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"Que la guerre est jolie" mélange avec beaucoup de justesse de nombreux thèmes et personnages qui en font un récit très vite addictif.
Politicard manipulateur et cynique (mon Dieu, c'est possible !), mercenaire pervers, citoyens révoltés, trafiquants de drogue bien implantés, le tout dans une petite ville de province qui s'apprête sans le savoir à voir sa tranquillité sévèrement chamboulée. La force du roman vient du fait que Christian Roux rend tout cela parfaitement crédible. Difficile de lâcher l'affaire tant son écriture très cinématographique fait merveille, tellement ses personnages sont crédibles, tant son rythme est soutenu.
Un auteur que je découvre grâce aux Editions Rivages et Babelio et dont je vais continuer à découvrir son univers, merci à eux pour le plaisir procuré.
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Bizarre ce titre ? Un peu… Intriguant ? Beaucoup… La référence à Guillaume Apolinaire est fil conducteur de cette intrigue ancrée dans notre présent.

« Ah Dieu ! que la guerre est jolie Avec ses chants, ses longs loisirs. »

Guillaume APOLLINAIRE (1880-1918), Calligrammes, « L'Adieu du cavalier » (1918)

Ancienne ville ouvrière, Larmon se retrouve au centre d'un imbroglio qui oscille entre le grand banditisme, les petites frappes et des politiciens véreux, en passant par les barbus qui souhaitent en faire leur terrain de jeu…

Une réalité sociale et urbaine qui déroute, que l'on connaît, mais que l'on ne souhaite pas nécessairement approfondir, histoire de ne pas avoir envie de vomir… Une intrigue bien dans son temps, sans concession et armée d'une plume vive et visuelle.

Dès le premier chapitre on sait qu'on part en guerre… Mais une guerre qui aura un sens différent pour chacun des protagonistes. Une guerre, une lutte de tout les instants pour tenter de sauver ce qui peut l'être ou détruire ce qui doit l'être…

Les tranchées sont à nos portes, sont au coeur de Larmon et pas seulement un vague rappel historique. Elles ont juste changé de visages et ceux qui les creusent ne le font pas pour les mêmes raisons…

Avec une plume âpre, l'auteur trace la route de ses personnages qui naviguent dans une réalité déconcertante. Sous couvert d'un polar, leur quotidien est décrit avec une rare sincérité, empreinte d'empathie.

On sent le vécu, la noirceur des êtres qui ne pensent qu'au profit, qui ne pensent qu'à assoir leur suprématie au détriment des gens simples qui ne demandent qu'une chose, qu'on leur foute la paix. Mais la paix n'est qu'un souhait… Que certains tuent dans l'oeuf histoire de bien exploser tout le monde.

Les personnages sont très bien travaillés, permettant au lecteur de s'identifier ou d'identifier les comportements, les propos de chacun. Chacun a la parole, qui se veut crue et sans détour. Leurs combats, leurs envies, leurs idéaux sont palpables, sans aucun jugement de l'auteur qui se contente de décrire avec une certaine empathie le quotidien d'une ville en décrépitude, mais dont les habitants souhaitent faire un nid douillet pour certains, une terrain de jeu ou une zone de guerre pour d'autres…

La lecture est parsemée de souvenirs de guerres, d'Irak, de Syrie… Comparaison fort bien à propos avec Larmon. Même si le pari est osé, l'auteur en tire une intrigue très bien construite, menée avec brio.

En refermant ce livre, on a le coeur lourd, mais en même temps léger. Lourd d'avoir pris en pleine face une réalité que l'on tente de ne pas voir, léger d'avoir découvert une intrigue rondement menée et une plume empreinte d'empathie de douleurs qui démontre que la vie est belle et qu'il faut se battre pour la vivre.

Christian Roux propose une intrigue sociétale en pleine confusion, qui fait échos à la notre et c'est tellement actuel que c'est déconcertant…

Je remercie Babelio ainsi que les éditions Rivages, sans qui je serais passée à côté d'un roman percutant de réalisme.
Lien : https://julitlesmots.wordpre..
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Difficile, à la lecture de ce roman de Christian Roux (repéré sur Babelio), de ne pas faire le parallèle avec les polars signés Olivier Norek et ayant pour cadre le « 9-3 »... à la différence près que l'on est ici un peu plus au Nord de Paris, à Larmon plus précisément. Une ville où il a fait bon vivre... mais plus aujourd'hui. Entre les quartiers tenus par les caïds et les salafistes, et ceux volontairement rendus insalubres par les autorités locales pour faire fuir les habitants et permettre une future et juteuse opération immobilière, Larmon a perdu de sa superbe (sous réserve que la cité eut été radieuse un jour...). Mais des habitants y luttent pour demeurer dans leur quartier, pour y maintenir une vie culturelle et commerçante, malgré toutes les embûches, en employant tous les moyens possibles pour y parvenir.

