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EAN : 9782070290277
448 pages
Gallimard (04/11/1980)
4.06/5   8 notes
Résumé :
Fusillé en 1896, à trente-sept ans, par les Espagnols qui opprimaient les Philippines, avec l'approbation zélée de la moinerie locale, José Rizal n'en eut pas moins le temps de produire une oeuvre abondante, souvent rééditée en domaine espagnol, et chez nous inaccessible. Après des années d'attente, j'ai trouvé en Madame Jovita Castro (elle enseigne en son pays notre littérature) une traductrice qui nous offre enfin la version intégrale, fidèle, de l'un des romans q... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Il est difficile de parler de ce livre, sans parler de son auteur et du contexte historique dans lequel il a été écrit. Son auteur vivait dans la deuxième moitié du XIXe siècle ; à cette époque les Philippines étaient une colonie espagnole. le livre parle de cette situation coloniale, met en évidence ses mécanismes et ses cruautés. Et fait le constat d'une impossible réforme de l'institution coloniale. Tout cela à travers des destins individuels, certains tragiques, d'autres tragi-comiques.

C'est un livre remarquable, d'un grand souffle, d'une construction très efficace, d'une écriture magistrale. Même si ce type de livres n'est plus trop dans la sensibilité actuelle, plus économe de ses moyens et de ses effets, plus centrée sur le ressenti de tel ou tel individu, plutôt que dans une vision d'ensemble d'une société. Un côté presque hugolien dans la façon de parler des « misérables » des victimes d'un système social. Cela peut sembler un peu beaucoup au lecteur d'aujourd'hui, mais il faut savoir que ce livre, interdit, a été une des raisons de l'exil, puis de l'exécution de José Rizal par le pouvoir colonial espagnol. Et que cette mort a été un des détonateurs de la révolution philippine, qui a abouti au départ des Espagnols. Pour être aussitôt remplacés par les Américains, mais c'est une autre histoire.

Tel quel, c'est un beau livre, dont j'ai vraiment apprécié la lecture, parce qu'en dehors de faire connaître un moment historique dans un coin peu connu du globe (tout au moins sous nos latitudes) c'est vraiment une lecture prenante et touchante.
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Ce roman est un classique de la littérature philippine, josé rizal a su dépeindre ce qui gangrenait la société à l'époque des colons espagnoles dont on trouve encore les stigmates dans la société contemporaine. C'est le roman fondateur auquel il paiera de sa vie et inspirera l'indépendance de la nation. Un martyre pacifiste qui aura lutté par la plume pour la justice et la dignité de son peuple.
Un roman remarquable aux influences européennes dont certains thèmes abordés sont toujours d'actualité.
Une oeuvre universelle qui a sa place dans la littérature mondiale
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Désolé: avec tout le respect dû à ce héros de l'indépendance des Philippines et grand démocrate, son roman "Au pays des moines" est aujourd'hui illisible: intrigue confuse et conventionnelle, style prolyxe où abondent les effusions sentimentales et les laborieuses dissertations politiques... imbuvable. Ce livre ne présente à mon avis aucune valeur littéraire ; il n'est que le prétexte à l'exposé verbeux d'une excellente cause. Aussi m'a-t-il tombé des mains bien des fois, malgré quelques bons moments et l'intérêt, disons anthropologique, des descriptions des paysages, coutumes, figures. Je me suis accroché jusqu'à la fin par acquis de conscience, mais quel pensum!
