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3,68

sur 821 notes
ATTENTION ! Un roman comme aucun autre qui nous plonge dans un autre monde, une dimension à six faces !
Nous suivons le docteur Luke Rhinehart, psychanalyste de 32 ans, vivant à New York avec sa femme Lil et ses enfants, dans un bel appartement. le couple semble solide et uni par l'amour, Luke a des collègues avec qui il s'entend bien et qu'il jalouse parfois. Il a l'air de plutôt aimer son métier d'analyste et fait de son mieux pour aider ses patients.
Sauf qu'il est blasé et qu'il s'ennuie. Un soir, après une partie de poker arrosée entre amis, il décide de lancer un dé. S'il tombe sur telle option, il ira chez Darlene, la femme de son collègue, et la violera. Bingo ! Luke tombe sur l'option en question, va chez sa voisine et "la viole", à ceci près qu'elle est consentante. En un soir, l'homme-dé est né !
S'ensuit le récit incroyable de la dé-vie de Luke qui devient très vite accroc à son petit jeu. Il commence doucement, avec des options pas trop risquées et finit par tout jouer aux dés, remettant l'intégralité de ses décisions au hasard.
Sa femme, ses enfants, ses collègues, personne ne comprend ce qu'il se passe. Plutôt raisonnable à la base, Rhinehart se transforme tour à tour en original, en dépressif, en pervers sexuel, en Jésus... Derrière toutes ces facettes, il tend à éliminer toute forme d'égo, c'est la disparition total du libre-arbitre et la destruction du moi qu'il recherche.
La dé-vie fait des adeptes. Il initie des collègues ainsi que des patients. Les gens sont curieux et tombent vite dans le piège, abandonnant toute prise de décision.
Des centres d'enseignement de la dé-vie se multiplient sur le territoire américain. C'est une véritable révolution. Les vertus thérapeutiques ne sont pas avérées mais les centres ne désemplissent pas, se transformant en baisodromes géants. J'oubliais, la dé-vie s'applique bien sûr à la sphère sexuelle, ce qui, dans l'Amérique de la fin des années 60, était tout simplement scandaleux !
Ce roman est tout simplement bluffant... et tellement drôle ! On rit, on réfléchit, on se questionne sur notre liberté, sur notre sincérité, sur les carcans que nous impose la société. Pour l'époque, ce roman est une bombe subversive, qui reste tout à fait lisible en 2020. C'est délicieusement amoral.
Dans les options du dé, un dé-tudiant, se retrouve à un moment dans l'obligation «datale» d'inscrire le viol ou le meurtre d'un proche ou d'un inconnu...
Je me suis régalée. Certes, le texte est long, parfois théorique, mais j'ai suivi avec avidité l'auto-destruction de Luke Rhinehart et sa foi profonde en la dé-religion.
Une claque ! Ce livre marquera mon paysage littéraire et compte déjà parmi mes lectures favorites.
Si vous avez l'édition de 2018 de l'Olivier entre vos mains, allez bien jusqu'au bout et lisez la postface d'Emmanuel Carrère qui nous éclaire sur la réelle personnalité de George Powers Cockcroft, alias Luke Rhinehart.
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Et v'lan, dans les dents !!!
Permettez que je reprenne un peu mes esprits, je viens de me manger l'homme-dé en pleine face, et croyez moi ça secoue.
J'en ai lu des trucs tordus, mais alors là ... il m'a complètement retourné la cervelle, le saligaud !

Remarquez je suis pas tout seul : depuis sa parution en 1971, la vraie-fausse autobiographie du docteur Luke Rhinehart en a fait des remous. Elle aurait même été jugée trop subversive et à ce titre censurée dans une cinquantaine de pays. Faut dire qu'il y va fort, le type ! le voilà qui dé-cide subitement de dé-sintégrer sa paisible existence de psychiatre new-yorkais reconnu et de confier au Dé, élevé au rang de divinité omnisciente, les rênes de son destin.
Au diable les conventions, la bienséance, les carcans sociaux, les cas de conscience et le regard des autres : il ne suffit plus désormais que de dresser, à la moindre occasion, des listes d'actions, de réactions, de comportements à adopter ou de personnages à incarner, puis de laisser le Dé faire son choix parmi toutes ces options préétablies, aussi incongrues, dangereuses ou amorales soient-elles.
Appels au viol ou au meurtre, dé-viances et dé-bauches en tous genres : quoi qu'il arrive, toujours se conformer aveuglément aux impératifs du Dé !
Puisque la vie n'a aucun sens et ne conduit toujours qu'à l'échec, autant s'en remettre au Hasard.

Vaste programme de dé-sintégration mentale en trois points.
• D'abord le simple jeu de rôles censé pimenter le quotidien ("c'est en faisant n'importe quoi qu'on devient n'importe qui", parait-il...)
• Ensuite l'expérience psychanalytique, la thérapie de choc saugrenue mais excitante visant à se libérer de son "moi" afin de "devenir multiple", à dé-truire sa personnalité dominante en laissant à ses plus bas instincts et ses "moi minoritaires" la possibilité de s'exprimer sans se soucier des conséquences.
• Et pour finir, bien sûr, l'aliénation totale du sujet, la dé-mence la plus malsaine.

