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EAN : 9782413010210
576 pages
La Croisée (04/05/2022)
3/5   23 notes
Résumé :
Quand elle arrive dans la baie de San Francisco après a voir fui les Philippines, son pays natal, Hero refuse d'e voquer ce qui lui est arrivé. Au coeur de la Californie, c’est toute une communauté d’expatriés qui va l’accueillir : jeunes adultes, enfants, employés de restaurants, salons de beauté, qui se sentent ni tout à fait américains, ni tout à fait philippins. Parmi eux, Hero tombe amoureuse de Rosalyn, et son passe resurgit malgre elle…

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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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Ce roman est difficile à aborder, un peu trop dense à mon goût. Pourtant les portraits de femmes proposés par l'autrice : Hero, Paz, Roni, d'âge différents, bel et bien liées par ce destin d'expatriées sont poignants.

Le traumatisme vécu par Hero, Paz, s'imprime à la génération suivante sans que rien ne puisse l'empêcher. Beaucoup d'humanité dans ce roman choral. L'écriture est intense, les questionnements nombreux car même si la communauté permet un sentiment d'appartenance, tous ces gens ne sont plus vraiment Philippins et pas Américains.

Même si pour la plupart d'entre eux, c'était une question de survie, le déracinement est une blessure indélébile. L'autrice nous touche en nous faisant traverser le temps, celui du passé aux Philippines et du présent en Amérique avec ses difficultés d'intégration, la langue qui émaille les conversations à la maison, la double culture à construire dans une ville cosmopolite nous éclaire sur les difficultés d'une communauté qui doit trouver sa survie dans des petits boulots.

L'autrice nous permet d'entrevoir les Philippines, la dictature, le multiculturalisme, l'importance des communautés pour les expatriés, la sauvegarde de l'amour.

Toutefois, je n'ai pas trouvé la référence avec les chroniques de San Francisco pertinente. le roman aurait mérité d'être élagué d'un nombre trop important de personnages pour rendre de la lisibilité au destin de Hero.

Je remercie l'opération Masse Critique de Babelio de m'avoir permis de découvrir la plume d'Elaine Castillo.

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Le roman voit s'entrecroiser le destin de plusieurs personnages qui fui les Philippines pour s'installer aux États-Unis.
Le style est assez compliqué à lire, mélangé d'une quantité phénoménal de termes philippins non traduits. Pas d'explication, de note ou de lexique en fin de livre pour aider. Alors si parfois on comprend le sens de ces mots dans le contexte, ce n'est pas toujours le cas. Dans ses conditions, la lecture du roman demande une concentration élevée et il est plus difficile de s'attacher à l'histoire en elle-même.
L'intrigue ne pas m'a non plus émerveillée. Sans doute déjà trop abreuvée par des histoire d'immigrés, je n'ai vu dans le roman qu'une histoire de plus parmi d'autres, plus émouvantes, plus originales ou tout simplement plus facile à lire.
Si le roman montre la dictature philippine, la difficulté de s'intégrer dans un nouveau pays, la force d'une communauté pour les déracinés, je n'ai pas réussi à apprécier le tout.
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Chaleureux, foisonnant, ce premier roman rend hommage à la communauté philippine émigrée, réfugiée aux États-Unis. Elaine Castillo parvient à insuffler du coeur dans ces pages, une musique singulière liée aux fragments en langue étrangère, une certaine tendresse derrière la dureté d'hier et de la dictature qui a marqué les âmes au fer rouge. Cette sorte de famille élargie qui est le personnage central de ce livre se dessine peu à peu autour de nous, pleine de vie et d'humanité (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2022/05/17/nos-coeurs-si-loin-elaine-castillo/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Les Éditions La Croisée ont le chic pour me dépayser immanquablement, m'amener dans des mondes que je n'avais encore jamais eu l'occasion d'appréhender à travers mes lectures passées : Elaine Castillo est issue de la diaspora philippine, implantée à San Francisco, US, ville réputée pour vivre au rythme des festivités des différentes communautés qui la composent. Les Philippino-Américains sont le second plus grand sous-groupe asio-Américain et le plus grand groupe d'Asie du Sud-est des États-Unis. Ce n'est vraiment pas si souvent que l'on croise ce pays d'Asie du Sud-est, ni sa diaspora d'ailleurs, dans les fictions qui sont régulièrement publiées. Les Philippines sont un archipel qui compte un peu plus de 7 000 îles, la plus grande d'entre elles, Luçon abrite la capitale Manille, et elle est celle qui se rapproche le plus du territoire chinois. Lire le roman d'Elaine Castillo, ce fut une occasion de remarquer à quel point ce pays se démarque de ses voisins asiatiques, marqué par les différents colonisateurs qu'elle a subis de siècle en siècle.

