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EAN : 9782743642617
208 pages
Payot et Rivages (07/02/2018)
3.77/5   43 notes
Résumé :
La ville de Larmon, située à une heure de Paris, est dirigée par un maire plein d'ambition qui a de grands projets immobiliers. Il veut convertir l'ancien quartier ouvrier où l'usine Vinaigrier faisait vivre toute une communauté, en un ensemble résidentiel haut de gamme. Mais les gens qui continuent d'habiter le quartier ne l'entendent pas de cette oreille. Pas plus que les artistes qui ont investi l'usine pour leurs performances et installations d'art contemporain.... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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"Que la guerre est jolie" mélange avec beaucoup de justesse de nombreux thèmes et personnages qui en font un récit très vite addictif.
Politicard manipulateur et cynique (mon Dieu, c'est possible !), mercenaire pervers, citoyens révoltés, trafiquants de drogue bien implantés, le tout dans une petite ville de province qui s'apprête sans le savoir à voir sa tranquillité sévèrement chamboulée. La force du roman vient du fait que Christian Roux rend tout cela parfaitement crédible. Difficile de lâcher l'affaire tant son écriture très cinématographique fait merveille, tellement ses personnages sont crédibles, tant son rythme est soutenu.
Un auteur que je découvre grâce aux Editions Rivages et Babelio et dont je vais continuer à découvrir son univers, merci à eux pour le plaisir procuré.
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Bizarre ce titre ? Un peu… Intriguant ? Beaucoup… La référence à Guillaume Apolinaire est fil conducteur de cette intrigue ancrée dans notre présent.

« Ah Dieu ! que la guerre est jolie Avec ses chants, ses longs loisirs. »

Guillaume APOLLINAIRE (1880-1918), Calligrammes, « L'Adieu du cavalier » (1918)

Ancienne ville ouvrière, Larmon se retrouve au centre d'un imbroglio qui oscille entre le grand banditisme, les petites frappes et des politiciens véreux, en passant par les barbus qui souhaitent en faire leur terrain de jeu…

Une réalité sociale et urbaine qui déroute, que l'on connaît, mais que l'on ne souhaite pas nécessairement approfondir, histoire de ne pas avoir envie de vomir… Une intrigue bien dans son temps, sans concession et armée d'une plume vive et visuelle.

Dès le premier chapitre on sait qu'on part en guerre… Mais une guerre qui aura un sens différent pour chacun des protagonistes. Une guerre, une lutte de tout les instants pour tenter de sauver ce qui peut l'être ou détruire ce qui doit l'être…

Les tranchées sont à nos portes, sont au coeur de Larmon et pas seulement un vague rappel historique. Elles ont juste changé de visages et ceux qui les creusent ne le font pas pour les mêmes raisons…

Avec une plume âpre, l'auteur trace la route de ses personnages qui naviguent dans une réalité déconcertante. Sous couvert d'un polar, leur quotidien est décrit avec une rare sincérité, empreinte d'empathie.

On sent le vécu, la noirceur des êtres qui ne pensent qu'au profit, qui ne pensent qu'à assoir leur suprématie au détriment des gens simples qui ne demandent qu'une chose, qu'on leur foute la paix. Mais la paix n'est qu'un souhait… Que certains tuent dans l'oeuf histoire de bien exploser tout le monde.

Les personnages sont très bien travaillés, permettant au lecteur de s'identifier ou d'identifier les comportements, les propos de chacun. Chacun a la parole, qui se veut crue et sans détour. Leurs combats, leurs envies, leurs idéaux sont palpables, sans aucun jugement de l'auteur qui se contente de décrire avec une certaine empathie le quotidien d'une ville en décrépitude, mais dont les habitants souhaitent faire un nid douillet pour certains, une terrain de jeu ou une zone de guerre pour d'autres…

La lecture est parsemée de souvenirs de guerres, d'Irak, de Syrie… Comparaison fort bien à propos avec Larmon. Même si le pari est osé, l'auteur en tire une intrigue très bien construite, menée avec brio.