Quand toutes les inhibitions sont levées, quand le Dé tout-puissant invite les pulsions enfouies à refaire surface, quand la schizophrénie devient le socle de l'existence, alors c'est l'avènement du chaos, la négation totale et dé-finitive de tout ce qui fait de l'homme un animal social. le pire est que Rhinehart, non content de jouer à la roulette russe sa vie d'époux, de père et médecin, entraine nombre de ses collègues, patients et amis dans ses dé-lires morbides. Ses théories font des émules, son jeu de la mort et du hasard prend de l'ampleur et bientôt des CETRE ("Centre expérimentaux en milieu totalement hasardeux") fleurissent sur tout le territoire.
Un truc de dingue, je vous dis !
L'auteur m'avait pourtant mis garde dans la préface : "je vais raconter la tentative instinctive d'un homme pour se réaliser d'une façon nouvelle, et l'on me jugera fou. Qu'il en soit ainsi. S'il en était autrement, je saurais que j'ai échoué". Cher Luke soit rassuré, ta réussite dépasse probablement de très loin tes espérances...

Apparemment certains lecteurs ont trouvé ce récit loufoque et amusant.
Ce n'est pas l'effet qu'il m'a fait, et je garderai plutôt le souvenir d'une oeuvre noire et perturbante - qui m'a captivé, ne vous y trompez pas ! - doublé d'un manifeste trashissime en faveur du droit à l'expression de tous les fantasmes. En bref un roman culte et dé-rangeant, et un terrible aveu d'échec de la psychanalyse.
La thèse du docteur Rhinehart est d'ailleurs foutrement bien étayée, au point d'accroitre chez le lecteur un certain sentiment de malaise, notamment quand la folie du narrateur se fait contagieuse ("j'ai engendré en vous une puce qui va vous gratter éternellement. Oh, mon Lecteur, vous n'auriez jamais dû me laisser naître [...] La puce qu'est l'homme-dé oblige à se gratter sans arrêt : elle est insatiable. Vous ne connaîtrez plus un moment sans démangeaison, à moins, bien sûr, que vous ne deveniez vous-même la puce").
Me voilà donc mordu, infecté à mon tour par l'aiguillon d'une plume piquante et incisive que je n'oublierai pas de si tôt.
Le mal est fait, alea jacta est...
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La trame de l'homme-dé est la plus simple qu'il soit : un psychanalyste qui s'ennuie décide soudain de laisser un dé décider à sa place parmi les possibilités qui s'offrent à lui chaque jour. Or on le sait, c'est quand les choses se font très simples qu'elles deviennent vraiment compliquées.

Rhinehart (l'auteur, qui partage son nom avec le personnage central) choisit quant à lui de s'enfoncer de plus en plus profondément dans les conséquences de cette décision. Puisqu'il suffit de dresser une liste de 6, 12 ou 36 actions et de laisser voir laquelle choisit le dé (divorcer, tuer un inconnu, se comporter en obsédé sexuel pendant une soirée, aller violer sa voisine, parler comme Jésus Christ), diégétiquement parlant il n'y a plus vraiment de roman possible : il n'y a au mieux que des pistes qui s'entrecroisent (au cas où le livre serait écrit dé à la main) au pire qu'une partie truquée (au cas où l'imagination de l'auteur remplacerait le décret du Dé). Mais "l'Homme Dé" évite malicieusement cet écueil, car il se présente "d'entrée de jeu" comme une réflexion à la première personne sur le Moi humain pris dans les filets de l'existence. Une lente descente en spirale jusqu'au coeur de la psyché humaine, une odyssée chaotique qui au lieu de se laisser enivrer par les splendeurs et les misères du possible, préfère plutôt se placer sur un plan historique, social et psychologique. Ce que comprend peu à peu Rhinehart (le personnage cette fois), c'est que le Hasard est un dieu bien pratique, lui permettant d'échapper à la tyrannie moderne de la Personnalité Unique : non seulement il peut enfin laisser libre court à toutes les personnalités qu'il sent s'agiter au fond de lui, mais de surcroit il n'a pas à endosser la responsabilité du choix en question. Une soumission totale qui entraine une liberté totale.

