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sur 821 notes
Le psychanalyste Luke Rhinehart doute de l'intérêt de la psychanalyse alors qu'il est médecin dans un hôpital

Psychiatrique. L'idée lui vient alors que chaque individu est prisonnier d'un moi unique alors que si on peut changer ce moi, la libération peut être vitale. Pour cela, il met au point une méthode originale : tout jouer au dé. Pour chaque acte de la vie, proposer diverses solutions et laisser le hasard choisir en lançant le dé. Les résultats sont totalement imprévisibles et totalement libres vis à vis de la loi comme vis à vis de la morale. Un aliéné est interné car il violait les petites filles, le voilà maintenant complétement désintéressé par les fillettes mais intéressé par les petits garçons ! le docteur applique aussi sur sa propre vie sa méthode et se retrouve ainsi à aider une trentaine d'aliénés à s'évader de l'hôpital.

La question initiale est tout à fait intéressante : le moi que nous affichons au quotidien est une construction qui bride notre créativité comme notre liberté.

Le traitement de la question est en revanche tantôt humoristique, tantôt provocatrice jusqu'à devenir agaçante, laissant libre cours aux fantasmes divers du personnage. Alors certes, ce livre n'est pas à mettre dans toutes les mains.

Le narrateur porte les même noms et prénoms que l'auteur qui se plait de la sorte à créer le trouble. Les citations en exergue donnent au libre un caractère sérieux, scientifique :

"Nous ne sommes pas nous-mêmes ; en vérité, il n'y a plus rien qu'on puisse encore appeler un « moi », nous sommes multiples, nous avons autant de « moi » qu'il y a de groupes auxquels nous appartenons… le névrosé est la victime patente d'une maladie dont tout le monde souffre… J. H. VAN DEN BERG

Mon but est d'aboutir à un état psychique dans lequel mon patient se mette à expérimenter sur sa propre nature – un état de fluidité, de changement et de croissance, dans lequel plus rien ne serait éternellement figé, désespérément pétrifie. CARL GUSTAV JUNG

La torche du chaos et du doute : telle est la lanterne du sage. TCHOUANG-TSEU

Je suis Zarathoustra le sans-Dieu : je fricote encore toutes les chances dans ma marmite. NIETZSCHE N'importe qui peut être n'importe qui. L'HOMME-DÉ

C'est ainsi qu'à la sortie de ce roman beaucoup ont cru à une autobiographie et le récit a connu un succès retentissant attisé par le parfum du scandale.

En réalité, c'est une supercherie, l'auteur se nomme en réalité George Powers Cockcroft, c'est un romancier américain, professeur de littérature, Luke Rhinehart est le nom de son personnage et son nom de plume.
Lien : http://www.lirelire.net/2020..
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l'homme-dé (The Diceman)

Votre vie est conditionnée par la dé-cision du dé…Ainsi va la vie.

Désormais, je ne regarderai plus un dé comme un objet de petite taille avec sa forme cubique et ses chiffres allant de 1 à 6…Depuis la lecture de ce roman culte de la littérature américaine, je me laisse à penser qu'en fait le hasard existe et ce qui le représente est un dé. Il suffirait juste d'en avoir un dans sa poche et le faire dé-rouler (j'ai hésité à m'en acheter un ce week-end les amis…)

l'homme-dé est un manuel de subversion dans lequel on laisse sa vie guidée par la dé-cision du dé…
A travers ce roman, notre futur dé-héros Luke Rhinehart, psychiatre New-yorkais mène à la base une vie paisible et morne. Après une soirée bien arrosée, il repère un dé sur la moquette (pourtant bien masqué par la carte Dame de pique) puis le lance et agit selon son ordre..
Si c'est un 1….je frappe à sa porte…
Si c'est entre 2 et 6 : je me brosse les dents, double aspirine contre la gueule de bois, et je vais me coucher
Le dé décide du 1…Et depuis, notre psychiatre freudien est tellement stimulé par cette méthode, qu'il consulte désormais le dé avant chaque dé-cision. La première comme il l'a toujours fait (ses habitudes) et les cinq autres se démarquent progressivement. Sa vie est réorganisée (ou dé-organisée si on préfère !) ainsi. C'est la procédure mais aussi le grand chamboulement à tous les niveaux.

