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Sans attendre, je plonge dans Kolyma et retrouve Raïssa et Léo après les dures épreuves dans Enfant 44.
Tom Rob Smith continue avec un style captivant l'histoire venue de loin, d'un pays de neige et de silence, de doutes et de suspicion, de victimes et de bourreaux et de prisons aussi.
Les souvenirs viennent hanter Suren et les autres, des images ressurgissent du passé.
La roue tourne et l'heure de la vengeance a sonné, mais pour qui ? Les mots gagnent en force et le récit devient insoutenable car l'auteur nous fait la preuve que l'homme est vraiment un loup pour l'homme et que l'enfer existe sur terre. Léo, à nouveau, se retrouve piégé dans de terribles situations et plus le lecteur croit à la fin du supplice plus il s'enfonce dans le pire.
A plusieurs reprises, j'ai dû reposer Kolyma pour reprendre ma respiration. Les événements se dessinent dans mon esprit, prennent forme et vie devant mes yeux : je suis dans l'histoire, dans le froid de Magadan, dans le goulag qui fait perdre toute humanité. J'ai du mal à croire que ça a vraiment existé ces endroits et surtout ces hommes impitoyables. de tous les livres que j'ai lu, Kolyma restera gravé dans ma mémoire. Et quand Timur tombe mon coeur est glacé d'effroi.
Sur cette note d'angoisse et de terreur, je commence la nouvelle année 2018.
Bonne année à tous les Babeliotes !!!!
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Kolyma est la suite d'Enfant 44. Même s'il se situe chronologiquement après (l'histoire commence au moment où sort le fameux rapport Khrouchtchev), et qu'on y retrouve Léo et son épouse Raïssa, ce roman peut se lire tout à fait indépendamment. Il se déroule sur trois temps et lieu : à Moscou fin février 56 (rapport Khrouchtchev) – quelques semaines plus tard à la Kolyma – à Budapest fin octobre (insurrection de Budapest). Nul besoin de s'y connaître en histoire, il suffit de se laisser porter par les événements et actions. J'ai retrouvé avec plaisir l'écriture de Tom Rob Smith, il entremêle toujours avec brio éléments historiques, détails d'époque, faits de société et éléments de fiction. le rythme est effréné, mais il faut dire que l'année 56 fut mouvementée en URSS. le seul défaut que je vois à ce livre, c'est qu'il se présente comme un roman policier, alors que finalement ce n'en est pas du tout un. C'est plutôt un roman d'aventure, et même d'aventures rocambolesques. Ce n'est pas un genre que j'apprécie d'ordinaire mais j'ai trouvé que dans ce genre c'était bien réussi. Si le lecteur attend un roman policier il ne peut qu'être déçu, d'autant que malgré toute la justesse du contexte sociétal et historique, l'histoire est complètement invraisemblable ! N'empêche que j'en ai trouvé la lecture fort agréable !
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« Kolyma » est la suite d'Enfant 44.

Leo et Raïssa, son épouse (les héros d'Enfant 44) ont adopté Zoya et Elena (14 et 7 ans).

Zoya continue de détester Léo, qui s'accroche, par une sorte de « fanatisme sentimental », comme le dit Fraera, qui veut se venger de Léo.

Ancien agent zélé du MGB, Léo enquête aujourd'hui sur les meurtres, comme sur les suicides. « Au même titre que le meurtre, le suicide n'avait pas sa place dans la marche en avant vers une société radieuse. »

Léo doit payer pour le mal qu'il a fait, même s'il se plaît à répéter :
« L'Etat a besoin de gens comme nous »
« Je n'ai fait que suivre les ordres. Et j'ai eu tort. L'Etat a eu tort. Mais j'ai changé. »

Raïssa se noie aussi dans les regrets. « Elle avait passé toute sa carrière à faire de la propagande officielle, à enseigner à ces adolescents que l'Etat avait toujours raison, qu'il était toujours juste et bon. Si Staline était coupable d'avoir laissé se développer un culte de la personnalité, Raïssa y avait contribué. ». Regret surtout d'avoir abandonné un enfant.