Le roman est épais, il ne compte pas moins de cinq cents pages bien remplies. Si ce roman a été traduit depuis l'anglais, Elaine Castillo est, en effet, née aux Etats-Unis, ses racines philippines ont la part belle : non seulement le roman s'appuie sur des personnages philippins, qu'ils soient au pays, ou exilés aux Etats-Unis, il ne manque pas non plus d'y évoquer Les Philippines, son histoire, son folklore, ses dialectes, sa cuisine, sa construction sociale. le texte en français est constellé de nombreuses répliques, laissées sciemment dans leur langue d'origine par l'auteure, le choix de ne pas les traduire, renforce cette omniprésence de la culture philippine originelle des protagonistes. À l'image des destinées de Paz, Pol et Hero, dont il est principalement question, le roman prend les amarres dans l'archipel asiatique, se poursuit et finit dans une banlieue de San Francisco, aux Etats-Unis, celle qui abrite cette communauté philippino-américaine : on y suit les déambulations de Paz et Pol, de Hero la nièce de ce dernier, depuis leur vie respective jusqu'à leur vie de famille dans un pavillon de banlieue. Paz est une jeune philippine à la peau claire, qui étudie d'arrache-pied dans son pays, pour devenir infirmière. Pol était un brillant chirurgien orthopédique, séducteur invétéré, issu d'une bonne famille, dans son pays. Ils se rencontrent à l'hôpital, se marient, et finissent par s'exiler aux Etats-Unis où ils deviennent parents d'une fille unique, Roni. Hero, la nièce de Pol, finira par les rejoindre un peu plus tard.


Quoique très foisonnant de détails, de personnages, j'ai été passionnée par cette immersion dans la vie philippine, partagée entre la vie de la famille de Paz et celle de Poz d'abord, puis celle de Roni et celle de Hero : ces pages grâce auxquelles l'auteure s'attache à nous partager la complexité, les particularismes, le caractère son pays d'origine, cette mosaïque d'îles. Les deux familles représentent en Philippines un pan différent de sa société, le plus modeste par le biais de Paz, l'autre de meilleure condition par le biais de Pol. Et on y voit ces Philippines envahies par ces bases américaines, à l'influence indéniable relents colonisateurs espagnols et japonais, des négociants chinois, lors de la dictature de Marcos qui a mis en place la loi martiale. Un pays aussi morcelé géographiquement que déchiré par les milices populaires qui s'opposent au gouvernement en place. Si le couple avait une certain niveau de vie, une certaine classe sociale, aux Philippines, il n'en va pas de même dans leur nouveau pays d'adoption qui ne reconnaît pas leurs compétences et leurs diplômes. C'est une autre vie, celle des minorités invisibilisées, c'est un autre ordre ou la renommée de la famille de Pol n'a plus aucune incidence, d'une famille qui doit trouver son identité loin des Philippines, les parents exilés qui ont abandonné beaucoup en s'installant ailleurs, une fille américaine fruit de cet exile, à la double culture, et la nièce sans-papiers, rescapée des conflits politiques de son pays.