Je ne dirais pas Dé-licieux comme livre. Bien salace et sans limites, c'est un livre Dé-janté, Dé-connant, Dé-lirant. Sa magie est d'arriver à dé-chiffrer des thèmes bien complexes sur la personnalité, les rapports sociaux et conventionnels, la religion aussi.
Une critique de la psychanalyse et de son échec. Les méthodes préconisées pour donner et renforcer le sentiment du « moi unitaire », celui de l'ennui et de la frustration. Alors que le dé fait naitre le désir de jouer plusieurs rôles, de ne pas être un seul mais plusieurs personnalités en un seul moi dans une société multivalente.

Ce roman laisse à penser sur notre personnalité et comment on mène notre vie en fonction de nos habitudes, croyances et de la « dictature sociale ». Il soulève des questions psychologiques très profonde du « moi ».
Je ne pense pas être prêt à mener une vie de DiceLife mais je commencerais peut-être par sélectionner 6 romans et laisser le dé choisir lequel lire ou ne pas lire…

Enfin je finis par un texte de l'auteur en plein milieu du roman :

« Et vous, Lecteur, cher ami et confrère en bouffonnerie, vous, mon Lecteur, oui, vous, mon doux zéro, vous êtes l'homme-dé. Ayant lu de mon livre tout ce qui précède, vous êtes voué à porter gravé éternellement au fer rouge dans votre âme le moi que j'ai dépeint. J'ai engendré en vous une puce qui va vous gratter éternellement. Oh, mon Lecteur, vous n'auriez jamais dû me laisser naître. »


Challenge Pavé 2019
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Brillant. Ce roman est brillant. Il secoue les neurones, les projette dans tous les sens, les fige, et les secoue de nouveau.
Les premiers chapitres m'ont emportée. Pourtant, la suite de la lecture n'a pas été aussi facile. le fait est que le personnage principal, qui est également notre narrateur, devient rapidement difficile à appréhender compte tenu de son évolution. Il s'éloigne de lui-même, et bien qu'ayant conscience que c'était là le but même de son expérience, je ne m'en suis pas moins sentie un peu perdue par moments. Je me suis parfois ennuyée. A la fin, je dois avouer que je me fichais de ce qu'il pouvait advenir de Luke. Toutefois, si je devais faire un seul vrai reproche à toute cette histoire, c'est l'overdose de sexe. Loufoque, qui plus est. Je suis pourtant ouverte d'esprit. Je m'agace souvent des auteurs qui tournent autour du pot en utilisant des mots qui ressemblent vaguement à ceux qu'ils ont peur d'utiliser ; chose que George Cockroft semble rechigner à faire. Mais là, c'était trop. Je peux comprendre que Luke soit un tantinet pervers. Seulement dans le cas présent, si j'oubliais l'intrigue, j'aurais pu croire tenir un roman érotique entre les mains.
Malgré cela, ce roman n'en reste pas moins captivant. Sa structure, ses réflexions, son intrigue, l'évolution du personnage laissent à penser, et c'est ce en quoi il remplit pleinement son rôle.
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Luke Rhinehart est l'homme d'un seul livre, mais quel livre !

Écrit en 1971, L'homme-dé est le livre d'une seule idée, une idée révolutionnaire qu'il exploite, qu'il explore, qu'il éprouve jusqu'à ses extrêmes limites. Jusqu'au point de non-retour, là où ira Luke.

L'histoire : Luke Rhinehart (à la fois auteur et personnage principal de l'ouvrage) est psychiatre à New York. A l'aube de la quarantaine il subit de plein fouet la mid-term life crisis chère à Woody Allen, bien avant que celui ne la donne à voir sur grand écran.
Hanté par la vacuité de son existence, par le détachement qu'il éprouve à l'égard des choses de la vie, des sentiments et de ses propres émotions, Luke, par une illumination quasi-paulinienne, réalise la contin- gence absolue qui semble régir le moindre des aspects de son existence. Si ses actes et émotions sont détachés de ce qu'est Luke, alors qu'est-il ? qui est-il ?
Finalement ce qu'on appelle "la personnalité" n'est-elle pas une fiction, socialement organisée, un gardien que chacun se crée et entretient pour mieux se brider ? Réalisant alors l'ahurissante liberté qui s'ouvre à lui mais qu'il faut défendre contre les tentations unificatrices de ce dictateur intérieur qu'est la personnalité, Luke remet la guidance de ses actes au hasard, au dé, pour mieux expérimenter cette liberté. Liberté d'explorer des rôles, des actes, des émotions, libre de ne pas être stable, congruent avec l'idée que l'on se fait de soi, ni de celle des autres. Libre d'explorer des territoires intérieurs insoupçonnés.
Mais c'est sans compter la résistance du monde qui l'environne. Comment expliquer à son jeune enfant les retournements de caractères d'un père ultra- sévère puis laxiste puis compréhensif ? Quel modèle éducatif donner etc.
Luke remet toutes les décisions de sa vie entre les mains du dé, qu'il jure de servir et d'obéir atteignant une liberté absolue à travers une règle absolue librement choisie.