C'est ce vertige que les deux Rhinehart scrutent la plume à la main, une plume agile, ironique, dérangeante, impertinente et légère comme toute plume qui se respecte ! Et ce qui pourrait verser dans le pensum philosophique reste toujours à flot : la réflexion a beau être omniprésente, elle n'étouffe jamais le récit, suite de scènes hilarantes, peintes avec un art de conteur irrésistible. On rit beaucoup, peut-être aussi pour conjurer la vague crainte qui plane : celle de tomber à notre tour sur un dé et de se laisser aller à lui demander son avis. En ce qui me concerne, j'ai immédiatement jeté mon jeu de 421 par la fenêtre.
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En 1971, un livre sort en catimini aux États-Unis.
Plusieurs millions d'exemplaires vendus plus tard, l'homme-dé acquiert le statut de livre-culte et fait de son auteur, Luke Rhinehart, l'un des auteurs les plus importants du XXème siècle.
Mais comment expliquer ce succès et cette aura qui persiste encore de nos jours, une aura qui a conduit les éditions Aux Forges de Vulcain à nous offrir une superbe édition cartonnée sous une nouvelle traduction signée Francis Guévremont ?
Dissection d'un livre à Haut Potentiel Insidieux…

Et un jour, l'illumination !
Dans sa vie de père de famille, Luke Rhinehart s'ennuie.
Lillian, sa femme ainsi qu'Evie et Larry n'y change rien. Pire, ils sont l'un des symptômes évidents de cette existence morne et répétitive.
Luke est psychiatre à New-York, plutôt réputé et solidement établi dans le milieu. Mais, là aussi, Luke s'ennuie. Il réalise petit à petit que la psychiatrie, la psychanalyse et toutes les autres théories psychologiques qui l'entourent n'ont en réalité aucune efficacité.
Ses plus beaux succès seraient en fait des coïncidences et ses propres écrits en deviennent amers quand ils ne sont pas tout simplement inachevés.
C'est un soir comme les autres, après un échange houleux avec l'un de ses collègues, que Luke connaît une épiphanie.
Sous une carte de poker se cache un dé abandonné là au hasard.
Mais ce dé va changer la vie de notre psychiatre New-Yorkais bien sous tout rapport. En s'approchant de celui-ci, Luke Rhinehart s'imagine ce qu'il fera de sa soirée selon le résultat qu'il trouvera sur le dé planqué sous la dame de pique.
C'est ainsi qu'il décide d'aller violer sa voisine et amie qui vit à l'étage du dessous, Arlène, femme de l'un de ses plus proche collègues.
Bien sûr, ce « viol » ne va certainement pas non plus se passer comme prévu, marquant le début d'une aventure extra-conjugale incongrue et d'un bouleversement total pour Luke Rhinehart… et le monde !
l'homme-dé est un pavé de 500 pages qui a longtemps joué sur son côté fausse-autobiographie. Son auteur, de son vrai nom George Cockroft, était lui aussi un psychiatre New-Yorkais. Pour renforcer la confusion lors de sa publication, il prend le pseudonyme de Luke Rhinehart, le personnage principal de cette expérience littéraire.
Si l'on a longtemps cru que la chose pouvait avoir des racines authentiques, le roman s'inspire surtout en réalité de quelques anecdotes tirées de la vie de George Cockcroft, comme sa décision d'emmener deux jeunes femmes dans sa voiture après avoir joué aux dés… et que l'une d'elle devienne son épouse par la suite.
Comme si, au fond, l'on pouvait changer la structure de sa propre existence. Profondément marqué par l'époque où il a été écrit, c'est-à-dire les années 60-70, l'homme-dé est un ouvrage complètement fascinant et amoral qui remue son lecteur par la remise en question de nos principes les plus fondamentaux et indéboulonnables.
Et si le Hasard faisait bien les choses ?