« Que la guerre est jolie », titre emprunté à un poème d'Apollinaire, est un roman noir, brut, social, bien ancré dans son époque. L'histoire est plutôt bien foutue, assez prenante, en dépit de personnages limite caricaturaux. C'est une véritable guerre qui y est décrit (ou plutôt des guerres, contre les trafics, l'affairisme, l'intégrisme, ...), qui provoque des dégâts collatéraux et fait des victimes, souvent innocentes. La guerre est définitivement laide, c'est une évidence...
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Je suis très partagée sur "Que la guerre est jolie", comme chaque fois que j'ai lu jusqu'au bout un roman, que j'ai eu à plusieurs reprises envie d'abandonner en cours de route. Aussi, c'est seulement mon avis de lectrice, cette rencontre un peu ratée que j'évoque.
Le récit à un côté addictif, l'écriture est dynamique, l'enquête embrouillée à plaisir, les personnages nombreux et pittoresques, le fond de l'histoire contemporain et prenant. Mais précisément, je me lasse de plus en plus de la description "brute de décoffrage" de notre époque, de l'analyse plus que sommaire des protagonistes, embourbés dans une révolte permanente qui frôle l'absurdité complète. L'exemple le plus frappant étant celui d'Élise, enceinte, qui se prend pour une guerrière, une amazone grecque.
Je me lasse aussi de ces romans qui paraissent écrits pour une adaptation immédiate au théâtre ou au cinéma. Ici, les situations trash sont décrites avec une précision clinique qui laisse peu de place à l'imagination. le mode d'emploi des trafics de drogue et le vocabulaire adapté aux cités livré clés en mains. Enfin, je me lasse des personnages, simples marionnettes qui jamais n'échappent à leur démiurge, ne semblent pas vivre leur vie propre, mais servir simplement l'argumentation.
Et cependant, que de pages fulgurantes, belles pages fiévreuses où l'écrivain nous précipite dans l'horreur et provoque notre identification. On les reconnaît facilement ces pages troublantes, elles débutent le récit, le scandent et le clôturent. Pour celles-ci, belles autant qu'éprouvantes et qui en appellent à notre humanité, j'ai lu "Que la guerre est jolie" jusqu'au bout.
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Sur les bords de l'Aisne, Larmon est une ancienne ville ouvrière aujourd'hui en décrépitude, à la fois trop proche et trop lointaine de Paris. Elle a son centre-ville coquet, sa cité un peu pourrie et aussi sa friche industrielle et le quartier attenant avec ses maisons ouvrières et ses petits commerces, vestiges d'un paternalisme industriel révolu. Justement, à l'époque des lofts pour classes moyennes supérieures en quête d'espace, quoi de mieux que ces maisons mitoyennes et ces corps d'usine pour faire venir quelques parisiens aisés et redynamiser la ville ? le problème, bien entendu, c'est que des gens vivent encore dans le quartier et que, même, certains veulent continuer. Entre ceux qui y ont passé toute leur vie et comptent bien continuer et le collectif d'artistes qui a investi l'usine depuis plusieurs années, la mairie a fort à faire. C'est pour cela qu'elle s'offre en sous-main les services de Richard Deurthe, mercenaire patenté, pour forcer la main aux récalcitrants, avec un peu d'argent pour commencer, avec des moyens un peu plus coercitifs si cela ne fonctionne pas. C'est que ce projet de réhabilitation est aussi pour le maire une manière de garnir son bas de laine avant la fin de son ultime mandat.
Au milieu de tout cela, il y a Élise, véritable héroïne du roman, fille d'ouvriers qui entend faire grandir son enfant à venir ici, Squad, le musicien-DJ qui trouve dans le collectif d'artistes un assez bon moyen d'arrondir ses fins de mois en mixant et en vendant un peu de shit, Kofi et Simon, qui tiennent la cité et le trafic, Khaled, l'ancien photographe de guerre qui végète en travaillant pour la gazette locale, Brahim le SDF, Pierre et Romaine, les lycéens petits bourgeois qui s'encanaillent, Samia qui voudrait partir à Paris pour faire des études et se sent coincée ici, et même quelques barbus qui voudraient prendre la main sur le quartier que contrôlent Kofi et Simon.
Christian Roux prend donc tous ces personnages et d'autres encore, les jette dans Larmon et secoue le tout, créant un étonnant maëlstrom dans lequel tous se trouvent entraînés. Certains essaieront de se tenir la main et de s'en sortir collectivement, d'autres de sacrifier ceux qui risquent de les entraîner vers le fond et d'autres encore de profiter de toute cette agitation pour avancer leurs pions.
