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3,68

sur 821 notes
De la nécessité du hasard pour conduire sa vie.

Qu'advient-il lorsque l'on décide de confier sa vie à la décision des dés ? Quel impact cela a sur la personnalité ? Devient-on, par ce biais, une personne dénuée de moi ?

Quand le psychiatre Rhinehart décide de soumettre ses décisions aux dés, il entre dans une vie nouvelle qui n'a plus rien à voir avec "l'ancienne", celle codifiée, socialisée et limitée par les barrières sociales et mentales. Découvrant l'intérêt de cette méthode pour vaincre les effets néfastes du moi, il va développer sa théorie et la transformer en pratiques thérapeutiques et devenir quasi mystiques ou religieuses par la suite.

Ce roman, écrit dans les années 1970 a connu un regain de succès ces dernières années, devenant quasiment culte.

Tout est fait pour désorienter, jusqu'au nom de l'auteur qui est le même que celui du psychiatre. On pourrait le prendre pour ce qu'il n'est pas.

Ce qu'il est, certainement, c'est une ode à la subversion, à la transformation de soi grâce aux effets du hasard par l'obéissance aveugle dans la religion du Dé. Ce qu'il est également, c'est une construction et une narration qui sortent des sentiers battus et où la loufoquerie des situations n'a rien à envier à celle des dialogues.

Bref, un roman qui ne peut laisser indifférent.
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Lecture abandonnée au bout de 200 pages : à mon grand dam, et plus encore à ma grande surprise, j'ai été vaincue par l'ennui.

Le pitch de ce brûlot subversif était pourtant aguicheur, et j'avais hâte de découvrir cette "bible de l'anticonformisme" dont j'entendais parler depuis longtemps.

Côté anticonformisme, pas de souci, on est servi.

Mais pour ce qui est du frisson littéraire, j'ai trouvé bien longues les 200 pages à l'attendre...
Le récit est clinique, froid (il faut dire que le milieu de psychiatres new yorkais dans lequel il se déroule n'aide pas!).
On dirait une thèse mise en histoire, une lecture qui ne mobilise qu'une partie du cerveau.

Il est fort probable que tout le sel de cet "Homme-dé" se concentre dans les 200 dernières pages, celles que je n'ai pas lues, quand la théorie du dé devient publique et s'applique à grande échelle.

Tant pis pour moi si c'est le cas.
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Les rencontres avec un roman, un univers, a de fortes ressemblances avec les rencontres amoureuses – ouais, celles que je ne fais plus depuis plus de vingt ans, #femmemarieeetfidele -. Avec l'homme-dé, ça a été fulgurant et je trouvais Luke bien attirant, un psychiatre en dépression et un tantinet égocentrique que le quotidien ennuie. Il est vrai que sa manière de nous parler de sa souffrance a du piquant :

"Cela m'avait semblé être le but le plus évident et le plus désirable d'une thérapie, mais ayant moi-même terminé une analyse « réussie », ayant vécu plus de sept ans avec ma femme et mes enfants dans un bonheur modéré, je me suis découvert, à l'approche de mon trente-deuxième anniversaire, une envie subite de suicide. Et aussi d'assassiner plusieurs autres personnes." (page 15)

le pauvre homme semble trouver une réponse dans le zen, hélas, sa joie ne dure pas tellement… Et Luke me fait rire, je reste sous le charme :

"Malheureusement, la vie m'a alors semblé encore plus chiante. Bon, d'accord, je m'ennuyais joyeusement, gaiement même, alors qu'avant mon ennui était seulement déprimant, mais il n'en restait pas moins que rien n'avait d'intérêt pour moi." (page 18)

Les débuts d'une histoire d'amour peuvent être étourdissants. Surtout quand l'objet de notre fascination envoie une magnifique balle perdue à Freud, que tu as bien du mal à supporter :

