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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
"Que la guerre est jolie" mélange avec beaucoup de justesse de nombreux thèmes et personnages qui en font un récit très vite addictif.
Politicard manipulateur et cynique (mon Dieu, c'est possible !), mercenaire pervers, citoyens révoltés, trafiquants de drogue bien implantés, le tout dans une petite ville de province qui s'apprête sans le savoir à voir sa tranquillité sévèrement chamboulée. La force du roman vient du fait que Christian Roux rend tout cela parfaitement crédible. Difficile de lâcher l'affaire tant son écriture très cinématographique fait merveille, tellement ses personnages sont crédibles, tant son rythme est soutenu.
Un auteur que je découvre grâce aux Editions Rivages et Babelio et dont je vais continuer à découvrir son univers, merci à eux pour le plaisir procuré.
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Difficile, à la lecture de ce roman de Christian Roux (repéré sur Babelio), de ne pas faire le parallèle avec les polars signés Olivier Norek et ayant pour cadre le « 9-3 »... à la différence près que l'on est ici un peu plus au Nord de Paris, à Larmon plus précisément. Une ville où il a fait bon vivre... mais plus aujourd'hui. Entre les quartiers tenus par les caïds et les salafistes, et ceux volontairement rendus insalubres par les autorités locales pour faire fuir les habitants et permettre une future et juteuse opération immobilière, Larmon a perdu de sa superbe (sous réserve que la cité eut été radieuse un jour...). Mais des habitants y luttent pour demeurer dans leur quartier, pour y maintenir une vie culturelle et commerçante, malgré toutes les embûches, en employant tous les moyens possibles pour y parvenir.

« Que la guerre est jolie », titre emprunté à un poème d'Apollinaire, est un roman noir, brut, social, bien ancré dans son époque. L'histoire est plutôt bien foutue, assez prenante, en dépit de personnages limite caricaturaux. C'est une véritable guerre qui y est décrit (ou plutôt des guerres, contre les trafics, l'affairisme, l'intégrisme, ...), qui provoque des dégâts collatéraux et fait des victimes, souvent innocentes. La guerre est définitivement laide, c'est une évidence...
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Sur les bords de l'Aisne, Larmon est une ancienne ville ouvrière aujourd'hui en décrépitude, à la fois trop proche et trop lointaine de Paris. Elle a son centre-ville coquet, sa cité un peu pourrie et aussi sa friche industrielle et le quartier attenant avec ses maisons ouvrières et ses petits commerces, vestiges d'un paternalisme industriel révolu. Justement, à l'époque des lofts pour classes moyennes supérieures en quête d'espace, quoi de mieux que ces maisons mitoyennes et ces corps d'usine pour faire venir quelques parisiens aisés et redynamiser la ville ? le problème, bien entendu, c'est que des gens vivent encore dans le quartier et que, même, certains veulent continuer. Entre ceux qui y ont passé toute leur vie et comptent bien continuer et le collectif d'artistes qui a investi l'usine depuis plusieurs années, la mairie a fort à faire. C'est pour cela qu'elle s'offre en sous-main les services de Richard Deurthe, mercenaire patenté, pour forcer la main aux récalcitrants, avec un peu d'argent pour commencer, avec des moyens un peu plus coercitifs si cela ne fonctionne pas. C'est que ce projet de réhabilitation est aussi pour le maire une manière de garnir son bas de laine avant la fin de son ultime mandat.
Au milieu de tout cela, il y a Élise, véritable héroïne du roman, fille d'ouvriers qui entend faire grandir son enfant à venir ici, Squad, le musicien-DJ qui trouve dans le collectif d'artistes un assez bon moyen d'arrondir ses fins de mois en mixant et en vendant un peu de shit, Kofi et Simon, qui tiennent la cité et le trafic, Khaled, l'ancien photographe de guerre qui végète en travaillant pour la gazette locale, Brahim le SDF, Pierre et Romaine, les lycéens petits bourgeois qui s'encanaillent, Samia qui voudrait partir à Paris pour faire des études et se sent coincée ici, et même quelques barbus qui voudraient prendre la main sur le quartier que contrôlent Kofi et Simon.
Christian Roux prend donc tous ces personnages et d'autres encore, les jette dans Larmon et secoue le tout, créant un étonnant maëlstrom dans lequel tous se trouvent entraînés. Certains essaieront de se tenir la main et de s'en sortir collectivement, d'autres de sacrifier ceux qui risquent de les entraîner vers le fond et d'autres encore de profiter de toute cette agitation pour avancer leurs pions.
La force de Que la guerre est jolie tient d'abord dans l'écriture de Christian Roux ; faussement simple, elle se révèle vite très fine et permet à l'auteur non seulement de réellement incarner la ville elle-même derrière les personnages, mais aussi de faire de la plupart desdits personnages – à l'exception de deux ou trois vrais beaux salauds – des hommes et des femmes complexes et tiraillés. Entre leurs idéaux et la nécessité de vivre au jour le jour, entre leur volonté de changer les choses et de conserver leurs acquis, entre la peur qui les paralyse parfois et la révolte qui les agite… Il en ressort une comédie humaine tour à tour émouvante, pathétique ou jubilatoire jusqu'à un final qui tient de la presque parfaite chute de dominos.
C'est aussi peut-être cette fin si bien huilée qui représente la petite faiblesse du roman. Car pour en arriver là, Christian Roux doit multiplier les personnages tout au long du roman au risque d'égarer le lecteur et de ne faire de certains – comme les salafistes – que des éléments de décor manquant un peu de chair et dont l'existence ne semble tenir qu'au rôle qu'ils joueront in fine tandis que d'autres, comme Brahim et Odette ou même ce maire au cynisme achevé, auraient pu prendre plus d'ampleur.
Hors cette petite réserve sur un aspect purement formel, on doit surtout dire combien Que la guerre est jolie, roman véritablement noir, roman social, dépeint bien son époque écartelée entre un cynisme véritable, des valeurs affichées qui ne sont souvent que de carton-pâte et une révolte profonde, une envie de changer le monde qui peu parfois trouver une voie pour, si ce n'est y arriver, au moins essayer et parfois se révéler être le petit grain de sable qui vient gripper la machine. Voilà donc un roman pessimiste sur la manière dont le mode avance aujourd'hui, optimiste, au fond, sur la façon dont parfois on trouve à se serrer les coudes pour ralentir ou faire dévier cette marche forcée… bref un beau roman noir.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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''C'est une guerre? C'est ça? C'est une putain de guerre?" Tous les moyens sont bons afin de faire partir les habitants de Larmon: pression, complots, cocktails molotov lancés dans une maison, saccages des appartements, infiltration de cocaïne dans le milieu des artistes de l'usine... La jeune Elise et les habitants vont devoir se battre mais qui fléchira en premier? Toute cette histoire ne peut que mal finir...La guerre est déclarée. Mais iront-ils jusqu'au bain de sang?

