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3,23

sur 104 notes
C'est l'hiver, glaciale. Noël.
Une ferme aux Pays-Bas, les Mulder, une famille nombreuse, "religieuse” ( église reformée néerlandaise ), des vaches qui “même quand elles ne réclament aucune attention, même quand elles sont casées, chacune à sa place dans l'étable, gavées et lourdaudes,... se démerdent pour faire office de force majeure”, et la gamine de dix ans de la famille qui nous raconte une enfance paysanne brusquement troublée par la mort du frère, suite à un accident.....

Dans une atmosphère rétro qu'on penserait du début du siècle dernier,
Où les enfants sont encore lavés dans un baquet à tour de rôle dans la même eau, des jours précis de la semaine, mais entre-temps jouent à des jeux vidéos, ou écoutent de la musique sur leur lecteur CD, et reçoivent deux euros tous les samedis en échange de leur aide à la ferme,
Où une statue de porcelaine de Jesus de la taille de papa trône à l'entrée, et la mère met du savon vert dans la bouche des petits qui prononcent des gros mots,
Il arrive au papa de dire "Nous sommes dans ce monde mais pas de ce monde ".

Une narration de la bouche d'un enfant est toujours attendrissante et poignante, surtout quand c'est bien écrit avec humour. Ce qui est le cas de ce livre à la superbe
couverture avec la parka rouge que la petite refuse d'enlever même à la maison, " ma parka en guise d'armure ". le seul bémol ayant été pour moi les nombreux jeux sexuels ( la petite et son frère ayant beaucoup d'imagination ) et la cruauté enfantines, qui bien que réalistes, ne m'ont pas vraiment fait sourire.
Il paraît que ce livre est un best-seller aux Pays-Bas et en Europe, pour moi une attribution négative pour un livre 😊, mais ici elle n'entre pas en jeu. Car à mon avis c'est un livre bien écrit, intéressant, avec une fin surprenante, dont je conseillerais la lecture. Et c'est le premier livre d'une écrivaine hollandaise de vingt-neuf ans qui travaille dans une ferme.

Un grand merci aux Éditions Buchet-Chastel et NetGalleyFrance pour l'envoie de ce livre.
#QuisémeLevent#NetGalleyFrance
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"Je ne crois au silence
A la peur et à l'absence
Non, je n'y crois pas" Grégoire, Chanson pour un enterrement.


Fâchée et sur son lit, la petite a peur que son papa ne tue "Bouclette", son lapin et prie:
"J'ai demandé à Dieu, s'il Vous plaît, prendre mon frère Matthieu à la place de mon lapin. Amen."


Matthis meurt effectivement sur le lac... Cette disparition, est comme une pierre qui ricoche dans l'eau, laissant des ondes se propager...La petite fille ne va plus quitter sa parka rouge. Et se poser des questions, car personne ne ne prend la peine de lui parler de souffrance...


Les parents se murent dans le silence et l'enfant va en souffrir.


"Personne ne connaît mon coeur. Plus personne ne se soucie de savoir s'il bat au bon rythme... Personne ne prend peur quand il s'arrête quelques secondes."


"Je ne crois pas à la mort
De l'esprit même si le corps
Lui, un jour s'en va" Grégoire.
A tous ceux qui nous ont quitté et pour nous qui restons là, les bras nus et le coeur... à sec!
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QUI SÈME LE VENT,...

La glace a craqué sous les patins de Matthiès, son frère, depuis elle ne quitte plus sa parka et parle à ses crapauds.

Gelée à l'intérieur, personne ne réchauffera sa peine. Elle reste bloquée, son ventre est douloureux. On oublie son nom, elle n'existe presque plus ; à la ferme ses parents l'appellent Parka.
Par moment j'oubliais qu'elle était une fille, trimant comme elle le faisait aux travaux de la ferme, et son père n'ayant aucune pudeur envers elle.

Cette petite fille âgée de 10 ans au début du récit garde au fond d'elle ses interrogations, observe les animaux de la ferme, les crapauds, les lapins, calque leurs rapports sur ceux de sa famille.
Avec eux elle tente d'apprivoiser la mort, la sexualité, la violence, la peur, poussée en cela par la cruauté vicieuse d'Obbe, son autre frère.