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Du jour où je fus grossièrement insulté, je fis mon examen de conscience et en effet je me vis très ignorant. Je me mis à étudier l'espagnol jour et nuit et tout ce qui se rapportait à ma carrière; le vieux philosophe me prêtait quelques livres, je lisais ce que je trouvais, et j'analysais ce que je lisais. Avec les nouvelles idées que j'acquérais ainsi de part et d'autre, mon point de vu se modifia, et je vis dorénavant beaucoup de choses sous un aspect différent. Je vis des erreurs là où je n'avais vu que des vérités, des vérités dans maintes choses qui m'avaient semblé des erreurs. Les fouets, par exemples, qui, depuis des temps immémoriaux, étaient la marque distinctives des écoles, et passaient auparavant pour le seul moyen efficace de faire apprendre -- c'est ce qu'on nous avait accoutumé à croire -- , me semblaient loin de contribuer au progrès de l'enfant, même. Je fus convaincu qu'il était impossible de raisonner, avec la verge et le fouet en face de soi; la peur et la terreur trouble le plus serein, d'autant plus que l'imagination de l'enfant est plus vive, plus impressionnable. Et comme, pour que l'esprit s'imprègne des idées, il est nécessaire que le calme intérieure et extérieure règne, que l'esprit soit serein, que soient assurées la tranquillité matérielle et morale, et la bonne volonté, je crus , avant tout, qu'il me fallait inspirer aux enfants la confiance, la sécurité et la juste appréciation d'eux mêmes. Je compris de plus que le spectacle journalier des châtiments corporels tuait la pitié dans le cœur et éteignait cette flamme de dignité, levier du monde, avec laquelle se perd aussi cet honneur qu'on ne retrouve que difficilement. j'observais aussi que lorsqu'un enfant est frappé, il trouve une consolation à ce que les autres le soient à leur tour et sourit avec satisfaction en entendant les pleurs de ses camarades; et celui qui est chargé de frapper, si le premier jour il n'obéit qu'avec répugnance, par la suite il s'accoutume et finit même par prendre plaisir à sa triste mission. Le passé me fit horreur, je voulus sauver le présent en modifiant l'ancien système. je m'efforçais de rendre l'étude aimable et souriante, je voulus faire du petit livre de classe, non pas, le livre noir baigné de larmes de l'enfance, mais l'ami qui va lui découvrir de merveilleux secrets; de l'école, non pas un lieu de douleurs, mais un endroit de récréation intellectuelle. Je supprimai donc, peu à peu, les fouets, je laissai chez moi la discipline, et les remplaçai par l'émulation et par l'estime de soi-même
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Vous voulez connaître les obstacles auxquels se heurte l'enseignement? Eh bien, dans les circonstances où nous sommes, sans un puissant concours, l'enseignement ne sera jamais une réalité, d'abord parce qu'il n'attire ni ne stimule l'enfance, et ensuite, même si cela était, les moyens manquent et les besoins sont trop nombreux. On dit qu'en Allemagne le fils du paysan étudie pendant huit ans à l'école de la ville; qui voudrait ici consacrer la moitié de ce temps quand on en retirerait si peu de fruit? On lit, on écrit, on apprend par cœur des passages, quelquefois des livres entiers en castillan, sans en comprendre un seul mot; quelle utilité pourra tirer de l'école le fils de nos villageois?
--- Et vous qui connaissez le mal, pourquoi n'avez vous pas pensé à lui porter remède?
--- Ah! répondit-il en remuant tristement la tête, un pauvre maître, seul, ne peut pas lutter contre tout les problèmes, ni contre certaines influences. Il faudrait avant tout avoir une école, un local, et non pas comme maintenant, faire la classe à côté de la voiture de M. le Curé, en bas du couvent. Là, les enfants qui aiment lire tout haut incommodent, ce qui est normal, le Père, qui parfois descend, énervé, surtout quand il a ses crises; il crie contre eux et il lui arrive même de m'insulter. Vous comprendrez que, de cette façon, on ne peut ni enseigner ni apprendre; l'enfant ne respecte plus le maître à partir du moment où il le voit maltraité, sans pouvoir faire valoir ses droits. Le maître, pour être écouté, pour qu'on ne mette pas en doute son autorité, a besoin de prestige, de bonne renommée, de force morale, d'une certaine liberté, et permettez moi de vous parler des ces tristes détails. J'ai voulu introduire des réformes et l'on s'est moqué de moi. Pour remédier à ce mal dont je vous ai parlé, j'ai essayé d'enseigner l'espagnol aux enfants, non seulement parce que c'était l'ordre du gouvernement mais parce que je pensais que ce serait avantageux pour tous. j'employais la méthode la plus simple, des phrases et des mots, sans me servir de règles compliquées, attendant pour pour leur enseigner la grammaire qu'ils aient déjà compris l'idiome. Au bout de quelques semaines, déjà les plus intelligents me comprenaient et composaient de petite phrases.
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Video de José Rizal (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de José Rizal
Présentation de "Révolution aux confins" par son auteure Annette Hug et sa traductrice Camille Luscher.
1886 : José Rizal, futur héros de l?indépendance des Philippines, alors colonies espagnoles, est en Allemagne pour parfaire sa formation d?ophtalmologue. Surtout, il se met à traduire dans sa langue maternelle, le tagalog, le drame de Friedrich Schiller sur la liberté des peuples : "Guillaume Tell". Mais comment rendre dans cette langue des confins du Pacifique les "glaciers", le "bailli" ou les "avalanches" ? Alors que les volcans de l?archipel philippin se superposent aux Alpes et que s?installe un jeu jouissif entre les langues, les époques et les cultures se mêlent sans jamais se confondre : à l?histoire réelle de Rizal et de l?affranchissement du joug espagnol répond le drame de Schiller qui puise son inspiration dans la Révolution française. Dans cette histoire politique et poétique du monde, Annette Hug suggère sur un rythme très contemporain comment les livres, quand ils circulent, peuvent nourrir des mouvements révolutionnaires.
Plus d'infos sur : http://editionszoe.ch/livre/revolution-aux-confins
Vidéo réalisée au Jardin botanique de Genève.
+ Lire la suite
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