Un grand livre de l'absurde, un livre libéré de l'idée de Dieu, un livre qui questionne le sens de l'existence, mais aussi les abîmes de la personnalité ou de ce qui en tient lieu (Rhinehart explore en ce sens les conséquences de la théorie de Palo Alto). Un livre profondément déstabilisant qui creuse le sillon d'une évidence les mieux partagées de l'occident, l'assignation à une personnalité et une seule, et la privation de liberté dont nous sommes tous victimes. Rhinehart remet en cause les axiomes les mieux établis depuis Aristote, à savoir le principe de non-contradiction.

Nous avons le droit de nous contredire avec nous-même, c'est même un devoir clame Luke. Je est un autre...

Un sacré bouquin, je vous dis...
Lien : http://leslecturesdecyril.bl..
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Et si vous tiriez au dé toutes les décisions de votre vie, les plus insignifiantes ou les plus importantes ?

C'est ce qu'a fait de sa vie Luke Rhinehart, auteur et narrateur de l'Homme Dé, qui a théorisé la méthode et créée ainsi une nouvelle religion entraînant des milliers d'adeptes dans son sillage.
Je ne deviendra pas adepte, quant à moi.

Le livre, s'il est plutôt intelligent et bien écrit, se perd trop souvent en longueurs inutiles et se vautre assez complaisamment dans le roman porno. Il nous fait tout de même réfléchir sur notre propre personnalité qui selon l'auteur finit rapidement par conditionner l'ensemble de nos habitudes et notre façon d'appréhender le monde. Nous gérons ainsi notre vie en la pilotant avec un moi unique, alors que tout être humain est multiple. La théorie de Rhinehart est que le moi dominant étouffe toutes les autres facettes de nos personnalités.
Il parait si facile d'emprunter d'autres chemins en s'en remettant aux dés.