Parka fait son apprentissage d'une façon bancale, violente. Ce mélange de naïveté et de pensées trop grandes, noires, glaçantes, est perturbant.
Elle apprend trop vite, pousse de travers, cachée sous sa parka. Sans tuteur, sans gestes d'amour ou d'affection, la solitude étend son ombre sur sa fragilité.

Si elle ne sait pas elle imagine, s'échappe au-delà du lac, au-delà du tas de fumier et des ténèbres qui l‘engloutissent. Parka, Obbe et leur petite soeur Hannah ont une vision trouble de la réalité, une vision déplacée de leur place au sein de cette famille protestante qui vit isolée dans la campagne néerlandaise.

Sans mots, sans réconfort et attention, de la part des parents au coeur glacé par le deuil, corseté par la religion, Parka dérive seule sur ce lac de chagrin, de culpabilité, de violence.

Des parents comme des icebergs, une mère meurtrie, aveuglée par la perte de son enfant, à demi morte, un père sec, aux moeurs qui semblent d'une autre époque, plus préoccupé des versets de la Bible et des soins à donner aux vaches, que de ses propres petits.

Des scènes dérangeantes qui font tourner les pages avec l'espoir de trouver plus loin un trou de lumière, de sortir de l'obscurité gelée, de briser ce malaise.

Que dire d'autre à part que c'est terriblement bien écrit. À travers les yeux de Parka, ses mots qui devinent, tâtonnent, touchent à la vérité, à la fragilité, on ressent la détresse emmitouflée, étouffée. On voudrait que quelqu'un lui vienne en aide, pas le vétérinaire au comportement louche, mais une personne qui lui donnerait un goût d'enfance, de sourire, de rêve. D'humanité. Quelqu'un qui briserait la glace des silences et gestes muets.
Une personne qui l'appellerait Jas.

... LÀ OÙ LES GENS NE S'AIMENT PAS,
RÉCOLTE LES CENDRES.


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Merci à l'opération Masse critique et aux éditions Buchet-Castel pour cet étonnant premier roman.
***
Dérangeant, très dérangeant, ce premier roman d'une jeune poète néerlandaise de 28 ans, Marike Lucas Rijneveld… Dans la très courte première partie (une trentaine de pages) de ce roman qui en comprend trois, une narratrice à la première personne remonte deux années plus tôt pour raconter le drame qui a bouleversé sa famille. Elle a alors 10 ans. Elle vit dans une ferme qui semble éloignée de tout. Elle cherche l'attention de ses parents, éleveurs de bovins, protestants purs et durs, qui semblent incapables d'exprimer leurs sentiments envers leurs enfants. La narratrice a deux frères plus vieux qu'elle, Matthies, l'aîné, Obbe, le second, et une soeur, Hanna, la petite dernière. Elle soupçonne son père de vouloir tuer son lapin Bouclette pour le repas de Noël. Désespérée, elle fait une prière : « J'ai demandé à Dieu s'il pouvait, s'il Vous plaît, prendre mon frère Matthies au lieu de mon lapin. » Mais la veille de Noël, Matthies se noie pendant une compétition en patins à glace. Après…
***
Je ne sais pas si j'ai aimé ce livre, mais il m'a menée de surprises en étonnements, loin des moulins à vent et des paisibles canaux ! Là où est située la ferme, on est déjà dans un pays nordique avec des hivers très rigoureux. le début du roman se déroule en l'an 2000 (p. 16), mais parfois, à cause de la manière dont vit la famille, de la place accordée aux enfants et de l'omniprésence de la religion, on pourrait se croire au XIXe siècle malgré les références à la télé, aux jeux vidéo et aux machines agricoles. L'ambiance devient de plus en plus glauque avec le passage du temps. La culpabilité qui habite la narratrice la dévore et prend diverses formes. Elle se réfugie dans sa parka, qu'elle refuse de quitter, et en garnit les poches au fil de ses expériences : une tirelire cassée, quelques crottes de nez, un couple de crapauds qu'elle voudrait voir s'accoupler, etc. La sexualité des uns et des autres occupe une grande place dans ce texte cru et souvent scatologique. Comme la narration est à la première personne, ces sujets sont abordés avec les yeux d'une enfant, certes au courant des « choses de la vie », mais qui fait parfois preuve d'une certaine naïveté. Les soins du père et du frère pour venir à bout de la constipation chronique de la narratrice sont assurément révoltants. La petite fille observe les membres de sa famille dont le désespoir prend des formes diverses, et personne, sauf parfois sa soeur Hanna et son amie Belle (pauvre Belle !), ne peut lui apporter le moindre réconfort. le réalisme de l'écriture, l'attention apportée aux détails les plus crus provoquent intentionnellement un vrai malaise. Pour un coup d'essai, c'est un coup de maître ! On dit que les premiers romans portent souvent une grande part d'autobiographie. J'espère que ce n'est pas le cas ici… À lire, assurément, mais en étant prévenu qu'il faut parfois s'accrocher.
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Elle devait enfin pouvoir aller patiner au-delà de la rigole à purin, la figure enduite de graisse à traire contre le froid mordant, des sacs de congélation enveloppant ses pieds pour qu'ils restent bien au sec. Mais les vaches qui demandent toujours l'attention des parents en ont décidé autrement. Son frère Matthies, lui, part patiner sur le lac. C'est l'avant-veille de Noël, et sous le coup de la colère elle demande à Dieu d'épargner alors son lapin qui devait sûrement atterrir sur la table de fête, et de prendre plutôt son frère.
Et le vétérinaire vient leur annoncer la glace qui a cédé, la mort de Matthies. le vide s'est installé.
Les jours désormais sans Matthies elle nous les raconte. Depuis lors, elle tente de se protéger derrière sa parka, fermeture relevée jusqu'au menton, et retient ses selles comme signe de contrôle de toute perte. Elle aimerait pouvoir tout retenir.

