AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782290385630
448 pages
J'ai lu (14/06/2023)
4.24/5   365 notes
Résumé :
Manon a 20 ans quand elle rencontre l'homme qui va changer le cours de sa vie. Charmeur et sûr de lui, ce catholique intégriste et père de cinq enfants révèle peu à peu son caractère trouble et dangereux. En fonçant tête baissée dans l'obscurité d'une famille et d'un monde qui lui sont étrangers, Manon s'engage sur un chemin chaotique dont personne ne sortira indemne. Inspiré d'une histoire vraie, ce roman nous est raconté à la fois par Manon, jeune étudiante indépe... >Voir plus
Que lire après La belle familleVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (67) Voir plus Ajouter une critique
4,24

sur 365 notes
5
35 avis
4
24 avis
3
4 avis
2
2 avis
1
0 avis
Fait partie du Prix des Lecteurs du Val de Sully (5/6)

Manon, jeune étudiante de 20 ans, a besoin de travailler. Elle accepte de prendre un poste de nounou dans une famille catho traditionaliste. Quand elle arrive chez ses patrons pour prendre connaissance du poste, elle surprend toute la famille (les parents et les cinq enfants) à genoux en prière dans le salon…

Alors que la mère de famille, dépressive, meurt subitement, le père demande à Manon de s'occuper des enfants à plein temps. Elle accepte et abandonne ses études.

Sa relation avec le père de famille change. Parfois chaudes, parfois froides …

Par amour pour les 5 enfants, Manon s'engage encore plus dans cette relation qui semble toxique et plutôt tumultueuse avec Thierry, le père de famille. Elle veut créer « une belle famille ».

Mais peu à peu, le véritable caractère de Thierry se dessine… et lentement Manon s'enfonce…

L'auteure met face à face deux personnages au caractère bien trempé mais pourtant aux antipodes.

Thierry, insupportable, est catho intégriste, autoritaire, égocentrique, très perturbé. Il est toujours sous la domination de sa famille bourgeoise percluse de traditions et de préjugés.
« Qui aurais-je été si j'avais pu m'exprimer librement et être sans jugement, sans attente, sans déception ? Si j'avais pu chercher en confiance un chemin, au lieu d'être obligé de marcher dans des traces toutes faites qui n'ont jamais étaient les miennes ? Les traces de mon grand-père, de ma mère, les traces d'un héritage et d'une famille trop grandes pour moi… »

Manon, très attachante, est une jeune fille issue d'une famille franco-américaine de sportifs professionnels qui élève leurs enfants dans le respect de leurs choix. Elle est pleine de vie, athée mais très ouverte d'esprit et prête à tout donner pour les enfants.
« Mes filles, on les élevées libres, on les a poussées à faire leurs choix, pas à suivre les nôtres. On leur a appris à décider seules, à avoir leurs propres opinions, pas les nôtres. On a essayé de tout faire pour qu'elles soient elles-mêmes et pas quelqu'un d'autre. A ne pas suivre des règles si elles n'y croyaient pas. A mériter ce qu'elles gagnaient. Et toujours dans le respect de soi et des autres. Tolérance, c'était notre maitre-mot à la maison. »

La structure du roman donne un éclairage particulier à l'histoire. Chaque chapitre laisse la parole à chaque protagoniste du couple et à « la belle famille ». Chacune présentant la situation du côté de sa lorgnette - regard influencé, bien sûr, par les convictions et l'éducation.

Ce livre traite avec beaucoup de réalisme de la violence conjugale et de l'emprise morale sur l'entourage.
Un titre plein d'ambiguïté. Celle qu'on veut construire ou celle des parents. Les deux sens sont bien présents dans ce texte.


