Le ravissement de Britney Spears

Ce livre raconte les aventures d'un soit disant agent des services de renseignement qui doit surveiller Britney Spear dans le cas ou elle se ferait enlever par des intégristes. Ce roman est un peu mou.

L'argument de ce pastiche de roman d'espionnage est à la fois mince et hautement parodique : le narrateur, un agent des services de renseignement (français, suppose-t-on, mais possiblement russes, comme le suggère le patronyme du supérieur de l'agent), est relégué au Tadjikistan pour n'avoir pas respecté les consignes lors de sa précédente mission. Celle-ci consistait à surveiller l'entourage de la chanteuse Britney Spears afin de déjouer son enlèvement, voire son assassinat, projeté par un groupe islamiste non identifié, selon certaines informations dont ont eu vent les "services". Pour tuer le temps, qui passe lentement dans ce coin reculé d'un pays lui-même bien à l'écart des turbulences planétaires, le narrateur raconte à son homologue tadjik – et à nous-même, lecteur – le détail de son séjour à Los Angeles, quelques mois auparavant, d'après ses notes et photos enregistrées au jour le jour. Ce compte rendu, nourri des connaissances journalistiques de l'auteur, équivaut à une description minutieuse de plusieurs quartiers ou lieux de cette ville tentaculaire (dont certains mythiques comme Hollywood, Beverly Hills, Mulholland Drive, Chateau Marmont), et des moyens de s'y rendre ou de les traverser, description qui s'apparente au contenu d'un guide de randonnées. Mais c'est aussi une peinture sociologique fouillée du milieu des stars et de leurs poissons pilotes ou parasites indispensables, les paparazzi. L'ensemble, agrémenté de quelques intermèdes tadjiks, et contrairement à ce que pourrait laisser penser les lignes qui précèdent, est tout à fait réjouissant. Seul bémol pour celles et ceux qui ne raffolent pas des phrases longues avec incises, virgules et parenthèses (ce n'est pas mon cas, au contraire dirais-je) : elles peineront peut-être un peu...

Le titre est beau et accrocheur. Mais de quoi s'agit-il en fait ?
D'un voyage désabusé et loufoque au coeur de L.A., dans la peau d'un enquêteur décalé, en mission secrète au milieu des paparazzi. Mais comment être efficace sans voiture, dans cette ville faite pour la bagnole ?!
Jean Rolin nous régale de son regard amusé, légèrement blasé, sur le monde des starlettes, de Britney à Lindsay.
Beaucoup plus drôle et profond qu'un numéro de Closer.

L'histoire : Les services secrets envoient à Los Angeles un agent chargé de surveiller Britney Spears qui serait la cible d'un futur enlèvement... Cet agent ne conduit pas, et ignore beaucoup de choses du show business. Il entre en contact avec des paparrazzi, suit les starlettes aussi bien en réalité que sur certains sites et certaines chaînes de télévision, mais échouera dans son obscure mission... C'est lui qui le raconte, alors qu'il est exilé à la frontière chinoise.

Le style : Un air de roman noir des années 30 ou 40, mais juste un air. L'histoire est assez insipide et racontée du point de vue de l'agent, on ne comprend vraiment pas ce qu'il fait là. Certes, l'auteur décrit les banlieues de L.A. avec force détails, on en connaîtrait les lignes de bus et de métro par coeur, mais quel est l'intérêt ? J'ai trouvé que le roman manquait ainsi de rythme et de logique, et restait vraiment trop obscur.

Et la couverture alors ? Représentative du milieu qui est visé ici, le show business. Logique.

En conclusion ? J'ai lu ce roman dans son intégralité, en me demandant vraiment où l'auteur voulait en venir. Je n'ai pas été distraite par l'histoire et n'y ai rien trouvé de drôle. de très nombreuses références aux stars et à l'actualité ancre le récit dans une époque précise (très récente, c'est clair), mais sans y ajouter ce côté attachant que l'on peut apprécier. La quête, le but de la mission de l'agent semble totalement farfelue, et de fait, il erre et on perd notre temps avec lui, tout au long de longues descriptions de bus, de restaurants, d'hôtels ou de parcs... Bref, une trame qui aurait pu donner un récit drôle et enlevé, et qui finalement m'a ennuyé. C'est dommage...
Lien : http://sofynet2008.canalblog..

Un petit thriller parodique dans le vide du "people", qui s'essouffle beaucoup trop vite...

Publié en 2011, ce nouveau roman de Jean Rolin déçoit largement.