A travers les propos de cette enfant, bruts, sans aucun frein ni édulcorant, ce roman relate un manque profond qui se creuse, jour après jour, dans cette famille néerlandaise. Pour la fillette, s'ajoute à sa culpabilité, un manque de tendresse, de regards, de marques d'intérêt de ses parents qui dérivent. Un manque de chaleur, de compréhension du vide laissé par ce frère disparu, un manque de mots posés sur la mort. Les rares paroles des parents sont uniquement des extraits de la Bible ou des condamnations de tel ou tel péché. Un manque d'amour, bien qu'elle garde dans sa chambre des crapauds pour guetter leur accouplement qui donnera peut-être l'espoir du retour de liens amoureux chez ses parents. Espoir d'éloigner la mort menaçante.

Ce mal-être est pesant, l'autrice a parfaitement su l'installer dans ses mots. Elle a une écriture nette, explicite, tantôt implacable, tantôt émouvante, mais toujours saisissante. La rudesse du milieu, le quotidien de la narratrice, sont extrêmement marquants. Les difficultés de l'enfant à se battre contre des ténèbres envahissantes sont poignantes. Au-delà des paroles de Dieu, les quelques remarques du père sont aussi rugueuses qu'une toile émeri.

Mais cette jeune autrice a-t-elle également voulu établir un climat malsain lié à ce silence autour de la mort ? J'ai trouvé qu'elle insistait, chapitre après chapitre, sur certains faits cruels ou répugnants avec une prolifération de détails franchement dégoûtants. L'insistance sur les conséquences de la constipation est vraiment rebutante. La fratrie (deux filles et un garçon), en plein éveil du désir, se livre également à de nombreuses découvertes sexuelles sur lesquelles l'autrice revient un peu trop souvent et qui semblent franchement obsessionnelles.
De ce fait, il m'est très difficile de noter favorablement cette lecture. Passée la moitié du roman, son côté déplaisant a pris le dessus et j'avais hâte d'en finir. Mais je ne doute pas que cet univers surprenant, parfois choquant, devrait immanquablement toucher et séduire bon nombre de lecteurs et lectrices.
Merci aux éditions Buchet/Chastel et à Babelio pour cet envoi.

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Autant j'ai adoré les Pays-Bas où j'ai passé une excellente semaine de vacances, autant j'ai détesté ce livre que j'avais emmené avec moi sous prétexte qu'il se passe aux Pays-Bas et qu'il fait figure là-bas de best-seller.

Qui sème le vent ne récolte pas que la tempête. Il engendre aussi un froid sordide, une atmosphère glauque et un climat âpre et dur.

La narratrice est une jeune fille de dix ans qui vit dans une ferme au milieu des vaches et des polders. Dit comme cela, ça fait très bucolique. C'est tout à fait le genre de paysage paisible que j'ai pu admirer lors de mon séjour. Mais dans ce roman-ci, c'est une toute autre chanson.
L'histoire commence par la mort du grand frère noyé dans les eaux glaciales du grand lac. S'ensuit la déprime des parents, le laisser-aller des trois autres enfants, la culpabilité et les non-dits lourds de conséquences.