"Freud était un très grand homme, mais j'ai comme l'impression qu'il ne s'est jamais très bien fait astiquer la queue." (page 20)

Et une autre en plein coeur du patriarcat :

"Deux fois, les dés ont décidé qu'il fallait que j'accorde plus d'attention à mes enfants, que je passe un minimum de cinq heures avec eux pendant trois jours (quel dévouement ! quel esprit de sacrifice ! Mères du monde entier, que ne donnerez-vous point pour n'avoir à passer que cinq heures par jour avec vos enfants ?)." (page 117)

Tu imagines bien, ami-lecteur, que j'étais tout à fait séduite. Hélas, comme les passions qui traversent parfois nos vies pour ne nous laisser que des cendres et un goût amer dans la bouche, mon histoire avec l'homme-dé a très vite, trop vite, mal tourné. Les provocations grossières s'enchaînent, mais mes sourires se firent de plus en plus rares. Et finalement, je me retrouvais dans la peau de Luke au début de ce récit : terrassée par l'ennui avec des envies de meurtre… Pourtant, avec un romantisme dont je fais rarement preuve dans ma vie de lectrice, j'ai tout essayé pour raviver les flammes de mon amour. J'ai, par exemple, replacé le récit dans son contexte, on ne lit pas un roman de 1971, surtout un roman aussi punk, de la même façon qu'on le ferait pour une oeuvre contemporaine. Sauf qu'on ne ravive pas un sentiment aussi malmené… Jusqu'à la fin de l'homme-dé, j'ai espéré qu'une péripétie, qu'un chapitre, ou la fin, éclairerait le reste du récit et que, bientôt, je me rendrais compte que je n'avais jamais cessé de l'aimer. Malgré une fin tout à fait cohérente, rien à faire, la magie avait disparu, les rires aussi…

Sincèrement, je comprends pourquoi l'homme-dé est un roman culte : c'est audacieux – pour l'époque -, parfois drôle, et le point de départ, cet homme qui tente d'échapper à lui-même en laissant les dés décider de tout, reste génial. Toutefois, tu l'as compris, j'ai eu du mal à arriver au bout du roman. Souvent, j'ai levé les yeux au ciel au lieu de rire et même si l'auteur, George Cockcroft, le présente comme une comédie, j'ai trouvé cela plus agaçant qu'amusant.
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A voir les excellentes notes et critiques reçues par ce roman, je me sens un peu ... décalée. Sans doute ne correspondais-je pas au public visé pour ce type de littérature, mais de mon côté, bien qu'ayant lu ces 521 pages sans ennui ni lassitude, je n'ai pas accroché à ces personnages tous plus déjantés les uns que les autres. L'idée de départ est intéressante, originale, c'est un fait, le traitement qui en est fait est cohérent, mais je n'ai pas été capable de prendre part à cette folie, d'où toute valeur morale, tout sentiment est exclu. En tout cas, voilà un roman, fausse "auto-biographie" d'un psychiatre, qui ne laisse pas indifférent et prête à la réflexion sur le sens de la vie pour l'Homme, sa façon d'être au monde, de la définition de la vie en société.
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Pleins pouvoirs au livre-dé !

Psychiatre écoeuré par l'incapacité de sa discipline à guérir le malheur humain, échouant avec une constance désespérante à écrire un livre sur sa pratique psychiatrique, car, faille petite mais significative, il n'a rien à dire, plongé dans un ennui qui tourne à la dépression dans sa vie bourgeoise et tellement routinière, Luke Rhinehart, le héros et narrateur de «l'homme-dé», fait en 1968 une découverte qui va transformer sa vie.