Ressentiment, amour et rédemption, voici les ingrédients d'un roman réussi, qui débute par le suicide de celui qui a imprimé le discours de Khrouchtchev et se poursuit à Kolyma puis à Budapest, dans le tourbillon de la révolution hongroise, du 23 octobre 1956 à novembre 1956, dans un bain de sang, lorsque l'Armée Rouge investit Budapest. le 23 octobre est aujourd'hui un jour férié en Hongrie, « la mémoire de la révolution et de la lutte pour l'indépendance de l'année 1956 ».

Un peu de mélo, un peu de culture, et quel rythme !
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Je suis ravie de retrouver Leo et Raïssa pour découvrir ce qu'ils sont devenus après "Enfant 44".

Nous plongeons ici dans l'URSS de 1956, période tumultueuse avec le fameux rapport Khroutchev dans lequel ce dernier dénonce la politique de terreur de Staline. L'auteur décrit brillamment les luttes de pouvoir qui s'en sont ensuivies entre réformateurs/modérés et conservateurs, ainsi que le soulèvement de Budapest.

Leo, personnage attachant, essaie encore et toujours de faire de son mieux et de sauver sa famille, ce qui l'entraîne dans des aventures extrêmement dangereuses.

J'ai beaucoup aimé, comme dans l'opus précédent, la description minutieuse du contexte politique, même si j'ai eu une préférence pour le premier tome.

L'auteur a également mis en lumière la complexité des sentiments humains, notamment avec la jeune Zoya.

Le roman a un très bon rythme, sans temps mort, et s'accélère même vers la fin avec des chapitres plus court, ce qui permet d'intensifier le récit.
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Avec Enfant 44, nous avions laissé Leo et Raïssa aux portes de l'orphelinat.
Aujourd'hui, Zoya a 14 ans et Elena en a 7. Leo se sent toujours coupable de l'exécution sommaire de leurs parents alors qu'il étant agent du MGB et ce n'est certainement pas l'attitude volontairement hostile de Zoya qui facilite sa rédemption en qualité de père adoptif…

Et même si Leo n'a plus rien à voir avec la police secrète, son passé va lui aussi le poursuivre…
Les jours heureux ne sont pas pour maintenant quand une vengeance est en route…

Alors que Leo doit enquêter sur le suicide d'anciens pontes du Parti, visés personnellement par un rapport secret sur les excès du régime de Staline, photos de victimes à l'appui, il est lui aussi l'objet d'un règlement de compte. Il doit à nouveau faire face à son passé, l'assumer, tenter d'expier… alors même que sa famille est en danger.

L'auteur continue de me bluffer dans sa manière de recréer le climat historique de l'URSS: Staline n'est plus, Khrouthchev s'impose et renie son prédécesseur avec son célèbre rapport de 1956, censé rester secret mais qui est rapidement divulgué dans le pays comme à l'extérieur.
Si le culte de la personnalité de Staline est dénoncé, si le fondement même des principes du marxisme-léninisme n'est pas remis en cause, tout comme la politique générale russe, les déportations massives, les arrestations arbitraires sont révélées et condamnées.
La déstalinisation est une période de transition dangereuse pour les anciens cadres afin de se faire accepter du nouveau dirigeant, créant ainsi un chaos latent. Chacun est sur un siège éjectable et le lecteur se régale de ce malaise après l'oppression tyrannique désespérante abordée dans le premier opus.

J'ai trouvé l'ambiance moins lourde et anxiogène que dans son premier roman. Avec Enfant 44, le microcosme soviétique était basée sur la dictature et la terreur en huis clos… si on peut parler de huis clos avec les quelques 22 millions de km² de superficie de l'URSS.
Nous étions sur de l'humain… alors qu'avec Kolyma, l'auteur s'est davantage appuyé sur la géo-politique.

Je dois ajouter que le choc culturel et émotionnel a eu lieu avec Enfant 44 donc il a été intégré, maîtrisé et digéré… le lecteur est maintenant en terrain connu!

Nous sommes en pleine guerre froide, avec la rébellion de certains bastions communistes de l'est, sous contrôle soviétique. Donc les services secrets, la dissidence, l'espionnage entrent en jeu dans ce deuxième roman. L'auteur nous emmène même en Hongrie pour l'insurrection de Budapest en 1956 en des scènes remarquablement fidèles et documentées.