En refermant ce livre, on a le coeur lourd, mais en même temps léger. Lourd d'avoir pris en pleine face une réalité que l'on tente de ne pas voir, léger d'avoir découvert une intrigue rondement menée et une plume empreinte d'empathie de douleurs qui démontre que la vie est belle et qu'il faut se battre pour la vivre.

Christian Roux propose une intrigue sociétale en pleine confusion, qui fait échos à la notre et c'est tellement actuel que c'est déconcertant…

Je remercie Babelio ainsi que les éditions Rivages, sans qui je serais passée à côté d'un roman percutant de réalisme.
Lien : https://julitlesmots.wordpre..
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Sur les bords de l'Aisne, Larmon est une ancienne ville ouvrière aujourd'hui en décrépitude, à la fois trop proche et trop lointaine de Paris. Elle a son centre-ville coquet, sa cité un peu pourrie et aussi sa friche industrielle et le quartier attenant avec ses maisons ouvrières et ses petits commerces, vestiges d'un paternalisme industriel révolu. Justement, à l'époque des lofts pour classes moyennes supérieures en quête d'espace, quoi de mieux que ces maisons mitoyennes et ces corps d'usine pour faire venir quelques parisiens aisés et redynamiser la ville ? le problème, bien entendu, c'est que des gens vivent encore dans le quartier et que, même, certains veulent continuer. Entre ceux qui y ont passé toute leur vie et comptent bien continuer et le collectif d'artistes qui a investi l'usine depuis plusieurs années, la mairie a fort à faire. C'est pour cela qu'elle s'offre en sous-main les services de Richard Deurthe, mercenaire patenté, pour forcer la main aux récalcitrants, avec un peu d'argent pour commencer, avec des moyens un peu plus coercitifs si cela ne fonctionne pas. C'est que ce projet de réhabilitation est aussi pour le maire une manière de garnir son bas de laine avant la fin de son ultime mandat.
Au milieu de tout cela, il y a Élise, véritable héroïne du roman, fille d'ouvriers qui entend faire grandir son enfant à venir ici, Squad, le musicien-DJ qui trouve dans le collectif d'artistes un assez bon moyen d'arrondir ses fins de mois en mixant et en vendant un peu de shit, Kofi et Simon, qui tiennent la cité et le trafic, Khaled, l'ancien photographe de guerre qui végète en travaillant pour la gazette locale, Brahim le SDF, Pierre et Romaine, les lycéens petits bourgeois qui s'encanaillent, Samia qui voudrait partir à Paris pour faire des études et se sent coincée ici, et même quelques barbus qui voudraient prendre la main sur le quartier que contrôlent Kofi et Simon.
Christian Roux prend donc tous ces personnages et d'autres encore, les jette dans Larmon et secoue le tout, créant un étonnant maëlstrom dans lequel tous se trouvent entraînés. Certains essaieront de se tenir la main et de s'en sortir collectivement, d'autres de sacrifier ceux qui risquent de les entraîner vers le fond et d'autres encore de profiter de toute cette agitation pour avancer leurs pions.
La force de Que la guerre est jolie tient d'abord dans l'écriture de Christian Roux ; faussement simple, elle se révèle vite très fine et permet à l'auteur non seulement de réellement incarner la ville elle-même derrière les personnages, mais aussi de faire de la plupart desdits personnages – à l'exception de deux ou trois vrais beaux salauds – des hommes et des femmes complexes et tiraillés. Entre leurs idéaux et la nécessité de vivre au jour le jour, entre leur volonté de changer les choses et de conserver leurs acquis, entre la peur qui les paralyse parfois et la révolte qui les agite… Il en ressort une comédie humaine tour à tour émouvante, pathétique ou jubilatoire jusqu'à un final qui tient de la presque parfaite chute de dominos.