Une liberté absolue ?
À partir de ce fameux« Jour-Dé », Luke Rhinehart va se mettre à prendre de plus en plus de décisions avec des dés, attribuant à chaque résultat une conséquence de plus en plus absurde. Être Jésus pendant une journée, avoir une éducation rigide pour ses enfants, rompre pendant un mois avec ses habitudes, changer de métier, écrire un livre, quitter sa famille, dicter ses émotions… bref, tout y passe.
Ce qui pousse le plus loin cette expérience, c'est que notre psychiatre va allouer des choix désagréables ou complètement contraire aux moeurs dans ce petit jeu qui finit rapidement par déborder.
Dès lors, Luke s'affranchit de la morale. Viol, meurtre, vol. Tout cela sera le fruit du Hasard ou ne le sera pas.
Petit à petit, Luke Rhinehart montre au lecteur que notre existence n'est basé sur la constance et la stabilité que parce que la société en a décidé ainsi depuis notre naissance. Mais qu'arriverait-il si le succès passait par l'instabilité, si le mérite passait par l'inconstance, si l'accomplissement se faisait par le changement ? Les conséquences de la transformation du psychiatre respecté en gourou de l'homme-dé vont être cataclysmiques, découvrant des pulsions ou, au contraire, en étouffant certaines.
La thérapie par le dé va autant séduire que repousser et son créateur, Luke Rhinehart, va engendrer un monstre qui va se répandre de façon incontrôlable dans la société qui l'entoure, créant des adeptes, des centres de formation et, bien sûr, une sorte de nouvelle Bible complètement surréaliste qui pousse ses participants à n'être jamais unique.
l'hommé-dé est un livre hautement dérangeant, non seulement parce qu'il tente de briser la structure commune de l'homme, sa faculté à rassembler les différentes facettes de sa personnalité en une seule entité indivisible, mais aussi parce qu'il renverse la table de la normalité.
La norme devient la folie, la folie devient la norme.
L'auteur américain prouve de façon particulièrement brillante que notre conception du fou ne tient que par la validation sociale. Si l'on en brise les maillons, l'ensemble se dérobe et l'on donne naissance à quelque chose de complètement et singulièrement différent. Comme si tout n'était qu'un immense banquet avec un Chapelier Fou.
Pour prouver son fait, l'auteur pousse le jeu très loin et l'homme-dé se confronte très tôt aux pulsions sexuelles de ses personnages, sortant les fantasmes du placard et n'hésitant pas à se vautrer dans la luxure la plus totale pour l'occasion. Pire encore, la croyance de l'homme-dé croise souvent un certain sado-masochisme, où l'on fait des choses que l'on a aucune envie d'accomplir. Comme d'avoir une relation homosexuel quand on est hétérosexuel, ou tuer un homme que l'on connaît.
l'homme-dé ne s'interdit aucune fantaisie. Logique puisqu'il est la fantaisie ultime. Ce qui se retrouve dans ce récit qui n'en finit pas de suivre le délitement du personnage principal, entraînant tout ceux qui l'entourent dans sa chute. Une chute qui pourrait bien être un couronnement si l'on en suit la logique interne du roman.
Au fond, l'homme-dé parle d'interdits, de pulsions de mort et de vie, de sexe et de limites, de tabou et de lois. Il s'inscrit dans la droite ligne du courant hippie des années 60 et veut s'affranchir complètement des contraintes d'une société qui aliène ses constituants, faisant rentrer chacun dans un moule rigide duquel il semble impossible de sortir, condamné à une vie morne mais socialement acceptable. Reste cependant une considération particulièrement fascinante dans cette autobiographie du faux : à force de Hasard, on finit par se demander si le Destin ne revient pas au galop. Pire encore, le nouvel Homme-Dé inventé par Luke Rhinehart devient le prophète d'une nouvelle religion avec ses règles et ses enseignements. Montrant de façon particulièrement retorse que peu importe qu'on essaye de s'affranchir des contraintes, celles-ci finissent toujours par nous trouver. On pourrait même se dire que l'auteur nous livre une satire mordante du fait religieux par le plus absurde des cultes, celui de l'aléatoire et de l'inconnu.
Mais ne serait-ce pas simplement au final ce qu'on appelle « la vie » ?

Roman dérangeant, amoral et insaisissable, l'homme-dé est l'enfant terrible d'une contre-culture qui refuse la limite et le Diktat de l'existence. En résulte une expérience inconfortable qui questionne sur ce qui nous définit en tant que rouage sociétal.
Et si tout ça, au fond, n'était qu'un jeu pris beaucoup trop au sérieux ?
Lien : https://justaword.fr/lhomme-..
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A la maison, depuis des années, nous sommes de grands fans de la série « The Big Bang Theory ». Un jour, j'ai demandé à mon mari de me rapporter de la librairie un livre, au hasard, qu'il estimerait me plaire. Il est revenu avec « l'homme-dé » de Luke Rhinehart parce que le titre et le résumé lui avaient fait penser à cet épisode où Sheldon Cooper, le héros de notre série culte, décidait de jouer « toutes les décisions sans importance avec des dés » (de Donjon et Dragons) : ce qu'il va commander au resto, s'il peut ou non aller faire pipi ou révéler certaines infos à ses amis et s'il peut ou non raser sa moustache… Il conclut son expérience par cette phrase :

« Les dés te donnent et les dés te reprennent » (« The Big Bang Theory », Saison 5, Episode 4).

On ne pourrait mieux résumer ce roman que par cette citation... Car les dés te donnent la possibilité de te libérer de certaines décisions sans importance, mais ils te font également prendre tout un tas de décisions inconsidérées. Ils te donnent la possibilité de te libérer des contraintes imposées par les codes sociaux mais ils te reprennent une part de ton humanité. Ils te donnent l'occasion de vivre de multiples vies, d'explorer de nombreuses facettes de ta personnalité mais ils t'ôtent toute raison et te font basculer dans la folie.

Il n'y a aucune limite dans les choix à soumettre au bon vouloir du hasard et, plus le narrateur laisse les dés décider, plus les limites sont dépassées : folie, indécence, rupture avec les codes de la société qui nous définissent comme un « être social » pour devenir un « marginal », soumission à des pulsions, des désirs enfouis au plus profond de nous, viol, drogue, sexualité débridée, jusqu'au meurtre. Une manière nouvelle d'atteindre la liberté et de créer un nouveau moi. Mais à quel prix ? le narrateur voit son quotidien, sa vie de couple, sa carrière professionnelle imploser, sa personnalité de déliter peu à peu jusqu'à basculer dans la folie mais… Alea jacta est ! Et puis, qui est fou ? l'homme-dé qui ne se plie plus aux codes de la société ? Ou la société elle-même malade et qui nous impose d'être qui nous sommes ?