Le « voyage » de Leo pour atteindre Magadan, capitale du plus grand système concentrationnaire du XXème siècle, à bord d'un bateau d'esclaves est presque inimaginable et insoutenable, mais malheureusement inspiré de faits réels.

Le passage de Léo dans un des tristement célèbres goulags de la Kolyma, où les « ennemis du peuple » arrivaient en masse, est l'occasion de décrire l'horreur et la barbarie de ces camps de « réhabilitation par le travail », les conditions non pas de vie mais de survie dans le pays de la « mort blanche » au milieu de la pègre ultra-violente des condamnés de droit commun.

J'ai adoré cette évolution logique de l'histoire de Leo vers davantage de politique et d'ouverture vers l'extérieur. Au travers de ce personnage, la fan d'Histoire que je suis s'est délectée: nous sommes dans un roman historique et non plus un thriller.

L'aspect humain perdure tout de même!
Avec Zoya, nous sommes au sein de la famille recomposée avec une jeune fille en pleine adolescence, manipulable, emplie de haine, fougueuse, inconsciente de la portée de ses engagements et actes.
Le couple de Leo et Raïssa reste fragile et touchant, malmené par les différents d'avec leur fille aînée et les attaques d'une main vengeresse.
D'anciens tortionnaires sous Staline connaissent à leur tour la peur, se retrouvent face à leurs responsabilités et leur conscience, assumée ou niée. L'occasion de tester la fameuse excuse: « Je n'ai fait qu'obéir aux ordres »…
Avec les personnages de Lazare, ayant connu les atrocités du goulag, et de sa compagne, Fraera, c'est la vengeance aveugle qui s'affirme. Vouloir frapper le plus de monde possible, sans état d'âme, et en premier lieu ceux qu'ils estiment responsables de leurs souffrances.

Kolyma est différent d'Enfant 44 mais toujours aussi intense de part son dépaysement, son contexte historique et l'implication de Leo dans la marche de son pays.

Deuxième tome et un autre petit pas vers l'ouverture de l'URSS au monde. Mais le bonheur et la liberté auront du mal à émerger avec l'arrivée de… l'Agent 6.

Lien : http://livrenvieblackkatsblo..
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URSS 1956,Léo Demidov et sa femme Raissa ont adopté deux fillettes . L'aînée hait Léo car elle le tient responsable de la mort de ses parents quand il appartenait au MGB (contre espionnage). Léo, ayant pris conscience des crimes qu'il a commis au nom de l'état, est a la tête d'un département de criminologie afin d'essayer de se racheter . Mais en ces temps de déstalinisation, un tueur s'en prend a d'anciens tortionnaires. Leur point commun : ils ont tous été lié de près ou de loin avec Léo Demidov. Et si la cible c'était lui et sa famille ?



Ce livre est "la suite" du très bon roman roman "enfant 44". C'est toujours risqué artistiquement de reprendre les mêmes personnages pour en faire des héros récurrents. Certains auteurs y arrivent très bien comme Dennis Lehanne et son couple Kenzie et Gennaro, d'autres se plantent comme Harlan Coben et son Myron Bolitar horripilant (mais commercialement, ça marche). Dans ce livre, l'auteur reprend les mêmes ingrédients : ses héros, l'URSS, les pratiques policières, seul contre tous j'arrive a m'en sortir et de l'action. Mais où dans le premier livre, il y avait une intrigue policière bien ficelée et très bien rythmée, un contexte historique bien reconstitué , en bref on ne s'ennuyait pas une seule seconde , dans le second par contre il n'y a pas d'intrigue policière a proprement parlé comme si l'auteur en prenant les mêmes personnages passait du polar au roman historique. le problème, c'est que pour écrire un roman historique il faut être capable d'y faire passer un souffle romanesque et tenir en haleine ses lecteurs et que là le souffle est court et que le lecteur s'ennuie ferme. La faute a un air de déjà vu, a des héros qui n'attirent aucune sympathie et intérêt (même qu'il y en a une a qui on donnerait volontiers des beignes), un contexte historique malmené (insurrection de Budapest), une intrigue cousue de fil blanc, un coté action toujours aussi tiré par les cheveux et une happy end vraiment happy.

Ma note 4/10 pour cette suite dispensable. Par contre je recommande chaudement "enfant 44".