C'est un beau roman sur ceux pour qui l'exil était la seule voie de la survie, la fuite d'un pays qui ne leur offrait aucune perspective d'avenir, sur la double-culture qui définit ces minorités américaines, qui vivent bien souvent entre eux, entretenus par le souvenir d'un pays et d'un passé auxquels ils resteront toujours intimement attachés, des dialectes, des coutumes, qui fabriquent comme un lien de parenté entre des personnes qui vivent entre deux mondes. Car si leur vie se déroule effectivement aux Etats-Unis, celle d'un avenir ailleurs que sur les bords de route à vendre, le récit est ponctué de flash-back au passé philippins, ponctué de ses conflits. C'est un récit qui se déroule sur la dualité d'une vie présente dans un pays qui leur offre la seule chance de vivre correctement et d'une vie passée au sein d'un pays qui était le leur, mais dont certains, Paz en premier, ne pouvaient vivre qu'en marge. On vogue constamment entre cette nostalgie du pays, composée de cette culture culinaire, dans cette diversité langagière, tagalog, pangasinan, ilocano, qu'ils entretiennent au sein de cette vie communautaire, et le fait de bénéficier un emploi, de pouvoir offrir un avenir à leur fille, née sur le sol américain, à force d'heures supplémentaires et sous-payées. Ce livre est composé de longs chapitres, où dans chacun d'entre eux il y a une anecdote en apparence banale, mais qui ouvre une brèche sur un passé philippin, des tranches d'histoire, personnelle et historique, entremêlées. le reproche que je ferais, ce sont ces quelques longueurs à mi-récit, notamment sur ces scènes de vie de Hero, accentuées par une certaine redondance : vu l'épaisseur du roman en général, et la richesse du récit en particulier, il me semble que certaines pages étaient loin d'être nécessaires.

C'est un premier roman très riche, extrêmement foisonnant et précis, avec ses défauts, longueurs et quelquefois brouillons, mais qui a la qualité de nous présenter l'une de ces minorités qui font du peuple américain, un peuple composite et mixte, sa richesse, n'en déplaise au Canard orange américain. J'aime beaucoup, également, le titre en version originale America Is Not the Heart qui porte si justement et si simplement cette essence et existence duales de ce qu'on l'appelle minorités.


Lien : https://tempsdelectureblog.w..
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Je remercie Babelio et les éditions La Croisée pour ce livre reçu dans le cadre d'une Masse Critique exceptionnelle.
Parfois un livre n'est pas la bonne idée. N'est pas la bonne forme. J'imagine parfaitement bien un film de cette histoire. Histoire qui ne sont que des moments de vie, plutôt banals à vrai dire de quelques personnages issu peu ou prou, directement ou indirectement d'un exil des Philippines. Dans la plupart des livres ou oeuvres artistiques US, les Philippins ont toujours un rôle triste, faible, de second plan voire pire. C'est ceux qui semblent être les plus méprisés, mésusés, maltraités... Bref, ici, au moins, l'auteure nous en dépeint des portraits plus creusés et plus intéressants. Même si, malheureusement, ces histoires de vies "banales" ne m'ont pas accroché.
J'ai trouvé la narration, la temporalité, et l'écriture construite de façon assez pénible à suivre. Si je trouve bien le fait d'inclure tout un tas d'éléments typiques, dans les langues multiples du pays, le fait qu'il n'y ait ni lexique, ni explications en bas de page, p. ex, appauvrissait la lecture. C'est une des raisons majeures pour laquelle je trouve que l'écrit rend probablement mal ce que l'auteure avait en tête. Et c'est pourquoi j'imagine plus un film ou une mini-série... Bref, ces éléments qui feraient le plus la différence entre cette histoire-ci et plein d'autres sont gommés, atténués par le manque de connaissance du lecteur lambda (que je suis sur ces sujets). (Et même en s'aidant de google, vous n'aurez pas nécessairement les bons signifiants...). J'en veux aux éditeurs originaux pour ça.
Et j'en veux tout autant aux éditeurs francophones pour avoir une fois encore mal-titré une oeuvre. le titre original est bien plus juste et résonne à dessein avec l'exergue : "America is Not the Hearth"... Pourquoi trahir l'esprit...

Je n'ai pas envie de résumer le contenu. Disons que pour moi le suspense le plus grand est celui de savoir si l'eczéma de Roni va ou non disparaître. Roni qui est par ailleurs le personnage le plus réussi et amusant.

Beaucoup trop de pages pour quelque chose qui est resté hermétique pour moi, trop lourd.