La force de Que la guerre est jolie tient d'abord dans l'écriture de Christian Roux ; faussement simple, elle se révèle vite très fine et permet à l'auteur non seulement de réellement incarner la ville elle-même derrière les personnages, mais aussi de faire de la plupart desdits personnages – à l'exception de deux ou trois vrais beaux salauds – des hommes et des femmes complexes et tiraillés. Entre leurs idéaux et la nécessité de vivre au jour le jour, entre leur volonté de changer les choses et de conserver leurs acquis, entre la peur qui les paralyse parfois et la révolte qui les agite… Il en ressort une comédie humaine tour à tour émouvante, pathétique ou jubilatoire jusqu'à un final qui tient de la presque parfaite chute de dominos.
C'est aussi peut-être cette fin si bien huilée qui représente la petite faiblesse du roman. Car pour en arriver là, Christian Roux doit multiplier les personnages tout au long du roman au risque d'égarer le lecteur et de ne faire de certains – comme les salafistes – que des éléments de décor manquant un peu de chair et dont l'existence ne semble tenir qu'au rôle qu'ils joueront in fine tandis que d'autres, comme Brahim et Odette ou même ce maire au cynisme achevé, auraient pu prendre plus d'ampleur.
Hors cette petite réserve sur un aspect purement formel, on doit surtout dire combien Que la guerre est jolie, roman véritablement noir, roman social, dépeint bien son époque écartelée entre un cynisme véritable, des valeurs affichées qui ne sont souvent que de carton-pâte et une révolte profonde, une envie de changer le monde qui peu parfois trouver une voie pour, si ce n'est y arriver, au moins essayer et parfois se révéler être le petit grain de sable qui vient gripper la machine. Voilà donc un roman pessimiste sur la manière dont le mode avance aujourd'hui, optimiste, au fond, sur la façon dont parfois on trouve à se serrer les coudes pour ralentir ou faire dévier cette marche forcée… bref un beau roman noir.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Un roman noir qui colle avec l'actualité qu'on voit dans les reportages de magasines à la télévision, tout en se distinguant par l'implication de personnages très divers et intéressants.
Un roman violent et fort, beaucoup de matière pour réfléchir.
L'auteur confirme, j'ai beaucoup aimé "Adieu, Lili Marleen", très différent certes mais une belle écriture.
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Humour noir du poète sur cette guerre avec ses 20 millions de morts en quatre ans et qui lui coutera la vie par ricochet ! Celui qui s'est engagé en recherchant l'héroïsme viril pour combattre l'ennemi mais a découvert l'horreur des tranchées !
Le choix d'une municipalité de changer en profondeur un quartier populaire issu d'un paternalisme industriel révolu en un autre plus bourgeois, ou bobo, Christian Roux nous le décrit en choisissant de nous le raconter à partir du regard d'Élise. Jeune habitante, elle va s'engager dans cette transformation en essayer d'en garder l'âme. A son coeur naïf, l'auteur lui oppose la machinerie aveugle et illégale des investissements immobiliers véreux et les petits engagements illégaux d'un maire prêt à tout pour garantir son profit.
A partir d'une galerie de personnages, Christian Roux nous fait vivre au plus près la réalité du quartier : de l'artiste solitaire à celle des happenings érotiques, de l'ex-photographe de guerre au mercenaire qui reprend du service, le D-J dealer à ses heures perdues et les deux qui « tiennent » le quartier, le SDF qui n'attend qu'une main tendue mais aussi la dame âgée, les barbus et ceux qui rêvent de faire autre chose… Ils incarnent la complexité de ce quartier tiraillé entre diverses tendances où tout le monde se connait, où tout le monde sait la noirceur de l'autre et l'accepte, où chacun dépend de l'autre même s'il ne lui ressemble pas…
Pourtant, la fin semble trop attendue ! Dommage ! du coup le mérite de ce roman est dans la description d'un quartier populaire sans faire l'impasse sur ses tensions et ses réalités. Suffisamment rare pour s'y arrêter !
Lien : https://vagabondageautourdes..
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Il y a quelques mois, je pense que j'aurais sans doute aimé Que la guerre est jolie . C'est un roman bien écrit, avec de bons personnages et un intrigue qui tient la route. Christian Roux est un auteur dans le même genre que Collette, Bouysse ou Bouquin, qui dépeint une certaine réalité, un monde dur, triste, corrompu.