A noter qu'un nouveau roman "agent 6" avec les mêmes personnages sort en mai.
Lien : http://desgoutsetdeslivres.o..
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Je n'ai pas attendu pour lire la suite d'Enfant 44 et me plonger dans l'enfer du goulag de Kolyma.

Toutefois, j'ai été déçue par cette lecture.
Comme pour le 1er volume, je m'attendais à des références historiques plus présentes en toile de fond. Surtout que le goulag de Kolyma n'est traité que dans une partie du livre. le titre est assez trompeur
Dans ce 2ème opus, l'auteur nous fait plutôt vivre les vengeances de ceux qui en veulent à Léo, et ils sont légion.
En effet, après la mort de Staline et la publication du rapport de 56 par Khrouchtchev, Léo n'est pas à l'abri de représailles voire de se faire exécuter.
On retrouve donc le couple Léo et Raïssa, maintenant parents de deux fillettes adoptées, Zoya et Elena, en proie aux frénésies des victimes innocentes du régime de Staline.
Pour en échapper, les péripéties du couple sont improbables pour ne pas dire abracadabrantesques.
Si le final se veut à rebondissement, il est tellement improbable et lisse à la fois que j'en suis restée pantoise.

En conclusion, il s'agit plus d'un thriller en tant que tel où s'enchaînent les scènes d'action et la violence. L'auteur sait transporter ses lecteurs grâces aux aventures du couple. Les amateurs du genre apprécieront sûrement. Quant à ceux qui souhaitent le lire pour l'aspect historique, passez votre chemin.
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au contraire de son premier livre « Enfant 44 », « Kolyma » n'est pas un polar, mais un roman historique qui se sert des histoires personnelles de Léo Demidov alors que l'URSS fait son auto-critique sur les crimes staliniens par le biais de Khrouchtchev en 1959…

Léo a changé, il ne cache plus rien à son épouse, il tente de construire une famille harmonieuse avec leurs deux fillettes adoptées -dont les parents ont été assassinés indirectement par Léo- mais l'aînée hait Léo le tchékiste ; son passé le rattrape, histoire de haine, de vengeance, de survie dans une Russie qui apparemment se libéralise, qui montrera son vraie visage dans la répression de la révolution hongroise de 59.

Bon une fois passé la déception de ne pas me retrouver dans un polar à énigmes, j'ai pris de plaisir au suspens de l'intrigue et de me plonger dans cette période de soit-disant renouveau de l'URSS, les protagonistes principaux sont attachants, j'ai vibré avec eux, avec leurs nombreuses épreuves, je me suis laissé aller à cette histoire de haine implacable bien menée qui m'a tenu en haleine jusqu'à la dernière page.
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Encore un autre bouquin trouvé dans une boite à livres... décidément !

Une histoire de vengeance dans l'Union soviétique du milieu des années 50, une société dans laquelle il ne fait vraiment pas bon vivre...

Plutôt intéressant au début, notamment pour son contexte historique (le choc causé par le rapport Khrouchtchev, et la politique de destanilisation qui s'ensuit). La partie sur le goulag est également assez terrifiante. En revanche, cela commence à partir en vrille concernant le récit, avec un personnage principal qui se sort des situations les plus délicates avec un peu trop de facilité. Les rebondissements se multiplient alors, à l'excès, certains étant presque grotesques. Et j'ai franchement expédié la fin, dont toute la partie se déroulant à Budapest, dont je n'ai vraiment pas perçu l'intérêt...

Bref, j'ai eu le sentiment que l'auteur, sur une base intéressante, s'était égaré en route, ne savait plus comment terminer son récit. Dommage...
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Le récit est très bien construit et brosse une critique des méthodes staliniennes, le tout sur fond de crise d'adolescence très forte (voire meurtrière) au sein d'une famille recomposée qui fut au départ composée par la haine, l'assassinat et l'obéissance au pouvoir.
Les personnages sont plutôt bien approfondis, quoiqu'à mon sens celui de Raïssa, la femme de Léo et mère adoptive de Zoya et Elena, aurait pu être un peu plus creusé, car sa vision de maman est très intéressante dans ce genre de vie un peu déstructurée par les circonstances.
Et comme j'aime faire les choses dans le désordre, je vais maintenant lire Enfant 44, qui apparemment est encore mieux que celui-ci d'après les critiques ! ^^
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