C'est aussi peut-être cette fin si bien huilée qui représente la petite faiblesse du roman. Car pour en arriver là, Christian Roux doit multiplier les personnages tout au long du roman au risque d'égarer le lecteur et de ne faire de certains – comme les salafistes – que des éléments de décor manquant un peu de chair et dont l'existence ne semble tenir qu'au rôle qu'ils joueront in fine tandis que d'autres, comme Brahim et Odette ou même ce maire au cynisme achevé, auraient pu prendre plus d'ampleur.
Hors cette petite réserve sur un aspect purement formel, on doit surtout dire combien Que la guerre est jolie, roman véritablement noir, roman social, dépeint bien son époque écartelée entre un cynisme véritable, des valeurs affichées qui ne sont souvent que de carton-pâte et une révolte profonde, une envie de changer le monde qui peu parfois trouver une voie pour, si ce n'est y arriver, au moins essayer et parfois se révéler être le petit grain de sable qui vient gripper la machine. Voilà donc un roman pessimiste sur la manière dont le mode avance aujourd'hui, optimiste, au fond, sur la façon dont parfois on trouve à se serrer les coudes pour ralentir ou faire dévier cette marche forcée… bref un beau roman noir.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Je suis très partagée sur "Que la guerre est jolie", comme chaque fois que j'ai lu jusqu'au bout un roman, que j'ai eu à plusieurs reprises envie d'abandonner en cours de route. Aussi, c'est seulement mon avis de lectrice, cette rencontre un peu ratée que j'évoque.
Le récit à un côté addictif, l'écriture est dynamique, l'enquête embrouillée à plaisir, les personnages nombreux et pittoresques, le fond de l'histoire contemporain et prenant. Mais précisément, je me lasse de plus en plus de la description "brute de décoffrage" de notre époque, de l'analyse plus que sommaire des protagonistes, embourbés dans une révolte permanente qui frôle l'absurdité complète. L'exemple le plus frappant étant celui d'Élise, enceinte, qui se prend pour une guerrière, une amazone grecque.
Je me lasse aussi de ces romans qui paraissent écrits pour une adaptation immédiate au théâtre ou au cinéma. Ici, les situations trash sont décrites avec une précision clinique qui laisse peu de place à l'imagination. le mode d'emploi des trafics de drogue et le vocabulaire adapté aux cités livré clés en mains. Enfin, je me lasse des personnages, simples marionnettes qui jamais n'échappent à leur démiurge, ne semblent pas vivre leur vie propre, mais servir simplement l'argumentation.
Et cependant, que de pages fulgurantes, belles pages fiévreuses où l'écrivain nous précipite dans l'horreur et provoque notre identification. On les reconnaît facilement ces pages troublantes, elles débutent le récit, le scandent et le clôturent. Pour celles-ci, belles autant qu'éprouvantes et qui en appellent à notre humanité, j'ai lu "Que la guerre est jolie" jusqu'au bout.
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Difficile, à la lecture de ce roman de Christian Roux (repéré sur Babelio), de ne pas faire le parallèle avec les polars signés Olivier Norek et ayant pour cadre le « 9-3 »... à la différence près que l'on est ici un peu plus au Nord de Paris, à Larmon plus précisément. Une ville où il a fait bon vivre... mais plus aujourd'hui. Entre les quartiers tenus par les caïds et les salafistes, et ceux volontairement rendus insalubres par les autorités locales pour faire fuir les habitants et permettre une future et juteuse opération immobilière, Larmon a perdu de sa superbe (sous réserve que la cité eut été radieuse un jour...). Mais des habitants y luttent pour demeurer dans leur quartier, pour y maintenir une vie culturelle et commerçante, malgré toutes les embûches, en employant tous les moyens possibles pour y parvenir.