A Larmon, à une heure de Paris, un quartier populaire va être rasé pour que naissent à la place des logements pour les bobos. Enfin, il sera rasé quand tout le monde sera parti ! Alors, pour donner aux habitant l'envie d'aller voir un peu plus loin, on propose un peu plus d'argent, on rend le quartier insalubre, on fait des trous dans la route pour empêcher les bus, les secours, les camions-poubelles de passer.

Une jeune femme, attachée à son appartement, au quartier dans lequel elle a grandi, va tenter de s'opposer à ces pratiques de mafieux. Mais une femme toute seule, enceinte en plus…

Dans le même temps, la drogue dure arrive à Larmon. Et ce n'est pas la même histoire que les petits deals de shit. Les trafiquants sont plus durs, plus violents.

Que la guerre est jolie est un bon roman noir, mais je crois que je n'ai plus envie de lire d'histoires qui manquent de luminosité, d'espoir ou de morale. Je ne peux plus. Ça ne me fait pas plaisir, je ne me sens pas bien après. Bref, tout le contraire de ce que je cherche quand je me plonge dans un livre.
Lien : https://mademoisellemaeve.wo..
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''C'est une guerre? C'est ça? C'est une putain de guerre?" Tous les moyens sont bons afin de faire partir les habitants de Larmon: pression, complots, cocktails molotov lancés dans une maison, saccages des appartements, infiltration de cocaïne dans le milieu des artistes de l'usine... La jeune Elise et les habitants vont devoir se battre mais qui fléchira en premier? Toute cette histoire ne peut que mal finir...La guerre est déclarée. Mais iront-ils jusqu'au bain de sang?

Urbanisme, abandon des jeunes dans les cités, islamisme, drogues, guerres, problèmes de société, malversations politiques...ce livre est littéralement une bombe. Personnellement, je ne connaissais pas l'auteur mais je suis ravie de l'avoir découvert. C'est vraiment un livre sous tension, bien ancré dans la réalité et jusqu'à la fin je me suis demandée jusqu'où ça pouvait aller et comment ça allait se finir. J'ai beaucoup aimé le personnage d'Élise qui est une battante, une femme courageuse et avec des convictions très fortes. Bref, je vous conseille ce livre sous pression au coeur d'une guerre sans merci.

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Dans une petite ville en grande banlieue de Paris, la Mairie cherche à récupérer un ancien quartier ouvrier laissé à l'abandon pour le vendre à un promoteur. Comment persuader les habitants de vendre et de quitter leurs maisons ? Comment obliger les artistes qui ont investi une usine désaffectée de partir ? Quelques personnages peu scrupuleux se chargent de la basse besogne, mais c'est sans compter sans la jeune Elise, attachée à son quartier et qui profite de son poste à la Mairie pour se renseigner. Et sans compter les dealeurs de drogue locaux qui sont un peu dépassés par des trafiquants encore plus rusés qu'eux.

J'avais beaucoup apprécié l'atmosphère de « Adieu Lili Marleen », qui mêlait la musique de jazz et un retour sur la Shoah. Je suis moins convaincue par ce livre qui ferait sans doute un très bon scenario de film. Il y a du rythme et de bons personnages, mais peut-être un peu trop de manichéisme à mon goût et une histoire un peu confuse. Je continuerai toutefois à suivre cet auteur que j'avais vu à Etonnants voyageurs à St Malo dans des interventions très intéressantes.
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