Cette autobiographie fictive (heureusement !) nous invite à nous interroger sur les limites que nous choisissons (ou que la société choisit) de poser à certains actes, que nous jugeons d'emblée comme interdits, horribles, dégoutants, et à ce que nous ferions et comment nous nous comporterions si le hasard nous « obligeait » à accomplir de tels actes.

C'est tout sauf drôle, même si l'humour cynique du narrateur et son regard critique peuvent parfois faire sourire. C'est perturbant, irrévérencieux, subversif surtout aussi parce que le narrateur n'hésite pas à prendre à parti son lecteur et à l'interpeller en l'incluant dans la spirale infernale de folie dans laquelle il sombre peu à peu. Ce roman laisse une drôle de sensation, comme "une puce qui donnera pour toujours l'envie de te gratter. (…) La puce Homme-dé exige qu'on la gratte sans cesse : elle est insatiable. » (p.291)

Pour le coup, mon cher et tendre a visé juste avec le choix « au hasard » de ce roman mais j'ai comme l'impression que, plus jamais je ne lancerai des dés sans penser à cette puce… et il est hors de question que je décide, d'un lancer de dés, quel sera le prochain livre que je lirai...
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Le narrateur est psychiatre, à New-York
Il est jeune (32 ans), marié, deux enfants de 25 et 20 kilos, un brin dépressif (il alterne entre euphorie, idées de viol et de meurtre ou encore de suicide) . Madame ne travaille pas et cela n'a pas l'air de trop fonctionner dans le couple. Côté professionnel, il s'entend moyennement avec son associé (jalousie réciproque ?). Un jour de déprime, il joue ses futures actions aux dés : 1- je reste chez moi, 2-je vais violer la voisine (et femme de son confrère psychiatre) etc...
Puis cela devient une spirale infernale et il ne peut plus RIEN faire sans laisser les «choix» aux dés.

Le narrateur est Luke Rhinehart et l'auteur aussi, ce qui rend la lecture étrange : où commence le roman ? où commence la fiction ?
Luke Rhinehart (l'auteur ou le personnage? ) sont parfois drôles parfois lugubres et inquiétants. Comme par exemple quand il initie son fils de 7 ans aux dés ! Pauvre môme : faire ça à un môme !
Pour les adultes qu'il essaie « d'initier » aux « dés » , cela ne m'a pas gêné , chacun a son libre arbitre une fois adule (ou croit l'avoir) mais pas les enfants !

Hormis ce passage qui m'a un peu gênée, j'avoue être admirative du style de l'auteur : c'est fou ce qu'un petit mot comme dé peut modifier des mots : Luke dé-vit (dé-vie) , prends des dé-cisions, invoque Dé à la place de Dieu dans certaines phrases ...des filles o-dé-o-dé s'effeuillent....

Il y a une séance de psychanalyse entre Luke et Jacob son associé qui m'a beaucoup fait rire (où comment les associations de mots font dire n'importe quoi sous couvert d'un pseudo « réalité » psychanalytique). Dans une autre scène, Luke est déclaré « guéri » alors que le lecteur sait déjà quelle énormité Luke s'apprête à faire.

Ce livre est paru au tout début des années 1970 et il y a en toile de fonds les blacks panthers, Nixon , la guerre du Vietnam, la libération sexuelle ...

Un livre a la fois dé-sopilant et dé-structuré ...
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Tombé dessus par hasard (nécessairement?) dans une Ressourcerie parisienne, je me suis laissé séduire sur le champ par cette épopée rocambolesque d'un psychiatre new-yorkais (nommé «Dr Rhinehart», ce qui n'est en revanche pas du tout un hasard !).
À 32 ans, baignant dans un océan d'ennui «après s'être fait analyser «avec succès» et avoir vécu un bonheur modéré et connu une réussite modérée avec une femme et une famille moyenne pendant sept ans», à un moment où il se sent prêt à tout foutre et à se foutre lui-même en l'air, ce dernier se décide un beau jour à confier son avenir au hasard et à jouer dorénavant sa vie au coup de dés !
Comme ces millions de lecteurs avant moi qui, dès sa publication aux USA, l'avaient transformé illico en l'un des livres cultes du début des 70's, j'ai été rapidement subjugué par la puissance incroyable du procédé imaginé par l'auteur et, j'avoue, aussi très tenté à l'essayer moi-même, à petites doses, lors d'un de ces moments par exemple de flottement qu'on connaît tous, pendant lesquels on ne sait pas très bien ce dont on aurait envie ou ce qu'on devrait prioriser tout de suite...