J'aurais pu aimer ce roman mais certains éléments trop présents m'ont vraiment gênée. Les rapports douteux, voire incestueux, de Parka avec ses frère et soeur, les atrocités commises par son frère Obbe, la rudesse du père, la déprime de la mère...C'est crû, c'est sauvage, c'est ...trop !
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Alors que son frère va patiner, la narratrice, âgée de dix ans, découvre que son père s'apprête à tuer son lapin adoré, pour le repas de Noël. Ne pouvant supporter que son compagnon lui soit enlevé, elle prie pour que son frère, qui a refusé de l'emmener avec lui, meure à la place de l'animal. C'est une culpabilité qu'elle portera toute sa vie, car le corps de Matthies est retrouvé au fond du lac, sous la glace.


La famille tente de survivre comme elle le peut. La mère ne se nourrit plus, laissant son corps dépérir. Obbe, le frère aîné, fait une fixation sur la sexualité et la petite fille cache son chagrin, en ne quittant pas sa parka et en retenant ses selles, comme elle retient les mots qui font mal.


Au début, j'ai imaginé que j'allais adorer ce roman. L'écriture des premières pages me séduisait, j'ai pensé que la fillette se confierait sur la souffrance liée à la perte de son frère. Hélas, ce sujet est entravé par des éléments qui m'ont mise mal à l'aise. J'ai essayé de lire ce roman, vraiment essayé. Je l'ai abandonné plusieurs fois, j'ai tenté de le reprendre, mais à un peu plus de la moitié du livre, j'ai abandonné définitivement.


Qui sème le vent a provoqué trop de malaises en moi. Je n'ai pas supporté la cruauté des enfants envers les animaux. L'accent est mis aussi sur la découverte de la sexualité et la manière dont Obbe et la narratrice la vivent m'a dérangée : elle est omniprésente et les animaux sont torturés, dans ce cadre.


Au début, j'ai essayé de résister, de garder l'impression que j'avais eue, pendant la première partie, mais malheureusement, je n'ai plus supporté cette sensation de mal-être que je ressentais.


Sur Babelio, j'ai lu des chroniques qui rejoignent mon avis et d'autres qui sont à l'opposé du mien, me donnant l'impression que ce livre, on l'adore ou on le déteste, il n'y a pas de demi-teinte.


Je remercie sincèrement les Éditions Buchet-Chastel et NetGalleyFrance pour ce service presse et les prie de m'excuser pour cet avis négatif.


Lien : https://valmyvoyoulit.com/
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Hollande septentrionale, début du XXIème siècle.
Qui sème le vent doit s'attendre à récolter la tempête.
Deux ans de la vie de Parka, la narratrice. « Parka » c'est devenu son nom depuis qu'elle ne quitte plus sa parka rouge. Elle ne la quitte plus depuis que son frère ainé est mort, mort dont elle se sent coupable. Cette parka, c'est son armure… Elle doit se protéger de la mort, des maladies, de l'indifférence de ses parents qui, murés dans leur chagrin, ne parviennent plus à s'occuper de leurs autres enfants, de la narratrice donc mais aussi de son frère Obbe et de sa soeur Hanna.
Dans les poches de sa parka, elle glisse toutes sortes de choses censées la protéger : deux crapauds, les moustaches de son lapin, la tête de sa tirelire en forme de vache…
Ce roman est à la fois touchant et dérangeant.
Touchant car le point de vue de Parka est totalement à hauteur de gamine de 10 ans. Elle ne se plaint pas, ne geint pas. Malgré l'ambiance glauque qui règne à la ferme, ses remarques sont pleines de bon sens et même souvent drôles.
Dérangeant car la douleur, la souffrance de cette gosse devrait sauter aux yeux de n'importe qui. Seul, le vétérinaire semble voir les symptômes de son mal-être. Les parents empêtrés dans leur malheur sont aveugles. Comme tout un chacun ils ont des choses sur la conscience. Protestants réformés, ils pensent donc tout naturellement à une punition divine.
Dérangeant, ce récit l'est aussi par les « jeux » que pratiquent les « Rois mages » ainsi que Parka a rebaptisé la fratrie : jeux sexuels, cruauté envers les animaux….
La fin m'a laissée sans voix.