Une lecture dense.
Commenter  J’apprécie          554
Manon Jackson, 20 ans, jolie métisse, étudiante fait du babysitting. C'est donc en toute quiétude qu'elle va répondre à une annonce celle de la famille Leprince avec ses cinq enfants.
Une famille lambda de prime abord.
Le père de famille, Thierry catholique intégriste et issu d'une famille bourgeoise à beaucoup de charme, il va vite se rendre compte que cette jeune femme a la peau dorée lui devient indispensable.
Manon, captivée par cet homme, va succomber à ses attraits et du haut de ses 20 ans endosser le rôle de mère et compagne complètement dévouée.
Malheureusement, il y a des histoires d'amour qui ne sentent pas toujours la rose et cette jeune femme va vite le comprendre à ses dépens.
Je n'ai vraiment pas envie de dévoiler tous les pans de l'histoire, ici n'apparaît qu'une partie de l'iceberg.

'•
Après avoir fermé la dernière page de ce roman choral, ai-je le coeur fendu ? C'est si peu dire.
Suis-je révoltée ? Bien entendu comment ne pas l'être ?
C'est une lecture tellement bouleversante.

J'ai été bien souvent irritée par l'attitude des enfants qui certains sont doués pour être de sales gosses mais eux aussi subissent les émotions et se libèrent avec les armes en leur pouvoir.
Comme quoi il est simple de critiquer des attitudes sans savoir..
'•
J'ai bien aimé aussi la caricature de la famille bourgeoise avec à sa tête cette femme tout à fait détestable avec qui je dois l'avouer j'aurais bien passé un petit quart d'heure.

La religion est aussi dépeinte dans une version plus archaïque. L'oncle de Thierry qui en est et pourtant si différent ne va pas hésiter à prendre position. Il m'a insufflé une belle bulle de tendresse.
'•
Déposer des mots sur la souffrance subie par notre jeune héroïne et vécue par tant de femmes se révèle être une chose difficile.
Laure de Rivières l'a fait et je l'en remercie.
Commenter  J’apprécie          541
Un roman choral qui se lit d'une traite.
Une ambiance pesante qui nous fait craindre, à chaque page, une catastrophe avec pour objectif de décrire l'emprise psychologique et le chantage affectif.
Manon va tomber dans un engrenage implacable alors qu'elle est entourée, aimée par ses parents et ses soeurs ; elle va s'enfoncer malgré tout.
Chaque chapitre, en alternant les pensées des protagonistes, permet de montrer que tout n'est pas linéaire, que l'héroïne a des éclairs de lucidités et que l'entourage, surtout les enfants, sont ambivalents.
L'écriture est simple et percutante.
Un premier roman très réussi.
Commenter  J’apprécie          362
 Manon, une métisse de 18 ans, passe un entretien pour un poste de baby-sitter chez la famille Leprince afin de seconder Agnès, dans ses tâches domestiques. Fatiguée après une hospitalisation, cette dernière se retrouve débordée avec ses 5 enfants, dont 2 en très bas âge. Elle les présente tour à tour à Manon. Mais le décès brutal d'Agnès précipite l'embauche de Manon, engagée à plein temps la journée pendant que Thierry, leur père, se consacre à ses activités professionnelles.
Manon mène de front ses études par correspondance et son travail de nounou. Elle se familiarise peu à peu avec les principes et rituels éducatifs ou religieux prescrits par Thierry. Et ainsi, sa maturité, son adaptabilité et sa disponibilité la rendent vite indispensable au foyer. D'ailleurs, tous l'apprécient de plus en plus. Sauf les parents de Thierry, réticents, sur les origines de Manon et son influence. Pourtant, après la tentative de suicide de leur fils, ces bourgeois, catholiques intégristes, vont devoir admettre l'évidence de sa présence qui s'impose pour l'équilibre familial. Et bientôt, la jeune femme devient aussi un réconfort affectif pour Thierry. Sensible à son charme. Alors, comme la nature de leur relation évolue la rigidité apaisée de celui-ci ne passe pas inaperçue auprès de ses enfants ravis de ce rapprochement que le père de famille veut officialiser.
Cependant, Manon peine à stabiliser sa place auprès de son amant qui mixe à son égard attentions généreuses, admiration, reproches, menaces ou vexations. Comment va-t-elle s'adapter à cette situation ? Et comment l'entourage la soutiendra-t-il ?
MON AVIS

Si vous commencez ce livre, vous ne pourrez pas le lâcher. Dès son début, le récit de Manon nous captive et ceux des autres protagonistes nous entraine dans un thriller domestique et psychologique.