Quitte à une nouvelle fois risquer de ne plus me voir confier de livres par Babelio, je dois encore dire que l'allusion sur la quatrième de couverture à Junot Diaz et aux Chroniques de San-Francisco d'Armistead Maupin est une blague.
Pour le premier, l'écriture est infiniment plus incisive et puissante (en tout cas les traductions) chez Diaz et si, effectivement, ça parle aussi d'American dream, d'exil et d'intégration, les atmosphères et rythmes sont très différents.
Pour le deuxième, hormis le fait que l'histoire se passe elle aussi partiellement à San-Francisco, je ne vois pas. Certes, il y a un peu d'amour saphique et un brin de libertinage, mais on ne retrouve pas du tout la chaleur d'un foyer central avec des personnages qui nous entraînent et s'entraînent tous dans un sillage enrichissant leur personnalité au fur et à mesure des pages, et des tomes... Et surtout l'humour, le second degré, et le détachement, de Maupin n'y est pas. Peut-être dans le côté "girly", beaucoup de détails vestimentaires, look, que sais-je... Mais franchement...

Je ne dis pas non plus que "Nos coeurs si loin" est dépourvu de qualités, non, je pense qu'on sent bien l'amour de l'auteure pour cette "communauté", et probablement que les concernés seront très touchés.
Moi, je suis resté à côté.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Quoi qu’il en soit, seul compte le présent – et à présent, il est à tes côtés, toi qui essaies tant bien que mal de donner naissance à cet enfant dont tu rêvais, à te vider de ton sang, à jurer en pangasinan avec, comme si ça ne suffisait pas, ta fille qui n’arrive bientôt plus à respirer, parce que le cordon ombilical s’est enroulé autour de son cou. Sans plus tarder, les médecins passent à l’action ; on t’assomme d’anesthésiants, un coup de scalpel pour la faire sortir, en quelques minutes, voilà que c’est plié. Vivantes. Tu es en vie. Elle est en vie.

Durant toute son enfance, tu ne pourras pas t’empêcher de le répéter à ta fille tout le temps : si elle avait dû naître aux Philippines, vous y seriez restées toutes les deux. Elle grandira en sachant bien que la seule chose qui explique qu’elle soit encore en vie, c’est qu’elle est née en Amérique – quoiqu’elle ne semble pas en aimer davantage son pays pour autant. Mais bon, elle n’est pas obligée de l’aimer, puisque c’est le sien.

Quand tu l’observes, durant ses tout premiers instants, une chose te saute aux yeux surtout : ce qu’elle n’a pas. Une voie toute tracée. Tu sais ce que c’est que d’avoir son destin écrit à l’avance ; tu sais aussi ce que c’est, que d’échapper à son propre sort. Celle-là, elle ne vendra pas de chico au bord de la route nationale. Celle-là, elle ne verra pas une bouche édentée dans le miroir tous les soirs. Quant à aimer ou ne pas aimer l’Amérique, d’autres peuvent bien s’en soucier. Pour toi, aimer est un synonyme de survivre. Tout le reste, c’est une histoire dont tu ne seras pas l’héroïne.
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Elle prit une première bouchée de sitaw et de kalabasa, saveur sucrée, mais le sabaw était beaucoup trop amer, et trop salé ; ils avaient eu la main lourde avec le bagoong ; il y avait trop d’okra, et pas assez d’ampalaya. Peut-être que les Filipinos nés aux États-Unis n’aimaient pas l’ampalaya, se dit-elle.

(Comprenne qui pourra, je précise qu'il n'y a pas de lexique !)
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Les mots papa et maman, et puis trucs, dans sa bouche, lui semblaient goudronneux, épais. Elle pressa sa langue contre ses dents, comme si ce n'étaient pas des mots, mais de l'amertume, qu'elle avaient eus en bouche.
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Et c’est comme ça que Sunnyhills est devenu le premier…Attends, j’ai le dépliant dans ma poche. C’est ça. Le premier complexe résidentiel de Californie intégré sur le plan racial. 
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Tu sais déjà que la première chose qui te rend étrangère à un lieu, c’est d’y être née pauvre.
....
Quand tu quittes enfin ton pays, tout ce que tu espères, c’est trouver une façon d’être étrangère qui te soit plus supportable.
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