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Parka rouge – surnom de la narratrice - a une dizaine d'années. Elle vit au Pays-Bas, dans la ferme de ses parents, avec ses frères aînés Matthies et Obbe et sa jeune soeur Hanna. Les Mulder sont une famille protestante, habitée par la Bible, dont la vie est rythmée par la vie rurale, le soin aux vaches et les réunions au temple. La vie de Parka et celle de toute sa famille va être bouleversée le jour où son frère aîné Matthies décède dans un accident.

« Qui sème le vent » est un récit à hauteur d'enfant. Parka en est la seule narratrice et c'est à travers ses yeux et ses mots que nous assistons à la lente désagrégation de sa famille suite à la mort de Matthies. le deuil d'un enfant et d'un frère est bien sûr le thème central de ce roman, avec la description des parents qui s'enferment dans leur chagrin, qui se laissent totalement sombrer comme la mère qui ne voit plus et ne touche plus ses enfants ou le père qui ne donne plus son attention qu'à ses vaches.

Le lecteur se laisse porter par la narration lente, contemplative, introspective et imaginative de Parka, une enfant désarmée face à l'abandon de ses parents qu'elle souhaite à la fois sauver et fuir.
C'est une soeur qui n'a pas le droit de parler de son frère car, au nom de la religion austère omniprésente dans cette famille, «  on ne parle pas des morts, on les remémore ». Dans cette famille de taiseux, impossible de communiquer.
C'est une petite-fille qui au fur et à mesure, développe ses propres traumatismes et obsessions, mêlés à des préoccupations d'enfant de son âge comme la découverte de la sexualité ou la crainte de mourir. le cadre rupestre et l'isolement de la famille ajoutent une touche mélancolique et sauvage à cette histoire profondément désolante.
Comme Parka et Hanna, on attend avidement une réaction des parents qui ne voient pas leurs enfants s'enfoncer dans leurs peurs ou devenir d'une cruauté perverse dès lors qu'Obbe s'en mêle. Et le seul adulte qui nous semble un moment pouvoir sauver Parka est suffisamment ambigu pour réduire nos espoirs à néant.
Alors, longtemps, on attend. Mais rien ne se passe, si ce n'est le pire, que l'on redoute depuis le début. Car « Qui sème le vent »… histoire belle et cruelle, souvent glauque, sous tension, nous laissera dans un coin de notre tête Parka rouge, petite-fille sacrifiée sur l'autel du malheur. Et un sentiment de malaise certain pour ma part.
Ames sensibles s'abstenir.
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Rude, âpre, voilà ce qui caractérise le livre de cette jeune autrice néerlandaise.
Depuis quelques temps , et dans certains romans qui marquent , on trouve des petites filles qui traversent de rudes épreuves que l'on a du mal à imaginer subies par des enfants.
La gamine de 10 ans qui domine ce livre est la fille d'un couple d'éleveurs de vaches .Ils sont protestants pratiquants, durs à la tâche, et s'ils aiment leurs enfants, à eux de s'en convaincre.
Les hivers sont rudes, la glace profonde , mais cède parfois sous les patins et c'est ainsi qu'un des enfants, Matthis, perd la vie.
Les enfants se débrouillent pour grandir, puis autre malheur , une fièvre aphteuse décime le troupeau de 140 têtes, il faut les abattre...
La petite Hanna s'accroche à sa soeur et le frère aîné Obbe a le moins qu'on puisse dire des idées malsaines et des passages à l'acte cruels et tordus.Dans tout cela, le chagrin muet de ses parents, l'éveil des sens, une certaine culpabilité aussi, donnent à la gamine qui raconte mais ne se nomme pas un besoin d'aimer et de vivre,jamais elle ne quitte sa vieille parka rouge qui protége son corps et son coeur ,mais l'environnement est tellement noir, bestial, qu'il donne peu d'espoir. le langage est souvent cru, les animaux très présents y sont pour quelque chose, quant à l'éducation des enfants , elle n'est assénée par les parents qu'en fonction de la Bible. Tout le monde est malheureux, la parole est rare.
L'ambiance souhaitée par M. Rijneveld est bien rendue, les mots choisis , j'ai apprécié cette lecture, mais presque en apnée.
Merci aux Edts Buchet-Chastel et à NetGalley pour cet envoi.
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