D'après le 4e de couverture, cette histoire, partie d'un fait réel, illustre avec efficacité la conséquence des violences intrafamiliales dont témoigne l'actualité quotidienne. Ce roman montre ainsi comment nul n'est à l'abri d'être un jour vulnérable. D'ailleurs, même des personnes perçues a priori « fortes » peuvent se trouver fragilisées quand se mettent en place des relations malsaines. En effet, lorsque des chantages affectifs ou physiques, des harcèlements moraux dévalorisent l'autre, un rapport de puissance invisible s'exerce et peut se terminer de manière dramatique.
Ici, cette idée de manipulation psychologique est abordée avec subtilité. Les regards des protagonistes et de l'entourage du couple Manon-Thierry éclairent avec des prismes propres à chacun, les événements dramatiques ou ordinaires que traverse cette famille. Certes, une famille différente de la norme, vieille France voue un culte au passé et à des pratiques religieuses intégristes. Et sans juger ce respect rigoriste des traditions, l'auteure s'est surtout attachée à la psychologie des personnages.
Les grands-parents, eux font naturellement abstraction de la réalité vécue par leurs brus. La construction mentale de Thierry évolue avec cohérence, ainsi que celle des autres. Sur l'échelle de l'amour généreux jusqu'à la tyrannie, Thierry déploie tout un éventail de sentiments et de manipulations. Il est convaincu d'avoir raison, et d'être bienveillant avec Manon en la mettant à sa merci. Entre pervers narcissique et borderline, il n'y a qu'un pas… Son côté soupe-au-lait m'a rappelé LA VRAIE VIE d'A. Dieudonné. 
Ici, le harcèlement moral illustre une lente destruction du respect de soi-même avec l'engrenage de l'emprise.

Ce livre de poche (ou édité chez Flammarion en mai 2022) nous tient en haleine pour savoir si Manon va s'en sortir, et comment elle le peut. Personnellement, un week-end ne m'a pas suffi pour finir les 450 pages quand même, et sans longueur ! Les chapitres courts où les enfants, les grands-parents, l'oncle prêtre, les intimes de Manon… narrent selon leurs propres ressentis impulsent du dynamisme au récit. Et finalement, la seule qui n'a pas droit au chapitre reste Agnès. Mais sa vie en pente douce jusqu'à sa mort se dessine en filigrane derrière l'expérience de Manon.
Un livre social offre une intrigue captivante avec un scénario parfaitement orchestré. L'auteure à suivre signe ici son premier roman.
Lien : https://lesparolesenvolent.c..
Commenter  J’apprécie          210
Laure de RIVIERES. La belle famille.

Strasbourg, novembre 2002, Manon Jackson, jeune étudiante de vingt ans a besoin d'argent afin de poursuivre ses études. Inscrite dans une agence, elle va faire du baby-sitting dans une famille bourgeoise nantie de cinq enfants. le soir de sa première prestation, elle débarque dans la résidence des Leprince et découvre tous les membres en pleine prière. La mère, Agnès décède brutalement . Manon va, à la demande express de Thierry, le père de famille, abandonner son cursus scolaire et devenir employée de maison : 5 enfants en bas âge, une grande demeure, il y a de quoi faire, entre la cuisine, le ménage, conduire les enfants à l'école, les lessives, etc.…

Thierry est subjugué par la beauté de Manon, une belle métisse. Les relations entre cet homme et cette jeune femme vont évoluer. Il va même l'épouser. Mais cet homme est dangereux. C'est un éternel insatisfait, un prédateur, un hypocrite. le roman, écrit sous forme chorale nous narre la lente descente aux enfers de Manon. Cette jeune femme, libre, volontaire qui n'a qu'un seul objectif : avoir « une belle famille ». Qu'importe si ces enfants ne sont pas les siens : elle les aime tous sans distinction. Elle a deux enfants avec Thierry. le couple s'aime, se déchire, se sépare maintes fois et jamais Manon ne baisse les bras. Quelle loyauté de la part de cette jeune femme, éprise de liberté, de joie de vivre. Il lui faut cependant dix bonnes années pour prendre conscience de l'état mental de son époux. Parviendra-t-elle à se sortir du traquenard dans lequel elle a plongé ? Manon, une jeune femme athée, peut-elle lutter face à ce mari dominateur, fervent catholique et appartenant à un parti politique extrême ?