Procédé susceptible aussi de nous soulager quelque peu, «passée la trentaine», de ce côté prévisible-pesant-quotidien envahissant progressivement nos vies. Vies normales (et mornales) d'où la notion d'indépendance et de libre-arbitre commencent à perdre de la vitesse. Quel divin amusement alors que de pouvoir créer volontairement de l'imprévisible et de la surprise, mettant un peu de sel en nos insipides existences, ou bien nous délivrant de nos hésitations obsédantes, par un tout petit lancer de dés qui n'abolirait pas pour autant le hasard (1 ou 3, je lui déclare ma flamme au moment du dessert ; 2 ou 5, je l'embrasse en la déposant en bas de chez elle ; 4 ou 6, j'attends un signe plus clair de sa part...). Ou, et encore mieux, pouvant à l'occasion contribuer à faire émerger une de ces coïncidences improbables, ces moments «magiques» dans nos vies qu'on attribue d'ailleurs le plus souvent, totalement ou en partie, au hasard, et qui font converger nos sens exaltés avec une réalité qui semble alors se déshabiller exprès pour nous !

Mais quand au bout d'un moment, le coup de dés, hors tout contrôle, prend une importance de plus en plus grande, jusqu'à devenir l'unique paramètre et à se transformer en loi et vision du monde exclusives, il risque fort de lasser et de ne plus en valoir tout à fait la chandelle. Et pour cause : encore plus versatiles (lecteurs) sommes-nous, toujours en quête de surprises renouvelées!!
Face à ce qui s'avérera une véritable avalanche de transgressions de tous ordres, tous azimuts (j'allais écrire «et très souvent sans queue, ni tête», mais il faudrait plutôt dire, «surtout de queue») générées par le «syndrome du dé» dont souffre notre auteur-narrateur, le roman s'égarera sans retour possible pour moi dans un exercice de style au fond fastidieux. Exercice certes prodigieusement déployé et cocasse, mais où le célèbre mot d'ordre de la génération 68 «il est interdit d'interdire» devenu en quelque sorte le seul motif, martelé et décliné sous toutes les coutures, par des paris de plus en plus outranciers mis en jeu par le narrateur, n'aura d'autre effet sur moi que de me faire déchanter.
La systématisation du procédé subversif et amoral m'ont peu à peu perdu en tant que lecteur, au point parfois de me faire regretter le bon vieux sens de nos bons aïeuls, et, tout en réenfilant mes charentaises littéraires, las d'autant de violations et de quête de sensations nouvelles à l'en-veux-tu-en-voilà, de m'entendre m'exclamer tel Prévert : «Du nouveau du nouveau, toujours du nouveau ! Mais quand est-ce que ça va changer!!?

«Rinehart m'a trahir» : de mes mains tremblantes, incapables de jeter correctement le moindre petit dé déjà à mi-parcours, l"inscrirais-je en lettres capitales sur le mur de ma déception de lecteur "qui aimait les Beatles et les Rollings Stones, chantait Help, Ticket to Ride, ô Lady Jane, ô Yesterday"...

Parce que naïf, j'y avais cru au départ, j'avais cru entendre le chant libérateur de Zarathoustra « à la divine Innocence, à la divine Espièglerie et au divin Hasard ». Foutaises!

Comme solution à l'aboulie des temps modernes, on aura je pense mieux échafaudé depuis.

Cantonné dans un «entre-dés» répétitif, le roman finit par se mordre la queue (sans jeux de mots cette fois-ci !) et, du même coup, par se retrouver coincé dans un « entre-deux» qui me pousse à le classer au rayon des curiosités littéraires à cinq pattes. Autant sur un plan critique globalement absent (quel est au fait l'objet de cette satire corrosive : les excès provoqués par l'esprit libertaire amoral et contestataire de l'époque, ou l'avènement d'un capitalisme amoral lui aussi, prêt à tout assimiler en façade et à tout transformer en marchandise ?) que sur celui de sa date de péremption un peu juste (le roman a pris autant de rides qu'un vieux baba-cool recyclé dans le fromage de chèvre).

Comme son héros, resté suspendu au bord du gouffre qu'il a creusé de ses propres mains, l'homme-dé, se dé-douanant de toute dé-termination, n'aboutit à rien d'autre qu'à sa propre dé-rision...

Reste malgré tout un roman bien écrit, iconoclaste et foutraque, souvent intelligent et drôle, que je critique certainement trop sévèrement en tant qu'ex-fan des sixties...