Un agent secret français, exilé au Tadjikistan, raconte sa dernière mission qui a inexplicablement mal tourné : il s'agissait de surveiller Britney Spears, à Los Angeles, pour détecter une possible tentative islamiste d'enlèvement... le roman est beaucoup trop court pour construire une fresque parodique de thriller, beaucoup trop long pour un simple constat quant à la vacuité et à l'ennui profond que dégagent les "people", leurs fans, et la presse qui y est attachée.

De fait, si quelques formules heureuses, et quelques portraits, font sourire à l'occasion, on se demande rapidement ce que nous, lecteur, faisons là... Même la dérive du narrateur, comme progressivement englouti par le vide du "people", les détails et les rituels absurdes, les sordides affûts des paparazzi, finit par ne guère nous concerner, coincée entre la parodie, le faux reportage et le billet d'humeur...

Dommage, car le sujet aurait pu donner bien meilleur : que l'on pense par exemple à "Killing Kate Knight" d'Arkady K, qui (en s'attachant toutefois à une icône du cinéma plutôt qu'à une désormais "simple" cible de tabloïds) réussissait d'une manière autrement convaincante la parodie de film d'action couvrant de véritables interrogations sur nos cultures et nos politiques...

On prend ce livre pour le titre, et celui-ci ne vous cache rien. L'argument est simple : un agent des services de renseignements français est envoyé surveiller, de loin, Britney Spears. Il semblerait que des terroristes intégristes auraient des vues sur elle, les services français veulent récupérer les bénéfices en sauvant la star, si rapt il y a lieu.
Le héros de l'histoire, le dindon de la farce, raconte sa mésaventure depuis le Tadjikistan, où son échec prévisible l'a fait muter. Vous avez donc à la fois son récit de surveillance, où j'ai rarement vu quelqu'un prendre autant le bus, et son récit perdu dans le lointain. Les deux sont intéressants, et l'auteur comme les personnages sont effectivement ravis par Britney et une de ses rivales.
C'est amusant de voir comme l'auteur s'est documenté sur Britney et Lindsay Lohan, ce qui permet d'évoquer le star system, le star business et la vacuité de la vie à Los Angeles pour les célébrités. En même temps, dans la république lointaine où est coincé le héros, il n'y a pas grand chose pour se distraire ou se cultiver. En somme, la seule richesse est intérieure.
Ne philosophons pas trop, c'est un livre léger sur un sujet léger, ce qui permet d'y réfléchir avec sérieux. On pourra trouver la fin abrupte mais en même temps, qu'espériez-vous lire, n'est-ce pas ?

En déambulant entre les rayons d'une librairie, je suis tombé sur ce livre et comme un précédent lecteur, je me suis souvenu de cette interview et de la base du synopsis de J Rolin. Une attaque équivalente au 11 septembre: une attaque sur l'idole (plus ou moins déchue) d'une génération américaine. Hypothèse intéressante. Un bon auteur. Un bon angle d'attaque. Résultat un peu mitigé, de bons passages, mais un récit qui se perd un peu. Quelques personnages attachants, des lieux atypiques, tout pour faire un excellent roman. Un rythme trop lent au regard de la vie "trépidante" de l'héroïne qui n'apparait qu'en filigrane. Amusant par l'aspect très Gala/Voici/Voila sous certains aspects. Un livre agréable, mais pas au même niveau que ces précédents opus.

Pour moi, un livre indispensable pour qui aime le style de Jean Rolin, de longues phrases remplies d'ironie et de détails savoureusement inutiles, et qui souhaite s'endormir gentiment le soir, en oubliant toutes les mauvaises nouvelles de la journée. Comme une berceuse.
Un livre, sans suspense, sans action, sans violence, ça repose !
Je peux néanmoins comprendre qu'on n'aime pas.

J'avais gardé un assez beau souvenir des livres de Jean ROLIN (Zones,l'Organisation , Clôtures) et des ses pérégrinations et vagabondages dans les marges parfois interlopes d'ou surgissait souvent poésie et rêverie.
Changement radical de décor ici et la promesse d'un jubilatoire contrechamp.
Pour autant force est de constater que l'énumération laconique,sans aucune mise en perspective des frasques et inconduites de cette humanité en coma dépassé ne produit rien d'autre qu'un insondable ennui doublé d'une non moins abyssale perplexité.
Quel etait donc l'enjeu de ce livre ?

Il est rare que je n'accroche pas à un livre au point de ne pas le finir.

L'histoire est originale, mais le style, des phrases interminables et qui partent dans toutes les directions, ont malheureusement eu raison de moi.