«- Je m'ennuie. Je meurs d'ennui. Je regrette, mais c'est de cela qu'il s'agit. J'en ai marre de ramener des patients malheureux à l'ordre normal de l'ennui, marre des recherches banales, des articles vides…
– Ce sont des symptômes, ce n'est pas une analyse.
– Découvrir quelque chose pour la première fois : un premier ballon de baudruche, une excursion à l'étranger. Une bonne fornication sauvage avec une nouvelle femme. Un premier chèque à toucher, ou la surprise de gagner gros pour la première fois, au poker ou aux courses. Etre seul, plein d'allégresse, à lutter contre le vent en faisant du stop sur une nationale, en attendant que quelqu'un s'arrête et me propose de monter, peut-être jusqu'à la prochaine ville, à cinq kilomètres de là, peut-être jusqu'à une nouvelle amitié, ou bien jusqu'à la mort. le chaud bien-être que j'éprouvais quand je savais que j'avais finalement écrit un bon article, fait une brillante analyse ou lobé un beau revers de tennis. L'attrait d'une nouvelle philosophie de la vie. Ou une nouvelle maison. Ou un premier enfant. C'est cela qu'on demande à la vie et maintenant… tout ça a l'air de foutre le camp, bien que la psychanalyse et le zen aussi paraissent incapables de me le restituer.»

La suite sur mon blog ici :
https://charybde2.wordpress.com/2016/02/21/note-de-lecture-lhomme-de-luke-rhinehart/
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Il y avait déjà plusieurs années que l'homme-dé faisait partie de ma liste de livres à lire, je ne sais pour quelle raison obscure j'hésitais à l'entreprendre. Puis le hasard (tiens, tiens!) a fait qu'il a croisé de nouveau ma route et je n'ai pu me retenir plus avant. J'ai donc plongé dans cette lecture qui m'avait plus d'une fois été recommandée (merci à celles et ceux qui ont insisté).

Quel livre étrange! le personnage principal porte le même nom que l'auteur s'est donné comme pseudonyme, ce serait ainsi un roman en partie autobiographique. On dirait peut-être maintenant une autofiction. Luke Rhinehart, le personnage, est psychanalyste. Il se sent piégé dans sa vie, piégé dans le rôle qu'il doit y jouer, piégé par la trame de son récit et l'avenir que lui impose l'image qu'il projette comme celle que les autres lui assignent. À la recherche de ses autres personnalités, des autres avenues de son parcours, des voies de traverse, des espaces insoupçonnées, il confie quelques-unes de ses décisions au Hasard et une Voie Royale s'ouvre à lui. Voilà la façon d'exprimer chacune des infinies facettes d'un itinéraire sans tracé, d'un parcours aléatoire, d'une vie ouverte.

Puis, une nouvelle philosophie naît de ce dé. Rhinehart essaime et propage sa façon d'être en imaginant des dé-thérapies pour ses amis comme pour ses patients. Des dé-centres, ces institutions qui transforment les gens en personnes de hasard, sont établis. Seul le Hasard peut dé-terminer jusqu'où se propagera cette manière d'être, ces existences aléatoires, ces personnes-dés.

Livre culte dans les années 70, l'homme-dé n'a rien perdu de sa verve iconoclaste. Quel que soit le résultat du dé, on embarque et on se laisse mener toujours plus loin dans la dé-mesure.
Lien : https://rivesderives.blogspo..
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Pour moi, ce livre est une révélation et une déception.
J'ai ressenti une grande frustration arrivé à la seconde partie, car Luke Rhinehart exploite insuffisamment son concept de vie menée au Hasard.
Hasard avec un grand H ; car, l'histoire tourne autour d'un traitement psychiatrique et d'un nouveau mode de vie : inventés par un médecin de New-York. Celui-ci découvre une nouvelle volonté, celle des dés. Grâce aux dés, il parvient à se donner des buts, en se dégageant sa responsabilité propre. Il estime que son libre arbitre n'est pas fiable et que la plupart des ses choix de vie sont de toutes façons déterminés de façon aléatoire ; alors il pousse sa révélation au paroxysme : il mène sa vie entièrement à partir des choix du Dé.