Je ne vais tout de même pas tirer aux dés le nombre d'étoiles : 3, ni plus ni moins, juste ce qu'il faut d'équilibre (ouf !) et pour convoquer éventuellement un salutaire doute chez vous!
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Subversion du quotidien et destruction de ta personnalité

Un texte subversif, voir diabolique, dangereux parce que les participants y ajoute des comportements extrémistes en matières de pratiques sexuelles entre autres exemples.
L'auteur devient esclave de sa pratique et de son jeu et au fur et à mesure il dépasse les limites. Il propose ensuite à son entourage proche de jouer avec lui.
Le docteur psychiatre Rhinehart s'ennuie, il décide de jouer sa vie au hasard. Une idée séduisante au départ qui devient vite une idée aux conséquences scabreuses et destructrices.
Je déteste ce roman, qui poursuit un but humoristique par moment, autant que je l'aime. Parce qu'il n'a cessé à la fois de m'attirer et de me répugner, parce qu'il répond à une partie inconsciente de moi-même, il répond à une partie de mes phantasmes. C'est l'effet recherché par l'auteur, je pense.
Tout vol en éclat, la bienséance, le politiquement correct, la bonne éducation, le savoir être, le savoir-vivre, ta personnalité construite et rationnelle.
Tout cela disparaît au profit d'un jeu de hasard qui emporte tout. Il n'y a plus d'amour pur entre êtres humains mais un jeu de rôle qui n'en a rien à faire des sentiments véritables.

D'après moi, ce roman peut et doit se comprendre de deux manières différentes. Soit tu l'ingère au premier degré alors c'est plutôt une lecture indigeste. Soit tu essaies de comprendre ce que le Docteur Rhinehart veut faire passer comme message et alors ce roman devient source de jubilation et de réflexion.
Parce que ta position d'humain simple mortel astreint à des règles comportementales de bienséance peut se révéler être une vie ennuyeuse. L'auteur se propose donc de changer ton quotidien à l'infini à l'aide d'un simple cube à six faces en bois.
En effet, tu occupes une position dans ta vie au niveau professionnel et au niveau personnel et familial.
Tu es, soit hétérosexuel marié ou séparé avec des enfants, cadre supérieur de la fonction publique par exemple. Soit homosexuel vivant seul dans la savane africaine au milieu des lions, ton travail consiste à les observer et faire ton rapport, autre exemple. Mais tu n'es jamais les deux à la fois. Un jour hétéro fonctionnaire d'état et le lendemain bisexuel et animateur d'un club privé pour les seniors. Cela ne t'arrive jamais.

Le fameux docteur Rhinehart t'offre une « dé-vie » et des jeux de rôles ou ta personnalité change au grès de ta volonté et de celle hasardeuse des dés. Alors les dés deviennent ton guide ou une sorte de Dieu. L'auteur propose de dissoudre ta volonté et celle de ses personnages et de la livrer à ses caprices littéraires.
A la fin du roman des scènes sado-masochistes sont proposés, elles sont aussi à prendre aux seconds degrés. Après tout, tout dépend du plaisir que l'on prend à lire ou à vivre ce genre de scènes.
Luke Rhinehart pousse sa pratique du jeu dé à son extrême, il perd toute conscience de lui-même et son « moi décisionnaire » disparaît.
L'issue de ce roman est donc fatale.

Le principe du jeu est le suivant :
Chaque face du dé correspond à une option de comportement à adopter par le joueur. l'homme-dé est l'auteur de ce roman et instigateur de ce jeu excitant.
L'auteur propose d'explorer toutes les facettes et les potentiels de ta personnalité en les faisant se déployer. Et même celle que tu réprimes le plus. Ainsi lors d'un jeu de rôle tu peux te comporter comme un bisexuel par exemple ou être un être soumis ou jouer le rôle du dominant ou être un juge de paix etc …
Prend un dé. Ecris six choix suivant tes envies du moment sur une feuille de papier. Décides de laisser le dé décider au hasard ton sort. Essaies de tenir à ce jeu. Tes choix peuvent être comme suit :
Si le dé tombe sur un ou trois :
Plus jamais tu ne joueras à ce jeu absurde. C'est la première et la dernière fois.
Si le dé tombe sur un deux ou un quatre :
Tu quittes ta famille, tes enfants, ta femme, ton travail, tes hobbies, ta routine et tu décides de changer radicalement de vie, tu fuies.
Si le dé tombe sur un cinq :
Tu décides d'aller commettre un acte répréhensible, n'importe lequel, tant pis pour les conséquences.
Si le dé tombe sur un six :
Tu décides de te lancer un défi, la préparation d'un marathon.
Pourvu que ton dé lâche un six.

Mon avis :
J'ai apprécié le côté analyse psychiatrique de quelques dialogues bien pensés et toujours en phase avec notre société de consommation et du vivre matériel.
Parce qu'en fin de compte, Luke Rhinehart interroge sur le manque de repères spirituels. Certaines personnes perdent pieds dans nos sociétés par manque de soutien, d'amour, d'enjeux spirituels, ils peuplent ensuite ces centres, ou ils se droguent, ou se ils réfugient dans cette pratique de la « dé-vie ».
Je reproche le côté misogyne du texte, souvent la femme n'est traitée qu'en pur objet de désir de l'homme. Et il en fait ce qu'il veut. A priori la femme y prend aussi du plaisir et cela reste à prouver un peu plus.
Le roman date des années soixante-dix du coup les femmes y sont traités comme le voulait l'époque ?
Je retire une étoile pour montrer ma désapprobation. Après cela reste de la littérature.
C'est aussi un peu trop long.

