur le bord de la route. La mienne, celle que je connais s'appelle Cécilia et j'ai toujours eu la chance d'avoir de supers profs de français, mais si ça n'avais pas été le cas, j'aurais rêvé d'avoir quelqu'un comme elle comme enseignante. Candice accueille un poète le matin du soulèvement urbain. Celui-ci, avant de venir, s'est questionné sur sa tenue, sur ce qu'il allait dire pour séduire un peu les élèves, qu'ils apprécient son intervention. Finalement, la seule personne qu'il voudra séduire, c'est Candice, car il tombe immédiatement amoureux de sa bouche rouge carmin et du reste de sa personne.
Le lecteur assiste au cours, découvre l'histoire à travers les yeux de Paul – notre poète – et d'un ado qui, lui aussi, a un amour à déclarer et un choix à faire. Pendant ce temps, l'étincelle prend feu dehors, se propage, devient une marée humaine qui se dirige vers le lycée.
Je ne vais pas dévoiler toute l'intrigue, ce serait dommage. Mais sachez que ce roman se lit d'une traite, en apnée et fait un peu peur, au regard de l'actualité – par exemple, ce matin, la vitre de la voiture à côté de la mienne était fracassée, sans que ça émeuve personne, ça arrive tout le temps.
Lien : http://mademoisellemaeve.wor..
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Lu dans le cadre de la rentrée littéraire septembre 2023

Ce roman se passe a Bondy . Banlieue nord de Paris.
Ce roman se découpe en 3 parties tout au ling d'une seule journee.
On sent a la lecture que quelque chose va se passer ….. mais je ne vous dirais pas quoi !

Candice est professeur dans ce collège.
Elle n'avait pas choisi d'etre prof mais finalement ce métier lui plait.
Les élèves dont elle a en charge l'enseignement la respecte car elle est autoritaire quand il le faut mais gentille .
Notez que pour ne pas s'attacher , Candice ne dit jamais mes élèves mais les élèves.

Tandis que qu'au dehors des émeutes de grands ont lieu , Candice souhaite préserver les élèves de ses classes de cette violence.

Elle va donc tenter de faire entrer de la poésie dans ce collège.

Obtiendra t'elle l'adhésion de tous les élèves ?
La poésie leur permettra elle de vouloir étudier et s'en sortir afin de quitter ce quartier ?

Une bonne lecture mais que j'ai trouve un plate par moment .
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