Scénario jouissif, d'autant plus que l'auteur semble avoir sérieusement réfléchi à la question. Dans la première partie, il développe très précisément son concept de “dé-vie”, à partir de réflexions crédibles. Bref, l'histoire est loufoque et tient debout : c'est la recette du bonheur.
En revanche, dans la suite du livre, le soufflé retombe et le roman se transforme en livre gratuitement provocateur et pornographique.
L'histoire est alimentée par des dialogues qui tournent en rond, et les dilemmes moraux du début laissent place à des scénettes sans intérêt. le concept de “dé-vie” se propage sans problèmes : le reste du roman n'est que masturbation.
Donc, ce livre est excessivement long ; je pense que Rhinehart aurait dû s'arrêter à la moitié, pour éviter de lisser son concept.

Je souligne tout de même que, Luke Rhinehart ne manque pas d'humour, son style d'écriture suinte le John Irving ; en plus sexuel.
En conclusion : j'ai été très emballé par l'univers délirant de ce livre, mais on aurait pu nous épargner beaucoup de superflu...
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L'idée de ce roman est bonne. Luke Rhinenhart, psychanalyste new-yorkais, décide d'abandonner toute rationalité, et par conséquent, sa personnalité apparente. Ses actions sont décidées par tirage au sort. La tonalité est humoristique. Ce choix de laisser guider sa vie par le hasard lui vient d'une vision très critique de son petit monde, de sa personne, et, bien sûr, cela le conduit régulièrement dans des situations loufoques. J'ai donc pris plaisir à cet ouvrage pendant les 100 premières pages, puis me suis ennuyé car il se transforme en une succession de sketches, souvent amusants, mais somme toute assez répétitifs. Je n'ai plus vu de progression de l'action et ai arrêté page 162 car je n'ai pas eu le courage de m'accrocher jusqu'à la 520ème et dernière.
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Un drôle de roman : à la fois très particulier et hilarant, enfin du moins pour moi qui aime l'humour un peu trash, un peu absurde. Et intelligent avec ça, plein de réflexions sur la psychologie, la psychanalyse et plus fondamentalement sur la nature humaine et notre besoin d'être quelqu'un, de stable et cohérent de surcroît (et ça vous l'aurez compris, c'est tout sauf moi ).

Le héros, Luke, lui décide de détruire sa personnalité (cause de tous les maux à son avis) et confie au Dé le soin de prendre toutes les décisions de sa vie jusqu'au rôle qu'il doit jouer à chaque instant. Résultats : situations cocasses, interrogations sur son état de santé mentale, création d'une véritable thérapie-école avec ses adeptes et ses opposants…

Il est difficile de lire ce livre sans être soi-même tenté par le jet de Dé. Alors, on essaye sur de petites décisions, on s'amuse, juste un peu car la personnalité est bien trop présente pour accepter d'obéir au Dé. Je me suis tout de même amusée à réaliser ce bas-relief en soumettant toutes les options au Dé (« hauteur » de chaque carré, encadrement…) et ce fut amusant de constater que comme le décrit si bien l'auteur, une part de moi résistait (« oh non pas encore, MOI je n'aurais pas fait comme ça ») alors qu'une autre se sentait libérée de n'avoir rien à décider…

Cela dit, rien ne vous oblige à soumettre toutes vos décisions au Dé, par contre, je ne peux que vous conseiller ce « drôle » de roman !
Lien : https://etsisite.wordpress.c..
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Curieux livre, paru au début des années 70, encensé il y a peu par Francois Busnel et Emmanuel Carrere. Passées les 30 premières pages (un peu absconses), on s'amuse de la façon dont les dés imposent leurs choix au narrateur. L'ensemble forme un roman très original, très inventif, où l'on pourra regretter peut-être que les choix évoqués plus haut oriente un peu trop systématiquement le personnage vers des expériences sexuelles dé-bridées... À dé-couvrir en tout cas !
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