Certains passages sont exquis pour les détails et la recherche d'un vocable que je ne soupçonnais même pas. Cela enrichit le récit et lui donne de l' épaisseur.
Il faut peut-être une large ouverture d'esprit pour intégrer ce genre de littérature ?
Ce n'est pas une lecture indispensable parce qu'un peu perturbante ? Dérangeante ? Trop répétitive ? C'est peut-être le premier et le dernier opus subversif que je lis ?

Essayez-le et si vous ne supportez pas, c'est normal, laissez alors tomber. Pour ma part je passe à autre chose avec joie.
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Un sommet de réflexion subversive, qui a contribué à changer ma vie il y a 6 ans, et celle de beaucoup d'autres.

Il y a souvent contresens sur cette histoire de dés. Plus que de s'en remettre au hasard pour effectuer ses choix, le personnage principal découvre l'étendue réelle de ses possibles. Et le vertige le prend, jusqu'à en arriver à un virage mystique (la partie qui me parle le moins).

Alors ensuite se pose la question de la liberté, des autres, du social, de la norme...

Et cette fameuse réflexion de Camus dans le Premier Homme "Un homme, ça s'empêche".

C'est un livre de questions, surtout pas de réponses.

Et, ce qui ne gâte rien, c'est malin, rigolard, voire vicieux. On est dans le New York de Woody Allen, de Philip Roth, d'Anaïs Nin.
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Jubilatoire! Mais pas seulement... Aussi : intelligent, déroutant, effarant, corrosif, rageant et désopilant! C'est pas rien, tant d'émotions en un roman! Faut dire que c'est un pavé ;-)

Fourre tout joyeux, excessif et rayonnant, on trouve vraiment de tout dans cette aventure, de la satyre, de la comédie, de l'étude de moeurs en passant par la théorie psychanalytique, et une chose est sure, elle ne peut pas laisser de marbre!

En deux mots, notre anti-héro Luke Rhinehart a tout pour être heureux, mais comme beaucoup d'entre nous dans son cas; il ne l'est pas. Cherchant en vain une solution à sa depressivité grandissante, il découvre par hasard... le hasard! Sur un coup de tête, ou peut-être un coup de génie, il décide en effet de remettre sa vie au hasard et de laisser chacune des décisions de sa vie, de la plus petite à la plus importante, aux caprices des dés, auxquels il choisit de vouer une complète adoration et soumission. Ça semble fou et ça l'est bien sûr, mais toute la magie de "L'homme dé" réside dans le fait que finalement, peut-être, sur un malentendu, ça a quand même un certain sens!

En effet, Luke Rhinehart, psychiatre renommé de son état, ne sombre pas dans la folie ni dans l'enfer du jeu comme le ferait n'importe quel homme, non, il élabore une théorie! Et sous ses aspects délirants, celle-ci cache une sagesse non négligeable : Et si le modèle d'être de nos sociétés actuelles n'était pas le meilleur? Et si, pour une meilleure réalisation de soi et un sentiment de bonheur plus complet, il fallait voir les choses différemment? Voir l'identité différemment? Et si au lieu de chercher à être soi-même, à se trouver soi-même et à réaliser son soi à tout prix, il fallait au contraire, remettre en question cette idée de soi préétablie et chercher de nouvelles pistes? Chercher à s'ouvrir, à être multiple, imprévu et imprévisible. Ouvert à la vie. Ouvert au hasard...Et oui, rien de plus simple et de plus terrifiant à la fois, et si le hasard était la clé du bonheur?

Ça semble aberrant mais ça l'est nettement moins à la lecture de certains passages de "l'homme dé" qui laissent songeurs, et puis ça l'est nettement plus à la lectures d'autres passages qui nous laissent effarés!
Mais Luke, notre homme dé, poursuit sa route et son expérience, et chacun en tirera les conclusion qu'il s'en impose...

Un peu trop teinté seventies à mon gout, je regrette que ce roman plonge beaucoup dans la libération sexuelle, bien entendu elle est un pan majeur de la libération tout court et je ne songe pas à la renier, mais je trouve néanmoins regrettable qu'un roman d'une telle créativité avec un tel potentiel tourne autant autour des possibles expériences sexuelles imaginables alors que l'ouverture d'esprit dont il fait preuve laissait présager beaucoup plus grand, beaucoup plus fort encore. C'est vrai, le sexe c'est important, très important, mais quand il s'agit de redéfinir la personnalité, de redéfinir l'humain, ses buts, ses raisons d'êtres et ses attitudes à venir, j'aurais trouvé intéressant de réfléchir au delà du choix sexuel... Mais enfin, c'est le livre d'une époque, je n'ai rien à critiquer ici, c'est juste un regret personnel dont je peux faire part, car il me semble qu'il flotte dans ce roman quelque chose de génial qui s'est peut-être trouvé collé à terre par la néanmoins jolie trivialité de l'auteur...

Enfin, à retenir: il y a du génie quelque part dans ces lignes! A ne pas laisser passer!



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