20 janvier 2010
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On ne conseillera bien entendu pas du tout ce livre à nos lecteurs de moins de 18 ans...
Pour les autres, une réflexion vraiment originale et même anarchiste des codes sociaux et psychologiques qui sous-tendent notre personnalité. Est-il possible de s'en affranchir ? Et dans quelle proportion ? Jusqu'où ? Provocateur et intelligent, ce roman a le mérite de faire cogiter !
A. Boistard
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Voilà un livre très original.
J'avais été séduit par le thème qui me semblait prometteur.
Je ne suis pas aussi convaincu par la réalisation. Un peu trop long à mon goût, et beaucoup de digressions que (j'avoue) avoir lues en diagonale. Elles me sembleraient plus adaptées à un journal de psychiatrie qu'à un roman. L'auteur laisse planer le doute, peut-être est-il réellement psychiatre d'ailleurs ? (pas du tout) La mise en abyme est assez vertigineuse, puisque l'auteur du livre (pseudonyme) porte le même nom que le personnage principal, qui écrit lui-même sa biographie.
J'ai aimé les délires assez lointains dans lequel part l'auteur. Par exemple, certains chapitres ne comportent qu'une phrase.
Ce livre ressemble à une oeuvre exhaustive cherchant à couvrir le sujet dans son intégralité, un ouvrage de référence, une thèse. Il a été écrit à la fin des années 60, et même si le texte est très actuel, certaines phrases trahissent l'époque. Exemple : "Nous nous intéressons à l'étude des rapports sociaux et sexuels entre hommes normaux et homosexuels."...
Pour moi, les meilleurs chapitres sont ceux où il explore les aspects sexuels de son délire. le chapitre 28 avec la jeune et innocente Terry, parallèle entre sexe et religion, est jubilatoire, de même qu'à partir du chapitre 78, joute entre Gina "la belle voix" et Osterflood "le poète".
J'ai donc passé un bon moment, même si pour moi le livre fait 150 pages de trop.
A noter que les paroles de la chanson Such a Shame du groupe Talk Talk, sortie en 1984, sont grandement inspirées de ce livre.
PS : petite typo (je pense) page 60 :
"Elle revint quelques minutes plus tard, ayant perdu tout intérêt pour le poser. Elle proclama qu'elle se sentait frigide et insomniaque quand elle perdait et partit se coucher."
"poser" devrait être "poker".
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.. Bible de l'anticonformisme, L'Homme dé dissout dans un éclat de rire corrosif et contagieux les fondements moraux de la civilisation. Les premières pages décrivent pourtant un modèle de réussite, celle d'un psychiatre new-yorkais répondant à tous les critères socioculturels d'intégration. Seulement, ouvrant un jour les yeux sur le vide sidéral de sa vie, Luke Rhinehart (pseudonyme) décide de confier chacune de ses décisions aux dés, attribuant au résultat possible de chaque jet une option que le hasard - le Hasard - choisira. La porte s'ouvre alors sur un joyeux chaos générant des aventures d'un rocambolesque non-sens, peu au goût du FBI et des institutions américaines de la fin des années soixante et dépeintes avec un enthousiasme subversif et communicatif. Cette farce anarchiste transforme en effet son lecteur en disciple d'un "Livre du Dé" imaginaire. Et le Hasard se fit chair (et nous avons adoré sa gloire, sa gloire de fils unique du Père Capricieux tout puissant), et il demeura parmi nous, tout-chaotique, tout-faux et tout-fantaisiste. Zélateur du n'importe quoi et d'une insidieuse cohérence, L'Homme dé se lit comme on boirait un élixir de jouvence euphorisant.
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Le dé contre le déterminisme (notamment le déterminisme inconscient de la psychanalyse). le dé contre Dieu, contre les dieux. Et si notre vie n'était que le fruit d'un hasard que nous avons le pouvoir de provoquer ? Commencée comme un jeu, l'aventure du professeur Rhinehart se termine en religion, en manière d'envisager l'existence. L'homme dé-cide, l'homme devient dé-icide. Il n'admet plus que le cours de sa vie soit orienté par les conventions sociales, le pouvoir d'autres hommes et bien-sûr les facéties d'un dieu dont l'existence reste à prouver. La religion de Rhinehart repose sur un principe simple et puissant : la ludicité. Son mode de vie est ludique, excitant, fascinant. le je devient jeu. Dé-finir plusieurs options, laisser faire le dé, avec une contrainte, tout de même, ne pas prendre des options qui soient toutes agréables et favorables. Il faut une part d'objectivité.
Au-delà de la théorie et du mode dé-bri-dé, jouissif, illimité dont l'auteur nous la raconte, cette histoire de dé touche un point très important qui a une résonance contemporaine : la difficulté de se conformer à une identité unique. Ne sommes-nous pas tous polymorphes, schizophrènes à un degré plus ou moins avancé ? Ce petit paragraphe, en page 305, résumé assez bien la question : "dans les société stables, cohérentes, l'étroitesse de la personnalité avait une valeur. On pouvait se réaliser avec un seul moi. ce n'est plus vrai aujourd'hui. Dans une société multivalente, seule une personnalité multiple peut faire l'affaire. Nous avons chacun une centaine de moi réprimés; nous avons bon fouler à toute force le sentier étroit de notre personnalité, nous ne parvenons jamais à oublier que notre plus profond désir est d'être multiple, de jouer plusieurs rôles différents".
Il est rare de tomber sur un livre dont on se dit : "dans trente ans, je m'en souviendrai encore". Je place ce livre au rang de ces livres qu'on oublie jamais, comme "le choix de Sophie" de William Styron, "le tambour" de Günter Grass ou "la conjuration des imbéciles" de Kennedy O'Toole.
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Abandon après 200 pages d'ennui, ce qui m'arrive rarement !

Soit j'en attendais trop, soit je suis passé à côté du message de l'auteur, mais je n'ai vraiment trouvé aucun intérêt à ce livre. le thème était pourtant attirant et intrigant, mais le livre ressemble au journal de bord d'un obsédé sexuel dé-sabusé par la vie et ses semblables (désolé de révéler la trame principale de l'intrigue des 200 premières pages ;) !) . Quelques remarques, parfois pertinentes, rarement amusantes, sont dé-versées froidement et noyées parmi les lieux communs de la vie dé-bridée d'un narrateur qui se croit enfin libre en faisant tout, et surtout n'importe quoi, sous prétexte de confier sa dé-stinée au hasard...
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