75 pages seulement pourtant et qui, graves et belles, coulent malgré le thème : survie, construction précaire d'une enfance abîmée.
Une écriture qui évite les poncifs qui semblent devoir fatalement résulter de ce sujet.
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Un matin, elle est partie pour dire enfin ce monde béant qui dévore les vies. Et cela fait plusieurs vies qu‘elle attend, attend et attend encore. Et l‘attente fait oublier qu‘on attend, fait couler le silence un peu plus loin..
Elle n‘était ni différence ni même, ni différente, ni identique. Juste un individu perdu dans son gouffre, son silence. Juste une nuit de terre obscure. Une époque en elle avait commis sur elle ces monstruosités dont les contes, certains contes, nous parlent, juste avant les forêts
un peu plus tard un jour, plus personne ne parlera, ne pensera ne dira d’elle quoi que ce soit. Parce que tout d’elle aura été oublié, parce qu’il n’y a aucune raison que l’on se souvienne de la fragilité d’une conscience éphémère, morte dans son propre corps, ce corps qu’elle était incapable d’accepter comme étant le sien
un peu plus tard un jour, plus personne ne parlera, ne pensera ne dira d’elle quoi que ce soit. Parce que tout d’elle aura été oublié, parce qu’il n’y a aucune raison que l’on se souvienne de la fragilité d’une conscience éphémère, morte dans son propre corps, ce corps qu’elle était incapable d’accepter comme étant le sien
La voiture. A l’arrière l’enfant pleure. encore. Des larmes presque sèches. Presque écoulées. Devant, le père, conduit. Sans se retourner.Pas même le rétroviseur pour vérifier que le monde s’éteint avec la route.
Et la nuit
La voiture. A l’arrière l’enfant pleure. encore. Des larmes presque sèches. Presque écoulées. Devant, le père, conduit. Sans se retourner.Pas même le rétroviseur pour vérifier que le monde s’éteint avec la route.
Et la nuit.
Payot - Marque Page - Sébastien Rongier - Je ne déserterai pas ma vie