Ce récit choral, bouleversant, nous offre deux chutes. J'opte de tout coeur pour la plus belle. Oui, j'ai encore versé des larmes, m'identifiant à notre belle héroïne. A vous de choisir. Je vous recommande cette lecture qui nous dépeint avec beaucoup de réalité l'emprise qu'un homme, malade mental peut exercer sur une femme. A tour de rôle, nous avons la vision de chaque membre de cette famille, sans oublier les parents de Thierry, des aristocrates qui refusent la dure réalité. Une bonne étude psychologique d'une forme d'aliénation mentale poussée à l'extrême et d'un homme fort dangereux pour lui-même et son entourage.
( 15/04/2024).
Lien : https://lucette.dutour@orang..
Commenter  J’apprécie          160

Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
J’avais fait des choix qui engagent cinq, et bientôt six enfants. Qui engageaient aussi un homme. Que ce choix fut le bon ou non, la question ne se posait donc plus. Je devais assumer mes responsabilités et ne pas leur faire payer mes erreurs de jugement. J’avais été sans doute naïve, rapide, aveugle, peu importe, mais j’allais essayer de ne pas être en plus inconséquente ou lâche. Je croyais en mon pouvoir de résilience, à mon aptitude à endurer. J’étais convaincu aussi que nous avions ça en nous, les femmes, cette capacité à aimer et à donner au-delà de tout. Au-delà du raisonnable, au-delà de normal, au-delà de l’acceptable. C’est ce qui faisait notre force.
Commenter  J’apprécie          210
« Mes filles, on les élevées libres, on les a poussées à faire leurs choix, pas à suivre les nôtres. On leur a appris à décider seules, à avoir leurs propres opinions, pas les nôtres. On a essayé de tout faire pour qu’elles soient elles-mêmes et pas quelqu’un d’autre. A ne pas suivre des règles si elles n’y croyaient pas. A mériter ce qu’elles gagnaient. Et toujours dans le respect de soi et des autres. Tolérance, c’était notre maitre-mot à la maison. »
Commenter  J’apprécie          163
- Ah ! Manon… n’est-ce pas ? A dit le père en s’avançant. Je le sais, je vous ai choisie à cause de votre prénom.
- C’est gentil, merci.
- Je ne sais pas ce qu’il y a de gentil là-dedans. Vous étiez la seule de la liste à avoir un prénom catholique. Et j’étais pressé. Je me suis dit que c’était une garantie suffisante.
Commenter  J’apprécie          202
Nous n’avons jamais laissé le chaos nous dicter un chemin dans notre famille. Nous en avons toujours pris le contrôle. La vie ne dicte pas sa loi à un Leprince, nous n’obéissons qu’à Dieu. Le reste n’est que foutaises.
Commenter  J’apprécie          240
 Il va falloir être fort, mon grand. Montrer l’exemple à tes sœurs. Ne pas pleurer. Être un homme. » Il m’a regardé droit dans les yeux : « Oui, Papa, je te promets. » Il n’a pas cillé, pas pleuré. Je lui ai posé un baiser sur le front, et j’ai murmuré : « Je suis fier de toi, tu es mon fils unique, je compte sur toi, c’est toi qui reprendras le flambeau le moment venu… » Les grandes s’étaient mises dans le même lit, blotties l’une contre l’autre. Je n’ai pas eu le courage de les séparer même si je n’apprécie pas ce genre d’intimité en famille. Je les entendais renifler sous la couverture. On s’est serrés tous les trois sans rien dire.
Commenter  J’apprécie          50

autres livres classés : maladies mentalesVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus

Autres livres de Laure de Rivières (1) Voir plus

Lecteurs (1109) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2866 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..