« Que la guerre est jolie », titre emprunté à un poème d'Apollinaire, est un roman noir, brut, social, bien ancré dans son époque. L'histoire est plutôt bien foutue, assez prenante, en dépit de personnages limite caricaturaux. C'est une véritable guerre qui y est décrit (ou plutôt des guerres, contre les trafics, l'affairisme, l'intégrisme, ...), qui provoque des dégâts collatéraux et fait des victimes, souvent innocentes. La guerre est définitivement laide, c'est une évidence...
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Mais quand on est dans la merde, quand on malheureux, on ne veut pas de porte ouverte, on veut quelqu'un qui nous prend par les épaules, nous assoit sur une chaise et nous dit "mange maintenant". On ne veut pas entendre "si tu veux,tu peux dormir là", on veut entendre "ton lit est prêt". Quant à l'argent, ce n'est même pas la peine d'en parler. Il suffit d'un chèque signé et plié, surtout pas dans une enveloppe, qu'on puisse le glisser discrètement dans sa poche, et le tour est joué. Mais personne ne fait ça. Et c'est difficile de pousser une porte de soi-même, de s'inviter.
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Il n'aime pas la religion, de même qu'il n'aime pas les fachos, les cocos ou les gros capitalistes. D'une manière générale, il déteste toute forme de pensée ou d'idéologie visant à l’universalisation des comportements des hommes et des femmes, c'est à dire à leur uniformisation.
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p. 179 : Les yeux rivés sur son plan de Paris, Samia se délecte de tous ces noms de rues, de ponts, de places. Elle ne peut pas s'empêcher de les prononcer à voix basse. Ils fleurent bon la liberté. ça n'a pas de sens, mais c'est ce qu'elle ressent.....Elle va rater un train mais qu'importe, elle prendra le suivant.... Elle se lève du banc où elle était assise et commence à marcher d'un bon pas. Elle se dit "c'est ma marche". "C'est ma marche vers la liberté."
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La procréation rend l'homme religieux. Ce n'est pas le moindre de ses défauts.
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Aujourd'hui, les flics abandonnent des filatures parce qu'il n'y a plus d'essence dans leur réservoir. Ils l'ont bien rempli de temps à autre sur leurs propres deniers mais il y a une limite à tout. Et cette limite est atteinte depuis longtemps.
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Videos de Christian Roux (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Christian Roux
Découvrez le replay de la table ronde spéciale ROMAN de « Poésie partout » organisée par Interbibly sur Twitch le 11 février 2021. Une rentrée littérature jeunesse en Grand Est en partenariat avec le Centre de créations pour l'enfance de Tinqueux dans le cadre du Marché de la poésie jeunesse, avec le soutien de la Drac et de la région Grand Est.
Animée par Audrey Rossi, co-gérante de la librairie La Bouquinette (Strasbourg).
Invités :
PHILIPPE LECHERMEIER est né à Strasbourg où il vit toujours. Après des études de lettres et d'histoire, il écrit de nombreux livres pour enfants - même s'il aime à écrire « pour tout le monde ». Il a revisité avec Gaëtan Dorémus Till l'espiègle aux éditions Les fourmis rouges. En novembre 2020, il écrit l'histoire de cinquante images réalisées par Christian Roux et publie les "Histoires à piocher" au Seuil jeunesse. http://www.philippelechermeier.fr/
SYLVIE de MATHUISIEULX est passée par la case enseignement après des études de droit. Autrice jeunesse publiée dans de nombreuses maisons d'éditions, présidente de l'association Litter'Al, elle dirige également depuis peu la collection Graine d'histoire à la Nuée bleue." Son dernier roman jeunesse "Des nazis habitent chez moi " (illustrations de Benjamin Strickler) est paru en novembre. http://www.sdemathuisieulx.com/
LES EDITIONS DU POURQUOI PAS ? sont nées fin 2012 dans les Vosges sous la forme d'une association à but non lucratif et sont le fruit d'une collaboration de plus en plus fructueuse entre l'École Supérieure d'Art de Lorraine - site d'Épinal et de la Ligue de l'Enseignement des Vosges. La ligne de son catalogue est le ‘faire société'. Ils collaborent avec des auteurs qui s'engagent et qui mettent le pied à l'édition de jeunes illustrateurs. https://www.editionsdupourquoipas.com/
Pour suivre Interbibly, c'est par ici :
http://www.interbibly.fr/ https://www.facebook.com/Interbibly/ https://twitter.com/Interbibly https://www.instagram.com/interbibly/
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