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EAN : 9782738435224
112 pages
Editions L'Harmattan (03/05/2000)
4.17/5   6 notes
Résumé :
La tragédie d'Oradour-sur-Glane revêt un caractère unique. En effet, l'anéantissement du bourg limousin, par les S.S., fut l'aboutissement d'une abominable " opération " ourdie, préparée, organisée minutieusement, jusque dans ses moindres détails, sous l'autorité première de la Gestapo. Bien entendu, la " programmation " de l'ignoble crime excluait avant tout que quiconque conservât la moindre possibilité de s'échapper de l'enfer... Pourtant, il y eut quelques resca... >Voir plus
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Ce mardi 19 mars 2024, il fait un temps radieux en Haute-Vienne, même un peu trop pour là où je vais, c'est-à-dire dans l'un de ces paradis de l'abomination humaine.

En arrivant, on aperçoit vite les ruines du village martyr d'Oradour-sur-Glane, comme un avertissement : ici rien ne se ramasse guère que le chagrin. Ces ruines sont l'oeuvre des créatures abjectes de la division SS Das Reich qui, le 10 juin 1944, un jour où il faisait aussi très beau, décidèrent de rayer de la carte une commune et sa population. Ce que leurs chefs nommèrent, avec un sens immonde de l'euphémisme, « action punitive »…

Contrairement à la légende voulant que ce soit une mesure de représailles pour l'enlèvement d'une des ordures de ladite division par les maquisards – un certain Kampf –, il était prévu bien avant d'exterminer une commune française de la région, histoire de mater toute forme de résistance. Car elle était particulièrement active dans ce coin de France. D'ailleurs, comme l'explique cet ouvrage, l'officier SS en question devait être échangé contre des prisonniers détenus par les Allemands. Et tandis que cet échange avait été accepté, Oradour flambait déjà.

Donc, en début d'après-midi, les SS, qui ont encerclé le village d'Oradour, entament leur massacre méthodique, tout en buvant et riant, comme le rapportent les rares survivants dont on peut lire quelques témoignages dans ce livre. Et pour aller jusqu'au bout de leur ignominie, les SS incendient tout sur leur passage, transformant en ruines un paisible village, choisi justement à cause de cela : il ne présentait en effet pas de danger pour ces lâches voulant éviter le moindre affrontement avec les résistants. Il est vrai que se battre contre des hommes armés ce n'est pas pratique pour brûler des femmes, des enfants et des nourrissons dans une église ! Église où les voix des visiteurs s'éteignent soudain...

Les restes d'Oradour – on peut même voir au mémorial du cimetière les ossements retrouvés dans les cendres – sont là, comme des fantômes silencieux qui scrutent notre conscience : là un lit en fer tordu par les flammes, une machine à coudre, un radiateur, etc. Autant de souvenirs pétrifiés et posés entre les murs à moitié effondrés et sur certains desquels on voit encore distinctement les impacts des rafales de mitrailleuses.

C'est ça, Oradour-sur-Glane, dont beaucoup de responsables de ce crime de masse poursuivirent tranquillement leur vie après-guerre, notamment ces Alsaciens – les fameux « malgré nous » ! – qui participèrent pourtant avec entrain aux massacres de la division – car il y en eut beaucoup, notamment à Tulle – et dont l'Alsace refusa le verdict du procès de 1953 à Bordeaux. Résultat : ils furent amnistiés par une loi. Pas mal pour des gars qui brûlèrent des bébés, malgré eux sans doute ?!

Les survivants, eux, ont toutefois eu le temps de parler :

« Je m'aperçois que j'ai été suivie, dans mon escalade, par une femme qui, du haut de la fenêtre, me tend son bébé. Elle se laisse choir près de moi. Les Allemands, alertés par les cris de l'enfant, nous mitraillent. Ma compagne et le poupon sont tués » (Marguerite Rouffanche).

« Les boches reviennent vers nous. Ils mettent le feu sur l'amoncellement de nos chairs. Très vite, l'incendie fait rage. Plusieurs de mes pauvres copains vont ainsi brûler vifs : Santrot, blessé au ventre, et ses deux jambes coupées, qui hurle de souffrance ; le père Marcel Brissaud, un mutilé de la guerre 1914-1918 (où il perdit une jambe) qui gémit » (Mathieu Borie).

« Autour de moi, j'entends des gémissements, des râles. Des Allemands viennent, montent sur le tas, et tirent des coups de fusil sur ceux qui bougent » (Marcel Darthout).

« Sur l'autre rive, il y a mon petit Bobby [un chien]. La dernière rafale que je viens d'entendre, c'est lui qui l'a prise. Épouvanté à outrance, épuisé, ému, je m'écroule… » (Roger Godfrin).

Etc.

Pour mémoire.




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