Urbanisme, abandon des jeunes dans les cités, islamisme, drogues, guerres, problèmes de société, malversations politiques...ce livre est littéralement une bombe. Personnellement, je ne connaissais pas l'auteur mais je suis ravie de l'avoir découvert. C'est vraiment un livre sous tension, bien ancré dans la réalité et jusqu'à la fin je me suis demandée jusqu'où ça pouvait aller et comment ça allait se finir. J'ai beaucoup aimé le personnage d'Élise qui est une battante, une femme courageuse et avec des convictions très fortes. Bref, je vous conseille ce livre sous pression au coeur d'une guerre sans merci.

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Une usine désaffectée, un quartier laissé à l'abandon et le sujet d'un chantier immobilier : quand les intérêts politiques et économiques sont confrontés à l'attachement des habitants à leur lieu de vie, cela donne Que la guerre est jolie. Un roman fort, où les ambitions humaines se révèlent dans ce qu'il y a de pire, mais aussi dans ce qu'il y a de plus admirable.

L'écriture fine de Christian Roux passe habilement d'un personnage à l'autre, alternant les idéaux des uns pour mieux les opposer aux manigances des autres. Dès le début, c'est rock'n roll, avec un départ de feu à la méthode des plus inventive ! Cela suffit à attiser la curiosité, maintenue par une intrigue politico-sociale très noire et toujours sous tension.

Ce roman social décrit notre époque marquée par les troubles, entre la vie dans la cité et la pauvreté, mais aussi la rénovation des quartiers les plus anciens. Cependant, l'auteur nous laisse des petites touches d'espoir avec la description d'un lieu alternatif, dédié à la culture, et surtout une entraide entre habitants touchante. Je pense par exemple à cette vieille dame et cet ancien SDF qui décident de s'impliquer dans la boulangerie : des personnages magnifiques, qui auraient peut-être pu occuper une place plus importante.

Une bonne lecture que ce dernier roman de Christian Roux, noir et maîtrisé.
Lien : https://troisouquatrelivres...
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Roman noir, social, rude..!
Et pourtant, à la première page, j'aurais presque pu refuser d'en lire une de plus : il y a des rats, trempés dans l'essence, torches vivantes et ça, je n'aime pas ("Ma bonne dame, va falloir soigner votre phobie !!")...
Sauf qu'ensuite, c'est rock'n'roll ! et c'est addictif ! Il m'aura fallu moins de trois heures pour aimer ce polar, ses personnages, la narration autour d'une ancienne usine squattée, les manigances des puissants pour "neutraliser" le lieu, le rendre à l'urbanisation et au capitalisme.
C'est drôlement bien foutu, drôlement bien écrit, tellement réel que c'est dérangeant ! et puis il y a Elise, enceinte, qui jamais ne renonce à dénoncer, et Squad le rappeur-DJ talentueux, et surtout Khaled, l'ex-photographe de guerre, qui sirote dès le matin tout alcool qui pourrait lui faire oublier ce qu'il a vu dans les pays en guerre.

C'est fort et c'est bon, j'adore !
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Oh l'affreuse manipulation immobilière bien malpropre et répugnante, quelle jouissance de la voir s'engluer et fléchir par la lutte obstinée des habitants concernés. Caïds, ancien mercenaire et salafistes participent à engendrer le chaos, dans un parallèle proche d'une zone de guerre, sous l'instigation d'affairistes liés à la municipalité. la jolie brochette de personnages et la sensibilité du récit m'ont apporté un grand plaisir de lecteur. Et la découverte de cet auteur est à étoffer d'autres lectures de ces oeuvres.
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L'auteur a réussi à écrire un roman noir sur tout le livre, tout en abordant beaucoup de thèmes notamment la politique et les coups bas, mais aussi le trafic de drogue.
L'écriture est rythmée et on ne s'ennuie pas.
Par contre, il y a beaucoup de personnages et parfois je m'y suis un peu perdue.
L'utilisation d'une accroche au début de chaque partie avec les souvenirs/cauchemars de Khaled sont troublants, puis finalement devient une attente à chaque partie.
J'ai beaucoup apprécié le combat d'Elise pour sauver son quartier.
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